Continuité pédagogique : des créneaux horaires pour « sauver » les ENT des collèges et lycées
Jean-Michel les bons tuyaux
Le 23 mars 2020 à 10h31
9 min
Internet
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Après un début de semaine chaotique suite à la fermeture des écoles, la situation s’améliore doucement pour les élèves et les enseignants, bien que l’accès aux espaces numériques de travail reste parfois compliqué. Pour tenter de juguler l’hémorragie, les serveurs se renforcent. Des établissements demandent aux élèves et parents de respecter des plages horaires.
Depuis lundi 16 mars, l’ensemble des établissements scolaires sont fermés pour cause d’épidémie de Covid-19 en France. Afin d’assurer une continuité pédagogique, il est demandé aux enseignants et élèves de passer sur des outils numériques. C’est également le cas des employés qui doivent passer autant que possible au télétravail.
Contrairement à ce qu’annonçait fin février Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, tout n’était pas « prêt ». Sans parler de l’impossibilité matérielle pour certains élèves et enseignants de sauter le pas du numérique, les serveurs n’ont tout simplement pas pu absorber l’explosion du nombre de connexions aux ENT (Espace Numérique de Travail).
Face à cette onde de choc, nombreux sont ceux à être tombés dès les premières heures et à mettre plusieurs jours à se relever. Au fil de la semaine, la situation s’est doucement améliorée, des ordinateurs portables ont été prêtés à des élèves, les professeurs ont donné et récupéré du travail, mais tout n’est pas parfait, loin de là.
Les dernières directives incitent désormais l’ensemble de la communauté – enseignants, parents et élèves – à se connecter à des heures différentes pour éviter de surcharger les serveurs.
Les « bonnes pratiques » en matière d’ENT
Dans une lettre envoyée vendredi par le ministère de l’Éducation aux professeurs du secondaire (collèges et lycées) que nous avons consultée, on apprend que « les collectivités territoriales renforcent les serveurs des ENT »… ce qui ne peut être que bénéfique.
Mais tout ne sera pas réglé d’un coup de cuillère à pot : « Durant les semaines qui arrivent, les collectivités territoriales et le ministère vont porter une attention toute particulière aux serveurs informatiques afin de vous permettre de travailler dans les meilleures conditions », affirme le ministère.
Dans ce courrier, il rappelle aussi « les bonnes pratiques en matière d’ENT » en citant en exemple la cité scolaire Alfred Kastler de Stenay. Il est demandé aux parents de privilégier les connexions avant 8h30 et après 17 h, tandis que les élèves doivent si possible se connecter pendant cette période. Quid des enseignants principaux destinataires de cette lettre ? Ce n’est pas précisé…
Dans tous les cas, les utilisateurs se doivent de limiter l’envoi de messages et l’utilisation de pièces jointes, mais aussi de bien penser à se déconnecter dès qu’ils n’ont plus besoin de l’ENT pour laisser place au suivant.
#ContinuitéPédagogique #Covid19 🦠 : Amélioration sensible de l’utilisation de la plateforme MonEntOccitanie grâce au travail de la @DaneTlse & @DANEMontpellier et de @kosmos_fr. N’oubliez pas les bonnes pratiques à mettre en oeuvre. pic.twitter.com/hVHP240Igj
— Lycée Jean de Prades (@LPOJeandePrades) March 20, 2020
Académie de Paris : 6e et 5e le matin, 4e et 3e l’après-midi
Dans l’académie de Paris, Paris Classe Numérique s’occupe de centraliser l’ensemble des établissements de la capitale. Depuis 2017, c’est même devenu PCN-NG (Paris Classe Numérique - Nouvelle Génération) présenté comme une « nouvelle génération d’ENT » avec « de nombreux atouts », il est notamment « adaptatif et modulaire ». Malgré son jeune âge et les promesses, il n’a pas plus tenu le choc.
Jeudi de la semaine dernière, Philippe Taillard, conseiller du recteur délégué académique à l'action culturelle, est monté au créneau sur Twitter : « Nous vous demandons de respecter ces plages horaires. Classes de 6e & 5e : 8H à 12H. Classes de 4e & 3e : 13H à 17H ». Aucune restriction n’est précisée pour les autres niveaux.
Sur son site, Paris Classe Numérique indique que ces mesures ont été mises en place suite aux « événements exceptionnels que nous vivons […] Il s’agit d’éviter la saturation du fait d’un afflux simultané trop important d’utilisateurs ». D’autres conseils sont également donnés : « Nous invitons également les parents qui se connectent pour d’autres raisons que le suivi du travail scolaire de le faire plutôt après 17H ».
