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Framasoft lance Frama.space, des instances Nextcloud dédiées aux associations et collectifs

Vers le fini et pas au-delà

Framasoft lance Frama.space, des instances Nextcloud dédiées aux associations et collectifs

Le 15 novembre 2022 à 08h37

Framasoft vient de lancer Frama.space, à destination des petites associations et des collectifs. Objectif, fournir un espace Nextcloud adapté à leurs besoins. L’association française souhaite, par cette initiative, redonner du pouvoir aux collectifs, malmenés selon elle depuis plusieurs années par les pouvoirs publics. Nous nous sommes entretenus avec Pierre-Yves Gosset, son délégué général.

L’idée est de donner des espaces clé en main, basés sur Nextcloud et intégrant toutes les bases organisationnelles que l’on peut en attendre : stockage de fichiers et partage, synchronisation des agendas et contacts, albums photos, gestion de projet, création d’une documentation, organisation de visioconférences ou encore édition collaborative de documents.

Comme Framasoft nous l’avait indiqué le mois dernier, ces espaces seront de 40 Go, ce qui représentera un coût non négligeable pour l’association. Framasoft va donc limiter le nombre d’inscriptions, même si elle se laisse de la marge : elle pourrait accepter jusqu’à 10 000 demandes. Ces espaces s’ouvriront cependant de manière très graduelle : 200 à 300 espaces d’ici décembre, passage à 1 000 durant le premier semestre 2023, 2 500 pendant le deuxième semestre, 5 000 durant 2024 puis 10 000 en 2025.

Il y aura d’ailleurs un creux entre les deux premières phases, d’environ trois mois. Framasoft profitera de cette période pour faire le point et collecter des retours. Car oui, les associations et autres collectifs seront invités à répondre à des sondages et autres petits questionnaires pour obtenir des retours d’expérience.

Toutes les associations, fondations, syndicats, clubs, collectifs francophones sont éligibles, à la condition que les besoins n’excèdent pas les 40 Go et plus de 50 comptes. Tout le reste – écoles, administrations, individus, familles, collectivités, services publics, etc. – sera refusé. Seule exception, au cas par cas, les entreprises, puisque les coopératives (SCOP, SCIC…) pourront être acceptées. Les autres, comme le fait remarquer Framasoft, peuvent sans doute se payer une instance Nextcloud.

Les objectifs de Frama.space

L’association ne le cache pas : l’objectif de Frama.space est avant tout politique. « Les gouvernements et les institutions n'apprécient que moyennement de voir des militants associatifs leur réclamer des comptes, les bousculer pour lever le voile et élever la voix sur les indignités et injustices. Qu'il s'agisse d'environnement, de logement, de santé publique, etc., les associations sont, depuis la loi de 1901, l'un des fers de lance des luttes sociales », nous indique Pierre-Yves Gosset.

Cela passe par une offre de service ne comprenant que des logiciels libres, pensées pour les collectifs et loin des outils habituels, jugés « toxiques » : Google Workspace, Microsoft 365, Zoom, etc. « Les associations sont souvent consommatrices d'un numérique pensé par des acteurs qui veulent créer un monde dont les associations ne veulent pas », précise Gosset.

Frama.space

Framasoft évoque un projet en quatre étapes : rendre visibles les alternatives, faciliter leur accès, aider à faire émerger des communautés et leur donner du pouvoir, de la confiance. Pas très différent en somme de tous les projets de Framasoft depuis 20 ans.

Ce n’est toutefois pas le seul. L’association fait ainsi remarquer que même si Nextcloud est relativement connu et utilisé en France, il n’y a pas vraiment de communauté, autre que technique pour les personnes créant les instances. Elle veut donc aider à faire connaître Nextcloud, lui donner de la visibilité et en faciliter l’accès.

Elle souhaite faire émerger une communauté Nextcloud française, car le logiciel peut se révéler complexe, notamment par sa richesse. La documentation n’est pas toujours simple d’accès, Framasoft faisant valoir que beaucoup de personnes sont plus à l’aise avec des formations ou des contenus vidéo.

Que contient une instance Frama.space ?

