Comme ACTA, Bruxelles veut s’attaquer au piratage à échelle commerciale
Accroche-toi à l’échelle commerciale, j’enlève le pinceau
Le 20 juin 2014 à 16h10
4 min
Droit
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« Nous voulons cibler les intermédiaires, les sites qui violent les droits de propriété intellectuelle, plutôt que les utilisateurs finaux ». Voilà ce que nous confie la Commission européenne qui vient d’annoncer une prochaine communication contre les contenus illicites.
Les mesures seront dévoilées le 1er juillet prochain. Ce jour, « la Commission européenne adoptera un ensemble de deux communications : la première est un plan d’action de l’UE pour lutter contre les atteintes aux droits de propriété intellectuelle; la seconde est une stratégie pour la protection et le respect des droits de propriété intellectuelle dans les pays tiers ».
Ce plan d’action intégrera dix mesures destinées à s’attaquer à ceux qui violent la propriété intellectuelle à une « échelle commerciale ». La Commission ne détaille pas pour l’instant le contenu de ces mesures, mais assure que « ces nouveaux outils (non législatifs) comprennent ce que l’on appelle l’approche «follow the money» («suivez l’argent»), dont la finalité est de priver les contrevenants agissant à une échelle commerciale de leurs revenus. Le dispositif sera épaulé par des actions de coopérations entre les autorités européennes et même avec les pays tiers. Il s’agira par exemple « d’utiliser tous les moyens possibles pour dissuader et empêcher efficacement l’entrée et la diffusion des contrefaçons sur les marchés de l’UE et ceux des pays tiers. »
Ces outils « non législatifs » s’appuieront sans doute sur la bonne volonté des acteurs, sans recourir donc à de nouveaux textes ni nécessairement à un juge. L’avantage de ces solutions négociées dans le silence feutré des bureaux réside dans leur rapidité de mise en œuvre. Leur inconvénient tient au manque de contrôle démocratique et aux risques d’atteintes à la liberté d’expression ou de communication.
L’« échelle commerciale », un reste d’ACTA
Problème, la notion même d’ « échelle commerciale », cible de ces mesures, est bien plus large qu’elle ne le laisse entendre. Le communiqué de la Commission est certes laconique, mais la notion avait déjà été utilisée dans l’accord ACTA. Miracle sémantique, l’ « échelle commerciale » peut en effet viser des opérations qui ne sont pas nécessairement effectuées à des fins commerciales. Dans ACTA, la notion d’échelle commerciale visait en effet :
«- les infractions délibérées et significatives aux droits d’auteur et droits voisins qui n'ont pas pour but direct ou indirect un gain financier, et
- les infractions délibérées et significatives aux droits d’auteur et droits voisins qui ont pour but un avantage commercial ou un gain financier. »
ACTA avait été rejeté par le Parlement européen. Avec ces futures mesures non législatives, Karel de Gutch, Commissaire européen au Commerce, pourra souffler : il n’aura donc pas à affronter la démocratie européenne.
« Follow the money »
La communication attendue de Bruxelles peut viser aussi bien Internet que les biens physiques. Elle s’inscrit dans le même mouvement que les lois SOPA/PIPA, applaudies par les ayants droit français (là et là) mais abandonnées après un black out mondial. On retrouve déjà des traces du rapport Lescure et surtout celui de Mireille Imbert Quaretta. L’expression « follow the money » a en effet été utilisée par l’actuelle présidente de la Commission de protection des droits.
Celle-ci propose différentes pistes pour impliquer les acteurs de paiement et les régies publicitaires, sans intervention préalable du juge. Elle milite par exemple pour l’édiction de chartes de bonnes pratiques. « Volontairement, dans un premier temps, je ne propose qu’un droit fondé sur l’autorégulation sans sanction, nous précisait MIQ dans une interview. Pour ma part, je compte sur la bonne volonté des gens. Cependant, si à un moment donné, cela ne marche pas, on pourra envisager des sanctions. »
MIQ prône aussi la mise en place d’une liste noire des sites contrefacteurs que les intermédiaires seraient amenés à éviter. Là encore, cette liste noire serait rédigée sans jugement. « Quand vous avez au niveau international la liste des compagnies aériennes qu’il vaut mieux éviter, on n’attend pas un crash et un jugement pour dire qu’il vaut mieux éviter cette société ». Fait notable ses outils visant la contrefaçon commerciale s’appliquent également à la contrefaçon non commerciale, comme MIQ nous l’a confirmé.
