Après l'entrée de Gemalto au CAC 40 en décembre dernier, d'autres sociétés jeunes et high-tech vont-elles en faire de même cette année ? Notre confrère Challenges s'attend à un tel scénario pour ce vendredi alors qu'une décision en ce sens pourrait être prise. Iliad (Free) et Dassault Systèmes sont ainsi en embuscade pour faire parti du top 40 des sociétés françaises cotées en bourse.

Depuis 2004, l'action d'Iliad a été multipliée par plus de huit.

Le CAC Next 20, l'antichambre du CAC 40

Si tout le monde connait le CAC 40, le CAC Next 20, lui, est bien plus discret. Il est pourtant décrit comme l'antichambre du CAC 40 dès lors que l'on y retrouve 20 grandes sociétés, à la cotation généralement très élevées. Ce CAC Next 20 comprend des sociétés issues du CAC 40, à l'instar de Peugeot ou encore d'Alcatel-Lucent, mais aussi d'entreprises qui montent. C'est le cas d'Iliad, le géant télécom, et de Dassault Systèmes, le géant des logiciels pour professionnels. D'autres sociétés majeures comme Lagardère, Atos et le Groupe Casino sont aussi présentes dans ce marché.

Le problème pour le CAC 40 est que de nombreuses entreprises ont vu leur valeur s'effondrer ces dernières années. Résultat, elles sont surpassées par plusieurs sociétés du CAC Next 20. C'est ainsi le cas de Bouygues, valorisée à 7,62 milliards d'euros, ou encore de STMicroelectronics (5,70 milliards), d'Accor (6,5 milliards), de Cap Gemini (6,61 milliards) et de Veolia (6,42 milliards). Ces cinq entreprises du CAC 40 ont une valorisation largement inférieure à des sociétés comme Iliad (10,64 milliards d'euros) ou encore Dassault Systèmes (12,15 milliards d'euros).

Et d'après notre confrère, ces deux sociétés sont plus que susceptibles de faire leur entrée dans le gotha des entreprises françaises en bourse. Or assez régulièrement, le Conseil Scientifiques des Indices, qui décide qui rentre et sort du CAC 40, n'hésite pas à éjecter une entreprise dont les critères (finances, solidité, stabilité) ne correspondent plus au standing du CAC. Il faut ainsi trouver un remplaçant, issu du CAC Next 20. Le Conseil se réunira ce vendredi pour décider si oui ou non il y aura des changements. Et au regard des difficultés de certains (Bouygues et STM notamment) et des succès d'autres sociétés, ce ne serait pas une surprise si vendredi prochain une annonce devait être faite.

Free et son indépendance des actionnaires

Mais si Iliad a réussi à se hisser jusqu'au CAC Next 20, bien aidé par l'explosion de son action suite à son arrivée dans le secteur mobile, son entrée dans le CAC 40 est une toute autre affaire. Certes, Xavier Niel expliquait en janvier 2012 qu'il fallait redistribuer les cartes dans un CAC 40 un peu trop statique et vieillissant. « Ne pas avoir des entreprises qui ont moins de 15, 20, 25 ans, dans le grand indice français du CAC 40, c'est un problème ! » expliquait-il, alors que Gemalto n'était pas encore entré dans le CAC pour le faire mentir. Pour le fondateur de Free, « ce serait un symbole que le CAC40 accueille une entreprise créée il y a seulement dix ans ».

Cependant, pour qu'Iliad puisse passer la vitesse supérieure, la jeune société devra corriger un point faible qui est aussi l'un de ses atouts majeurs : Xavier Niel détient à lui seul près de 60 % de sa société. Contrairement aux autres entreprises et en particulier ses concurrents télécoms, Iliad appartient donc à un seul homme. C'est logiquement un avantage dès lors que la pression des actionnaires est incomparable.

Or pour faire ses premiers pas au CAC 40, mieux vaut laisser une part importante des actions sur le marché, ce qui n'est donc pas le cas actuel d'Iliad. Si la société respecte certainement les critères de valeurs ou encore de stabilité, ce point risque toutefois d'être une barrière importante. D'autant plus que Xavier Niel ne semble pour le moment pas décidé à abandonner une portion de ses actions. « Il pourrait même refuser cette entrée si elle était décidée » a déclaré Maxime Lombardini, le directeur général d’Iliad, lors de la présentation des résultats rapporte notre confrère.

Dassault Systèmes, le candidat idéal pour le CAC 40 ?

Dassaut Systèmes en pôle position

L'éditeur Dassault Systèmes semble ainsi le mieux placé pour entrer dans le CAC. Sa valorisation très forte, ses résultats n'ont rien d'instable, son action ne cesse de croître depuis 2009 (multiplication par quatre), et ses actionnaires les plus importants ont moins de 50 % de la société. Tous les signaux semblent donc au vert pour le deuxième éditeur de logiciels européens derrière l'Allemand SAP et devant le Britannique Sage.

Reste aussi à savoir quel sera le malheureux élu qui sortira du CAC 40. STMicroelectronics pourrait être choisie, dès lors que son action n'arrive plus à décoller, alors qu'elle a perdu plus de 90 % de sa valeur depuis l'an 2000. Accor s'est aussi totalement écroulé depuis 2007 (- 61 %) et est un candidat au départ. De l'autre côté, outre Dassault Systèmes et Iliad, notons qu'Atos est aussi un postulant sérieux, ceci malgré une valorisation qui n'a rien d'extraordinaire à l'heure actuelle (5 milliards d'euros).