Comme dit, chaque instance sera fournie avec 40 Go d’espace de stockage, configurable pour un maximum de 50 comptes. Le collectif bénéficiaire peut en faire ce qu’il veut, notamment répartir librement l’espace entre les comptes. Rien n’empêche d’affecter par exemple 30 Go à un compte si besoin.

Pour le reste, il s’agit d’une instance Nextcloud plus ou moins classique, dont la boutique d’applications a été retirée. Pierre-Yves Gosset nous a confirmé que Frama.space était proposé avec un cadre spécifique et que l’association préférait que cela reste ainsi.

Toutes les fonctions de base sont présentes : stockage, gestion et partage de fichiers, éditeur de texte compatible Markdown, suite bureautique en ligne (Collabora par défaut, peut être remplacée par OnlyOffice), un agenda et des contacts synchronisés, de la visioconférence (via Talk), l’application Photos, ainsi que des outils plus spécifiques comme Collectifs – création et organisation de documents thématiques et Deck, dédié à la gestion de projets par la méthode Kanban.

Absent notable de Frama.space : le courriel. Pour le délégué général de Framasoft, c’est un choix assumé : « L’email, c’est le bazar. Il y a toujours quelque chose qui ne fonctionne pas. On a déjà le problème chez nous. Un jour on va être bloqué par La Poste, le lendemain par SFR, et ainsi de suite. Il faut à chaque fois contacter les bonnes personnes et leur expliquer que nous ne sommes pas des dangers. C’est une perte de temps. Quand on ne fait pas partie des quelques gros acteurs qui se font confiance entre eux, c’est vite compliqué ».

Nextcloud oblige, l’ensemble des données seront synchronisées sur les plateformes mobiles, via l’application du même nom. Frama.space est donc bien présenté comme un outil organisationnel, utilisable à peu près n’importe où.

Les demandes de retours d’expériences feront certainement évoluer le service. Framasoft nous l’avait indiqué le mois dernier et Pierre-Yves Gosset nous l’a réaffirmé. Frama.space changera en fonction des demandes, qui pourront aussi bien concerner des aspects jugés trop complexes que des applications absentes. Mais l’association ne pourra pas répondre aux demandes individuelles. Une FAQ complète a été mise en ligne et détaille notamment les capacités de Frama.space.

Point important, les instances Frama.space seront munies d’un outil de migration. Les données pourront donc être exportées vers un autre Nextcloud, par exemple hébergé chez un CHATON. De même, l’opération inverse sera possible. Il faudra simplement s’assurer que les applications installées sont les mêmes entre les instances de départ et d’arrivée.

Les délicates questions des finances et des sélections

Nous avons posé la question à Pierre-Yves Gosset : ces instances sont-elles là pour durer ? Après tout, il sera délicat de demander aux associations de plier bagage rapidement, après leur avoir fait découvrir qu’il existait un autre monde après les GAFAM, avec des outils respectueux de leurs données.

« Au grand minimum trois ans », nous a répondu Gosset, « le temps que l’on ouvre l’infrastructure jusqu’aux 10 000 instances courant 2025 ». « Mais oui, ces instances sont là pour durer, tant que nous aurons les moyens de les entretenir, car c’est une dépense loin d’être négligeable », ajoute-t-il. Le délégué précise d’ailleurs que cette infrastructure est prévue actuellement pour 5 000 instances, mais qu’elle sera étendue facilement par la suite.

Ces 10 000 instances auront un impact financier certain pour l’association, qui assume son choix. Le nombre peut paraître élevé, mais ne représente qu’une broutille dans le paysage français : pour les seules associations, il y a 800 000 structures actives dans l’Hexagone, sans parler de toutes celles en dormance. Et puisque Frama.space est ouvert à l’ensemble des francophones dans le monde – et uniquement francophones, car le support ne sera qu’en français –, le chiffre sera rapidement atteint.

Ce qui entrainera probablement des problèmes, comme le confirme Pierre-Yves Gosset : « Il est certain que nous allons devoir calmer des incendies, car beaucoup risquent de râler sur le refus d’ouverture d’un Frama.space, en arguant que le voisin a pu l’avoir ».