L’Europe suivra-t-elle ses préconisations pour le moins ambitieuses ? Réponse dans quelques jours.
Comme ACTA, Bruxelles veut s’attaquer au piratage à échelle commerciale
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L’« échelle commerciale », un reste d’ACTA
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« Follow the money »
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 20/06/2014 à 18h03
Et pourquoi ils ne font pas tout simplement appliquer les règles de droit déjà existantes et qu’ils négocient tous ensemble leur application à l’international par un grand traité signé par tous les pays?
Oui, oui, c’est compliqué et ça prend du temps…
… et quelqu’un peut-il me rappeler depuis combien de temps ça dure leur histoire? Et le temps perdu, les textes nouveaux inutiles, l’argent dépensé en pure perte pour des conneries comme hadopi, etc…
En clair, s’ils avaient fait cela dès le départ, on aurait déjà eu un traité international résolvant la question depuis 5 ans et plus personne n’en entendrait plus parler." />
Mais bon, après tout, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?" />
Le 20/06/2014 à 18h04
Le 20/06/2014 à 18h14
Le 20/06/2014 à 18h14
Le 20/06/2014 à 18h17
Le 20/06/2014 à 18h24
Le 20/06/2014 à 18h57
Le 20/06/2014 à 19h50
ACTA avait été rejeté par le Parlement européen. Avec ces futures mesures non législatives, Karel de Gucht, Commissaire européen au Commerce, pourra souffler :
L’est pas encore mort “le Karel”, ce flamingant nous les casses depuis un bon bout de temps, qu’il soit à la botte des lobbys de l’industrie culturelle ne m’étonne pas, n’importe quoi pour remplir les popoches, hein, Karel?" />
Le 20/06/2014 à 20h18
Le 20/06/2014 à 20h57
" />
come over here
scorpion wins
footballity
Finalement on peut peut être gagner la coupe.
Le 20/06/2014 à 21h01
Le 20/06/2014 à 21h32
Le 20/06/2014 à 21h39
Le 20/06/2014 à 21h42
Le 20/06/2014 à 21h52
Le 21/06/2014 à 06h50
" /> Ca ne sert à rien de lutter contre la commission européenne, les mecs sont corrompus et travail main dans la main avec les lobbys.
Si on arrive à les faire plier, ils reviendront autant de fois que nécessaire sous une forme différente.
Le 21/06/2014 à 06h58
Le 21/06/2014 à 16h15
Le 21/06/2014 à 17h13
Ce n’est qu’une nième accord pour rendre l’Europe compatible à 100% avec le système américain… TAFTA inside…
Ce n’est rien d’autre… et comme tout les accords avec les USA, c’est toujours le cosignataire qui se fait enfiler en long, en large et en travers…
Le 21/06/2014 à 17h19
Le 21/06/2014 à 19h49
Le 21/06/2014 à 23h40
Le 22/06/2014 à 16h28
Le 22/06/2014 à 17h34
YouTube
et ça vient du service publique " />
Le 23/06/2014 à 07h25
Le 23/06/2014 à 08h09
Le 20/06/2014 à 16h23
Le plus simple pour asphyxier les sites “commerciaux” illégaux c’est tout simplement de légaliser les échanges NON marchants.
Du coup plus personne n’ira sur les sites vendeurs underground. " />
Le 20/06/2014 à 16h30
A force de faire des listes noires pour les intermédiaires, va falloir passer à la liste blanche, elle sera plus simple à maintenir " />
Le 20/06/2014 à 16h31
Le 20/06/2014 à 16h48
Le 20/06/2014 à 16h54
Ou des pastille, rouge pour mauvais pour le commerce à vert pour excellent pour l’emploi.
Le 20/06/2014 à 17h29
Donc, si je comprends bien, l’obsession de l’Europe sera de faire respecter la propriété intellectuelle de la grande industrie américaine.
Un pays comme la France n’a aucun intéret à abonder dans ce sens. C’est une logique qui ne fait qu’accroître la domination économique des plus grands pays.
Le 20/06/2014 à 17h34