En Nouvelle Aquitaine, quatre plages horaires pour les lycéens
La région Nouvelle-Aquitaine y va elle aussi de sa proposition de temps partagé pour la plateforme Lycée Connectée : « Pour le suivi pédagogique, en accord avec les académies de Bordeaux, Poitiers, Limoges et l'enseignement agricole, nous vous proposons de privilégier les périodes » :
- de 8 h à 11 h : élèves de CAP et de seconde
- de 11 h à 14 h : élèves de première
- de 14 h à 17 h : élèves de terminale et bac pro
- de 17 h à 20 h : élèves de BTS, prépa CPGE et CFA
- À partir de 20 h : accès libre
Et les parents ? À situation exceptionnelle, mesures radicales : « nous avons momentanément suspendu vos accès afin de privilégier les usages pédagogiques des élèves et un meilleur suivi par les enseignants ». Depuis ce billet sur l’embouteillage numérique daté du jeudi 19 mars, aucune nouvelle directive n’a été donnée.
Dans l’académie des Hauts-de-France, les dernières recommandations se contentent de reprendre celles du ministère : les élèves entre 8h30 et 17 h, les parents en dehors de cette période. Même chose dans la région Grand Est et dans certains établissements en Occitanie…
Kosmos parle d’un « pic d’activité constant, que personne ne pouvait anticiper »
Kosmos, une société « spécialiste de la transformation digitale (sic) du monde de l'éducation » qui s’occupe de plus de 3 600 établissements pour 5 millions d’utilisateurs (dans 70 pays) a publié en fin de semaine un bilan sur la fréquentation de ses ENT. L’occasion d’avoir un point de vue de l’autre côté du tableau, côté coulisse.
« Le lundi 16 mars, c'est près de 400 millions de requêtes en une journée qui ont déferlé sur nos infrastructures ENT avec des durées de session moyennes qui ont triplé », explique Kosmos. La société parle d’un « pic d’activité constant, que personne ne pouvait anticiper »… n’en déplaise à Jean-Michel Blanquer.
Des actions ont évidemment été mises en place : « nous avons doublé les capacités de nos ponts réseaux afin de réduire certaines lenteurs ressenties les deux premiers jours et absorber le flux réseau qui a triplé en deux jours », une nouvelle version a été déployée afin de permettre aux enseignants et élèves d’être prioritaires, etc.
La fermeture précoce dans le Grand Est avait alerté
La situation n’avait rien d’exceptionnel puisque les établissements dans le Haut-Rhin avaient fermé dès le lundi 9 mars permettant d’avoir une idée de l’apocalypse qui arrivait. Kosmos affirmait ainsi lundi 16 mars disposer d’un « premier retour d'expérience de l’impact pour un ENT de la fermeture des établissements sur un territoire donné et ainsi d’anticiper ce qui pourrait advenir au plan national ».
Le résultat était sans appel : « Le nombre moyen de visites journalières constaté pour les établissements fermés a été multiplié par 5 avec des pics qui ont atteint 10 fois le niveau de connexion avant la fermeture. En complément, la durée de session par utilisateur sur l'ENT a augmenté de manière significative, les utilisateurs passant plus de temps sur l'ENT une fois connectés ».
La société estimait alors qu’elle devrait faire face à « des trafics prévisionnels qui pourraient atteindre 200 millions de visites par mois très rapidement » suite à la fermeture de l’ensemble des établissements scolaires (contre 40 millions « seulement » en novembre 2019).
C’était dans tous les cas très largement en dessous de la réalité comme le confirme ce tweet de vendredi du conseil départemental du Puy-de-Dôme : « L'ENT des collèges a reçu 400 millions de demandes de connexions lundi 16/03 dans la région Auvergne Rhône Alpes ».
Un retour à la normale progressif, mais « les usages progressent »
Quoi qu’il en soit, dans un nouveau billet publié vendredi, Kosmos assure que, « dès mercredi 18 mars, la grande majorité des ENT Kosmos était pleinement fonctionnelle ». Sur Twitter, la société était par contre relativement discrète le 18 mars, les premiers messages encourageants sont plutôt arrivés jeudi et vendredi.
La première manche est peut être en train d’être gagnée, mais la guerre n’est pas encore terminée comme le rappelle le président de Kosmos (Jean Planet) : « beaucoup fait, mais encore beaucoup de travail à faire ! surtout que les usages progressent »… Il faudra donc trouver des solutions pérennes, d’autant que, selon Jean-Michel Blanquer interviewé par le Parisien, « le scénario privilégié est celui d’un retour en classe après les dernières vacances de printemps, le 4 mai, mais nous sommes évidemment tributaires de l’évolution de l’épidémie ».
