Les origines d’Ark Survival Evolved disputées au cours d’un procès
L'advocatus vulgaris plus fort que le diplodocus
Le 30 mars 2016 à 07h10
4 min
Droit
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Qui est à l'origine du jeu Ark : Survival Evolved ? La question se pose après le dépot d'une plainte par Trendy Entertainment, le studio derrière Dungeon Defenders, qui estime que le directeur créatif de Studio Wildcard, passé par chez eux, leur a soufflé l'idée.
Quand un titre s'écoule à plus d'un million d'exemplaires en une semaine sur Xbox One et accumule près de trois millions de ventes sur Steam, alors même que sa version définitive n'est pas encore disponible, il ne peut qu'attirer les convoitises. Justement, Ark : Survival Evolved fait depuis peu l'objet d'une controverse autour de sa paternité.
Deux studios, un directeur créatif
Pour comprendre d'où vient le problème, il faut remonter un peu dans le temps et suivre une seule personne : Jeremy Stieglitz. L'homme occupait le poste de directeur créatif et de directeur technique au sein de Trendy Entertainment, le studio à l'origine de Dungeon Defenders, un grand classique sur Steam, distribué aux quatre vents dans divers bundles.
Le début de l'affaire remonte en effet à juin 2013. Des employés de Trendy se sont plaints auprès de la presse de leurs conditions de travail, arguant notamment que leur directeur créatif leur imposait de trop longues heures supplémentaires. À la suite de ces articles, le studio a fini par mettre à l'écart son responsable en septembre tout en le gardant dans le giron de l'entreprise. S'il est resté loin des équipes en place, il a gardé son rôle de directeur technique en plus de prendre la tête d'une nouvelle entité : NomNom Games.
En avril 2014, il évoque un départ possible de l'entreprise, justifié par des relations compliquées sur le plan personnel avec d'autres employés. En juin, Stieglitz signe un contrat le liant jusqu'au 15 août à Trendy. L'éditeur accepte également de réduire la durée de sa clause de non-concurrence de 3 à 1 an. En outre, Stieglitz accepte de verser 20 % de royalties sur ses travaux pendant 5 ans à Insight, le principal investisseur de Trendy.
Technologies et recrutements
Stieglitz a donc quitté cet éditeur en 2014, mais il aurait rapidement outrepassé certaines des dispositions de son contrat. Il aurait sollicité six de ses anciens collègues – en commençant quelques jours seulement après son départ – afin qu'ils viennent le rejoindre chez Wildcard, le studio à l'origine de Ark : Survival Evolved, comme le suggèrent des documents présentés à la cour, obtenus par Kotaku.
Autre gros problème, Trendy estime que son ancien employé s'est « approprié des informations propriétaires, des propriétés intellectuelles et des secrets commerciaux de Trendy en vue du développement et du lancement de Ark : Survival Evolved ». Rien que cela. L'une des questions clés dans cette affaire consiste donc à savoir quelle part du code du jeu est le fruit de Stieglitz, qui assure de son côté n'avoir agi qu'en tant que consultant auprès de Wildcard.
Dans sa lettre signifiant l'ouverture de la procédure judiciaire au responsable, Trendy explique être « très au fait de votre implication dans la formation de Wildcard properties LLC, de Studio Wildcard et du développement de Ark : Survival Evolved. Même si Studio WildCard a tout fait pour masquer votre rôle, certains dans la communauté du jeu vidéo ont noté que votre femme apparaissait dans les dossiers de l'entreprise et nous avons appris de multiples sources que vous avez joué un rôle significatif, pour ne pas dire de contrôle, chez Studio Wildcard ».
Pour l'heure, le cas n'a pas encore été tranché par la cour, qui doit encore entendre les arguments des intéressés le 27 avril prochain. Trendy a évidemment demandé des dommages et intérêts dans cette affaire, de même qu'une injonction temporaire. Si le studio l'obtient, il pourrait tout simplement faire s'interrompre le développement du jeu, voire forcer Wildcard à en cesser la vente.
