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Zones peu denses : la couverture mobile à la traine, l’État multiplie les promesses

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Zones peu denses : la couverture mobile à la traine, l'État multiplie les promesses

Le 23 mai 2016 à 07h20

Alors qu'ils doivent couvrir plus de 300 centres-bourgs en 2G d'ici la fin de l'année, les opérateurs en ont couvert 7 en trois mois. Au même moment, les couvertures 3G et 4G vont plus vite, mais à des rythmes possiblement insuffisants. Pas de quoi inquiéter le gouvernement, qui multiplie encore les promesses...

L'ARCEP a publié son second observatoire trimestriel du mobile en zones peu denses, avec des résultats peu glorieux pour certains opérateurs. Comme nous l'indiquions, Orange et SFR ont été épinglés par l'ARCEP sur leur couverture 2G des centres-bourgs, qu'ils doivent avoir bouclé d'ici la fin de l'année. Au 1er janvier, ils n'avaient pas couvert l'ensemble des zones sur lesquelles ils s'étaient engagés. Le pire élève est SFR, qui a seulement couvert 6 des centres-bourgs des 53 dont il avait la charge, selon le régulateur.

Cet observatoire contribue entre autres à faire respecter l'accord de couverture des zones blanches, signé l'an dernier par les opérateurs mobiles. Deux objectifs ont été fixés : 100 % des centres-bourgs en 2G d'ici la fin 2016 et 100 % en 3G d'ici la mi-2017. À côté, les opérateurs doivent couvrir 40 % de la population en zones peu denses en 4G d'ici la mi-janvier 2017. Après plus d'une décennie de plans « zones blanches » peu suivis, la loi Macron a enfin donné un pouvoir de sanction à l'ARCEP pour faire respecter ces engagements.

2G : 7 centres-bourgs couverts en 3 mois, 18 en 6 mois

Pour atteindre leurs objectifs, les opérateurs ont du pain sur la planche. Ils doivent avoir couvert 3 582 communes en zones blanches avec de la 2G d'ici la fin de l'année. En janvier, 3 246 étaient couvertes. En avril, 3 253.

En clair, les trois opérateurs concernés (Bouygues Telecom, Orange et SFR) ont couvert collectivement 7 centres-bourgs en trois mois, après en avoir couvert 11 sur le trimestre précédent. Dans le détail, Bouygues n'a pas couvert de nouvelle zone, SFR en a ajouté 8 et Orange 2 ; ce qui donne 10 centres-bourgs couverts, dont 7 nouveaux. Avec plus de 300 communes à traiter à fin décembre, le rythme semble quelque peu lent. Cela d'autant que chaque commune non-couverte à échéance pourra valoir des sanctions financières aux opérateurs.

2G Centres bourgs zones peu denses

Le détail montre une difficulté concrète pour eux : la disponibilité des pylônes, qui sont financés par l'État, pour un coût de quelques dizaines de millions d'euros. Les opérateurs, eux, améliorent le réseau et installent les antennes sur ces pylônes. Une quarantaine de centres-bourgs restant à couvrir sont ainsi indiqués « en attente de pylône public », pour lesquels l'État n'est pas tenu à un délai spécifique. Une fois obtenu, l'opérateur a six mois pour y installer ses équipements.

La 3G dans plus de 200 nouveaux centres-bourgs

Alors que la couverture 2G a du mal à progresser dans les dernières communes sans réseau, l'installation d'antennes 3G se fait à un rythme plus soutenu. Sur les trois derniers mois, les opérateurs ont couvert 238 centres-bourgs. Au total, 1 964 sont désormais considérés comme traités, pour un objectif de 3 816 à la mi-2017.

Une nouvelle fois, il n'est pas encore sûr que le rythme suffise pour couvrir l'ensemble des centres-bourgs assignés d'ici la date-butoir. En dehors de la question des pylônes (pour environ 70 sites sur près de 2 000 à traiter), les opérateurs ne pourront peut-être pas raccorder aussi facilement les dernières zones à couvrir que les premières, ce qui pourrait encore affecter les déploiements. Cela alors qu'ils devraient justement accélérer pour tenir les délais.