Une date lointaine, mais qui doit aussi tenir compte des vacances d’avril en approche. La zone C ouvrira le bal dès le 4 avril (dans deux semaines), tandis que la zone A fermera la marche le dimanche 3 mai. Une reprise le lundi 4 permettrait en effet de laisser les deux semaines de vacances à l’ensemble des établissements en France pour repartir avec une « égalité » quant au nombre de jours de fermeture : cinq semaines.
Un label Nation apprenante pour les programmes éducatifs
En parallèle, le gouvernement a lancé en milieu de semaine dernière le label « Nation apprenante » afin de « distinguer les programmes à forte dimension éducative de l’audiovisuel et de la presse écrite ». Les initiatives se multiplient depuis une semaine et il n’est pas toujours facile de trier le bon grain de l’ivraie.
Nous pouvons notamment citer Lumni, Radio France, Arte, Le Petit Quotidien et L’Actu dans les émissions et publications ayant obtenu le label. De plus amples informations sont disponibles sur cette page Eduscol.
#COVID19france Nous lançons aujourd'hui l'opération #nationapprenante
Nous commençons avec l'audiovisuel public : @Francetele , @radiofrance , @ARTEfr . Tous les programmes en lien avec les programmes scolaires pourront porter le visuel Nation apprenante.https://t.co/ZNssWZosT6— Ministère de l'Éducation nationale et Jeunesse (@EducationFrance) March 18, 2020
Continuité pédagogique : des créneaux horaires pour « sauver » les ENT des collèges et lycées
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Les « bonnes pratiques » en matière d’ENT
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Kosmos parle d’un « pic d’activité constant, que personne ne pouvait anticiper »
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La fermeture précoce dans le Grand Est avait alerté
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Un retour à la normale progressif, mais « les usages progressent »
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Un label Nation apprenante pour les programmes éducatifs
Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 23/03/2020 à 10h44
La réponse: Shadow IT! Les profs s’organisent avec d’autres outils “pédagogiques”. On doit connecter nos enfants sur Snapchat, discord, … La classe!
Le 23/03/2020 à 10h53
“la classe” Je ne sais pas si c’est volontaire, mais gg " />
C’est déjà bien que des profs cherchent des solutions plutôt que de s’arrêter à “ce ne marche pas”.
A situation exceptionnelle, réponses exceptionnelles.
Évidemment, comme tout le monde je pense, j’aurai préféré que cela se passe mieux… mais quand on voit les débats sur l’équipement des élèves en temps normaux…
Le 23/03/2020 à 10h59
Bien d’accord, impossible d’avoir du matos en établissement scolaire, surtout la partie serveur (plus de 10 ans en moyenne). Pour l’équipement de nos têtes blonde, cela dépend fortement des régions.
De toutes façons quand on voit les cahiers des charges de certaine région pour les ENT ça fait bien rire. Le CCTP est vide, pas de caractéristique de type Moodle ou autre, c’est au bon vouloir du prestataire et de sa solution propriétaire.
Le 26/03/2020 à 16h04
Le 26/03/2020 à 16h24
Pour un libriste comme moi, si, quand même, il y a un petit problème [heureusement que ça marche sous Linux, il n’y a pas de MS-Windows à la maison…]
Mais qui n’a rien à voir avec covid-19 ;)
Le 26/03/2020 à 16h33
Pareil (je suis sous Linux Mint), mais je n’ai pas voulu polémiquer genre M$…
Le 27/03/2020 à 09h01
oui à des éventuelles solutions libres et ouvertes, mais honnêtement, quand tu vois le passif de l’Etat en terme de gestion de projets informatiques “lourds”, sur les projets centralisés, tu crois que ça aurait la moindre chance de fonctionner ?
Peut-être effectivement que donner de l’autonomie de décision au plus près des acteurs de terrain (et accepter qu’ils puissent se planter) reste le meilleur moyen d’avoir quelque chose qui fonctionne, au-moins chez certains. Et pour ceux chez qui ça ne fonctionne pas, si les responsables sont un minimum intelligents ils pourront profiter de l’expérience de leurs voisins plus efficaces.
C’est totalement impossible avec un système centralisé. Mais tu peux être sûr qu’il grillerait des millions, au profit de quelques grosses SSII…
Le 27/03/2020 à 20h24
Le 28/03/2020 à 15h20
J’ai l’impression que plus le client est une grosse boîte et plus il faut un chef de projet qui a des idées bien claires sur ce qu’il faut faire, tout en étant capable de dégager les missiles qui vont lui venir dessus pour des raisons politiques - donc n’ayant rien à voir avec le projet lui-même.
