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Science ouverte : le CNRS appelle à une « révolution nécessaire »

Science ouverte : le CNRS appelle à une « révolution nécessaire »

Le 09 janvier 2020 à 09h14

Fin novembre, le Centre national pour la recherche scientifique dévoilait son plan pour arriver à 100 % de publications en libre accès. Dans son Journal, le CNRS revient en détail sur cet épineux – et très coûteux – problème.

« Accéder à la connaissance peut coûter cher... même lorsque celle-ci est produite grâce à des financements publics. Afin de contrer le monopole imposé par certains éditeurs spécialisés, acteurs de la recherche et pouvoirs publics travaillent ensemble pour rendre accessible à tous, gratuitement, l’intégralité des publications scientifiques ».

Dans un long article, le CNRS aborde cette question sous plusieurs angles, avec notamment un historique de la science ouverte, l’évaluation des chercheurs et HAL (Hyper articles en ligne).

Le 09 janvier 2020 à 09h14

Commentaires (20)

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Science ouverte mais quand même “inégalitaire” et ultra compétitive qui favorise justement de garder ces données pour soi et la publication dans des revues déténues justement par ces “certains éditeurs” qui est une condition pour avoir un poste au CNRS… Un peu schyzo le Petit, non ?

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Là on parle d’articles scientifiques financés par les États, mais disponible que de façon payantes par des  entreprises privées…

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Payante deux fois qui plus est, une fois pour publier, une fois pour y accéder. Mais pourtant, quasi aucune chance d’avoir un poste au CNRS si tu ne publies pas dans ces revues à haut facteur d’impact. Donc c’est bien de réagir (enfin) à ce système de publications fermées et discriminatoires, mais il s’agirait aussi de se remettre en question…

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On peut espérer que ça change alors ?

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Il faut bien commencer quelques part non?

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Guillaume_LG a écrit :



Payante deux fois qui plus est, une fois pour publier, une fois pour y accéder. Mais pourtant, quasi aucune chance d’avoir un poste au CNRS si tu ne publies pas dans ces revues à haut facteur d’impact. Donc c’est bien de réagir (enfin) à ce système de publications fermées et discriminatoires, mais il s’agirait aussi de se remettre en question…



Ce sont deux problèmes disjoints, même s’ils sont réels.


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Au contraire, c’est un seul et même problème.

 

Il suffit de lire les recommandations officielles du CNRS lors des évaluations HCERES des labos (anciennement AERES) pour voir les très nombreuses incitations du CNRS (et des autres tutelles) à viser certains type de publication (cad. chez les éditeurs habituels).



Les récentes campagnes de recrutement du CNRS, que ce soit pour les poste chercheur ou même post-doctorant font la part belle à ces mêmes revues.



Publier dans HAL c’est bien vu mais ne sert malheureusement à rien pour une évaluation (personnelle ou de votre établissement).



 



Et à côté de ça, le CNRS demande de publier dans des revues “libre accès”.

Le diable se cache dans les détails :

 

Les éditeurs proposent depuis peut des formules “gold open access” pour leurs grandes revues.

Il s’agit d’une formule payante (des prix doublés voir triplés comparé à la formule classique, soit une médiane de 2000€ l’article…).

En contrepartie l’article est en libre accès. Le problème des droits d’auteur reste en revanche entier. Bref ce n’est pas vraiment du libre accès.







 



On a donc le choix entre :




  • Publier dans les revues classiques et mettre à disposition (illégalement) nos articles sur HAL

  • Publier dans les revues classiques version “gold open access” et mettre à disposition (légalement ou illégalement selon les cas) nos articles sur HAL





    Combiné aux gros problèmes budgetaires des labos (tous n’ont pas la chance d’avoir des thématiques “porteuses” pour l’industrie…), je vous laisse deviner le choix qu’il reste aux chercheurs.

    Si tant est qu’il s’agisse d’un choix car personnellement je ne vois pas la différence entre “engraisser les éditeurs” et “engraisser plus les éditeurs”.







    Alors ce que comprend du message du CNRS c’est :

  • Un majeur levé dans le ciel

  • Une campagne de com cherchant à montrer que des mesures sont prises alors qu’on cache la misère sous le tapis







    Ps :

    Une étude sur le coût de “l’open access gold”, disponible sur HAL :

    https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01391504/document

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Salut,

Pareil pour les organismes qui donnent les subventions. Il va falloir qu’ils arrêtent de juger les équipes en terme de Nature ou Science…

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Mes 2cts: je travaille dans le monde des bibliothèques, premier concerné par ces problématiques de coût d’abonnement.

Je dois dire que la société Elsevier m’impressionne : c’est la seule qui fait une totale unanimité contre elle. Je n’ai JAMAIS entendu quelqu’un en dire du bien. Je vous épargne les termes généralement employés, franchement, le patron d’Amazon, Oracle ou Microsoft passent pour de gentils mignons sympathiques bisounours à côté !

