Appel à la grève suite à l’annonce de la fermeture des bureaux de Blizzard en France
Le 15 octobre 2020 à 07h32
2 min
Économie
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On apprenait la nouvelle il y a quelques jours « après avoir nié à plusieurs reprises toute velléité de fermeture, tant devant le personnel que l'administration », précise le communiqué conjoint des organisations syndicales CGT, SPECIS-UNSA et CFE-CGC de l'entreprise.
285 emplois vont ainsi être supprimés, dont « certains ont 30 ans de bons et loyaux services et pourraient être confrontés à d'importantes difficultés pour retrouver un emploi du fait de l'absence d'anticipation et de formation ».
Ce plan de licenciement fait suite à la suppression de 133 autres en 2019 avec le plan INDIGO, annulé par le tribunal. Une autre tentative avait eu lieu en 2020 avec le plan GEMINI, abandonné cette fois.
« Ce projet de fermeture de la société [...] est d'autant plus incompréhensible que le secteur du jeu vidéo est l'un de ceux qui a le moins souffert de la crise sanitaire et a même profité des périodes de confinement pour accroître significativement ses revenus » s'étonnent les représentants du personnel.
Ils organisaient hier une journée de grève pour défendre la sauvegarde du site et demandent au contraire le développement de l'activité de Blizzard en France et « l'investissement dans la prévention des risques psycho-sociaux ».
Le 15 octobre 2020 à 07h32
Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 15/10/2020 à 10h25
Bon courage aux employés.
Clairement ils ne sont considérés que comme des variables “ajustables” pour maximiser les profits (malgré des bénéfices de dingue…).
Le 15/10/2020 à 11h07
Le résultat est qu’au lieu de licencier partiellement en 2019 (133 personnes), la société ferme complètement en 2020 avec licenciement total (285 personnes) : bravo les syndicats !
Le 15/10/2020 à 11h50
Ouais, sal*ps de syndicats : c’est de leur faute si ça ferme ! Et je parie qu’Obama doit aussi avoir sa part de responsabilité…
Le 15/10/2020 à 12h26
Putain déjà vendredi !
Le 15/10/2020 à 15h00
Plutôt :
Au lieu de licencier partiellement et malproprement en 2019 (133 personnes) puis en 2020 le reste, la société ferme complètement en 2020.
Le 15/10/2020 à 18h05
Pour vous les patrons ont toujours raison de tout façon.
Le 15/10/2020 à 11h18
Je serais les employés, je balancerais tout les dossier sur internet. Blizzard est plus que bénéficiaires, les syndicats et les magistrat ont eux raisons. Ça fait un à deux ans de salaires en plus pour tout le monde, sans ça 133 personnes n’auraient rien eu. Et blizzard qui se paye une mauvaise image en france, et qui va avoir du mal à recruter dans le futur.
Le 15/10/2020 à 12h34
Oui mais pour ça faut t’il encore faire de bon jeux…
Moi qui suis un fan des fps en ligne j’ai pas grand chose à me foutre sous la dent depuis plus de 2 ans, c’est dingue ! J’ai jamais vécu une période aussi morne. Je compte même plus le temps ou j’attend un PUTAIN de starcraft en mode FPS + RTS.
Le 15/10/2020 à 13h38
Faut juste ne pas se faire attraper. Sinon, ils peuvent t’attaquer en justice pour ca.
Le 15/10/2020 à 14h07
J’ai du mal à comprendre le principe d’une grève dans ce cas-là, j’ai même l’impression que ca va plutôt arranger Blizzard avec des jours à payer en moins.
Le 15/10/2020 à 14h59
Je pense que c’est plus Activision Blizzard qui optimise ses profits au max, pas Blizzard.
Les choses ont commencé à mal tourner depuis que Activision est là. Son boss (ou un haut placé, ché plus) a déjà expliqué il y a qques mois que malgré les excellents chiffres, les profits de ouf (et félicitant le bon travail), il fallait quand même virer des gens pour insérez une phrase type d’un commercial, genre maximiser le potentiel de l’entreprise . Le mec n’a peur de rien…
Bref, le vieux Blizzard est mort depuis quelques années déjà. Ce que vous lisez et jouez aujourd’hui, c’est du Activision, avec la marque Blibli gribouillée en bas de l’écran.