Et en France il n’y a pas de plus grosse boîte que l’Administration. Bon, c’est un super terrain de jeu pour les très grosses SSII du coup… mais au final on paie tous les pots cassés…
Le 28/03/2020 à 17h43
Le 29/03/2020 à 11h18
Nous, les profs en “continuité pédagogique”, en sommes réduits à utiliser les serveurs Discord créés par les élèves, au mépris du RGPD et des recommandations officielles, pour pouvoir garder coûte que coûte le contact.
Discord est souple, réactif, évolutif… Bien sûr, les serveurs de certaines classes sont un foutoir intégral (même si les élèves créateurs, souvent les délégués, essaient de faire la “discipline”), mais d’autres sont nickels et parfaitement gérés.
Côté prof, ça donne encore plus de boulot, car il faut doubler, parfois tripler, le travail donné (espaces de classes ENT, cahier de texte ENT + salon disciplinaire discord), et assurer le suivi par ces différents canaux.
Depuis le 14 mars, ce dimanche est mon 1er jour de repos ; pendant 15 jours, w-e compris, ça a été entre 10 et 15 heures de travail quotidien pour tout mettre en place (y compris les dossiers parcoursup qui tombaient en ce moment)… Les fraises de Sibeth, il aurait fallu que je les ramasse de nuit…
Le 29/03/2020 à 11h32
Le 29/03/2020 à 13h43
Le 29/03/2020 à 18h09
Le 23/03/2020 à 11h10
Autour de moi les enseignants ont laissé tomber les ENT (trop de problèmes et trop d’élèves sans équipement) et organisent une permanence pour distribuer des exercices et leçons sur papier afin que chacun puisse y avoir accès.
Le 23/03/2020 à 11h23
Le 23/03/2020 à 11h33
C’est comme pour les hôpitaux… Le haut Rhin est confiné depuis un moment et pourtant aucun établissement en dehors ne s’est vraiment préparé. On fait tout au pied du Mur.
Le 23/03/2020 à 11h56
Franchement, à tout vouloir « décentraliser » (comprendre déporter les dépenses sur les régions/départements pour diminuer les dépenses et tenir le sacro-saint déficit), l’État met en péril la mission de l’enseignement public et son obligation d’uniformité de l’enseignement sur tout le territoire national.
Il y en a marre de ces solutions ENT vendues “clé en main” par des prestataires qui, avec un discours bien marketé à destination des responsables des Conseils Départementaux/Régionaux vendent des solutions bancales, boguées et finies à la va-vite parce qu’il fallait remporter ce juteux contrat. Marre de ces solutions qui ne font pas le taf, codées par des dev qui ne se soucient que trop peu de l’UX, et qui, de toute façon, seront remplacées l’année suivante par celles d’un nouveau prestataire qui promet lui aussi monts et merveilles avec toujours la même déception à la clé.
Du point de vue de l’utilisateur (enseignant/élèves/parents) : toujours plus de temps perdu pour se former pour un truc abandonné l’année suivante (autant de temps perdu qui n’est pas consacré aux activités, aux élèves), des migrations qui échouent d’une année sur l’autre (des principaux dont ce n’est pas le cœur de métier mais qui doivent gérer ces problèmes au quotidien), des élèves qui n’arriveront jamais à se connecter (!), des pratiques et activités qu’il était possible de faire avant mais qui n’est plus possible de faire parce que « c’est le nouveau logiciel », etc.
Je le regrette mais le numérique fait aujourd’hui partie de l’E.N. Alors pourquoi le ministère n’assume-t-il pas ses responsabilités en prenant à sa charge le développement et la mise à disposition des éléments les plus essentiels (ENT, cloud, classe virtuelle & co) ? La gestion des personnels et de leur carrière est du ressort du ministère, alors pourquoi en serait-il autrement des ENT qui sont indispensables au travail de l’enseignant ?
À quand un ENT et des outils numériques nationaux, indépendants,
ouverts (et même libres, rêvons toujours…), respectueux des données des
utilisateurs, interopérables, développés et améliorés étape par étape sur le long terme sous la houlette de
l’E.N. ?
L’éducation est un domaine trop sérieux et critique pour être soumis aux tendances et aux modes épisodiques qui traversent notre société consumériste. Le problème est que tout le monde y trouve son compte : les politiques (à tous les niveaux) qui trouvent une occasion en or pour se faire mousser, des entreprises qui profitent de cet gabegie, des parents persuadés que ces solutions numériques « disruptives » qu’on leur vend permettront d’améliorer les résultats de leurs enfants déjà gavés d’écran au quotidien (avec tous les problèmes scolaires qui sont liés).
