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Voyager Linux 23.04 : un Ubuntu sans snap, compatible Flatpak et largement personnalisé

Un Firefox qui se lance vite

Voyager Linux 23.04 : un Ubuntu sans snap, compatible Flatpak et largement personnalisé

Le 19 mai 2023 à 15h00

Nous partons à la découverte de Voyager Linux, basée sur Ubuntu, mais qui se différencie de la distribution de Canonical par un rejet de Snap, la prise en charge native de Flatpak et l’inclusion de bon nombre d’extensions, permettant de présenter un visage spécifique et accueillant.

Pour bon nombre de personnes, Ubuntu est une bonne distribution à tout faire. Facile à installer et à utiliser, elle prend souvent en charge le matériel récent et ne réserve que peu de surprises. D’autres préfèrent regarder ailleurs, notamment à cause de la politique de Canonical sur Snap.

Ce gestionnaire de paquets, que nous avions analysé, se caractérise par des conteneurs logiciels, semblable à ce que propose Flatpak. Mais, au grand dam d’une partie des utilisateurs, l’entreprise force Snap pour un nombre croissant d’applications, dont Firefox. En dépit des avantages portés par la conteneurisation, deux reproches reviennent fréquemment : le temps de lancement à froid, particulièrement long, ainsi que l’espace disque consommé, conséquent.

Voyager Linux, tout en se basant sur Ubuntu, part dans une direction différente. Fournie avec GNOME 44 et Xfce 4.18, elle opère un genre de fusion entre les deux environnements, n‘intègre aucun paquet snap, fournit Flatpak en standard et propose un environnement suffisamment personnalisé pour se différencier des autres.

Premier contact avec Voyager Linux

Si vous avez déjà installé Ubuntu, l’installation ne vous surprendra pas : c’est exactement la même. Plus précisément, c’était la même jusqu’à Ubuntu 23.04, qui a introduit son nouvel installateur développé en Flutter. Voyager Linux, tout en reprenant cette récente mouture, fait l’impasse sur cet installateur et reste sur l’ancien. Le résultat est cependant le même au bout du processus.

Voyager LinuxVoyager Linux

C’est un bureau GNOME qui s’ouvre par défaut. On le reconnait à ses fenêtres et à l’assistant de bienvenue qui s’ouvre au premier démarrage (avec les premiers réglages, la télémétrie, la géolocalisation, les comptes en ligne, etc.).

On remarque très vite cependant que la philosophie est différente. Voyager Linux est équipé d’un dock en bas de l’écran, muni d’icônes colorées, on remarque des informations système en bas à gauche du fond d’écran, il y a un menu général pour les applications, la barre de menu en haut de l’écran est assez différente, etc. Le thème GNOME fourni est Kora.

Le menu d’applications est copieux (nous y reviendrons) et on peut voir certains éléments spécifiques à la distribution, comme Box Voyager. Cette application – relativement moche et basique – donne un accès pratique à toute sorte de réglages, comme de certaines extensions, des effets graphiques, de Wine ou encore des fonds d’écrans, qui sont plusieurs centaines dans la distribution (oui, il y a le choix).

L’ensemble est simple d’utilisation et réactif. On passe un peu de temps au début à s’adapter au thème d’icônes, notamment pour certaines applications connues, mais rien de problématique. Les éléments ordinaires d’Ubuntu ne sont jamais très loin (sauf s’ils ont été remplacés), et le menu plein écran est même toujours là, à la fin du dock.

Voyager LinuxVoyager Linux

Ce que contient Voyager Linux

La distribution réclame un peu plus d’espace qu’Ubuntu. Ainsi, un minimum de 24 Go est exigé sur le disque pour pouvoir s’installer. Le système, une fois en place, consomme environ 14 Go. Cela tient surtout au fait que GNOME et Xfce sont installés ensemble. Certaines applications de l’un peuvent même être retrouvées dans l’autre.

Voyager Linux contient plus d’applications qu’Ubuntu. On y retrouve certaines très classiques, d’autres un peu moins souvent rencontrées, comme toute la suite GNOME, Firefox, GIMP, LibreOffice, Thunderbird, Remmina (client de connexion à distance), Pidgin (messagerie), Transmission, pas moins de trois lecteurs multimédia (MPV, Pitivi et Rhythmbox), la liseuse Foliate, KeePassXC, ou encore scrcpy, pour l’utilisation en miroir d’un appareil Android.

