La justice US contraint une plateforme d’échange de bitcoins à communiquer sur ses clients
L'Harou de la fortune
Le 03 décembre 2016 à 09h00
4 min
Économie
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Une cour fédérale californienne a autorisé le fisc américain à demander à Coinbase, une entreprise opérant une plateforme d'échange de crypto-monnaies, une liste d'informations concernant ses clients locaux ayant effectué des transactions entre 2013 et 2015.
La fiscalité des crypto-monnaies a toujours été un point délicat pour de nombreux gouvernements autour du monde. En France, cette position a été clarifiée il y a un peu plus de deux ans par la Direction générale des finances publiques (DGFIP). Concrètement, tout revenu significatif et régulier doit être déclaré, le minage et le trading de crypto-monnaies ne font donc pas exception. Par contre, la vente et l'achat de bitcoins ou d'autres monnaies virtuelles n'est pas soumis à la TVA.
Quant aux plateformes d'échanges, elles doivent se déclarer auprès de l'ACPR afin d'obtenir un agrément puisqu'elles proposent des services bancaires. Cela leur impose également de devoir se manifester auprès de Tracfin en cas de détection de mouvements de capitaux suspects.
Pendant ce temps, en Californie
Si la situation est plutôt claire en France, aux États-Unis les autorités fiscales nagent en plein brouillard. Les plateformes d'échange se doivent d'être déclarées, mais il n'y a pas de communication directe entre ces dernières et le fisc, ce qui rend compliquée la chasse aux capitaux que certains contribuables pourraient chercher à dissimuler. Un point qui inquiète particulièrement Caroline D.Coraolo, responsable de la branche « Tax » du département de la justice américaine.
Justement, la Cour fédérale du district Nord de la Californie vient de rendre un jugement permettant à l'IRS (le fisc local) de réclamer à Coinbase des informations concernant ses utilisateurs. « Des outils comme celui-ci envoient un message clair aux contribuables américains : qu'importe la monnaie qu'ils utilisent, bitcoins ou dollars, nous travaillerons pour nous assurer qu'ils déclarent l'ensemble de leurs revenus et qu'ils payent leur juste part d'impôts », se félicite la responsable.
Du côté de l'IRS, les réactions sont également positives. John Koskinen, un des responsables de l'établissement fédéral, explique ainsi que « les transactions en monnaies virtuelles sont autant taxables que n'importe quelle autre propriété » avant d'ajouter que le jugement prononcé permettra de « s'assurer que les personnes actives dans cette économie émergente respectent la loi et prennent leur responsabilités ».
Parmi les éléments retenus par la juge Jacqueline Scott Corley, chargée de trancher dans cette affaire, on notera cet argument : « les transactions en crypto-monnaies sont difficiles à tracer en raison de leur pseudo-anonymat [...] il est donc raisonnable penser que leurs utilisateurs peuvent avoir manqué aux lois fédérales ». Une déclaration que chacun appréciera à sa juste valeur.
Et Coinbase dans tout ça ?
Dans son communiqué expliquant la décision, le département américain de la justice explique qu'elle n'a rien de particulier à reprocher à Coinbase, mais que l'IRS souhaite simplement pouvoir fouiner dans ses données afin de détecter si certains contribuables sont passés entre les mailles du filet.
Néanmoins, le jugement ne permet aux autorités fiscales que de procéder à des « John Doe Summons » auprès de Coinbase. Il s'agit d'un type de requête un peu particulier limitée à des informations anonymisées. Si cela ne permet pas d'identifier précisément une personne, il reste néanmoins possible de cibler un groupe d'individus en fonction de la banque par laquelle transitent leurs fonds ou bien selon les niches fiscales auxquels ils font appel. Un outil qui devrait déjà être suffisant pour occuper l'IRS pendant de très longs mois.
La justice US contraint une plateforme d’échange de bitcoins à communiquer sur ses clients
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Pendant ce temps, en Californie
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Et Coinbase dans tout ça ?
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 03/12/2016 à 09h28
Un point qui inquiète particulièrement Caroline D.Coraolo, responsable
de la branche « Tax » du département de la justice américaine.
Le 03/12/2016 à 09h54
Oh un sous-titre comme ça ! Ça n’est pas de l’impro! Ça sent le sous-titre qui est resté dans la tête de Kevin en attendant aussi impatiemment que Noël la prochaine news sur les cryptomonnaies !