Et les perdants ? Les élèves qui souffrent de la discontinuité des services, de la surenchères des écrans. Des enseignants à la peine pour toujours s’adapter à un nouvel outil numérique (chronophage, générateur de frustrations importantes alors que ce n’est pas leur cœur de métier), les parents qui payent tout cela au prix fort à travers des impôts locaux (mais tout est maquillé dans les communications politiques et personne ne sait vraiment ce qui est dépensé).
Tiens, @NXI, le coût réel de ces solutions éducatives (ENT, tablettes, services en tout genre) serait un sujet enquête intéressant à creuser, non ?
Signé un enseignant qui attend que son ENT soit de nouveau opérationnel… (où est mon café ?!)
Le 23/03/2020 à 12h10
Ton discours rejoint celui de Framasoft qui refuse d’être la roue de secours d’un des ministères les mieux dotés en finances publiques mais qui a toujours préféré consommer du numérique.
https://framablog.org/2020/03/17/framaconfinement-jour-01-lundi-16-mars/
Le 23/03/2020 à 12h12
témoignage du papa (solo) que je suis (avec 1 collégien, 1 lycéen et 1 post-bac)
le post-bac (école hotelière) : rien tout est arrếté. c’est vrai que les TP de cuisine à la maison, c’est pas facile à noter pour le prof. Mais j’ai l’impression que c’est “service arrếté”
le lycée : difficile de savoir si c’est vrai, il est supposé être autonome, mais: il n’en fiche pas une. Pas un seul cours à distance jusqu’ici. Ou alors il raconte des bobards, ce qui n’est pas impossible, crise d’ado oblige.
le collège : c’est eux qui se débrouillent le mieux. Il m’a juste fallu une semaine pour pour comprendre que certains profs passent par l’ENT, certains par l’espace microsoft-drive, et certains par la mesagerie outlook. Pas de coordination à ce niveau. Et pas de tableau récapitulatif de quel prof fait comment.
Ca va durer jusqu’aux vacances de printemps, courage…
Le 23/03/2020 à 13h00
Je suis assez d’accord.
Surtout que ca ne se cantonne pas que pour les cas de crises comme ici, mais une belle infra (donc hardware mais surtout logiciel) même en temps normal est pratique : hospitalisation, travail à domicile, “télé-apprentissage” en cas de pique de pollution… (ce qui permettrait de faire des stress tests de temps en temps).
Le 23/03/2020 à 13h07
Le 23/03/2020 à 13h22
La comm’ de #NationApprenante est du bullshit de marketeux véreux (comme d’hab) mais au moins c’est intéressant au niveau du contenu. Ce matin sur France 4, les cours par la tv c’était sympa, j’iri voir ce soir ce qu’il y a sur lumni.fr (au moins ils diffusent de la connaissance, pas comme le CNED qui fait jouer sa propriété intellectuelle).
Je n’aime pas trop le fait de rester scotché 1h à la tv, mais au moins cela impose un rythme de suivi des exercices, comme dans la classe, c’est plus facile pour se concentrer que faire son cours seul dans son coin.
Le 23/03/2020 à 14h05
Quand l’éducation nationnale n’investit pas dans des bonnes solution datant du 21 ème siècle, forcément ça ne fonctionne pas.
Les ENT leur coûtent souvent une fortune pour un aspect fonctionnel douteux et la charge qui ne tient pas…
C’est surtout un problème organisationnel et de moyen, remettre ça sur le faute des profs serait raccourcir les choses.
En général dans un collège ou lycée, on demande au prof de techno de s’occuper sur son temps libre des petits soucis du parc info jusqu’à ce qu’il y aie des gros soucis.
Le 23/03/2020 à 14h13
Alors moi je vais parler du coté prof du coup, niveau collège….
Pour ceux qui voulaient bien faire, cette première semaine a été une véritable galère. J’ai fait du non-stop 8h 21h30 (avec petite pause le midi ) depuis lundi matin jusqu’à hier soir et je me suis octroyé une pause ce matin car j’avais les yeux qui tombaient des orbites. Refaire mes cours pour les adaptés,corriger des copies reçues par mail (une horreur) et répondre à la quantité phénoménale de messages envoyés par les parents et les enfants, cela n’a pas été de tout repos.
