Clearview AI propose (aussi) désormais d’aider les avocats à innocenter leurs clients
Le 26 septembre 2022 à 05h00
3 min
Droit
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Accusée d'avoir illégalement téléchargé 20 milliards de photos sur des médias sociaux, tels que Facebook, LinkedIn et Instagram, entre autres, afin d'aider les autorités à identifier des suspects, la très controversée société de reconnaissance biométrique faciale Clearview AI vient d'aider un avocat à innocenter un Américain injustement accusé d'homicide, rapporte le New York Times.
En 2017, Andrew Grantt Conlyn était victime d'un accident de voiture après que l'un de ses amis, qui la conduisait, en état d'ébriété et en excès de vitesse, ait fait une embardée.
Coincé dans la voiture par sa ceinture de sécurité, il n'eut la vie sauve que grâce à un inconnu qui parvint à l'extraire du véhicule en feu. Le conducteur, éjecté de la voiture, était mort.
En 2019, Conlyn fut accusé d'avoir conduit la voiture : il risquait jusqu'à 15 ans de prison. La police avait certes parlé avec son sauveur, et enregistré leur conversation avec leurs caméras corporelles, mais pas noté son identité ni ses coordonnées.
Après avoir passé des centaines d'heures à le rechercher, son avocat implora Hoan Ton-That, le directeur général de Clearview AI, à tenter de les aider à l'identifier :
« Je suis conscient que votre entreprise ne fournit son logiciel de reconnaissance faciale qu'aux forces de l'ordre. Que se passe-t-il si ces mêmes agences refusent d'utiliser Clearview AI pour identifier un témoin oculaire autrement non identifié qui pourrait innocenter une personne innocente ? »
Autorisé à utiliser Clearview parce qu’il avait été commis d’office, et donc mandaté et rétribué par les autorités, son avocat parvint, « en deux secondes », à retrouver une photo du bon samaritain, confirmant par ses tatouages qu'il s'agissait bien de lui.
Après avoir passé des années à raconter cette mésaventure, ce dernier explique avoir été choqué de découvrir comment il a été identifié, alors que la police n'avait pas pris la peine de relever son identité : « il avait entendu parler de la technologie de reconnaissance faciale, mais pensait qu'elle n'était utilisée que pour trouver des criminels », explique le New York Times :
« Je suis reconnaissant qu'ils m'aient trouvé. Je ne voulais pas qu'un innocent soit envoyé en prison pendant 15 ans pour quelque chose qu'il n'a pas fait. »
Clearview AI propose donc désormais aux avocats de clients « indigents » et commis d’office « des essais gratuits de 30 jours, comme elle le fait pour ses clients des forces de l'ordre ».
« Cela met vraiment tout le monde sur un pied d'égalité », explique Hoan Ton-That. « Les gens verraient la technologie d'un tout autre œil si les avocats commis d'office y avaient également accès », ajoutant que cet accès « renforcerait la confiance dans le système ».
Kashmir Hill, la journaliste du New York Times autrice de l'article, constate de son côté que la moitié des mentions, sur Twitter, « capture vraiment la nuance et la complexité inhérentes à une technologie capable à la fois du bien et du mal », mais que l'autre moitié la traite d'« imbécile propagandiste », concluant que « c'est pour ça que j'aime Twitter ».
Le 26 septembre 2022 à 05h00
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 26/09/2022 à 06h42
Sinon, dans un système sain, ce serait à l’accusation de prouver qu’il était conducteur et on se satisfaisait de la parole du mec qui l’a des incarcéré de sa bagnole qui a été interrogé par les flics, même s’ils ont été suffisamment cons pour ne pas prendre son identité. On peut aussi penser que celui qui a fait une traverses expresse du pare prise en a quelques traces…
Bref, je pige rien à cette procédure.
Le 26/09/2022 à 07h06
En résumé, Clearview AI cherche à s’acheter une bonne image à bon compte. Aider aussi les innocents, ça devrait aider à ce qu’ils soient moins mal vus.
Le 26/09/2022 à 08h12
Mais seulement les avocats commis d’office visiblement.
Donc si t’es pauvre et que ton avocat est payé par le contribuable, tu y as droit.
Si t’es de classe moyenne et que t’as payé ton avocat, tu y as pas droit.
Vraiment quel plaisir que ce soit ce type qui décide du fonctionnement de la justice.
Le 26/09/2022 à 08h17
Et le juge n’a pas renvoyer le procureur US car ses flics n’ont pas relevé l’identité d’un témoin de premier plan et que ce procureur préfère accusé le seul rescapé?