Le 03/12/2016 à 10h09
+1 , ils se démasquent eux-même : ça c’est bon et c’est nouveau d’ailleurs.
Le 03/12/2016 à 10h34
Je fais du trading de BC avec ma société, ainsi que de la vente avec paiement en BT. J’ai passé pas mal de temps avec mon cabinet comptable a expliquer comment ça marche et ce que c’est.
Après, je n’ai pas pris de risque, j’ai opté pour paymium.com comme “intermédiaire”, sis à Bruxelles et qui demande patte blanche pour ouvrir un compte. On a clairement mis ça au bilan pour ne pas avoir de problème. Car je me vois mal expliquer aux impôt le BT " />
Le 03/12/2016 à 12h08
C’est du menu fretin tout ça… pour occuper les médias (et ça marche, la preuve…).
Pendant ce temps là, les actifs financiers de particuliers dissimulés dans des paradis fiscaux atteindraient entre 17 000 et 26 000 milliards d’euros (mais ça intéresse beaucoup moins les administrations fiscales de nombreux pays..).
Et ça n’est que pour les particuliers, je n’ose imaginer le montant de l’évasion fiscale des entreprises…
Le Monde
Le 03/12/2016 à 12h19
Le 03/12/2016 à 12h30
Le 03/12/2016 à 13h13
Le 03/12/2016 à 13h18
Le 03/12/2016 à 13h24
Le 03/12/2016 à 13h53
Il ne lui viens surtout pas l’idée que les paradis fiscaux sont des Etat indépendant et souverain que les négociations entre états peuvent prendre des décennies.
Le 03/12/2016 à 14h54
Les gros n’ont pas besoin de ça, quand ton “entreprise” brasse des millions (milliards ?), t’as de quoi être tranquille pour investir et blanchir. Au pire, ça aide, mais ça ne fait pas tout.
Faudrait peut-être se demander aussi à cause de quoi ils arrivent à avoir autant ==> prohibition ?
Le 03/12/2016 à 15h08
Je pense qu’il voulait dire qu’on devrait montrer le meme enthousiasme envers les gros requins.
Ca depense beaucoup d’energie pour attraper des miettes en somme.
Le 03/12/2016 à 15h37
Pas convaincu qu’il y ait moins de moyens pour les gros poissons, et pour l’enthousiasme, ça fait la une des journaux régulièrement. La différence c’est que ces gros poissons ont de gros moyens financiers/juridiques/politiques pour se protéger et sont donc plus difficiles à attraper, c’est un travail beaucoup plus long et fastidieux que demander quelques infos à une plateforme.
Alors c’est sûr ça n’apparaît pas forcément dans les colonnes de NXi parce que ça n’y a pas vraiment sa place, mais dire que tout le monde s’en fout, mouais…
Le 03/12/2016 à 16h13
(y-a pas à dire)
le Monde est MAL foutu ………………………………………………….tja !!!
“c’est le Serpent qui se mord la queue” dans c’t’histoire ! " />
Le 03/12/2016 à 16h34
Le 03/12/2016 à 16h47
Les USA voient comme une menace tout ce qui n’est pas sous leur contrôle.
Le bitcoin n’est pas sous le contrôle des USA.
Les USA voient le bitcoin comme une menace.
#syllogisme
Le 03/12/2016 à 16h59
Le 03/12/2016 à 17h50
Le 04/12/2016 à 09h46
moi…ça me fait, plutôt, penser à “American Night Mare” ! " />
Le 04/12/2016 à 12h50
Tu fais un mix des deux, les vieux ne sont plus assez vifs, leur chasse ne serait pas amusante. Donc eux tu les transformes en pillules et les plus jeunes, pleins de vivacité tu les fais courrir " />
Le 04/12/2016 à 16h21
Il ne manquerait pas une négation ? " />
Le 05/12/2016 à 07h35
Ca dépend de si les défenseurs des animaux apprécient de se faire bouffer ou pas " />
Le 05/12/2016 à 08h12
Le 05/12/2016 à 09h48
Le 05/12/2016 à 13h02
Le 05/12/2016 à 13h04
Le 05/12/2016 à 13h05
Le 05/12/2016 à 13h09
Le 05/12/2016 à 14h02
Le 05/12/2016 à 14h07
Le 05/12/2016 à 14h46
Le 05/12/2016 à 15h10
Le 07/12/2016 à 09h27
Le 07/12/2016 à 10h06
Le 07/12/2016 à 12h02
Le 07/12/2016 à 12h41