CNRS : « Ce que l’on sait (ou non) de la circulation du virus dans l’air »
Le 27 mai 2020 à 09h21
2 min
Sciences et espace
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C’est un sujet d’actualité avec la pandémie dûe au virus SARS-CoV-2. Dans son Journal, le CNRS interviewe le physicien et chimiste Jean-François Doussin afin de livrer « un état des lieux des connaissances sur la propagation du virus dans l’air ».
Il revient notamment sur une « étude » rédigée par 12 universitaires italiens : « Les auteurs de ce document, qui ne sont pas des spécialistes de la pollution atmosphérique, y affirment que les concentrations élevées de particules fines dans le nord de la Péninsule, une vallée très industrielle donc très polluée, ont pu favoriser la propagation du coronavirus dans le Piémont, en Lombardie, en Vénétie et en Émilie-Romagne ».
Problème : « Bien que cette étude ne réponde pas aux critères qui garantissent la validité des résultats scientifiques (elle n’a pas été évaluée par des pairs), et malgré l’appel à la prudence lancé par la Societa Italiana di Aerosol […] et relayé dans l’Hexagone par Actris-France […], la thèse défendue par les chercheurs italiens a jeté le trouble et reçu un écho retentissant ».
La suite ne surprendra pas grand monde : « De grands journaux nationaux et internationaux l’ont reprise, présentée comme acquise, et ont même parlé des particules fines comme d’une "autoroute pour le coronavirus". Cette thèse s’est propagée sur les réseaux sociaux sachant que les mauvaises nouvelles circulent plus vite que les bonnes… ».
Une situation qui arrive malheureusement bien trop souvent, certains cédant à la facilité ou au clickbait en relayant à tout va des publications (« Selon une étude, … »).
Dans le reste de l'interview, il évoque les risques et la manière dont peut se propager le virus, mais aussi la frustration de la population face à l’incertitude des scientifiques. Par exemple, dire « Pour l’instant, nous ne savons pas. Nous saurons peut-être un jour, mais impossible de dire quand » n’est pas, selon Doussin « un discours fiable », c’est « une éthique ».
Le 27 mai 2020 à 09h21
Commentaires (23)
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Abonnez-vousLe 27/05/2020 à 08h58
> Il revient notamment sur une « étude » rédigée par 12 universitaires italiens
Ce papier n’était même pas une note d’intention… ça valait a peine un article de blog. Ca ne valait tellement rien que même Raoult n’aurait pas osé (je m’avance un peu mais j’y crois)
Et pourtant, ça a fait un foin pas possible effectivement…
> La suite ne surprendra pas grand monde : « De grands journaux nationaux et internationaux l’ont reprise, présentée comme acquise, et ont même parlé des particules fines comme d’une “autoroute pour le coronavirus”. Cette thèse s’est propagée sur les réseaux sociaux sachant que les mauvaises nouvelles circulent plus vite que les bonnes… ».
Une situation qui arrive malheureusement bien trop souvent, certains cédant à la facilité ou au clickbait en relayant à tout va des publications (« Selon une étude, … »).
Franchement, le niveau de la médiatisation de la recherche scientifique est à un tel niveau de nullité, c’est proprement effrayant.
Le 27/05/2020 à 09h34
Pendant la coupe du monde de foot, on a 65 millions d’entraîneurs qui auraient forcément fait mieux que le vrai.
Pendant une pandémie, on a 65 millions de scentifiques chevronnés, qui savent tout mieux que les meilleurs professeurs et chercheurs.
Pour paraphraser le slogan d’une marque de frites : « ce sont ceux qui en savent le moins qui en parlent le plus ».
Le 27/05/2020 à 09h39
Ya que moi que ça dérange, que l’on parle de propagation dans l’air?
J’ai toujours entendu (et partout) que le coronavirus ne se propageait que par contact… d’où le gel et les masques!