Le 15/10/2020 à 16h26
Avec des bénéfices, surtout à ce niveau là, il devrait être interdit de licencier.
Perso je n’achèterai plus de jeu Blizzard, c’est à nous consommateur de refuser ce gebre de chose !
Le 15/10/2020 à 16h48
Comme d’hab, dès qu’une entreprise est rachetée par un gros groupe américain, une fois les licences, brevets et autres propriétés intellectuelles acquises, hop on ferme les sites de production et on délocalise.
Les syndicats ont beau gueuler, ils ne font que retarder les échéances voire empirer la situation. Les gouvernements, de droite ou de gauche, ne font rien, de peur de s’attirer les foudres du gouvernement US. Et ça fait plus de 30 ans que c’est comme ça, mon père a vécu la même chose.
Pas grave. Demain on fera pareil avec la Chine.
Le 15/10/2020 à 17h10
Je ne vois pas le rapport, à ce que je sache ce bureau de Versailles n’est pas issu d’un rachat
C’est pas si simple. Les gros groupes peuvent faire des bénéfices au niveau groupe, mais dans le détail, tous les projets ne sont pas forcément bénéficiaires.
Quand t’as un site éloigné géographiquement et que tu veux arrêter les frais sur son activité, tu peux pas reclasser ailleurs. Il ne reste que le licenciement.
Le 15/10/2020 à 19h05
En fait, le bureau de Versailles date d’une époque où Blizzard (d’origine US) appartenait majoritairement à Vivendi (FR) suite à des rachats de boîtes US qui avaient les parts. Puis la filiale jeux de Vivendi a fusionné avec Activision (US) (en continuant à appartenir majoritairement à Vivendi), puis encore plus tard (2013) Activision à racheté le contrôle.
C’est compliqué parce que Blizzard est contrôlé depuis longtemps par des investisseurs qui se rachètent/fusionnent/scissionnent, font parfois eux-mêmes partie de groupes, et n’ont pas les mêmes stratégies/management.
Après, je n’irai pas généraliser sur le fait que ce soit spécialement les boîtes US qui délocalisent, Vivendi n’était pas plus altruiste que ne l’est Activision, mais étant d’origine FR ça les arrangeait probablement de maintenir une présence en France.
Le 16/10/2020 à 05h53
C’est un indicateur que les employés sont justement remplaçable, qu’ils n’ont pas de compétence “particulière”.
Maximiser les profits, ça nécessite de garder des employés compétents et apportant de la plus-value. Si ils ferment, soit c’est une grosse erreur stratégique, soit c’est que les employés n’apportent rien de concret à l’entreprise, qu’ils fournissent juste un travail lambda que n’importe quel nouvel embauché saura faire.
(note bien que je n’exclue pas l’erreur: les dirigeants sont souvent très peu conscient de la rentabilité de ce qui leur est présenté comme “centre de cout”)
Le 20/10/2020 à 06h42
C’est beau d’illustrer mes propos par un cas concret.
Tu es au ressources humaines pour être aussi inhumain ?
Le 16/10/2020 à 08h17
Traduction : il faut donc céder au chantage des entreprises qui licencient sans aucune raison valable, afin d’éviter que la menace sous-jacente au chantage ne soit mise à exécution, et ne surtout pas se battre pour éviter que des personnes perdent leur emploi, toujours sans aucune raison valable : bravo la soumission !
Le 16/10/2020 à 11h50
Définis « raison valable ».
Le 16/10/2020 à 18h35
Licenciement économique (puisqu’il ne s’agit pas ici de fautes individuelles), avec preuves démontrant de réelles difficultés économiques, mettant réellement l’entreprise en danger de vie, sans aucune solution alternative.
Malheureusement, le Code du Travail n’est aujourd’hui plus que l’ombre de lui-même au sujet de la protection des salariés contre les rapaces économiques.