C’est d’ailleurs pour ça que le formulaire disponible depuis ce matin est une pré-inscription. Contrairement à tous les services lancés par l’association au cours des dernières années, ce ne sera pas au « premier arrivé, premier servi ». Framasoft prendra le temps d’examiner les candidatures, les motivations et l’ensemble des détails donnés par les participants.

Commentaires (20)

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Dommage que ce soit pas ouvert aux individus. Je serai prêt à payer plus cher que la concurrence pour avoir un truc géré par framasoft et qui leur assure un revenu régulier.

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Intéressant, je vais regarder ça de plus près et voir si c’est faisable pour une asso de mon niveau. Merci Vincent!

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jpaul a dit:


Dommage que ce soit pas ouvert aux individus. Je serai prêt à payer plus cher que la concurrence pour avoir un truc géré par framasoft et qui leur assure un revenu régulier.


Merci de ta confiance (ça fait sincèrement plaisir :) )



Cependant, comme dit dans l’article https://framablog.org/2022/11/15/frama-space-du-cloud-pour-renforcer-le-pouvoir-dagir-des-associations/ on est attaché⋅es à notre statut associatif.



On sait que ça serait un moyen “facile”, en s’appuyant sur notre image/réputation, de gagner de quoi faire vivre l’association. Mais nous ne cherchons pas des client⋅es.



Il existe des centaines (milliers ?) d’offres Nextcloud payantes (on en liste ici https://www.frama.space/abc/fr/faq#q-partners ), et nous ne souhaitons pas en faire notre métier (support, SLA, etc).
On propose même https://framadrive.org (qui est certes plein) depuis plusieurs années.



Bref, je comprends bien que ça soit un peu frustrant, mais c’est une offre par une asso, pour les assos.



–pyg

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Oui je comprend. En fait je suis convaincu qu’une boite comme Mozilla pourrait vendre un service comme ça et que ça partirait comme des petits pains. Mais eux ils ont la flemme de trouver des sources de revenus :/

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Une question que je me pose c’est pourquoi nextcloud ? Il me semble qu’il existe pour des associations des logiciel libres plus spécialisé.

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Nous sommes beaucoup à vouloir soutenir Framasoft en tant qu’entreprise, mais sans forcément avoir les moyens de faire des dons.



Je ne comprends pas la problématique du support, il y a beaucoup de TPE qui n’ont pas besoin d’un SLA en H+4 et de 99,999999999% d’uptime. Pour moi ce que vous faites pour les assos pourrait être un produit.



De ce que j’ai vu, au niveau des chatons, je n’ai pas trouvé d’offre “raisonnable” pour notre usage par exemple pour NextCloud utilisateurs, peu de données, etc.



Par exemple, nous sommes 3 utilisateurs, avec peu de données ( <10Go) et aimerions avoir du collabora (pour un usage ponctuel), chez ZACLYS, nous en aurions pour 390€ HT/an, ce qui est justifié pour leur offre, mais n’est pas adapté, ni à nos besoins, ni à notre budget.



Je sais que ce n’est pas la politique de la maison, mais cela frustre tellement de monde ;)

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jpaul a dit:


Oui je comprend. En fait je suis convaincu qu’une boite comme Mozilla pourrait vendre un service comme ça et que ça partirait comme des petits pains. Mais eux ils ont la flemme de trouver des sources de revenus :/


En tout cas, je te confirme qu’il y a un marché (et donc un business) pour les structures “de confiance” autour de Nextcloud avec des gens qui, comme toi, seraient prêts à mettre plus cher que le tarif plancher (rappel, chez Hetzner, pour 5€ / mois, tu as ton instance Nextcloud. Certes faut gérer les MAJ & co, mais du coup difficile de faire moins cher : https://www.nextinpact.com/article/49576/on-a-teste-storage-share-instance-nextcloud-dhetzner-a-prix-serre )



Ce que Framasoft apporte ici, c’est pas tant yet-another-Nextcloud-offer que la volonté d’améliorer “l’écosystème Nextcloud”. Typiquement en impulsant une communauté francophone et en rajoutant des développements personnalisés évidemment sous licence libre) de façon à ce que plus de gens connaissent, aient accès, et sache tirer profit d’outils cloud collaboratifs.