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darkjack a écrit :



Salut,

Pareil pour les organismes qui donnent les subventions. Il va falloir qu’ils arrêtent de juger les équipes en terme de Nature ou Science…





oui ou tu pourrais avec l’équivalent a nature et science mais en libre accès, car ils sont connu pour la qualité de leur vérifications (donc rien empêche X de devenir le nature et le science du libre accès).


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Rappelez moi déjà qui a vendu EDP Sciences à la Chine dernièrement https://www.upr.fr/actualite/la-france-perd-sa-prestigieuse-maison-dedition-scie…

Et je ne parle même pas de la difficulté à publier que connaissent certains scientifiques, actifs ou retraités (Jean-Pierre Petit et son modèle Janus par exemple). Pendant ce temps là, on se coopte entre ex-et-futurs thésards sur une théorie des cordes qui n’a jamais connu la moindre confirmation théorique, on fabrique iter alors qu’on n’a pas réglé les disruptions de plasma, etc.

Que d’argent perdu, en effet.

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dylem29 a écrit :



Là on parle d’articles scientifiques financés par les États, mais disponible que de façon payantes par des  entreprises privées…







Ha… Pendant l’espace d’une demie seconde, j’ai cru que tu parlais des autoroutes en France. Ouf.<img data-src=" />


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Hilarant. <img data-src=" />

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C’est normal qu’on demande à des chercheurs de publier dans des revues et conférences avec comité de lecture, qui sont malheureusement à l’heure actuelle payantes pour y accéder (pas pour y publier en revanche). Sans relecture par les pairs, il n’y a pas de science (et vive les François Gervais, Vincent Courtillot et autres escrocs du même acabit).



Ce que le CNRS essaie de résoudre, et qui est un problème, c’est l’accès gratuit à ces publications (soit par des doubles dépôts éditeur/HAL ou tout autre moyen). Ne pas avoir l’accès à toutes les publis parce qu’un labo ne peut pas se permettre de payer tous les abonnements, c’est une aberration et ça favorise une fois de plus les grosses structures riches dans les pays riches.



Tu parles des données cachées, mais pas mal de revues et de conférences (de haut niveau) demandent le code et les données pour vérifier la reproductibilité des résultats, encore une fois, c’est le socle de base de la science.

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Ce n’est pas le sujet.



Ici le problème n’est pas de publier dans des revues avec comité de lecture (En revanche on ne publie pas dans des conférences…).

Ici le problème est d’être asservis à un système de publication corrompu (tarif exorbitant, copinage, corruption, critique scientifique hautement variable selon le nom des auteurs…).



Surtout que le comité de lecture c’est nous les scientifiques (la relecture est réalisé gratuitement pour les éditeur, et refuser une telle activité s’est se mettre en difficulté pour publier, cf. copinage/corruption ci dessus).



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Et je ne parle pas de “données cachées” (qu’est ce donc que cela ?) dans mon post précédent.

Toutes les revues demandes les résultats (encore heureux), mais pour l’instant rare sont celles qui demandent les données brutes (ça avance doucement).

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Après la reproductibilité des résultats, en dehors de découvertes “disruptive”, malheureusement personne ne vérifie ça lors de la relecture…

Tout simplement car aucun éditeur n’acceptera de publier une “vérification” d’un article existant, pas plus qu’une remise en question d’un autre article si l’on est pas connu… Bref on en revient au problème du système de publication corrompu ^^



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Prière de ne pas raconter n’importe quoi lorsqu’on ne connait pas le sujet <img data-src=" />

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Tu as utilisé de nombreuses fois des termes comme corrompu, corruption.



Tu as des preuves de ce que tu affirmes ? Il serait utile des les publier ici après avoir relu la définition de la corruption.



J’ai déjà lu de nombreuses critiques sur ce systèmes des publications scientifiques, mais c’est la première fois que je vois cette accusation.

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Excuse moi, les données gardées jalousement par les chercheurs, c’était de Guillaume_LG. Ce que tu dis sur la reproductibilité est plutôt vrai, sauf sur qql revues/conférences de très bon niveau (en informatique, les conférences A+ sont comptabilisées dans les publis, de plus c’est une erreur d’appréciation à mon sens que les autres sections ne les comptent pas, pour construire un réseau de partenaires, les conférences sont très importantes, et les mettre de côté pour pousser plutôt à pisser des pages de revues pour faire bien dans les stats n’est pas forcément gagnant à long terme).



Quant à ton “Prière de ne pas raconter n’importe quoi lorsqu’on ne connait pas le sujet”, t’es gentil mais ça fait une quinzaine d’année que je suis dans la recherche, je sais un peu comment ça s’y passe (des travers il y en a, mais il y a aussi des choses qui marchent bien).