Le 17/10/2020 à 07h24
Le code du travail (quand on le lit) indique pourtant clairement que sont aussi considérées comme valables :
1/ la réorganisation pour la compétitivité
2/ la cessation d’activité
Les entreprises sont (encore) libres de décider si leur business nécessite une réorientation (définitive) face aux évolution du marché (c’est-à-dire aux individus qui échangent) et donc son adaptation en terme de capital, humain compris.
Certes on peut comprendre qu’il soit difficile de perdre son emploi. Mais dans un pays qui cumule toutes les difficultés possibles (chômage de masse, dettes publiques monstrueuses, ossification du marché du travail, zéro croissance depuis des décennies, asphyxie réglementaire, champion du monde de la taxation/imposition, dirigisme économique à la mode soviétique, etc.), nul besoin de sortir de l’ENA pour penser à anticiper le pire en prévoyant un plan B de rechange, juste au cas où.
Mais quand on cherche à vous faire croire que votre emploi est un droit (syndicats) ou que l’État vous ment en vous promettant de vous protéger des vilains capitalistes (plan de licenciement = plan de sauvegarde LOL), il ne faut pas s’étonner ensuite des drames quand la réalité refait surface.
Le 16/10/2020 à 08h26
Le problème, c’est surtout “on va arrêter de travailler pour ne pas arrêter de travailler”…
Convaincre une entreprise de garder son site, c’est lui prouver qu’il est plus rentable ouvert que fermé. C’est montrer qu’on va faire de son mieux et fournir du travail de meilleure qualité qu’ailleurs. Que ce sont les gens d’expérience de ce site qui feront le travail le plus rentable par rapport aux autres sites.
Bref, tout le contraire de faire une grève.
Et plus tu rajouteras de contraintes aux entreprises, plus elles choisiront d’autres pays pour s’implanter.
Le 16/10/2020 à 09h56
Parce que tu penses que faire un jour de grève impacte quoi que ce soit niveau production ? C’est une réaction à une décision qui a déjà été prise.
Ça permet d’attirer l’attention sur les pratiques de l’entreprise; quitte à perdre son boulot parce que l’entreprise gloutonne trouve se gigantesques profit pas assez importants, autant négativement attirer l’attention sur elle. C’est désespéré, mais mieux que de se faire jeter en gardant le silence.
Et tu ne penses pas que les gigantesques profits de cette entreprise sont le signe du travail fourni par ses employés ? Pourquoi faudrait-il qu’ils prouvent quoi que ce soit ?
L’entreprise ne mentionne pas de difficultés (elle n’en a pas), mais souhaite “optimiser”. Je comprends ça comme un caprice, un chantage aux charges (en premier lieu desquelles les salaires) les plus basses. Rien de bien nouveau dans un capitalisme libéral.
En d’autres termes, les employés ne sont pas en faute, mais l’entreprise veut dépenser moins… pour dépenser moins.
Tu reprends là le chantage classique de ce capitalisme libéral galopant. Factuellement ? “Bullshit”.
Es-tu au courant que toutes les entreprises ayant délocalisé dans des pays permettant des salaires ridicules (notamment Chine & Europe de l’est) réfléchissent à revenir/reviennent en Europe de l’ouest ?
Il faut analyser l’environnement globalement pour comparer; les salaires ne sont qu’un paramètre.
La décision, non-justifiée, de Blizzard ressemble AMHA à une décision de rapace : capitaliser sur l’excellent travail fait & les excellentes infrastructures pour en profiter des fruits ailleurs.
Ils reviendront le jour où ils auront à nouveau besoin de matière grise pour la R&D… Le cycle de leur prédation.
Le 16/10/2020 à 10h11
Je comprends.
Mais ce baroud d’honneur renforce l’idée que les travailleurs français font grève sans arrêt. L’ensemble de la population y perd pour une efficacité… nulle.
La question est toujours “par quels employés ?”.
Un actionnaire n’a aucune envie de réduire sa masse salariale s’il pense que ça va faire diminuer son bénéfice. Licencier des centres qui rapportent n’a jamais été une bonne nouvelle…
Je ne crache pas sur les employés de Blizzards France, hein. Je dis juste que ceux qui comptent ont l’air de trouver qu’ils gagneront plus sans eux.