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Félicitation (une fois encore) à Framasoft pour cette nouvelle initiative :yes:

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l’objectif de Frama.space est avant tout politique. « Les gouvernements et les institutions n’apprécient que moyennement de voir des militants associatifs leur réclamer des comptes, les bousculer pour lever le voile et élever la voix sur les indignités et injustices. Qu’il s’agisse d’environnement, de logement, de santé publique, etc., les associations sont, depuis la loi de 1901, l’un des fers de lance des luttes sociales », nous indique Pierre-Yves Gosset.


Je n’ai pas bien compris le lien entre le fait de donner des instances Nextcloud (joli geste au passage :love: ) et l’objectif politique décrit dans l’article. En quoi Nextcloud va aider les militants associatifs à réclamer des comptes, etc au gouvernement ?

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fate1 a dit:


Je n’ai pas bien compris le lien entre le fait de donner des instances Nextcloud (joli geste au passage :love: ) et l’objectif politique décrit dans l’article. En quoi Nextcloud va aider les militants associatifs à réclamer des comptes, etc au gouvernement ?


Ah zut, c’est que j’ai pas été clair :-/



Mais ça me donne l’occasion de l’éclaircir. Notamment ici pour un public plus geek que celui visé par le blog.



Je vais te donner un exemple concret (cité dans l’article) : le “Contrat d’Engagement Républicain”. (en gros, si ton asso veut toucher des subventions, elle est OBLIGEE depuis le 1er janvier de signer un papier disant qu’elle respecte la loi et les symboles de la République (la marseillaise, le drapeau, toussa).





Beaucoup d’assos ont signé un peu contraintes et forcées (parce que sinon elle ne pouvait plus agir ou payer leurs salarié⋅es).
Framasoft ne l’a pas signée, parce qu’on trouve débile et humiliant de signer un papier qui dit “je m’engage à aimer mon pays” (note que c’est notre cas, hein, on aime notre pays sa devise, etc, mais on ne voit pas en quoi signer un papier crédibilise ce qui relève d’une opion sincère)
Beaucoup d’associations pensent, comme nous, que ce texte est même dangereux (ex: Alternatiba76 qui a failli se faire couper sa sub pour des ateliers de désobéissance civile https://m.lanouvellerepublique.fr/vienne%25252Fatelier-de-desobeissance-civile-a-poitiers-le-prefet-demande-le-retrait-des-subventions)



Bref, tu conviendra avec moi qu’on a ici un souci.



La question, c’est “Comment répondre collectivement ?”



Alors certes, le Mouvement Associatif (asso qui représente beaucoup d’assos) a fait un communiqué de presse : https://lemouvementassociatif.org/contrat-dengagement-republicain-le-mouvement-associatif-alerte/



C’était en septembre 2022. Et je doute que beaucoup de monde ici en ait entendu parlé. (c’est la crise, y a plus de moutarde, y a une guerre en Ukraine, le prix de l’essence, le petit dernier qui fait une bronchite alors qu’il n’y a plus de pédiatres dispo, etc. : c’est normal que tout le monde n’ait pas suivi, hein, c’est pas une critique ni une façon de dire “Vous n’avez pas suivi les actus des assos ? Scandale !”)



Mais… le souci c’est que les assos elles mêmes sont pour beaucoup passées à côté. Peut être la présidente de l’asso Bidule a-t-elle reçue la Newsletter du Mouvement Asso, mais n’a pas eu le temps de faire passer l’info. Peut être que le membre de l’asso Truc a vu passer dans la presse, sans s’en préoccuper.



Et c’est quand même bien emmerdant, parce qu’une loi pourrie qu’on signe sans regarder, ben ça nous engage en tant qu’asso, et c’est toujours là 10 ans plus tard (une forme “d’effet cliquet”)





Leur proposer un Nextcloud permet d’envisager plusieurs choses sympa.




  1. D’abord, nous allons modifier Nextcloud pour pouvoir y faire passer des annonces. Un simple bandeau, discret-mais-pas-trop, pour faire passer une info du type : “L’État contraint toutes les assos souhaitant toucher une subvention à signer le Contrat d’Engagement Républicain. Si vous souhaitez vous mobiliser, suivez ce lien.”