Je ne suis pas juriste mais au regard des éléments présenté de cette affaire, l’accusation ne devrait pas avoir lieu car le doute profite à l’accusé.
L’intervention de Clearview c’est du pipi de chat à côté de la bourde des forces de l’Ordre et moyen pour eux de se racheter une conduites sur leur activités criminels ( ils n’ont pas l’autorité de fichiers tous les gens de la planète).
Le 26/09/2022 à 08h32
Je prédis une polémique raciale du genre “La reco faciale permet de mettre les noirs en prison et d’innocenter les blancs”.
Le 26/09/2022 à 08h46
Je ne comprends pas de quoi il était accusé : d’avoir conduit la voiture ? D’avoir eu un accident ? Il y a eu des morts, des dommages causés par l’accident ou bien ? Ou bien on l’accuse d’être dans la voiture d’une personne en état d’ébriété (vu que d’après la police ce dernier ne conduisait pas) ?
Le 26/09/2022 à 08h54
En 2019, Conlyn fut accusé d’avoir conduit la voiture
Le 26/09/2022 à 10h05
D’accord. C’est interdit ?
Le 26/09/2022 à 10h11
Non.
Mais comme il risquait 15 ans de prison, je pense qu’on le rendait responsable de la mort du vrai conducteur qui aurait alors été un passager.
En lisant l’article en lien, le conducteur roulait à 100 miles/h au lieu de 35. Ça, c’est interdit.
Le 26/09/2022 à 11h47
Voilà, c’est là où je voulais en venir (il manque l’info de base : ce qu’on lui reproche). Toute la brève dépend de ça.
S’il faut aller ailleurs pour comprendre de quoi on parle, autant publier uniquement le lien vers la source.
Le 26/09/2022 à 13h56
L’art de la brève est compliqué, mais je suis d’accord. Et si tu as de la chance, l’auteur de la brève t’expliquera qu’il n’a pas le droit de copier tout l’article original, mais ici, il y a de la marge entre copier/traduire un article assez long et ne pas expliquer pourquoi il risquait 15 ans.
Le 26/09/2022 à 08h55
a
itfait une embardéeLe 26/09/2022 à 09h33
Je pense que comme il y a un seul survivant, le procureur s’est dit que le gars essayait de faire porter le chapeau au mort et l’accuse d’homicide involontaire.
Le 26/09/2022 à 10h31
Enfin c’est complètement con la théorie du parquet.
Mettons qu’il ait raison, ça veut dire que le type :
Le 26/09/2022 à 10h49
D’après l’article original, il y avait plusieurs éléments qui laissaient penser que le survivant était en fait côté conducteur. ça parait normal qu’une enquête puis un procès se tienne pour déterminer si oui ou non il était responsable de l’accident
Le 26/09/2022 à 20h11
Ok, mais je ne vois pas en quoi tout devrait dépendre de la capacité du prévenu à prouver l’identité du type que la police a omis d’identifier et que l’on a en enregistrement.
Le 26/09/2022 à 10h50
Peut-être que le conducteur n’avait pas sa ceinture (raison pour laquelle il a été éjecté et pas le passager).
Peut-être qu’il n’y a pas de preuves évidentes de qui était le conducteur (décapotable qui a pris un choc latéral, voiture détruite par l’incendie)
Le 26/09/2022 à 12h45
Edit : commentaire redondant
Le 26/09/2022 à 13h08
Dans l’article d’origine, on comprend que c’est le père du conducteur qui est à l’origine de la plainte pour homicide.
Il me paraissait étonnant que l’état revienne à la charge presque 3 ans après les faits.
J’espère que l’ “expert en reconstruction d’accident” va prendre cher
Le problème étant qu’il a été extrait du coté conducteur par le bon samaritain, car la porte passager était coincée contre un arbre, et en 2019, la voiture était déjà aplatie à la casse
Le 26/09/2022 à 13h14
Par contre, le fait que la police ait retrouvé son sang sur l’air bag coté passager, c’est quand même compliqué à expliqué s’il avait été le conducteur
Le 26/09/2022 à 14h06
Ca même sans lire la brève, ça se devinait. Tellement américain.
Il demande combien ? 1 milliard ?
Le 27/09/2022 à 09h42
Eh ben a priori, comme ça juste au pif et au hasard, hein, je dirais que si on peut témoigner devant un tribunal juste avec une vidéo sans être identifié, eh ben alors il suffit de témoigner n’importe quoi qu’on veut y compris des mensongeries et puis au pire si on se fait prendre il suffira de dire “c’est pas moi, m’sieu l’juge, c’est un sosie”.
Et roule ma poule, v’la comment on enfarine la justice