Coté institutions rien n’a été préparé en amont, la première communication officiel est arrivée… mercredi avec pour ma partie (Les SVT) 3 pauvres liens et puis ensuite … rien… Tout fonctionne tellement bien que la lettre de vendredi je ne l’ai jamais reçu…
Bref tout ça pour dire que chaque collège, chaque prof a du tout faire tout seul dans son coin, nous n’avons eu aucun temps de concertation, d’harmonisation ne serait ce que pour savoir comment transmettre les cours, le travail aux élèves. Et évident les parents de leur coté ont eu énormément d’attente puisque tout était prêt d’après notre ministre… Les pauvres ils ont eu peur quand nous avons débouler avec toutes nos solutions forcement bancales puisque totalement improvisées.
Après j’ai l’impression que petit à petit nous nous calons. Nous avons harmonisé la manière de transmettre les cours et les devoirs. Beaucoup de profs ont commencé à envoyer des cours adaptés (tant bien que mal) et à essayer de calibrer la quantité de travail… Il reste du boulot, il reste certainement des nouveaux trucs à inventer. Mais je pense que pour le 4 mai nous serons prêt !
Le 23/03/2020 à 14h31
+1
C’est 7h-19h, parfois reprise en soirée (pause méridienne pour 2 repas quand même) depuis samedi dernier, 2 dimanches compris…
En terminale, Discord fonctionne nickel, nonobstant le RGPD…
L’ENT Kosmos fonctionne mieux qu’en début de semaine.
En tout cas, côté prof aucun problème.
Côté élèves, un peu juste pour les upload ; certains communiquent par mail.
Le 23/03/2020 à 14h42
Tout à fait d’accord avec toi concernant le gâchis de temps et d’argent pour ces ENT.
C’est malheureusement le cas pour beaucoup d’autres sujets avec un manque de vision à long terme.
Mes deux petits sont en maternelles et j’ai déjà du travail pour eux, je n’imagine pas la galère avec des enfants plus grands (surtout que je dois travailler).
Bon courage à tous les profs ! (et c’est rare que je dise ça " />)
Le 23/03/2020 à 15h29
Discord avec les 6ème, ca va pas le faire je pense, mais avec des plus grand pourquoi pas. Je me tâte pour les 3ème pour faire des séances de questions réponses par rapport aux cours que je leur fais en ce moment mais ce n’est pas très RGPD friend comme tu le dis.
Pour l’ENT nous utilisons pronote… C’est pas gagné, la messagerie est très peu intuitive, je ne compte pas le nombre de messages de parents qui au lieu de ne répondre qu’à moi répondent à l’ensemble des élèves de la classe.
J’ai testé ma classe virtuelle du CNED ça me semblait assez simple… un échec total (pas de son pour certains, pas d’image pour d’autres et déconnexion en veux tu en voilà). Peut etre que dans quelques temps ca fonctionnera mieux, à voir.
Ce qui me manque vraiment comme outils c’est un truc facile pour récupérer les travaux, les corriger, les rendre. En fait surtout les corriger…. ca c’est vraiment galère et super chronophage mais je ne veux pas laisser les parents s’occuper de vérifier le travail de leurs enfants (=les parents ont souvent d’autres choses à gérer en ce moment). Je ne veux pas juste envoyer des exercices un jour puis envoyer le corriger le lendemain ou le surlendemain sans avoir voir vu ce que les gamins ont fait pour apporter quelque chose d’un peu individualisé. Corriger un brevet blanc de troisième, pris en photo et envoyé par mail c’est vraiment pas glop ….
Le 23/03/2020 à 16h23
Le 23/03/2020 à 16h49
Le 23/03/2020 à 17h02
Parent d’enfants du primaire CE2/CM2
Les enseignants se débrouillent avec les moyens du bord et plutôt bien. Généralement, ils font un fichier word à compléter pour éviter que nous ayons à imprimer. Quand nous pouvons nous remettons dans l’ENT hdf (dont je ne connais pas la référence) ou alors nous renvoyons par mail directement aux enseignants.
Bien entendu, l’enseignant de mes enfants est une femme qui doit garder deux enfants et qui a refusé le congés maladie auquel elle peut prétendre.. Je la plains et je ne voudrais pas être à sa place.
Le soucis du fichier word est que parfois LibreOffice gère mal certains objets et il faut adapter. Une ministre du numérique avait mis le paquet sur l’Open Source pour finalement pas grand résultat. Je ne peux pas en vouloir à des personnes dont le métier est l’enseignement et pas le secrétariat ou l’informatique.
Grâce à vos témoignages, je me rends compte qu’il existe libre office pour tablette, je m’en vais l’installer ce soir.
Il est clair et net et sans ambiguïté pour mois que la continuité pédagogique est un dogme, une idéologie poussée au plus haut, sans moyens donnés aux enseignants. J’ai pris le parti de mettre à contribution mes connaissances en informatique bureautique pour influencer les enseignants et ça marche.
