Coronavirus : l’appel à l’aide des makers engagés 24/24
Le 10 avril 2020 à 09h30
4 min
Sciences et espace
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« Covid- 19 : la mobilisation des makers français est sans précédent, il serait temps que l’État s’en rende compte », écrivent Hugues Aubin (Vice-Président du Réseau Français des Fablabs) et Ewen Chardronnet (rédacteur en chef de Makery, « le média de tous les labs »).
Le Réseau Français des Fablabs estime qu’environ 50 prototypes (masque, visière, respirateur, pousse-seringue...) et 100 000 visières ont été produites par impression 3D ou découpe laser en France ces deux dernières semaines. Une production distribuée assurée par 5000 makers bénévoles et 100 fablabs, jamais vue à l’échelle nationale.
Fablabs, makers indépendants, petites entreprises reprennent ou créent aujourd’hui des plans pour fabriquer en série et en urgence des équipements pour tous les personnels exposés : protections faciales, connecteurs de remplacement pour les dispositifs de ventilation, pousse-seringues, systèmes anti-contamination pour ouvrir des portes, désinfecter, etc.
Mais si les acteurs concernés aujourd’hui par la crise sont dans l’action, ils sont sans validations ni conseils des autorités légitimes que sont l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et le Ministère de la Santé. Et malgré les propositions du Réseau Français des Fablabs au Président de la République et au Ministre de la Santé, fablabs et makers doivent composer seuls avec les soignants et la société civile de proximité.
Cette situation de déficit de l’État risque de créer de la défiance et de l’inefficacité, déplorent les auteurs de la tribune : les fablabs comme les milliers de makers indépendants – ces derniers ont parfois investi jusqu’à 500 euros de leur poche pour imprimer des visières – ne se sentent pas considérés. Et arrivent financièrement à bout de souffle.
Pour eux, il n’est pas normal que ce soient encore ces citoyens mobilisés qui financent eux-mêmes des kilos de plastique imprimable pour les visières, valves et adaptateurs, que les multiples groupes de confection de masques ne soient pas soutenus en matériaux textile. Le gouvernement et les régions ont acté des plans Covid-19 de plusieurs millions d’euros mais n’ont parfois encore rien fait en direction des makers.
En attendant la réaction au plus haut, les CHU valident des solutions de fortune, mais de manière empirique et sans cadre légal clair, quand il n’y a rien d’autre à disposition et que la réponse immédiate au terrain est littéralement vitale.
Un espoir nouveau vient désormais de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) et de sa plateforme Covid-3d qui, à partir du 13 avril, homologuera au fil de l’eau des modèles sans brevets issus de la recherche ouverte pour les diffuser avec des spécifications de fabrication et de distribution sécurisées.
La tribune dresse par ailleurs la (longue) liste des projets collaboratifs, groupes Facebook, Mattermost ou Discord, chaînes YouTube et FabLabs engagés dans la lutte contre la pandémie et qui, pour certaines, fonctionnent aujourd’hui 24/24, avec des équipes de jour comme de nuit (voir aussi la plateforme Covid-Initiatives).
Elles ont besoin de soutien sur les ressources humaines et d’appui sur la cohérence territoriale : des informations claires et synthétisées sont nécessaires en termes de priorités médicales et de logistique dans un circuit local. Au surplus, estiment-ils, tout cela montre le rôle crucial de la science ouverte en matière de réponse rapide à l’urgence pandémique et ce précédent peut être extrêmement fondateur pour les pays du Sud.
Là où l’on cherchait autrefois à financer un appareillage médical vendu à prix d’or et non réparable sur place, existe l’espoir d’une appropriation, refabrication ou adaptation aux contextes locaux par le partage de plans, le design distribué ouvert et la fabrication optimisée aux ressources disponibles sur place. C’est potentiellement plus rapide, moins cher, cela facilite l’accès au matériel de santé et donc l’accès au soin.