La couverture 4G au pas de course

Côté 4G en 800 MHz, les opérateurs cochent massivement les cases avec de nouvelles antennes, pour tenir l'objectif de 40 % de la population en zones peu denses couverte en janvier 2017. Rappelons que l'ARCEP avait mis en demeure préventive Bouygues Telecom et SFR sur ce sujet, en estimant que les deux opérateurs n'étaient pas dans le bon rythme.

Le chantier avance pourtant de trimestre en trimestre. Quand Orange caracole en tête avec 35 % de la population couverte (contre 33 % en janvier), Bouygues Telecom affiche 17 % de couverture (12 % en janvier) et SFR 13 % (contre 8 %). Pour ces deux derniers, les déploiements ont réellement commencé il y a moins de six mois et ils ont toujours un large retard à rattraper.

Au total, les trois opérateurs couvrent ensemble 46 % de la population en zones peu denses. Cela alors que l'objectif de 40 % vaut pour chaque opérateur, individuellement.

ARCEP zones peu denses 4G

De nouvelles mesures annoncées par Bercy

De son côté, le gouvernement tient à montrer que le sujet lui tient à cœur. Après des années d'absence, il multiplie les annonces, par tous les canaux. Vendredi, le gouvernement annonçait une série de mesures pour les communes rurales (PDF), lors d'une visite en Ardèche.

L'exécutif annonce ainsi une nouvelle vague d'identification de communes en zones blanches, après celle de l'année dernière, qui a été complétée au début d'année. Alors qu'elle contenait 238 communes fin 2015, elle a gonflé à 268. Un chiffre qui semble donc encore loin de la réalité, vu cette nouvelle opération. Résultat attendu à l'automne.

Dès le second semestre, les collectivités pourront signaler systématiquement les zones mal desservies via les Commissions consultatives régionales d’aménagement numérique du territoire (CCRANT). Des demandes auxquels les opérateurs pourront répondre directement et, à défaut d'action de leur part, le guichet unique mis en place par Bercy en 2015 pourra prendre le relai.

Une démarche qui tranche avec les méthodes précédentes, qui privilégiaient un nombre fixe de cas à traiter, avec une mise en concurrence concrète des collectivités. Le rôle des CCRANT sera aussi élargi à la téléphonie mobile, avec l'inclusion des opérateurs et la possibilité d'intégrer l'ARCEP.

Ce week-end, c'est la secrétaire d'État au numérique, Axelle Lemaire, qui s'est fendue d'une série de tweets, reprenant ces promesses. Elle affirme que Bercy a obtenu des opérateurs la couverture en 4G de 500 nouveaux sites mal couverts, alors qu'ils devront déjà traiter en 2G 800 zones d'intérêt économique ou touristique, éloignées des centres-bourgs.

Enfin, le gouvernement promet l'installation d'un point Wi-Fi gratuit « dans toutes les communes rurales qui le demanderont », même si le détail n'est pas encore connu. Tout juste sait-on que différents services de Bercy seront impliqués et que ces réseaux Wi-Fi pourront être « combiné[s] le cas échéant à la création de centres de co-working ou de télétravail ». La mise en place est prévue cette année.

En conclusion, « l'air de rien, les choses bougent bien » s'est félicité Axelle Lemaire. Nous pouvons au moins lui donner raison du côté des annonces, c'est certain.

Commentaires (9)

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En conclusion, « l’air de rien, les choses bougent bien » s’est félicité Axelle Lemaire.





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Zones peu denses : la couverture mobile à la traine, l’État multiplie les promesses

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Après avoir lu le titre et le sous-titre de l’article, je pense que, entre les promesses de nos élus qui subventionnent des actions d’infrastructures en partenariats public-privé, les promesses de Orange et de SFR sur la fibre (notamment les prix de la fibre qui dépassent les 40&nbsp; euros par mois et les conditions de ventes qui rendent les clients captifs), je vais devenir pessimiste pour l’accès à internet à prix abordable dans les années à venir (il restera la 4G en zones urbaines).