Du coup, on a pas seulement les gens “biens informés” qui ont l’info, mais bien tous les membres qui vont utiliser le Nextcloud. Et ça change carrément la donne. Parce que dans les assos et collectifs (à titre perso, je suis impliqué dans 7 assos différentes, la 8e étant Framasoft à titre pro :P), ce sont les membres informés qui agissent. Donc, s’adresser à tout le monde, c’est déjà un bel effet de levier. Je rappelle qu’à terme, on vise 10 000 assos, 50 membres maxi, donc potentiellement 500 000 membres (on atteindra probablement moins de la moitié de ça au final, évidemment).




  1. Ensuite, pour les assos souhaitant se mobiliser, Nextcloud propose bien évidemment des options plutôt chouettes de partage de dossiers/fichiers. On peut donc parfaitement imaginer qu’une structure, par exemple http://www.associations-citoyennes.net/ partage un dossier sur son espace cac.frama.space un communiqué de presse, un dossier où chacun peut partager des photos, etc.
    Mais Nextcloud est aussi un outil fédéré ! Donc, cac.frama.space, machin.frama.space et nextcloud.mouvement-associatif.fr peuvent mettre des ressources en communs ! Typiquement, tu peux faire en sorte que les membres de ces 3 assos, depuis leurs Nextcloud respectifs, commentent un communiqué de presse rédigé à plusieurs dans Collabora Online. Déjà, ça a plus de gueule.



  2. Par ailleurs, on ne va pas se mentir, dans ce genre de cas : pour vivre heureux, vivons cachés.
    Les groupes de Gilets Jaunes à 50 000 personnes avec leurs noms/prénoms en clair sur Facebook, c’était clairement du pain béni pour la DGSI. Alternatiba (& co) qui organise 4 manifs simultanées dans le cadre de l’opération “République des polleurs” https://reporterre.net/Deux-mille-activistes-du-climat-ont-bloque-la-Republique-des-pollueurs MAIS collecte les noms/prénoms des activistes via Google Forms, c’est pas beaucoup mieux.
    Framasoft n’a pas vocation à protéger la vie privée de celles et ceux qui veulent organiser des événements de désobeissance civile (on pourrait, mais ça mettrait en péril le service pour les 9 999 autres assos). D’autres assos font ça très bien ( https://www.globenet.org/ ) pour ne citer qu’elles et eux.
    Mais au moins, Framasoft ne travaille pas main dans la main avec l’Etat. Et on a vraiment pas envie de savoir ce que les membres de Frama.space font sur leur espace. Donc, si le genre de données évoquées plus haut transitent chez nous ET qu’on est pas au courant, ben… pour nous, ces données n’existent pas.
    Dans mon exemple du C.E.R., ça signifie que les données sont (potentiellement) moins visibles dans un Nextcloud que sur GForms ou Facebook.



  3. Par ailleurs, un de aspects politiques de fond, c’est qu’on souhaite que ces assos prennent conscience qu’elles peuvent “faire par elles mêmes”. Framasoft n’est pas une asso composée de demi-dieux ou déesses de l’informatique. On est relativement compétent⋅es, certes, mais bon, je croise tous les jours des gens plus compétents que moi (et ça m’empêche pas de dormir). Pourtant, on arrive à accueillir avec nos petits bras plus d’un million de personnes chaque mois sur nos différents services. Donc, mon point ici, c’est de faire comprendre que les assos n’ont pas besoin des GAFAM : si une micro asso arrive à fournir des outils pour plein d’autres assos, alors elles aussi elles peuvent se mettre debout, et choisir ce qu’elle veulent construire avec les marteaux et les planches qu’on fournit.
    Dans mon exemple d’une mobilisation contre le C.E.R. ça peut être plein de choses.




    • côté outil Frama.space / Nextcloud


      • Aller chez un chaton qui leur fournira un Nextcloud avec du Nextcloud Forms

      • se regrouper à 100 assos pour financer un plugin Nextcloud qui permettrait de [insérer une bonne idée ici]

      • utiliser Nextcloud Collectives pour créer un “manuel de résistance au C.E.R.”


