La Hadopi s’intéresse à l’efficacité des blocages de sites « pirates »
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Le 24 mars 2014 à 07h40
3 min
Droit
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Alors que les ayants droit n’ont de cesse depuis de nombreuses années de demander à la justice des mesures de rétorsion à l’encontre des sites de piratage (blocage, fermeture,...), la Hadopi s’intéresse aujourd’hui à l’impact de ces sanctions. La Rue du Texel vient en effet de commander une nouvelle étude en ce sens, proposant jusqu'à 30 000 euros (HT) aux prestataires qui seraient intéressés.
Vendredi dernier, la Hadopi a publié un nouvel avis de marché public. L’institution recherche en effet un prestataire extérieur capable de mener pour son compte une énième étude, laquelle aura pour objectif « de comprendre les répercussions des décisions de justice (telles que le blocage ou la fermeture de plateformes) sur les usages des internautes ». Cette étude devra être « qualitative », c’est-à-dire qu’elle se basera principalement sur les déclarations des sondés, et non sur une mesure effective de leurs comportements.
Si la Rue du Texel ne s’étend pas davantage sur ce qu’elle attend de cette commande publique, l’on comprend aisément son but : mieux connaître les impacts des différentes sanctions infligées à l’égard des sites de piratage. Car les exemples sont relativement nombreux en la matière : fermeture de MegaUpload et MegaVideo en janvier 2012, blocage de The Pirate Bay dans de nombreux pays européens (Italie, Royaume-Uni, Irlande,...), blocage de 16 sites de la « galaxie Allostreaming » depuis le mois de janvier en France, etc.
Des effets ayant déjà intéressé les chercheurs
Avec la question sous-jacente suivante : ces mesures de rétorsion infligées par la justice sur demande des ayants droit ont-elles conduit les « pirates » à rentrer dans le droit chemin, ou ces derniers ont-ils tout simplement migré vers d’autres sites ou services ?
Plusieurs études se sont déjà posées ces questions. Analysant le blocage de The Pirate Bay aux Pays-Bas, des chercheurs concluaient l’année dernière que pour 94 à 96 % de la population, la mesure n’avait eu « aucun effet sur leurs comportements », même si les 4 à 6 % des abonnés néerlandais restants déclaraient télécharger moins à cause du blocage. C’est d’ailleurs cette inefficacité qui a été soulevée par la justice pour lever ce blocage, il y a de ça quelques semaines.
Concernant la fermeture de MegaUpload, une équipe internationale de chercheurs affirmait l’année dernière qu’elle avait effectivement « profité » aux blockbusters, ces films à gros budget. En revanche, écrivaient alors les auteurs de ces travaux, « les revenus des plus petits films et des films moyens ont diminué suite à cette fermeture ». Le vecteur du bouche-à-oreille était alors expressément évoqué (voir notre article).
Une étude centrée sur les internautes et aux conclusions attendues pour mars 2015
Quoi qu’il en soit, la Hadopi semble aujourd’hui plutôt chercher une vue d’ensemble sur l’impact des différentes sanctions judiciaires prises jusqu’ici que sur tel ou tel blocage en particulier. Son angle est d'ailleurs bien spécifique, puisqu'il s'agira d'étudier les répercussions sur les « usages des internautes » uniquement. Pour ce faire, l’institution propose de verser jusqu’à 30 000 euros (hors taxe) à l’entreprise qui voudrait réaliser cette étude. Le prestataire retenu aura dix mois pour mener ses travaux, et ce à compter de mai prochain. La Rue du Texel devrait donc obtenir ses résultats d’ici un an, en mars 2015.
La Hadopi s’intéresse à l’efficacité des blocages de sites « pirates »
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Des effets ayant déjà intéressé les chercheurs
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Une étude centrée sur les internautes et aux conclusions attendues pour mars 2015
Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 24/03/2014 à 07h42
Ce qui fait peur ,ce sont les critères pour définir un site “comme pirate” …
Si on est copain de un tel, alors faut mettre tel site comme pirate…
Le 24/03/2014 à 07h55
Je leur rend l’étude pour 1 ticket restau : ça ne marche pas !
Le 24/03/2014 à 07h59
Et ne s’intéressent pas assez à l’offre légale à des valeurs monétaire a la fois abordable et honnêtement répartis pour rémunérer comme il se doit les artistes.
Et etc.
