Une députée dénonce les abus de langage autour de l’Internet illimité
Vers l'infini et au delà !
Le 30 octobre 2012 à 08h15
4 min
Droit
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Faut-il ou non proscrire l'utilisation à toutes les sauces des termes « Internet » et d'« Internet illimité » ? Une députée relance le débat dans une question parlementaire adressée au ministère de l'économie.
Crédits : TheBusyBrain, licence Creative Commons
La députée Isabelle Attard (écologiste, Calvados) vient de questionner Bercy sur l'utilisation jugée abusive, « voire frauduleuse, du terme "internet" dans un certain nombre d'offres commerciales de fournisseurs d'accès à des réseaux de communications électroniques ». Le doigt sur le JO du 16 mars 1999 p. 3907, elle rappelle qu’Internet est un « réseau mondial associant des ressources de télécommunication et des ordinateurs serveurs et clients, destiné à l'échange de messages électroniques, d'informations multimédias et de fichiers ». Et que ce réseau permet différentes voies d’échange, « le World Wide Web, les mails, FTP, la voix sur IP et les échanges Peer-to-Peer ».
Problème : les opérateurs français « commercialisent pourtant des offres dites "internet", ou "internet illimité", qui comportent des clauses proscrivant l'usage d'une ou plusieurs de ces applications. Exemple : "Caractéristiques de l'internet mobile : Les usages de type voix sur IP, Peer-to-Peer et Newsgroup sont interdits". Il n'est pas acceptable que des entreprises privées puissent commercialiser des offres auprès du grand public en employant un terme précis de manière aussi abusive. » La députée demande ainsi à Bercy ce qu’il a en main pour mettre un terme à ces pratiques.
Une proposition de loi
Encadrer, si ce n’est proscrire ces abus de langage, n’est pas une idée neuve. Dans une récente proposition de loi, la députée Laure de la Raudière (UMP) proposait pour sa part de réserver le terme qu’aux seuls accès neutres. « Les fournisseurs d’accès à Internet ne sont autorisés à commercialiser sous le nom d’“accès à Internet” que les services de communications électroniques respectant le principe de neutralité. »
Un projet de loi
L’an passé, dans le cadre d’un projet de loi sur la protection des consommateurs, le précédent gouvernement, sous la voix de Frédéric Lefebvre, proposait de définir des limites acceptables à l’illimité. « Plutôt que d’interdire (le mot « illimité », NDLR), comme certains me le proposaient, j'ai préféré le pragmatisme face à la capacité d'adaptation linguistique des vendeurs ».
Le texte défendu par Lefebvre préconisait alors non d'interdire, mais d’afficher les restrictions à l’Internet illimité, « de façon claire, précise et visible », « sur la même page que la mention principale, à proximité immédiate de cette dernière » et non « sous forme de note de bas de page. » Le texte a cependant été abandonné au fil des mois. L’élection présidentielle aura fini de l’achever.
Une décision de justice
Le salut pourrait cependant venir des tribunaux. Dans une affaire contre SFR, l’UFC-Que Choisir avait estimé que les allégations « d’internet illimité » sont des PCD – ou Pratiques Commerciales Déloyales – quand « l’opérateur fonde son argumentation publicitaire sur une prétendue absence de limitation et de restriction dans l’utilisation du service proposé ». Et les restrictions nommées en petits caractères n’arrangent rien à l’affaire. SFR, partie au procès, répondait « qu’en raison du caractère extrêmement technique des services commercialisés par les opérateurs de communication électronique, la question de la communication publicitaire portant sur ces offres est complexe ». Bref, il serait difficile d’assurer « une parfaite lisibilité des messages publicitaires », d'autant que les mentions encadrant le terme illimité « sont parfaitement lisibles et compréhensibles pour le consommateur d’attention moyenne ». Début juillet, Le TGI a cependant considéré la demande de l’UFC comme non fondée puisque l’action de l’association visait à faire cesser une publicité qui n'était plus diffusée au jour du jugement.
Une députée dénonce les abus de langage autour de l’Internet illimité
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Une proposition de loi
Commentaires (30)
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Abonnez-vousLe 30/10/2012 à 09h34
Internet illimité voix illimité sms ilimité
*maximum 100Mo surfacturation au delà 10€ par Mo
maximum 2h par appel 10h par mois et 10 correspondants (sinon 45c la minutes)
*maximum 100 sms (puis 10c par sms mms non inclut à 45c)
j’adore cette loi pleine de sens. Vivement que l’illimité n’est pas de limite.
