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Conflit d’intérêts : Françoise Nyssen libérée des livres

Nyssen, ni coulisses

Conflit d’intérêts : Françoise Nyssen libérée des livres

Le 10 juillet 2018 à 14h13

Ce matin, au Journal officiel, a été publié un texte plutôt rare, le quatrième du genre depuis l’arrivée du gouvernement Philippe aux responsabilités. Il retire des mains de la ministre la régulation économique de l’édition. Une conséquence de son passé de numéro un des éditions Actes Sud. 

L'ancienne présidente des éditions Actes Sud va devoir tourner la page et même fermer le livre. Suite à un texte publié ce matin au Journal officiel, il lui est désormais interdit de connaître les actes de toute nature relatifs à cette société d’édition. Mieux, elle est priée de ne plus exercer la tutelle du Centre national du livre ni même s’occuper de la régulation économique du secteur de l’édition littéraire.

Conformément à un décret de 1959, relatif aux attributions des ministres, ces chapitres sont désormais dans les mains du premier ministre.

Plus d’un an après son entrée en fonction, pourrait-on dire, le premier ministre a enfin réalisé que Françoise Nyssen fut à la tête d'un mastodonte du secteur de l'édition. La décision s’appuie, en le visant, sur l’article 2 - 1 du décret du 22 janvier 1959. La référence est intéressante puisque selon ce dernier, « le ministre qui estime se trouver en situation de conflit d'intérêts en informe par écrit le premier ministre en précisant la teneur des questions pour lesquelles il estime ne pas devoir exercer ses attributions ».

Troisième cas sous le gouvernement Philippe

En clair, c’est donc Françoise Nyssen qui a contacté Édouard Philippe pour l’informer de ce méli-mélo. Quand ? Le J.O. ne le dit pas. Pour sa part, la locataire de la Rue de Valois doit désormais s’abstenir de donner des instructions aux administrations placées sous son autorité, qui désormais les reçoivent directement du premier ministre.

Selon le registre des préventions des conflits d’intérêts, c’est le quatrième cas frappant un membre de l’actuel gouvernement. Nicolas Hulot doit ainsi fermer les yeux dès lors que le sujet des produits cosmétiques arrive dans la boucle gouvernementale. Même sort pour la ministre Agnes Buzyn à l’égard de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. 

En attendant, ce décret pose question. En octobre 2017, interrogée par ActuaLitté, la ministre de la Culture accueillait avec une grande fraicheur l’idée d’une exception pour un droit de prêt numérique : « Il ne faut pas systématiquement demander des exceptions, qui contiennent derrière l'idée d'affaiblir le droit d'auteur. Cela, il n'en est pas question ».  Mais aucun décret ne lui interdisait de s'occuper de ces questions.

Commentaires (13)

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ça officialise l’attitude de “perchée, c’est pas moi la responsable” à chaque fois qu’on regarde un peu trop du côté d’actes Sud (légers problèmes avec l’occupation des sols à Arles, la politique de rémunération des auteurs avec style 3000 balles pour 150 pages de BD et un an de travail…).



Enfin ça me fait autant rire que l’ancienne DRH de la SNCF qui légifère sur l’avenir de la boite qu’elle co-manageait.

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J’ai lu le titre en chantant… <img data-src=" />

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En France, les journalistes de l’audiovisuel sont suspendus lorsqu’un proche est membre du gouvernement. Quand un membre du gouvernement entretient des relations avec un responsable d’un acteur privé sous la tutelle de son portefeuille ministériel, on laisse le ministre en place et on dit que Matignon s’occupera de cette entité directement.




  Au delà du "2 poids - 2 mesures", il serait plus correct (si on souhaite supprimer les conflits d'intérêts) de faire l'inverse : un journaliste n'a pas de fonction dans l'organisation de l’État et peut parfaitement faire son travail en déclarant publiquement ses intérêts (et pourquoi pas confier les dossiers le concernant directement à son rédacteur en chef ou à un autre journaliste), alors qu'un ministre est un maillon essentiel de l’État et se doit de parfaire autant que possible la probité de son action et éviter d'écorner la réputation de l'exécutif de l’État (qui représente, en principe, la Société toute entière).        






  Mais bon... Nous sommes en France.
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On me dira que la BCE à Francfort est dirigée par un ancien responsable de Goldman Sachs Europe et ça ne pose pas plus de problème que ça.

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ça compte pour la France dirigeait par un ancien de Rothschild?

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Moi je vois pas le problème, un ministre de la culture qui ne peut pas s’occuper du secteur du livre c’est pas choquant <img data-src=" />

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Pareil <img data-src=" />

Maintenant je vais l’avoir en tête toute la journée…

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j’avais même pas percuté sur le titre <img data-src=" />

bien vu

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De la poudre aux yeux comme le locataire de l’élysée n’a cessé d’en produire : il n’y a pas de moralisation possible de la vie politique dans un pays totalitaire qui empêche les vrais opposants de s’exprimer librement dans les grands médias depuis 11 ans maintenant !

Bref, je n’attend rien d’un escroc, parachuté par les banques dans son fauteuil, dont la nullité en politique extérieure est une honte absolue, et dont la politique intérieure se résume à suivre bassement les GOPÉ.

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Pourra-t-elle, néanmoins, donner son avis de “simple citoyen[ne]”, à l’instar de son ancien collègue ?

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Ça sent l’éditrice qui ne veut pas se faire suer avec les revendications des auteurs (qui sont bien remontés depuis quelques mois), ni le problème du statut des directeurs de collection (qui ne vont plus pouvoir être rémunérés en droits d’auteur), ni tout le reste des problèmes d’un secteur qui va joyeusement dans le mur depuis des années. :-)

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Libérée des livres, et ????

“l’article 2-1 du décret du 22 janvier 2059” cette date me laisse de glace <img data-src=" />

&nbsp;

Donc cet arrêté modifie ses attributions, elle ne pourra plus couvrir les livres ?

Il va falloir qu’elle tourne la page …

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C’est un bon moment pour un ministre de la culture de ne se plus s’occuper de l’édition, avec tous les problèmes actuels concernant la rémunération des auteurs…

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