Nemeio : LDLC prépare un clavier e-ink personnalisable au financement participatif
Combien pour que le tout soit open source ?
Le 07 janvier 2019 à 08h30
7 min
next
LDLC a décidé de passer la seconde sur les produits « maison ». La société présentera au CES de Las Vegas un clavier e-ink portable, compact et personnalisable qui sera financé de manière participative d'ici quelques mois.
En 2019, le groupe LDLC semble miser sur la conception de produits et le financement participatif pour se faire remarquer. Après les sabres Star Wars Solaari, la société lyonnaise se lancera d'ici quelques mois avec un clavier personnalisable sous une nouvelle marque : Nemeio.
Une idée qui n'est pas nouvelle puisqu'elle avait déjà été creusée par Artemi Lebedev et son fameux projet Optimus. Si Apple a décidé de l'exploiter dans certains de ses MacBook Pro, cela a jusqu'à maintenant été limité à la TouchBar. Mais ici, il ne s'agira pas de touches OLED, la technologie e-ink des liseuses ayant été préférée.
De quoi permettre d'avoir un produit plus flexible et abordable, permettant à chacun d'adapter l'usage du clavier à ses besoins si les choses sont bien réalisées. C'est d'ailleurs là que les informations pêchent pour le moment.
Une application de gestion : quel niveau d'ouverture ?
On en sait en effet encore peu sur ce projet qui promet de mettre fin aux frustrations des adeptes de Bépo, d'autres langues ou même de raccourcis pour leurs applications favorites. La personnalisation des 81 touches passe par une application qui semble accepter des dispositions de base et des icônes, mais rien ne précise le niveau d'ouverture de celle-ci.
Son code sera-t-il sous licence open source ? Sera-t-elle multiplateformes ? Est-ce que la communication avec le clavier devra passer par cette brique logicielle ou est-ce que chacun pourra développer la sienne ? Des questions qui n'ont pour le moment pas de réponse. Espérons que ces points seront précisés d'ici le lancement de la campagne de financement participatif.
On notera au passage que le nom semblait être au départ « CTRL by Nemeio », mais la société communique désormais uniquement sur sa marque. Pour rappel, une société française commercialise déjà un clavier sous cette référence Bleu Jour. Ceci explique sans doute cela.
Un produit compact et autonome
Le clavier vise plus les utilisateurs nomades que ceux qui veulent un produit large et confortable pour le bureau. Ses dimensions sont de 179 x 304 x 11 mm, les touches compactes et à bords arrondis. La partie supérieure, qui doit contient sans doute toute l'électronique, paraît relativement imposante.
La luminosité est ajustable, comme le fait qu'elles affichent une couleur de fond sombre ou non. La structure est en aluminium brossé. Sur le haut du clavier, on trouve un port USB Type-A pour le branchement ou la charge d'un périphérique tiers. Un USB Type-C (norme non précisée) permet le lien au PC ou la charge du clavier.
Son autonomie n'est pas détaillée, mais elle est annoncée comme longue : « Nemeio consomme très peu et possède une batterie à grande capacité ». Le Bluetooth est aussi de la partie pour un fonctionnement sans fil et des appareils mobiles.
Le site officiel affiche trois témoignages, devant convaincre que Nemeio est parfaitement adapté au public qu'il cible : les traducteurs, les graphistes et les rédacteurs.
Les plus attentifs noteront que le journaliste cité a 42 ans, et se prénomme Marc. On pourrait presque y voir un hommage à Marc Prieur, fondateur de Hardware.fr (racheté en 2000, dont l'activité éditoriale vient de cesser) et membre du directoire du groupe. Mais ce dernier est plus jeune et la photo ne correspond pas.
Conception française, annonce à Las Vegas et encore un peu de flou
La partie supérieure du clavier arbore un bouton On/Off et deux autres permettant la navigation entre différents profils. Ces derniers peuvent être automatiquement chargés en fonction de l'application lancée sur la machine.
L'équipe précise que les caractères de toutes les langues sont supportés, ce qui permettra sans doute une vente à l'international. C'est d'ailleurs peut-être pour cela que LDLC a décidé de le présenter au CES qui se tient cette semaine à Las Vegas. Elle fait partie de la cinquantaine de français ayant obtenu un Innovation Award.
Le prix de la bête n'a pour le moment pas été évoqué, pas plus que les contreparties qui seront proposées lors du financement participatif ou une date approximative du lancement. Il serait néanmoins question de 300 à 500 dollars, tout de même. Comme pour ses sabres Star Wars, le groupe communique sur une conception et un montage en France, mais ne détaille pas les composants utilisés ou les prestataires qui se chargeront de la fabrication, LDLC ne disposant pas d'usine.