Le 30/10/2012 à 09h35
Une députée relance le débat
Comme à peu près tous les 6 mois…
Le 30/10/2012 à 09h35
Le 30/10/2012 à 09h57
Le 30/10/2012 à 09h59
Nan surtout que “internet illimité”, même bridé, à l’époque où c’est sorti ça avait un sens : c’était pour contrer les forfaits qui facturaient la data au Ko.
Depuis que le système s’est généralisé, il faut juste trouver un nouveau terme pour dire “c’est internet via mobile donc sans les protocoles SMTP, P2P, etc”
Corrigez moi si je dis une bêtise, mais c’est ce qu’on appelle “le web” non ? Par oppositon à “internet” qui est le réseau global.
Le 30/10/2012 à 10h02
Le 30/10/2012 à 10h05
illimité : ça fait consumériste. C’est un mot simple que tout le monde comprend.
Les contraintes réelles dites de “fair use”, ajoutent des mots qui ne sont pas vendeurs. Des termes techniques comme “gigaoctet” font peur aux gens qui ne savent pas ce que ça représentent.
Si on retire leur terme illimité, ils vont couiner…
Le 30/10/2012 à 10h11
Autant sur le mobile on peut comprendre un peu qu’il faut des restrictions (la bande passante est très limitée et forcément lourdement partagée), autant sur le fixe : no way !
Le 30/10/2012 à 10h14
Le 30/10/2012 à 10h22
Le 30/10/2012 à 10h28
Le 30/10/2012 à 10h31
Le 30/10/2012 à 10h59
Voilà ce qui ce passe quand un ou une député(e) ne touche pas son chèque des lobby… Ils disent des choses sensées.
+1 Isabelle Atard
Le 30/10/2012 à 11h00
“Et pour compenser le manque à gagner il suffit de faire une nouvelle taxe, afin de sauver l’exception culturelles des opérateurs en France”
Il manque cette phrase dans le projet de loi " />
Le 30/10/2012 à 11h01
Le 30/10/2012 à 11h13
Illimité en durée…
Ce terme est vraiment moyen ageux (clin d’oeil @ JVachez) et perdure depuis l’accès Internet par RTC Orange à xx euros la minute.
Le 30/10/2012 à 11h24
j’ai préféré le pragmatisme face à la capacité d’adaptation linguistique des vendeurs
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J’avais oublié que Mr Frédéric Lefebvre pouvait avoir beaucoup d’humour !
Et ma préféré : bonus pater familias
Vu sur les CGV de Free, l’utilisation de la data illimitée (mais limitée à 3Go) en Bon père de famille !
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WikipediaLa plupart des utilisateurs de smartphone sont d’anciens ado qui ont bien grandi et n’ont rien à voir avec leurs parents “ancienne école” (parents dont l’age est proche de celles des députés).
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Le 30/10/2012 à 12h29
Le 30/10/2012 à 12h55
Le 30/10/2012 à 08h35
ils se réveillent enfin! " />
Le 30/10/2012 à 08h36
Ça devient limite un marronnier ce thème…
Le 30/10/2012 à 08h36
Il est donc possible qu’un député dise autre chose que des âneries en terme de NTIC. Fascinant.
C’est bien entendu une bonne proposition, elle tombera dans l’oreille d’un sourd.
Sinon, il y a l’internet par Orange.
Le 30/10/2012 à 08h42
L’ADSL par Orange c’est tellement bien que j’ai passé 2 jours en mode Modem, utilisant mon forfait Free pour aller sur le wouaibe.
Le 30/10/2012 à 08h48
C’est comme l’illimitation de taxes, elle a aussi ses limites " /> (" />) (mais, ils ne connaissent pas)
Le 30/10/2012 à 08h49
les mentions encadrant le terme illimité « sont parfaitement lisibles et compréhensibles pour le consommateur d’attention moyenne ».
" /> j’adore…
Le 30/10/2012 à 09h12
y a des gens qui vont perdre du temps et le fric de nos impots a disserter sur une question aussi stupide que
“Faut-il ou non proscrire l’utilisation à toutes les sauces des termes « Internet » et d’« Internet illimité » ? ”
personne n’a besoin d’un débat pour connaitre la réponse quoi !
Le 30/10/2012 à 09h13
Le 30/10/2012 à 09h19
Mais, mais, que ce passe t’il??? Après Balkany, Isabelle Attard??? Il y a un vent de changement contre le politique ces derniers temps qu’ils se réveillent (un peu)?
Le 30/10/2012 à 09h21
Le 30/10/2012 à 09h30