Le 10 avril 2020 à 09h30
Commentaires (49)
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Abonnez-vousLe 10/04/2020 à 08h42
Sauf que c’est un travail bénévole (le concept de solidarité, tout ça …).
Perso, ça me ferait mal de donner du matos à ceux qui en ont besoin et de quémander à l’Etat de m’aider financièrement, parce que j’ai aidé.
Pour pouvoir être remboursé un minimum, il fallait créer une asso ou une entreprise, parce que dans le contexte actuel, quand on fournit en matériel des hôpitaux, on le fait pas dans l’objectif d’être rentable mais d’aider son prochain.
Et si financièrement, c’est pas tenable, faut vendre le matos (aux hôpitaux, par exemple …).
Le 10/04/2020 à 09h10
Le 10/04/2020 à 09h10
Ils ne demandent pas à être rentable…
Ils reprochent juste à l’État son absence.
Le 10/04/2020 à 09h23
Pour l’absence, on est parfaitement d’accord.
Mais pour les aides, je le suis moins, en tout cas pas pour les productions précédentes (trop facile sinon, on multiplie la prod passée par 2, etc …).
Pour la prod future, il faut que ce soit organisé dans ce sens (bon de réception de l’hôpital, coût de production de chaque unité, …).
Vue l’urgence dans laquelle ça a été fait, je doute que quelqu’un puisse fournir ce genre d’info dans l’immédiat.
Le 10/04/2020 à 09h27
Je ne pense pas que ses gens cherchent à faire du profit.
Ils veulent juste aider.
Y’a pas de logique d’argent. " />
Le 10/04/2020 à 09h34
Je suis d’accord mais je pense aux autres (à ceux qui cherchent à en faire).
Tous les vautours qui ont acheté du matos “à bas prix” / pas conforme, ou qui l’ont volé.
Sans traçabilité, c’est la porte ouverte à toutes les escroqueries.
Et sans traçabilité, pas d’aides.
Lors des attentats, ils y a bien eu des “fausses victimes” (alors que la cause était quand même bien plus grave), juste là pour le fric. Je vois pas pourquoi il y en aurait pas qui chercherait à profiter du système, dans la situation actuelle.
Le 10/04/2020 à 09h48
Le 10/04/2020 à 09h51
Le 10/04/2020 à 10h05
Le 10/04/2020 à 10h12
J’aurais bien voulu aider mais si c’est pour cracher 1 visière toute les 3 / 4 h c’est vraiment pas la peine. Je me demandais si il aurais pas été plus intelligent d’imprimer un moule et d’utiliser genre du plâtre + papier toilette qui permettrait de pondre un modèle toute les 20 minutes voir encore plus vite avec un four.
Le 10/04/2020 à 10h14
Le 10/04/2020 à 10h15
Le 10/04/2020 à 10h55
il faut moins de 15min pour en faire une.
Le 10/04/2020 à 10h58
Le 10/04/2020 à 10h58
Ça c’est honteux…
Comment on peut profiter de la misère comme ça, est-ce-que les gens qui arnaquent ont une conscience?
Le 10/04/2020 à 11h06
Le 10/04/2020 à 11h18
Probablement pour pouvoir augmenter le stock plus rapidement.
Sans compter que les masques chirurgicaux ont une durée de vie moins longue que les FFP2 (de tête, 3h contre 8h).
Le 10/04/2020 à 11h28
Le 10/04/2020 à 11h29
3)On va pas aller loin à produire 3 masques et 2 visières dans la journée…
Le 10/04/2020 à 11h32
Le 10/04/2020 à 11h43
Le 10/04/2020 à 12h03
Le 10/04/2020 à 12h15
Le 10/04/2020 à 12h18
Le 10/04/2020 à 12h37
Le 10/04/2020 à 12h46
C’est quoi toutes ces remarques non fondées.
Je suis maker moi donc je ne vais pas te parler dans les vide.
Impression du support me prenait 1h20 pour une impression avec une buse d’origine 0,4mm en 50mm/s et des couches de 0.2mm sur mon ender3.