Un clavier Sonder Design à la française ?
Nemeio devra d'ailleurs faire face à un concurrent : le clavier de l'australien Sonder Design. Plus compact, intégré à l'accélérateur de Foxconn, en préparation depuis trois ans et en précommande pour 199 dollars, il est plus compact et semble plus ouvert avec une approche communautaire, des modèles pouvant être partagés.
Ses dimensions sont de 114,9 x 279 x 4,1 / 10,9 mm, pour un poids de 231 grammes. Il ne propose par contre qu'une connexion Bluetooth et un port Lightning, et n'a toujours pas de date de sortie. Des points qui sont à l'avantage de la solution de LDLC. Elle devra néanmoins travailler ses arguments et son ouverture pour convaincre et trouver son public.
Un changement de stratégie pour les produits du groupe
En difficulté ces deux dernières années, avec une action passée de plus de 36 euros courant 2016 à un peu moins de 6 euros désormais, le groupe voit sans doute dans cette nouvelle gamme de produits l'occasion d'une relance et d'un regain de confiance des investisseurs, en marge du développement de ses sites d'e-commerce et de ses boutiques physiques.
Une stratégie qui avait déjà été mise en place par le passé à travers l'activité d'import/grossiste du groupe : Textorm. LDLC proposait dernièrement des alimentations, écrans, portables ou SSD sous sa marque. Mais l'objectif est sans doute d'aller plus loin qu'un cahier des charges et l'ajout d'un logo, avec des produits imaginés en interne.
C'est d'ailleurs la société Textorm qui a récemment changé de nom pour devenir Nemeio qui accueille également l'activité de Solaari. Laurent Faivre, arrivé en juillet 2015 chez LDLC, est pour sa part à la tête de l'équipe R&D.
Samuel « Doc TB » Demeulemeester, qui a récemment quitté Canard PC Hardware, vient pour sa part d'être recruté. Selon nos informations, il n'est pas directement rattaché à la R&D ou aux projets récents, mais interviendra de manière plus globale afin d'apporter sa vision de bidouilleur intransigeant au groupe.
Pour la commercialisation, des produits Nemeio/Solaari, LDLC mise pour le moment sur le financement participatif, lui permettant de tester un marché hors de ses pratiques habituelles et de son site. Une manière aussi de toucher un public plus large, notamment à l'international. C'est sans doute la part la plus étonnante de la stratégie mise en place, bien que les produits soient avant tout destinés à être commercialisés par LDLC en cas de succès.
Pour le moment, le sabre WAAN a obtenu un peu près de 55 000 euros sur 75 000 euros demandés, de la part de 220 contributeurs. Le produit est proposé à partir de 229 euros.
Nemeio : LDLC prépare un clavier e-ink personnalisable au financement participatif
-
Une application de gestion : quel niveau d'ouverture ?
-
Un produit compact et autonome
-
Conception française, annonce à Las Vegas et encore un peu de flou
-
Un clavier Sonder Design à la française ?
-
Un changement de stratégie pour les produits du groupe
Commentaires (20)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 07/01/2019 à 08h56
Dommage, le coup du clavier réduit. Un clavier plus complet serait intéressant pour les applications CAO, MAO, …
Le 07/01/2019 à 09h07
Les touches ont l’air vraiment trop proches du socle sur les preview …
Le 07/01/2019 à 09h15
Si y pouvait arreter avec cette disposition se serais un grand pas pour l’ergonomie. de l’orthogonal serais pas mal. c’est fini les machines à écrire….
Le 07/01/2019 à 09h31
Tout à fait d’accord! J’ai bien du mal à me passer de mon typematrix pour revenir à un clavier “normal”.
Le 07/01/2019 à 09h32
+10
Sur certains logiciels, ce serait un possible gain de temps important.
J’imagine bien Blender utilisant ce clavier, ça laisse rêveur…
Par contre, les 300 à 500 dollars, ça risque d’en repousser plus d’un. Ça a beau être fabriqué en France, le tarif semble un poil cher.
J’imagine que le e-ink doit plomber les couts de fabrication
Le 07/01/2019 à 09h59
Dommage que l’on n’en sache pas plus, dommage que le clavier ne soit pas complet, dommage qu’il soit 50 à 150% plus cher que son équivalent chez Sonder Design….
à 250€, pourquoi pas, sachant que c’est ce que j’ai sous les doigts toute la journée. Mais la qualité de la frappe devra être exemplaire … ce que ne montre pas la courte vidéo, où l’on dirait une frappe très (très) courte.