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Deux studios, un directeur créatif
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Technologies et recrutements
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 30/03/2016 à 08h50
La non concurrence c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. " />
Sur le principe, en général, tu ne peux pas interdire purement et simplement de travailler dans le même secteur que la boîte. La clause de non concurrence ne peut pas concerner des savoir-faire (savoir-faires pour les Réformistes), elle interdit de faire concurrence directe à l’employeur.
Pour invoquer une clause de non concurrence dans ce cas-là, il faut prouver (positivement) que les actions faites par le développeur en question on créé un manque à gagner pour le studio qui a porté plainte. C’est vraiment du cas par cas.
Le 30/03/2016 à 09h00
Le 30/03/2016 à 09h04
Dans ce cas, c’est bien plus que de la violation de non concurrence, c’est une violation de l’obligation de loyauté à l’employeur. Mais oui, on est bien d’accord.
Le 30/03/2016 à 09h09
C’est fou d’attendre autant de temps pour s’en rendre compte… C’est dès le début de l’early access qu’il fallait porter plainte ! Quand le jeux est déjà bien bien avancé et juste pour recup de la tune une fois que ça a marché…" />
Le 30/03/2016 à 09h14
Le 30/03/2016 à 11h50
Le 30/03/2016 à 12h39
Et surtout la clause de non concurrence n’est valable (non abusive) que si il y a une contre partie derrière (en France en tous cas). Tu ne peux pas imposer à quelqu’un de ne plus bosser dans son coeur de métier parce qu’il ne bosse plus dans ta boite, sinon le gars n’a plus de revenu. Donc, il faut une contrepartie (financière derrière) qui permette au gars de pouvoir ne plus avoir de revenu durant cette période de non concurrence.
Perso dans mes contrats j’ai jamais vu de contre partie… donc clause poubelle; juste mise là pour que l’employeur te fasse peur.
Aux US je ne sais pas comment ca se passe cette clause.
Le 30/03/2016 à 13h23
Moi je dirai que la clause de non concurrence c’est surtout durant ton contrat. Parce que si tu bosses sur tel type de jeu pour une boite et que de ton côté tu fais un jeu du même type, c’est quand même un peu gros pour pas être de la concurrence.
Donc perso je vois plutot ça comme une clause valable durant le contrat.
Le 30/03/2016 à 13h35
Oui je me doute bien, mais c’est plus le faite d’arriver après des mois et des mois de dev sur le jeu, et de dire attend tu . Je dis pas que Jeremy Stieglitz est blanc comme neige, mais le studio a créer le jeu, la vendu, la fais prospérer, a acquis un paquet de joueur par ce que le produit est bien.
Et ça pour moi, c’est crapuleux. A moins d’être partis avec le code source d’une proto bien entamé, c’est pas Trendy Entertainment qui à passé des mois à bosser dessus pour rendre le jeu comme il est…
Le 30/03/2016 à 17h53
Obligation de loyauté envers un employeur que tu quittes ? " />
Le 30/03/2016 à 07h32
Dès qu’il y a du pognon il y a des soucis …
SI le mec a effectivement volé une partie du code, c’est un c*d fini, mais ce n’est pas parce que tu as un bout de code que tu en fais un jeu qui cartonne…
Le 30/03/2016 à 07h38
de toute façon, la clause de non concurrence étant finie, s’ils ne peuvent rien prouver du vol de code, c’est cuit.
Le 30/03/2016 à 07h41
En meme temps quand ta clause de non concurrence dure un an et que tu démarres dès les jours qui suivent ton départ, c’est que tu ne la respecte tout simplement pas.
Le 30/03/2016 à 07h44
oui, et ça ils ont déjà les preuves. mais il faut voir la portée de la clause aussi (portée géographique mais aussi portée au niveau du métier)
Le 30/03/2016 à 07h46
En tout cas les joueurs ont bien fait d’acheter le jeu en alpha " /> z’auront jamais (potentiellement) la version finale " />
Le 30/03/2016 à 07h48
Cela serait le plus beau <3
Le 30/03/2016 à 07h48
Très juste, on verra bien dans un mois comment ça évolue!