En couches 0.3mm je suis descendu à 1h, et depuis hier j’ai changé la buse et imprime en buse 1mm, 30mm/s et avec un couche de 0,6mm, résultat 20min par pièce. Et pas besoin d’attendre que tout refroidisse, tu fais attention au plateau qui est à 60°C, et tu peux décoller ta pièce direct. Le plateau n’a pas besoin d’être remis à neuf à chaque fois non plus. De l’époque du scotch bluetape, je le changeais que quand ça déchirait, là avec le plateau de mon imprimante, plus rien à faire.
En résumé 21min par visière tout compris !
Le 10/04/2020 à 13h09
C’est bien https://covid3d.org/ mais ça porte a confusion avec  https://www.covid3d.fr/
Le 10/04/2020 à 13h41
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Le 10/04/2020 à 13h53
Je pense pas qu’il y ait un lien aussi direct entre la Chine et le virus. Il s’agit plus d’un problème de l’homme à l’échelle mondiale et en effet, on sait que l’évolution de nos modes de vie participent à une augmentation du risque de propagation d’un virus de l’animal à l’homme.
Il faut pas tout mettre sur la gueule des chinois. On y est pas pour rien non plus.
Pour l’usage spécifique du PLA pour les visières, je n’en ai pas fait personnellement donc je te pose la question: “Est-ce qu’il est vraiment nécessaire de les jeter après le premier usage, la désinfectation à la javel les mettant irrémédiablement hors d’état ?”
Ca me parait un peu fort, j’imagine que ça doit pouvoir encore tenir le coup tout de même.
Je trouve que c’est clairement une mauvaise technique de production à long terme (à tout point de vue, écologique premièrement, mais économique aussi, l’impression 3D n’est rentable que pour de courts batch qui ne sont pas destinés à être fait en de milliers d’exemplaires) mais est-ce qu’en cette période ça n’a pas son utilité ?
Après, je te rejoins que la production de plastique qu’engendre
l’impression 3D pose question (même pour des plastiques comme le PLA qui
sont sensés être plus vert, mais restent tout de même de bon gros
polluants).
Le 10/04/2020 à 14h42
Le 10/04/2020 à 16h24
Je suis assez dubitatif sur l’intérêt de la visière en milieu hospitalier. Elle est inadaptée à la situation de soin (il faut un masque FFP2), et peu confortable hors soin (gène la vision à un moment où les yeux n’ont pas besoin d’être protégés).
Personnellement je n’ai vu personne l’utiliser hors situation très ponctuelle pour évaluation du dispositif. Ça changera probablement en cas de pénurie de masques chirurgicaux.
Ce qui est vraiment utile, ce sont les masques FFP2, et dans une moindre mesure les masques chirurgicaux et les sur-blouses. Plutôt à la portée des industriels (vu le volume nécessaire et la technicité) que des particuliers.
Le 10/04/2020 à 20h51
Plus question de copyrights et d’ayants droits bizarrement.
Vous savez le truc qui freine un peu l’achat d’imprimante 3D quand “tout va bien”." />
Le 10/04/2020 à 20h58
Le 10/04/2020 à 22h39
Le 11/04/2020 à 03h28
Le 11/04/2020 à 03h45
Le 11/04/2020 à 04h00
Le 11/04/2020 à 04h15
Le 11/04/2020 à 08h20
D’accord, c’est bien ce que je pensais, " />
En utilisant la même logique tordue que toi je dirais que c’est plutôt les grèves de transports qui ont provoqués une augmentation du nombre d’accidents en mettant sur les routes pleins de gens qui ne savent pas faire du vélo et qui donc roulent n’importe comment " /> (on peut remplacer vélo par scooter, surtout les 3 roues)
Dans mon cas c’est pas le port du casque qui m’a fait rouler beaucoup plus vite qu’avant mais l’achat d’un “vrai” vélo, le casque lui c’est plutôt l’instinct de conservation qui m’a fait en acheter un en voyant la vitesse que je pouvais atteindre sur certains sentiers complètement défoncés, d’ailleurs comme je le disais au dessus sans le casque je ne serais très probablement pas en train de taper ce message aujourd’hui.