Le 07/01/2019 à 10h16
Il n’a pas l’air terrible… et sans clavier numérique. Ca sera sans moi.
Le 07/01/2019 à 10h44
Ça m’aurait fait très envie il y a quelques années, depuis j’ai appris le bépo et au passage à taper sans regarder mon clavier, retour en arrière impossible
Le 07/01/2019 à 10h48
Entre 300 et 500$ et pas orthogonal?
Merci mais non merci hein
Le 07/01/2019 à 10h50
Gros +1
Le 07/01/2019 à 10h55
Pareil, de plus, j’ai une préférence sur des touches “normales”, pas un truc simili clavier macbook.
Le 07/01/2019 à 15h15
Dommage, ça aurait pu être sympa.
Mais sans pavé numérique, aucun intérêt.
Faut arrêter de suivre Apple sur ce point, c’est vraiment pas une bonne idée.
Et maintenant Asus annonce un 17 pouces dans un châssis de 15… mais sans pavé numérique.
Juste débile.
Le 07/01/2019 à 15h46
Le prix est ridicule,. Même si l’optimus vendait du rêve et se prêtait sans doute plus à une refonte totale de touches (type montage vidéo) en justifiant son prix, là l’e-ink en mode compact pour moi doit se concentrer sur la praticité et ce n’est pas gagné avec une disposition classique.
300\( ou 500\) et on ne parle pas d’une liseuse, mais un clavier qui va finir encrassé ou aspergé… Pas glop.
Après qu’un câble lightning (???) alors que les derniers macs sont en USB-C Thunderbolt 3, je pige pas. On peut parier que le bluetooth ne sera même pas reconnu dans le bios ou ce type d’utilisation (autrement dit : il faudra toujours avec un “vrai”clavier sous la main).
Avec DocTB, j’espère que la réparabilité sera au rendez vous.
Le 07/01/2019 à 17h03
le clavier de Lebedev à l’époque, un gros délire de geek. Je ne sais pas où en est ce clavier mais pour faire patienter je me rappelle qu’ils avaient sorti leur espèce de module indépendant avec les touches paramétrables. Le prix était un sketch aussi… ça reste de bons souvenirs
Le 08/01/2019 à 08h08
A 500€ j’ai du mal à comprendre l’intérêt pour un clavier de portable. A part faire le cake en réunion… un utilisateur suffisamment avancé pour justifier l’achat d’un clavier à ce prix n’a plus besoin de le regarder et devrait investir son argent ailleurs : une sonde d’ecran, une tablette de graphiste, un week-end en amoureux avec sa femme…
A ce pris la tu peux imaginer acheter un bon pavé numérique https://www.ldlc-pro.com/fiche/PB00231821.html et te faire faire des touches sur mesure…
Le 08/01/2019 à 08h34
Je m’interroge sur un point… Si le clavier est décorrélé d’un PC/Mac où se trouverait le logiciel de configuration des touches, comment se comporterait le clavier ?
Il conserverait la dernière conf ? Serait-il encore capable de switcher de configuration restée en mémoire ?
En bref si je désire passer d’une version azerty à qwerty entre deux PC/VM/OS, sans le logiciel de conf qui va appliquer la modification des touches, comment ça se passe ???
Le 08/01/2019 à 09h52
Le clavier semble intéressant, mais le prix me paraît bien trop élevé. Il rarrivera surement quelques puristes ainsi qu’une poignée d’adepte en ayant un usage atypique.
Le 08/01/2019 à 15h07
Mouais…
Potentiellement intéressant, mais, pour moi, format trop petit et prix trop musclé.
Le même en plein format avec pavé numérique et un simple branchement USB (le reste, je m’en fiche) pour, allez, 150 € maxi parce que je suis gentil, et je repasse voir la bête.
Le 08/01/2019 à 22h46
Etrange comme les touches ressemblent à celle du StreamDeck. Le principe aussi : un grand écran en dessous chevauché par des touches transparentes, un logiciel pour configurer chaque zone d’écran et voilà.
Le 09/01/2019 à 08h02
On peut définir le mapping de chaque touche, ou faut passer par le profile de clavier “Windows”. Si je reformule : passer de QWERTY / AZERTY / BEPO avec le switch sur le clavier se fait de manière autonome, ou faut changer également dans l’OS le layout du clavier ?
Enfin quel est le touché de la frappe ? c’est une vraie touche qui contient un petit écran (ou plutôt une membrane transparente sur un écran tactile ?)
il faudrait affiner le prix : à 300€ si le clavier est confortable et durable ça peut s’envisager, au double non merci…