Je me demande comment un ministre, alors qu’il existe de nombreux organes de contrôle de l’Etat, peut affirmer que tout va bien “Madame la Marquise” alors que la réalité du terrain est tout autre. Des députés et des politiques le soutiennent sur Twitter. Je ressens énormément de mépris de leur part et ce n’est pas ça la Fraternité de notre devise.
Par contre, je pense que pour mes enfants c’est très formateur. Mes enfants pensent que c’est inné de pouvoir taper vite sur un clavier (utiliser plus de deux doigts sans regarder le clavier^^). Pour le coup, ils se rendent compte que non. De même pour l’organisation de la journée.
Je pense faire parti des personnes aisées qui peuvent mettre à disposition du matériel informatique à mes enfants et consacrer une pièce au travail. Je plains, les parents qui n’ont pas ce luxe car clairement l’Egalité de notre devise en prend un coup.
Le 23/03/2020 à 17h37
Le 23/03/2020 à 17h56
De mémoire, il y a une version de LivreOffice gratuite fournit par The Document Fondation (la structure qui publie LibreOffice) et une version payante proposé par Collabora (une entreprise parmis les plus gros contributeur de LibreOffice).
La version gratuite est la version n-1, la plus stable, alors que la version payante est la toute dernière version parfois moins stable mais avec les dernières nouveautés (et Collabora a intérêt à ce que les bugs ne restent pas).
Le 23/03/2020 à 20h23
L’ENT de quand j’étais étudiant à l’époque ressemblait déjà à une usine à gaz bien moche, lente et pleine d’addons de technos différentes.
On est en 2020 et je vois qu’on est pas foutu de faire un serveur gérant quelques milliers de connexions pour juste récupérer quelques documents.
Le 23/03/2020 à 23h11
Pour sauver les ENT, rien ne vaut Frodon et Gandalf. " />
Le 24/03/2020 à 06h47
Le 24/03/2020 à 09h30
Le 24/03/2020 à 10h12
Cela doit s’expliquer par certaines particularités de OOxml réalisé par MS Office qui ne sont mis en œuvre par LibreOffice. J’ai un exemple de formulaire où des cases pouvait être cochée par un clic droit, je n’ai pas reproduit sous LibreOffice.
Il a aussi la mise en page mal faite dans Word (qui ne fait rien pour aider l’utilisateur à ce sujet) et qui est perdu en partie dans LibreOffice (qui pousse vers une séparation du contenu et du contenant).
Le 25/03/2020 à 12h46
j’espère que tu n’as pas déduit de mon propos une quelconque critique envers les profs, parce qu’il n’y en n’avait pas.
Tout d’abord, je me suis promis que durant cette crise, je ne râlerai pas, je ne critiquerai pas, je serai bienveillant et positif en toutes choses !
Je suis bien convaincu que chaque prof a dû se démerder comme il a pu et que ce n’était pas simple. D’un autre côté, s’il y avait eu des infos du ministère, certains auraient critiqué, sur le mode “on nous prend pour des enfants” ou “les outils imposés sont incompréhensibles”.
Je ne critiquerai pas non plus la direction du collège/lycée (je n’ai pas précisé : privé) = je suis convaincu que les 2 directeurs font leur boulot à fond !
petit changement dans mon précédent propos : mon lycéen a bossé presque toute l’après-midi d’hier, et toute la matinée ce matin. Il semble que, effectivement, il ait fallu une semaine pour que les choses s’organisent. Je trouve que c’est très performant : changer son paradigme de vie professionnelle aussi rapidement, sachant que certains profs doivent avoir leurs enfants à gérer, ils ont tous plusieurs classes, voire plusieurs établissements.
Finalement, c’est bien que le confinement dure jusqu’en mai, maintenant que l’enseignement à distance se rôde, c’eut été dommage de retourner en cours dès lundi prochain (PS: oui, ceci est du second degré. Ou plutôt, trouver du positif dans cette épreuve ;) )
En guise de conclusion : je crois en la subsidiarité et en l’initiative personnelle, convaincu que les grosses organisations deviennent nécessairement trop lentes. Si j’osais, je dirais même que c’est bien que le ministère n’ait pas eu le temps de préparer [bon, les profs pas à l’aise avec le fonctionnement de l’informatique, c’est sûr que c’est pas top d’être livré à soi-même…]
@fafabdx : tu parles de copies de DM scannées => est-ce que tu as pensé à changer complètement de manière de faire, par exemple devoirs par formulaires/QCM. La prof d’espagnol, celle de SVT font ça pour mon collégien. Celui de math dit : “vous gardez tout dans un classeur que vous me remettrez quand on rentrera en classe pour que je vérifie que vous avez travaillé. Et il y aura plusieurs interros à la rentrée pour voir ce que vous avez pigé”.