Le 11/04/2020 à 09h49
il me semble avoir lu au sujet du port du casque par les skieurs, il y a quelques années déjà, que c’était la gravité des accidents sur une certaine population qui augmentait parce que le sentiment de sécurité procuré faisait prendre plus de risques.
Mais que le port du casque diminuait les traumatismes crâniens donc qu’il fallait porter un casque.
Le 11/04/2020 à 12h25
Savoir faire de la 3D ne suffit pas pour modéliser une pièce même simple car tu dois gérer aussi :
. L’orientation : Suivant son orientation certains choses ne sont pas possible et la résistance mécanique dépend de l’orientation. Une crochet imprimé à l’horizontal pourra par exemple supporter plus de 50 kg alors qu’a la vertical ça sera plus du 2 / 3 kg.
. Les angles : Pas possible d’imprimer à plus de 50 / 60 degrés. Après ou tu rajoute des support ( personnalisé ou générés automatiquement ) ou alors tu trouve une bidouille genre plusieurs pièce que tu va assembler.
. La taille : Logiquement un cube de 5 cm sur ton soft te donnera du 5 cm sur ton plateau mais un trou de 10 mm donnera surement du 8mm. Si tu dois avoir une pièce qui s’intègre à un machin non imprimé c’est parfois très très galère.
. La vitesse d’impression : Selon la vitesse un objet imprimé aura une taille légèrement différente surtout pour les trous, et il y aura aussi une influence sur la qualité des murs. Si t’a des pièces qui s’emboitent il faudra donc en tenir compte.
. La matière première : Même si tu n’imprime qu’en PLA selon les marque tu aura de légère différence et terme de température et de diamètre de filament et ton modèle pourra donc avoir une taille différente. Parfois ça peut même arriver avec une même marque et une couleur différente. C’est pour ça que tu à des pla à 10€ le KG et d’autre à 50€ le kg. Il y aussi le stockage et l’humidité qui peuvent interférer. Du coup quand tu va design ta pièce il faudra aussi gâcher un minimum de plastique.
C’est pour ça qu’en fait ça deviens vite très difficile d’utiliser une imprimante 3D autrement que comme une photocopieuse. J’aurais aussi tendance à dire que les sites à la thingverse c’est environ 99% de déchets car ou la pièce est trop grosses, ou elle ne s’imprimera pas sur ta machine ou alors elle ne servira à rien.
Par contre l’impression 3d prend un second soufle avec le MSLA ( resine + écran uv ) car il est vraiment possible d’imprimer quasiment n’importe quoi et surtout avec une qualité de malade. D’ailleurs la résine lavable à l’eau est en train d’arriver, c’est au top.
Pour la faire courte : Si tu veut t’amuser avec une imprimante 3d il faut savoir modéliser et geek à fond la modélisation en rapport avec la techno. La tu pourra quasiment faire n’importe quoi et c’est franchement magique.
Le 11/04/2020 à 12h32
Le 12/04/2020 à 02h13
Le 12/04/2020 à 08h13
Le 12/04/2020 à 08h19
Le 13/04/2020 à 16h37
Prend moi pour une quiche si ça te chante, j’ai un bts en conception industrielle. " />
Le 13/04/2020 à 17h59
Le 15/04/2020 à 01h15
J’arrive déjà pas à faire tout ce que je voudrais par manque de temps, alors je ne vais pas m’embringuer dans quelques chose qui pourrait devenir chronophage.
Le déclic se fera si un jour j’ai besoin de réaliser un projet et que ça soit un moyen d’y parvenir.
Pour ce qui est des imprimantes à résine, je trouve que ça n’a d’utilité que pour faire des figurines, ou similaire :
C’est pas la techno qui m’intéresse mais ça peut être le cas pour un amateur de modélisme.
Le 17/04/2020 à 17h50