De nombreux chercheurs d’INRIA déplorent le projet start-up nation de son PDG
Le 28 mars 2022 à 08h15
2 min
Sciences et espace
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« Depuis plusieurs mois, un conflit oppose les chercheurs du prestigieux Institut de recherche en informatique et en automatique à leur PDG, Bruno Sportisse », relève Mediapart : « outre son autoritarisme, ils lui reprochent de délaisser la recherche fondamentale au profit de créations de start-up ».
« Le PDG de l’Inria est en pleine dérive autocratique », dénonçait déjà, le 22 décembre 2020, le syndicat SNCS-FSU. « Dans de nombreux services, des agents s’interrogent sur le sens de leur métier et subissent des conditions de travail dégradées », s’alarmait encore le syndicat dans ses vœux pour l’année 2022.
Certains chercheurs déplorent que Bruno Sportisse ait plus un profil de « startupeur » que de chercheur. S'il était déjà passé à Inria entre 2008 et 2012, c’était d'ailleurs en tant que directeur du transfert et de l’innovation, et non comme chercheur.
Beaucoup se demandent ce que cet ambassadeur de la « start-up nation », réputé proche de La République en marche, et notamment de Cédric O, et promoteur du label « French Tech », vient faire à la tête d’un institut plus réputé pour son travail de recherche fondamentale en mathématiques que pour être un incubateur d’entreprises.
Ils lui reprochent de négliger la recherche fondamentale pour privilégier le « transfert », c’est-à-dire la valorisation de recherche, par des partenariats industriels, la création de start-ups et de projets menés pour le compte du gouvernement.
Le 28 mars 2022 à 08h15
Commentaires (19)
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Abonnez-vousLe 28/03/2022 à 12h45
Pour en savoir plus, je vous conseille [cet article] d’ASI. C’est édifiant …
Le 28/03/2022 à 13h29
Merci !
C’est très intéressant de voir comment havas propose à ses clients la disponibilité éditoriale de journaux du groupe , ça viens illustrer à merveille la manière dont les élites considèrent les journaux & les journalistes, nonobstant les grands discours récents devant le sénat ou l’assemblée.
Le 29/03/2022 à 07h30
Balzac en disait déjà et sans grand discours (1840) :
« Le public peut croire qu’il existe plusieurs journaux, mais il n’y a en définitive, qu’un seul journal… Monsieur Havas. »
C’est peut-être sur ce dernier nom qu’il y a confusion : le népotisme sous-jacent c’est Bolloré, pas Havas.
Le 28/03/2022 à 15h42
outre son autoritarisme, ils lui reprochent de délaisser la recherche fondamentale au profit de créations de start-up
C’est vraiment un délaissement ou un rééquilibrage ?
Dans de nombreux services, des agents s’interrogent sur le sens de leur métier et subissent des conditions de travail dégradées
Aucune illustration, si ce n’est “Rien n’a été fait pour mettre en place le plan d’action Égalité Femmes-Hommes” donc pas une dégradation au pire un satus-quo.
Le 28/03/2022 à 16h32
Un « rééquilibrage » ? 🤨
Depuis quand est-ce que les Instituts de Recherche publics ont pour mission la création de start-ups, au juste ?
Le 28/03/2022 à 16h34
Tu te base vraiment sur une brève pour affirmer qu’il n’y a pas dégradation ? Il en faut peu pour se faire un avis chez certains ..
Le 28/03/2022 à 16h44
La starteupe naicheune.
Le 28/03/2022 à 17h52
Je me base sur les voeux des syndicats
Le 29/03/2022 à 06h49
Donc il y a dégradation, puisqu’ils le disent…
Le 28/03/2022 à 18h48
Ah, il semble qu’on ait cloné Antoine Petit
Le 29/03/2022 à 07h08
C’est justement ce qu’on leur reprocher !! Il faut bien valoriser la recherche par des débouchés économiques, sinon la recherche pour la recherche, cela fait plaisir aux chercheurs, pas aux finances publiques 😊
Le 29/03/2022 à 08h35
Sur qui rejeter la faute ? Celui qui vend les services ? Ou celui qui les achète ?
Au moins ici c’est un cabinet français.
Quant à savoir s’il paye des impôts…
Finalement, les impôts c’est tellement surfait.
Le 29/03/2022 à 19h55
La nationnalité n’a pas de valeur en sciences.
Pourtant l’équivalent pigeon-gramme n’est pas une mesure fondamentale de l’impact environnemental du numérique en déclinaison Ademe. Etonnant.
Le 29/03/2022 à 10h49
Ben nan sans recherche fondamentale il y aurait beaucoup moins de recherche appliquée.
Le 29/03/2022 à 12h35
Je me rappelle de cette phrase lue je ne sais où : “sans recherche fondamentale, le développement des télécommunications au XIXème siècle serait passé par l’investissement dans les élevages de pigeons voyageurs” …
Il faut bien évidemment de la recherche appliquée mais il ne faut surtout pas négliger la recherche fondamentale. Cette dernière porte d’ailleurs bien son nom, elle est fondamentale.
Le 29/03/2022 à 13h34
Moi c’est le fait de rediriger l’argent public dans la poche d’acteurs privés que je leur reproche. La startupisation, ça fait plaisir à ceux qui se tirent avec le pactole, pas aux finances publiques … L’INRIA, c’est un institut de recherche, pas un fond d’investissement ni un moyen de détourner des fonds publics … La recherche, ça se rentabilise par des études en libre accès (y compris aux acteurs privés), par la création de labos, la réalisation de projets d’État, la formation par des experts, etc.
Le 29/03/2022 à 15h17
Je vais essayer de m’en souvenir pour la ressortir en de multiples occasions
Le 29/03/2022 à 20h38
Je ne vois pas le rapport
Le 29/03/2022 à 21h12
C’est toute la question : pourquoi jusqu’ici il n’y avait aucun rapport entre Havas et le monde de la recherche ?
Et bien avant les relations publiques formatées, n’était-ce pas pour les mêmes raisons de souveraineté que le plan Calcul (dont l’Inria était l’apothéose économique) servait d’habile rempart face à l’inconsistance supposée des journaux ?
A défaut d’avoir compris le fond, on peut remarquer qu’il y a bien confusion sur la forme entre économie et savoir. Voir aussi entre scientificité et recherche.
Autrement dit, en l’abence de travaux déterminants (ou de l’intelligence suffisante pour les distinguer honnêtement), c’est le cirque.