    • Etre en contact avec des devs pour créer un bot qui, à chaque tweet de Marlène Schiappa (Secrétaire d’État chargé de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative) lui rappelle que le C.E.R. c’est :poop:

    • s’organiser pour une journée de grève-des-assos

    • etc. (j’en sais rien, j’y ai pas réfléchi, et ça n’est qu’un exemple)




Est-ce que ça va changer le monde ? Probablement pas.
Par contre, dire aux assos : “Regardez, quand le gouvernement vous met un taquet, vous n’êtes pas obligées de regarder vos pompes. Vous n’êtes pas isolées. Vous n’êtes pas limitées aux choix de passer par une fédération type MouvementAssociatif. Vous pouvez agir, seule ou collectivement, par vous même.” ben pour moi, ça change quand même sacrément la donne.



Est-ce qu’elles s’en saisiront ou ne considereront Frama.space que comme une bête “offre cloud” de plus ? Possible. J’en sais rien. Mais au moins on essaie :) Rendez-vous dans 3 ans pour le bilan !



J’espère avoir répondu plus clairement à ton interrogation en tout cas :)



pyg

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(houla ! désolé pour les fautes ortho/grammaires, je me suis pas relu et j’ai la crève. Soyez indulgent⋅es :chinois: )

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Donc, si j’ai tout compris, le but de fournir une instance Nextcloud c’est d’avoir un canal de communication vers toutes les associations utilisant ce service en plus de promouvoir auprès d’elle le logiciel libre ?

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C’est un des buts. Pas le but.



Le but, c’est l’autonomisation et l’agentivité
Fournir du Nextcloud, fournir des outils communs, fournir des canaux de communication, fournir du tutoriel et de l’accompagnement, toussa, ce ne sont que des étapes vers ce but.



– pyg

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Merci pour les précisions. En plus j’ai appris un mot :D

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Je ne sais pas si c’est en raison de ma proximité avec le monde du logiciel libre, mais j’ai l’impression que Nextcloud est en train de se faire une belle place sur le marché des solutions cloud collaboratives. Il y a de plus en plus d’offres, d’acteurs autour et ça ne peut être que bénéfique !

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En gros Framasoft devient son propre CHATON ? Ou j’ai pas compris ?

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Alors là, c’est moi qui ne comprend pas 😅



Framasoft est déjà membre de CHATONS (on peut même dire que c’est nous qui avons impulsé ce collectif sur 20152016)



Frama.space est un nouveau service. Comme on proposait déjà Framapad ou Framapad, là on rajoute un service Frama.space.



A moins que tu ne veuille dire que les services des chatons étaient limités, là ou Framasoft offrait jusqu’à présent du service sans discrimination ?
C’est à la fois vrai et faux, car ça dépend des chatons et des services.



Par exemple, CHAPRIL, le chaton de l’April, propose du pad pour toutes et tous : https://pad.chapril.org/
Mais le chaton Zaclys propose, lui, du cloud soit individuel (gratuit) ou pro (payant) : https://zaclys.com



Si ça répond pas à ta question, n’hésites pas à me préciser ta pensée (#fatigue #jourdelancement #rhinopharyngite toussa 😅 )



–pyg

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Ma remarque est plus dans le sens du “on veut que les gens montent leurs services eux-mêmes, ou aillent voir les CHATONS, nous on ne veut pas le faire car ce n’est pas notre job / trop cher /chronophage / insérer d’autres raisons légitimes”. Exemple, Framadrive : “c’est complet car le but n’est pas d’héberger”.
Et là, paf, “nouveau service, on va héberger”.
C’est peut-être moi qui comprends mal.

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Ahhhhhh, je comprends mieux :)



Je pense que cette réponse de la FAQ répondra à ta question alors : https://www.frama.space/abc/fr/faq/#q-centralisation



(sinon, dis le moi)

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Comme Jarodd, un peu étonné de cette nouvelle proposition de service. L’idée sur le fond est louable mais elle ressemble terriblement à d’autres services proposés par Framasoft dans le passé qui ont vite été saturés ou abandonnés car trop coûteux ou chronophages. Ce qui en plus de probablement beaucoup trop solliciter l’association a pu générer de la frustration chez certains utilisateurs. Il me semblait avoir compris que la philosophie de Framasoft avait changé depuis.

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