Bref, lobbying. " />
Le 24/03/2014 à 08h05
En tout cas une chose est sûre : pour gaspiller l’argent public ils sont très très très forts.
Le 24/03/2014 à 10h26
Ça ne marche pas - étude terminée
Envoyez moi les 30000 € à cette adresse XXXX .
Le plus vite sera le mieux.
Merci
Le 24/03/2014 à 11h07
La Hadopi s’intéresse à l’efficacité des blocages de sites « pirates »
Vu les résultats nuls et non avenus de tout blocage sur le net, je ne comprends même pas qu’ils osent encore poser la question…
Faut l’envoyer à eux le RIB pour toucher les 30 000 € ?
Le 24/03/2014 à 13h31
Comme quelques uns l’ont dit, il vaudrait mieux qu’ils investissent dans des offres légales crédibles, plutôt que des études inutiles …
Je serais prêt à payer 10 € par mois s’ils proposaient ce que proposent beaucoup de sites “illégaux” avec la même qualité / interface.
Le 24/03/2014 à 15h58
Le 25/03/2014 à 01h20
Le 25/03/2014 à 19h21
Le 26/03/2014 à 00h37
Le 24/03/2014 à 08h05
C’est pas comme si la pratique avait déjà répondu à la question. C’est bien, hadopi essaie de retrouver une réponse théorique.
Le blocage c’est inefficace car :
Le 24/03/2014 à 08h09
Le blocage de Twitter en Turquie est super efficace en tout cas : tu mets 8.8.8.8 (un des DNS Google) et hop ça fonctionne.
Du coup les gens le tag sur les murs dans les rues là-bas.
Le 24/03/2014 à 08h14
Le 24/03/2014 à 08h31
En fait la Hadopi est une entreprise de proposition d’étude? Toute les semaines elle lance un appel d’offre pour une énième étude bidon.
Pourquoi elle dépense pas notre argent plutôt dans l’étude d’une véritable offre légale?
Le 24/03/2014 à 08h36
Logiques antinomiques…
D’un côté, nous avons un formidable réseau d’échange d’informations global qu’est Internet, et de l’autre des féodalités qui s’acharnent à vouloir perpétuer un passé qui, en fait, est d’ores et déjà mort, le tout pour sauvegarder leurs dérisoires pouvoirs dont la futilité et l’illégitimité sont de plus en plus visibles grâce à l’outil dont ils combattent la logique même…
En dehors du côté, disons, qui tient du népotisme dans la démarche d’Hadopi, le fait que cette autorité étudie plus des moyens de rester dans l’impasse plutôt que des voies pour en sortir est révélateur, à mon avis, de sa finalité : conforter les industriels du divertissement dans la perpétuation de leurs modèles obsolètes…
Le 24/03/2014 à 08h42
Cette étude devra être « quantitative », c’est-à-dire qu’elle se basera principalement sur les déclarations des sondés, et non sur une mesure effective de leurs comportements.
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Le 24/03/2014 à 08h43
Le 24/03/2014 à 08h43
Le 24/03/2014 à 08h45
Le 24/03/2014 à 08h49
Le 24/03/2014 à 08h54
Le 24/03/2014 à 09h25
Le 24/03/2014 à 09h44
Le 24/03/2014 à 09h53
Le 24/03/2014 à 09h58
C’est surtout qu’ils font tout à l’envers. A la limite, on aurait pu comprendre qu’au départ, il y ait une étude globale de l’état des choses :qui pirate, pourquoi, quel niveau de connaissance info/êtes-vous prêt à suivre un tuto pour contourner les blocages?
De là ils auraient vite compris que la seule solution était une offre légale de qualité. De là, ils auraient pu mettre les moyens pour la favoriser.
Là ils ont fait nawak : répression aveugle et maintenant qu’ils sont à l’article de la mort, ils commandent des études pour savoir si ce qu’ils font/préconisent depuis longtemps est sur la bonne voie…
On sent bien un changement de position de l’Hadopi qui cherche à mieux comprendre le pirate qui n’est autre qu’un consommateur mais ça arrive un peu tard…
Tant que quand j’achète un DVD/BR on m’impose un spot menteur qui me dit que télécharger c’est du vol et qu’on compare ça à un vol à l’arraché d’un sac à main d’une petite vieille… le dialogue rique d’être compliqué.
Le 24/03/2014 à 10h03