L’industrie chinoise déclare les semi-conducteurs états-uniens non sécurisés
Dans un rare communiqué commun, quatre associations industrielles chinoises ont pris position dans la guerre des semi-conducteurs qui oppose les États-Unis à la Chine.
Le 04 décembre à 12h11
3 min
Économie
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Le 2 décembre, les États-Unis officialisaient par la loi de leur Bureau de l’industrie et de la sécurité une troisième salve de restrictions contre l’export de technologies locales vers la Chine. Le jour même, le ministre du Commerce chinois qualifiait la position des États-Unis d’abusive et restreignait les exportations de gallium, de germanium, entre autres matériaux. La Chine est la source de 94 % et de 83 % de la production mondiale de ces deux éléments.
Le lendemain, quatre des plus grandes associations industrielles chinoises ont déclaré que les puces états-uniennes n’étaient « plus sécurisées », dans ce que Reuters qualifie de « rare réponse coordonnée » aux actions de Washington.
Télécommunication, automobile, numérique… une coordination rare
Le groupe réunit certaines des plus grosses organisations professionnelles des télécommunications, du numérique, de l’automobile et des semi-conducteurs. 6 400 entreprises en sont membres.
En pratique, l’Association Chinoise des entreprises de communication a déclaré ne plus considérer les puces états-uniennes comme des produits fiables ou sécurisés. Elle a appelé le gouvernement à enquêter sur la sécurité de son infrastructure d'information, soupçonnant des failles.
L’Internet Society of China a par ailleurs encouragé ses membres à utiliser de manière « proactive » les puces produites par des entreprises chinoises, ou étrangères mais possédées par des acteurs locaux.
Aux États-Unis, la Semiconductor Industry Association a déclaré que les « appels coordonnés à limiter l’achat de produits américains » étaient « peu judicieux ». Déclarant « inexactes » les affirmations selon lesquels ces produits étaient peu fiables, elle a par ailleurs appelé les gouvernements de deux États à œuvrer pour éviter toute forme d’escalade.
Intel, Micron, AMD dans le viseur
De fait, NVIDIA, AMD et plusieurs autres acteurs états-uniens sont susceptibles de subir directement les effets de cette nouvelle phase de raidissement. En mars, la Chine avait déjà banni AMD, Intel et Windows de ses administrations.
En octobre, la Cybersecurity Association of China (CSAC) a appelé à la réalisation d’un audit de sécurité sur les produits Intel, accusant les processeurs Xeon et plusieurs autres produits du fondeur de présenter plusieurs vulnérabilités. L’entreprise a de son côté déclaré « toujours prioriser la sécurité et la qualité » de ses produits.
Quelques mois plus tôt, le CSAC était déjà à l’origine de l’interdiction sur les produits de la société Micron vers plusieurs secteurs critiques.
Micron est peut-être l’un des noms qui a subi le plus d’aléas sur le temps long, les sanctions la visant ressemblant régulièrement à des représailles post-sanctions américaines dans le domaine des semi-conducteurs. Après avoir poursuivi en justice son concurrent Fujian Jinhua pour vol de secrets industriels, en 2017, elle a été interdite d’exercer en Chine à plusieurs reprises.
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Commentaires (15)
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Y a pas besoin d'argument technique, c'est juste une posture politique (pour répondre à Ferrex). Les ricains disaient que les firmware des équippements réseaux/télécom Huawei étaient conçus pour exfiltrer des trucs. je sais pas si y a jamais eu d'analyse indépendante là-dessus non-plus (je suis preneur de l'info). Par contre Snowden a bien révélé que les ricains avaient installés tout plein de spyware partout où ils pouvaient, parfois avec la complicité des espionnés.
Ca donne juste des billes pour quand toutes les têtes se seront refroidies et que ça commencera à négocier. "Bon ok tu baisses ton droit de douane et moi je réautorise l'exportation de X tonnes de trucs".
Ca me rappelle les iranniens et les russes : quand y a besoin de négocier un truc sur la scène internationnale, hop on enlève/arrête/accuse un.e journaliste/militant.e/cinéaste de ce qu'on veut, peut importe, et on s'en sert comme monnaie d'échange un peu plus tard quand y en a besoin.
Le seul risque, c'est qu'avec Trump y ait pas vraiment de refroidissement de tête.
Hier à 15h07
Modifié le 04/12/2024 à 15h28
Dans un effort de bonne volonté, Huawei avait donné accès à ses sources à une agence ou un prestataire mandaté par le gouvernement américain.
Aucune faille n'avait été remontée.
Mais les auditeurs avaient étrillé Huawei. Car le processus de construction des produits logiciels à partir des sources ne permettait pas de reconstruire à l'identique le code déployé dans les équipements. Donc, en terme de sécurité ces produits n'étaient tout simplement pas auditables, une forme d'amateurisme, même si Huawei était de bonne volonté, ils ne méritaient aucune confiance.
Donc à Huawei ils étaient apparus comme des amateurs, et n'avaient rien gagné en crédibilité. A l'époque, ils voulaient fournir les équipements 5G du monde entier, car en dépit d'un processus de build perfectible, ils étaient compétitifs sur de nombreux autres points.
Et en plus, à Huawei ils avaient donné leur code aux US (et leurs agences) qui pouvaient probablement utiliser des failles trouvées, mais pas publiées, pour divers espionnages sur le coeur de réseau chinoix. Ce dernier point, c'est moi qui l'extrapole.
Hier à 15h38
En fait c'était une étude Anglaise en 2019 et non américaine.
L'année d'après, il y en a une Allemande, avec des progrès notables sur le buid.
https://society5.com/miot-5g/huawei-ernw-5g-source-code/
Hier à 12h58
Hier à 15h23
Modifié le 04/12/2024 à 15h10
Néanmoins je n’ai jamais vu un seul article qui démontrait l’existence de telles portes dérobées. Il semblerait que ce soit l’impossibilité de « décompiler » et de pouvoir lire les firmwares de ces appareils qui a appelé à une grande suspicion (et puis en 2017 la proposition de construire une pagode bouddhiste dans un jardin des plantes, située à 2km, juste en face du Capitole... jamais construite... le FBI a annulé le permis de construire avant les travaux, ça n'aide pas à créer un climat de confiance non plus...)
Je pense quand même que les gouvernements (et notamment la NSA) en savent plus que ce qu’ils partagent avec le grand public sur cette histoire.
Hier à 16h13
Je vois d'ici tout un tas de kid-gamers qui vont tous pisser dans leur froc. Les larmes aux yeux : "Tu ne te rends pas compte !! Les RTX vont augmenter au point que ça coutera une bagnole !!"...
Oui, et t'ira acheter la toute nouvelle carte qui sort comme le gros émo-kid que tu es. En taxant tes parents bien sûr. Espèce de baltringue.
Si toi aussi, tu es un parent qui veut que la pelouse soit tondue, le linge sale dans la bannette, la chambre rangée et la paix pour des lustres... Ça coutera un peu, mais ça marchera. Tu sais comment faire. Haaaaa, la rétorsion, un outil éducatif formidable.