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Il pourrait couvrir certaine zone en freewifi et les trucs équivalent pour les autres opérateurs.



Cela concerne des zones qui pourrait déjà se faire en 3G pour leur densité, mais si un tel appareil existe, cela serait top pour offrir le wifi dans les zone dense, sans avoir besoin d’identification supplémentaire (hotel, resto, site touristique, …).

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Quelles sont les pénalités peut donner l’ARCEP ??



&nbsp;Une amende de quelques milliers d’euros par site? Sûrement pas assez dissuasif.

&nbsp;

Si l’état aime tant communiquer il devrait imposer la publication national de la condamnation: un petit coup de canif dans la belle image qu’essayent de se faire les FAI sera plus efficace qu’une sanction pécuniaire.

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J’ai une question, pourquoi tu luttes autant sur le prix de la fibre ? Comment veux tu que les opérateurs investissent au maximum dans la fibre ? C’est des entreprises, elles doivent faire des marges quand même…



C’est pas pour rien si on est largement en retard dans ce domaine…. il y a quand même un grand enjeux pour l’Economie de notre pays hein <img data-src=" />

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Sûrement, il faut que je me fasse une raison. En attendant, les promesses étaient belles : accès à internet à 30-35 € par mois, la fibre sur la totalité du territoire en 2022 (plan THD de 2012), la 2G sur la totalité du territoire en 2016 et la 3G en 2018.




 Il faut seulement rajouter une bonne dizaine d'euros et une bonne dizaine d'années (au moins) aux promesses initiales :transpi:  






 Si la France est en retard sur le THD (et ce n'est pas le seul Etat européen à l'être), c'est, d'une part, grâce ou à cause d'un développement rapide et efficace de l'ADSL (merci la concurrence entre FT/Orange et les opérateurs alternatifs) et, d'autre part, à cause d'un territoire majoritairement rural et peu dense (et aussi à cause d'un Etat français surendetté qui n'a plus de marge de manoeuvre).     





S’il faut compter sur les 4 larrons des télécoms (le trublion, l’agrume, le bétonneur et la marque au carré rouge) pour sauver l’économie de notre pays, on n’est pas rendu (je miserais plutôt sur des plus petits opérateurs de la fibre optique comme Tutor, Altitude infrastructure, Axione, Coriolis, K-net, OVH, etc).

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Donc pour résumer, les opérateurs ont l’obligation de couvrir ces centre-bourgs avec une date butoir sur des pylônes fournis par l’État, qui, lui, ne s’est évidemment pas imposé une telle charge pour les leur fournir : et ces abrutis de polytocards viennent par dessus le marché pérorer sur l’avancement de la couverture. Une telle incurie n’est possible qu’ici.

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Wow le scandale, c’est parce que l’Etat n’a pas de délai d’installation de pylone sur le toit de la mairie ou de l’église du Canton situé dans le trou du cul du Monde que Orange, Free ou BouygTel ne peut pas tenir ses engagements d’installer une antenne-relais dans le centre-bourg de ce Canton.




   On est en pleine Technocratie, à quand le Libéralisme économique !!         






   Pardon, je suis devenu ironique. Mais c'est de ta faute, pas de la mienne. Tu m'y as contraint...
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tmtisfree a écrit :



Donc pour résumer, les opérateurs ont l’obligation de couvrir ces centre-bourgs avec une date butoir sur des pylônes fournis par l’État, qui, lui, ne s’est évidemment pas imposé une telle charge pour les leur fournir : et ces abrutis de polytocards viennent par dessus le marché pérorer sur l’avancement de la couverture. Une telle incurie n’est possible qu’ici.





Néanmoins, si j’ai bien lu l’article, l’état ne doit fournir que 70 pylônes sur les 2000 à installer. Donc, son retard n’affecterait que peu l’atteinte ou non de l’objectif. Avis-je bien compris ?


Zones peu denses : la couverture mobile à la traine, l’État multiplie les promesses

  • 2G : 7 centres-bourgs couverts en 3 mois, 18 en 6 mois

  • La 3G dans plus de 200 nouveaux centres-bourgs

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