Le 27/05/2020 à 09h49
Le 27/05/2020 à 09h51
« Par exemple, dire « Pour l’instant, nous ne savons pas. Nous saurons peut-être un jour, mais impossible de dire quand » n’est pas, selon Doussin « un discours faible », c’est « une éthique ». »
Le 27/05/2020 à 09h53
Justement, tout l’enjeu scientifique en ce moment est de savoir si le virus ne se propage pas dans l’air, indépendamment de petites gouttelettes.
Des études sont en cours car si cette propagation dans l’air s’avérait possible, cela changerait pas mal de préconisations, du moins il faudrait aller encore plus loin pour se protéger correctement.
Edit : grillé par MeGusta
Le 27/05/2020 à 11h16
Bon en clair, ils ont trouvé une corrélation.
Le 27/05/2020 à 12h45
Le 27/05/2020 à 13h00
Pour l’instant, nous ne savons pas. Nous saurons peut-être un jour, mais impossible de dire quand » n’est pas, selon Doussin « un discours faible », c’est « une éthique
On aimerait que cette position toute théorique soit plus souvent rendue opérationnelle dans les faits.
Dans la réalité, et le dernier exemple en date du virus chinois est typique, quelques modélisations grossièrement erronées mais présentées en quadrichromie sur papier glacé auront suffi à créer l’hystérie chez les gouvernements pour mettre en état d’arrestation leur population et ruiner l’économie.
Ça fait cher payé pour une telle débâcle. L’exemple anglais est le plus documenté sur les fiascos des modélisations qui se suivent et se ressemblent lors des épidémies précédentes, avec des prédictions tellement erronées que cela en serait comique si les conséquences n’en étaient pas si désastreuses.
Le 27/05/2020 à 13h38
Le 27/05/2020 à 13h49
Le 27/05/2020 à 14h02
Le 27/05/2020 à 15h02
Le 27/05/2020 à 15h28
Le 27/05/2020 à 15h50
Le 27/05/2020 à 16h03
Personne n’a dit qu’exercer le pouvoir était facile. En revanche, abuser du pouvoir qu’on a (aussi petit soit-il) est très facile, raison pour laquelle on a inventé la démocratie, les contre-pouvoirs, les procédures de décision qui permettent à tout-un-chacun d’exprimer son point de vue et d’avoir (un peu) voix au chapitre. Malheureusement, il arrive dans nos sociétés que des crises émergent, et là se révèle le potentiel d’un régime politique qui hésitera entre mensonge, corruption et coopération, cohésion entre toutes les strates du régime politique (la population).
Quand on voit qu’aujourd’hui, “populisme” est un gros mot, que le mot “démocrate” fait sourire et qu’on préfère les mots “républicain” ou “progressiste”, ça en dit long sur l’état de notre système politique.
Le 27/05/2020 à 18h06
« Coronavirus : 90 % des contaminations se produiraient de façon aéroportée dans les lieux clos et mal ventilés
Partager un espace confiné, mal ventilé pendant une ou plusieurs heures constituerait le dénominateur commun à la grande majorité des situations propices à la contagion du Coronavirus SARS CoV-2. Si la transmission du virus par les microgouttelettes à l’occasion d’une toux ou d’un éternuement est établie depuis le début de l’épidémie, un faisceau d’indices concordant laisse à penser que son transport aéroporté sous forme d’aérosols serait à l’origine d’un nombre tout aussi important de contaminations. Si les preuves formelles manquent encore, le principe de précaution devrait inciter les autorités sanitaires à revoir une fois de plus leur doctrine de port de masque.
[…]»
https://www.caducee.net/actualite-medicale/14932/coronavirus-90-des-contaminatio…
Le 27/05/2020 à 20h17
Le 27/05/2020 à 20h45
Le 27/05/2020 à 21h23
Le 27/05/2020 à 21h34
Le 28/05/2020 à 13h08
Le 28/05/2020 à 13h27
Je pense que c’est une question d’épistémologie et de définition : la Science en elle-même n’est qu’une méthode d’investigation qui ne peut pas fournir de réponse absolue (quand elle en fournit).
Donc « suivre la Science » ne veut rien dire (pour un scientifique), car il existera toujours une part non résolue et incertaine, même en Physique, la plus précise des sciences de la Nature.
Mais c’est un slogan appétant pour un politicien.