Pourquoi ? C’est à cette question qu’il faut répondre pour savoir ce qu’on peut faire pour convaincre. Pourquoi ce licenciement. Et si on comprend pourquoi, alors voudra-t-on faire ce qu’il faut pour que Blizzard revienne sur sa décision ?
Comme dit plus haut, une entreprise veut gagner plus.
Normalement, plus on a d’employés, plus on peut produire et plus on gagne.
Si à un moment moins d’employés (donc moins de production) rapportent plus, c’est qu’il y a un problème. Il convient d’identifier ce problème.
Oui, celle où je travaille notamment. Et pourquoi ?
Parce que le salaire ne fait pas tout: faire la preuve de sa compétence suffit souvent à convaincre les employeurs de garder les équipes.
En l’occurrence, c’est à Blizzard de faire son calcul. Et c’est Blizzard qui sera perdant s’il s’est trompé.
Idée de solution: les syndicats pourraient mettre en valeur la compétence des employés, montrer avec des chiffres que Blizzard y sera perdant. Au lieu de faire une stupide grève qui
Le 16/10/2020 à 18h32
Eh bien justement non.
Les salariés ne sont pas une propriété de l’entreprise. Cela à un impact d’intérêt général, de santé publique, sur l’économie locale & nationale.
Quand elle prend une décision de nature à torpiller l’emploi, les revenus, la stabilité d’un foyer, elle devrait être contrainte de justifier le licenciement comme un dernier recours inévitable.
C’était en tous cas l’idée derrière les lois encadrant le Travail & protégeant les salariés… avant les détricotages successifs…
Encore une fois : pourquoi ce serait aux salariés et/ou aux syndicats de prouver quoi que ce soit ? C’est un renversement de la charge de la preuve qui ne semble pas/plus choquer tout le monde.
AMHA, ce serait à l’entreprise de prouver qu’elle éprouve de réelles difficultés, et qu’aucune autre solution n’est possible que le licenciement, pour motif économique (puisqu’il s’agit de ce motif, un des seul deux susceptibles d’entrainer un licenciement, avec la faute personnelle).
La loi est aujourd’hui laxiste, et permet les implantations/départs opportunistes & sauvages, maltraitant les salariés.
Une simple baisse de chiffre d’affaire peut aujourd’hui justifier un licenciement économique (en tant qu’élément de “difficulté économique”). Incroyable.
Si la loi était plus stricte, tout en s’appuyant sur la capacité d’appréciation au cas par cas des juges, cela permettrait d’éviter que des entreprises comme celle-ci “optimise” en s’essuyant le derrière avec leurs employés.
Le 16/10/2020 à 18h57
Et elle le fait, à sa façon. La justice a déjà rejeté le précédent plan et le fera à nouveau s’il y a un problème, non.
On parle de 300 postes…
En échange du maintien éventuel de ces 300 emplois, les entreprises mondiales reçoivent un rappel: en France, si vous employez des gens, vous les trainerez à vie.
En terme d’impact d’intérêt général, c’est bien plus de 300 emplois qui sont en jeu.
On en est à 10% de chômage. Et ça va encore nettement augmenter avec la crise qui se profile.
Est-ce vraiment judicieux de réduire l’attractivité de la France ? (malgré tous les avantages dont elle dispose et que tu as cité précédemment)
Tout simplement parce que c’est eux qui sont concernés.
Parce que toi et moi, derrière nos claviers, on peut dire ce qu’on veut, mais on n’est pas vraiment concernés… Nos enfants, par contre, bénéficieront d’une France à 20⁄25% de chômage pour les jeunes.
Enfin, quand je dis qu’on n’est pas concernés… moi un peu quand même. La boite de ma femme vient de faire faillite et ma boite va sans doute vendre les 3 quarts de son business français…
Ca fait plus peur quand on est dans un pays à 10% de chômage, que dans un pays où il est plus facile d’être embauché.
Je comprends ta position, mais je trouve qu’elle est à courte vue: elle s’intéresse aux cas particuliers, et oublie d’avoir une vision d’ensemble sur les conséquences à long terme.