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“Plutôt vrai”, donc faux pour le reste&nbsp;<img data-src=" /> ?

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Pour les sciences de “paillasse” la nature même des travaux n’est pas compatible avec la publication de résultats issus de conférence (à moins d’autoriser des conférences d’au moins 9h avec distribution des données au public…). On y emploie les conférences pour présenter des résultats de manière didactique et ainsi susciter l’intérêt chez les autres (avec parfois des collaborations à la clef).

En revanche les conférences sont les bienvenues sur un CV.



&nbsp;

Pour les même raison la reproduction de résultats n’est réalisée que lorsque la publication en question provoque une rupture avec les dogmes actuels ou soulève une importante nouveauté :

En science de “paillasse”, reproduire des résultats prend des mois si c’est ciblé sur une seul expérience et des années si on parle d’un article entier. Et comme cela n’apporte rien niveau “carrière” de reproduire des résultats et bien personne ne le fait… (à moins de viser le suicide de sa carrière et la déchéance financière de son laboratoire).

Tout simplement car aucun éditeur n’accepte de publier des reproduction de résultats. Sauf quelques sombres revues que personne ne lira et dont personne ne tiendra compte même si cela remet totalement en question un “gros article”.





Je maintient mon “Prière de ne pas raconter n’importe quoi lorsqu’on ne connait pas le sujet” puisque tu ne parle qu’à travers le prisme de l’informatique (et ne cite que les quelques cas positifs…).



Pas de chance je suis en microbio et bioinfo (dans un labo de génétique et de biochimie) du coup je connait bien la différence de traitement entre les disciplines <img data-src=" />



Nous n’avons également pas les mêmes problèmes financiers et notre rapport aux éditeurs est assez différent. (nous sommes affiliés plante, donc exit l’argent et la “sexitude” du médical).

L’informatique est un secteur porteur, je t’invite à faire un tour dans à peu près toutes les autres disciplines, tu pourra y constater la précarité de la situation et l’enfer que représente le système d’édition actuel (bien moins permissif qu’en info).

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Le terme corruption ne se limite pas à la définition légale :

https://www.cnrtl.fr/definition/corruption (catégorie B., qui englobe également la définition légale)



C’est d’ailleurs pour cela qu’on emploie un dictionnaire plutôt qu’un lexique juridique pour connaitre la/les définitions d’un terme <img data-src=" />

Comme par exemple Condescendance ou faire le malin (qui n’ont pas d’équivalent en juridique).





Quand à la corruption au sens large, comme au sens “légal” ce ne doit surement pas être grand chose.

Quelques petits journaux en parlent depuis au moins 10 ans (in english) :

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Ha oui, suis-je bête, nous autres informaticiens sommes des sous-scientifiques…



Pour publier, on nous demande de fournir des résultats sur des répétitions (100, 1000, 10000 fois) d’une contribution, pour avoir des valeurs qui ne soient pas le fruit d’un coup de pot. Les sciences de paillasse, il y en a plein mon labo, souvent c’est une manip qui marche, hop un papier. C’est sûr que la manip elle même est plus longue (encore que, en informatique, des grosses simulations de plusieurs jours/semaines ça existe), mais écrire le programme qui implémente une contribution (algorithme, protocole ou autre), ça prend pas 5 minutes non plus.

Ça va surtout dépendre des labos, il y en a qui se contentent de brancher des données sur des réseaux de neurones et dire si c’est bien ou pas, ça peut publier un peu en informatique (sur des revues qui ratissent assez large) mais la valeur ajoutée en informatique est proche de zéro. Définir une structure et un code novateurs pour un algorithme d’apprentissage automatique, c’est autre chose, ça demande du temps et ça peut apporter beaucoup à toute la communauté.



La différence de traitement de l’informatique avec le reste tient en 23 caractéristiques :




  • c’est souvent une recherche moins coûteuse (un PC à 2000 balles et le chercheur peut déjà faire des propositions et les tests préliminaires avant d’avoir besoin de plus, le plus étant souvent mutualisé entre bcp de labos). Ça se retourne quand même contre les chercheurs quand ils veulent faire un peu plus que du logiciel (robotique, réseau), là les supports sont plus coûteux et c’est bcp plus difficile d’avoir plusieurs centaines de milliers d’euros (&gt;au demi million) en informatique que dans des disciplines où il est clairement identifié que les équipements sont chers (mécanique, automatique, énergie, optique pour ce qui est de mon labo)

  • les retombées économiques sont plus immédiates donc c’est plus facile de trouver des partenaires pour financer la recherche en plus des crédits ministériels (qui eux sont virtuellement inexistants).

  • souvent le chercheur est l’homme à tout faire (qui s’en passerait bien), donc pas besoin de lui adjoindre trop de personnels support (20% d’une secrétaire pour les ordres de mission, des fois un ingénieur d’études ou de recherche pour une vingtaine de personnes).

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