En musique, c’est la plus hype des profs : on doit enregistrer 3 bandes son :
[c’est une chanson en anglais, world music, je ne sais plus quelle artiste]
Elle est d’autant plus méritante qu’elle a X classes de collège + Y classes de lycée. Elle a précisé qu’elle ne pouvait pas accuser réception de tout ce qui lui est envoyé…
Le 25/03/2020 à 21h08
Le 26/03/2020 à 11h29
Le 26/03/2020 à 12h36
Ah, en tant que papa (solo) d’un collégien et un lycéen, ma problématique à moi :
Il est probable qu’une famille ou maman est à la maison (pas mon cas), sans avoir à télétravailler (pas mon cas) avec des enfants qui aiment bosser (pas mon cas), les devoirs seront rendus le jour même.
Ma chance : l’informatique, c’est mon boulot, donc j’arrive à suivre ! Ma 2eme chance : ma boite est déjà une boite de télétravailleurs, rien à adapter (juste un mode “panique” vis à vis de nos clients, qui sont des structures publiques qui ont été fermées en urgence, accueillant du public) Je ne me plains pas, mais je fais comme je peux…
j’imagine une famille avec la mère aide-soignante, le père chauffeur routier, qui ne comprennent pas l’informatique, sans ordi à la maison, avec 3 enfants de 13, 6 et 4 ans. S’il rend ses devoirs à l’heure, je lui tire mon chapeau !!!
Bref, situation exceptionnelle, réponses individuelles, et souplesse de toutes les parties !
PS: je parle de ma situation, mais je comprends parfaitement que certains profs aient eu besoin de plusieurs jours, voire une semaine, pour s’adapter, ils ont aussi une famille à gérer.
PS2 : le summum, c’est le prof de français de mon lycéen (2nde). Réunion de rentrée : “bon, moi, l’informatique c’est pas pour moi, pas la peine de m’écrire sur l’ENT, si vous voulez m’écrire, passez pas le cahier de liaison, je n’ai pas d’ordinateur”. Bilan, là, c’est le prof principal (histoire géo) qui récupère les consignes/devoirs/leçons et les fait passer aux élèves via l’ENT. Mille merci à lui !!!
Le 26/03/2020 à 13h06
Merci pour votre témoignage vécu, c’est intéressant d’avoir “l’autre côté du miroir”.
Normalement, les collègues ont obligation d’utiliser l’ENT à l’exclusion de solutions “privées” comme un mail perso ou un drive (et même dans l’ENT, il y a plusieurs manières de communiquer…) .
Après, compte-tenu des problèmes de connexion des premiers jours, chacun s’est débrouillé comme il a pu dans l’urgence. Et l’habitude a été prise. Nous n’avons eu les consignes officielles qu’au fil des jours…
Pour faire face aux problèmes de connexion des élèves, j’ai fourni mon adresse académique @académie.fr
Mais ce webmail rustique est régulièrement essouflé, il était en panne hier après-midi.
Enfin, avec les élèves de terminale, j’utilise la solution Discord (privée, RGPD “non friendly), outil parfaitement adapté à la situation ! Si les ENT pouvaient s’en inspirer…
Le 26/03/2020 à 13h19
PS. Une élève a même trouvé (involontairement, je pense) mon adresse perso !
Je m’explique : pensant taper l’adresse jdupont@académie.fr (pour jean.dupont), comme elle était sur gmail, il y a eu complétion automatique, et le mail est parti à jdupont@gmail ! Mais je n’ai pas répondu par ce canal pour ne pas confirmer l’adresse…
Le 26/03/2020 à 15h14
idem, c’est intéressant d’avoir l’autre côté de “mon” miroir ;) . Ceux qui poussent des cris d’orfraie (dans tous les domaines) devraient toujours essayer de se mettre à la place de l’autre !!! C’est tellement facile d’accuser l’autre en ne regardant que d’un bout de la lorgnette !!!
Le 26/03/2020 à 15h17
je précise que mes enfants sont dans le privé donc avec de l’autonomie sur certains choix, et de la subsidiarité, le Directeur peut prendre des décisions !
l’ENT est la-vie-scolaire.fr, en gros le matin il est en carafe et l’après-midi il fonctionne.
Les outils microsoft sont en place au niveau du collège depuis le début de l’année, pas depuis la crise covid-19. Ils sont utilisés par certains profs pour donner des devoirs “numériques”.