Voyager LinuxVoyager Linux

Comme précisé en début d’article, aucune de ces applications n’est présente en paquet snap. En dehors des quelques paquets pour Xfce, tous sont au format DEB, y compris Firefox. Logiciels prend également en charge Flatpak par défaut, soit tout l’inverse des choix de Canonical pour Ubuntu 23 .04.

Le système se démarque aussi par l’intégration de plus d’une vingtaine d’extensions GNOME :

  • ArcMenu : sert de menu principal à la distribution, en haut à gauche de l’écran
  • Battery time : affiche le temps restant avant la charge/décharge complète de la batterie, plutôt que le pourcentage
  • Blur my shell : ajoute un effet de flou à divers endroits de l’interface, comme la barre de menu ou la vue Activités
  • Burn my windows : peut ajouter un effet à la fermeture des fenêtres (désactivé par défaut)
  • Caffeine : peut couper l’écran de veille et la suspension automatique
  • Clipboard history : garde en mémoire les éléments envoyés dans le presse-papier
  • Compiz alike magic lamp effect : peut ajouter un effet à la réduction des fenêtres (désactivé par défaut)
  • Compiz windows effect : peut ajouter des effets sur les fenêtres (désactivé par défaut)
  • Custom hot corners – Extended : permet d’ajouter des actions aux coins et côtés de l’écran (désactivé par défaut)
  • Dash to Dock : un autre dock pour GNOME (désactivé par défaut)
  • Desktop Cube : peut afficher les bureaux virtuels sur les faces d’un cube en 3D (désactivé par défaut)
  • EasyScreenCast : permet d’utiliser simplement la fonction d’enregistrement vidéo du bureau GNOME (désactivé par défaut)
  • Gradient Top Bar : affiche un effet dégradé sur la barre de menu (désactivé par défaut)
  • Lock keys : affiche le statut des verrouillages numériques et alphanumériques (désactivé par défaut)
  • Replace Activities Label : supprime le menu App de GNOME, remplace Activités par trois petits points
  • Screen Rotate : permet la rotation de l’écran, qu’il soit tactile ou non
  • SettingsCenter : ajoute un accès rapide à des paramètres supplémentaires depuis le menu des réglages rapides
  • Simple net speed : affiche la vitesse de la connexion internet (désactivé par défaut)
  • Space Bar : remplace le bouton Activités par une barre inspirée d’i3 (désactivé par défaut)
  • Sur Clock : déplace l’horloge à droite ou à gauche des indicateurs systèmes
  • Use Avatar in Quick Settings : affiche l’avatar du compte dans le menu des réglages rapides
  • Workspace Indicator : affiche au centre de la barre de menu un indicateur sur le nombre de bureaux virtuels ouverts et celui actif

Ces extensions participent à donner un visage singulier à Voyager Linux. L’ensemble est articulé autour d’un noyau Linux 6.2, qui ne devrait pas tarder à être remplacé, car il atteint sa fin de vie. Plusieurs distributions qui l’utilisaient ont déjà transité vers le noyau 6.3, comme Arch Linux et openSUSE Tumbleweed (celles utilisant un noyau 6.1 n’ont rien à craindre pour l’instant). D’autres distributions, comme la récente Fedora 38, devraient également recevoir un nouveau noyau d’ici peu.

Une distribution agréable

Dans l’ensemble, Voyager Linux ne révolutionnera pas vos habitudes. Mais ça n’a jamais été le but de la distribution, depuis qu’elle est apparue en 2009. Elle est agréable à utiliser, et les petites modifications ajoutées çà et là pourraient tenter les personnes que certains choix de Canonical ont agacé dans Ubuntu.

À noter qu’une version « 23.04 + » est également disponible. Elle intègre des composants supplémentaires, notamment Wine et ChatGPT. En outre, l’équipe de développement prépare une autre variante de Voyager, basée cette fois sur Debian 12 (Bookworm, voir notre article).

Comme d’habitude, on pourra facilement tester cette distribution au sein d’une machine virtuelle (par exemple via VirtualBox) ou sur un ordinateur dédié.

Commentaires (21)

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Le logo m’a rappelé celui de Manjaro.

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Juste une remarque HS, mais je ne sais pas où la poster :
Serait-il possible d’autoriser le zoom sur le site NextINpact, quand on est sur mobile ? Avec Firefox ou Vivaldi (Android 11 pour ma part), impossible de zoomer. C’est gênant en particulier pour les images. D’autres sites permettent le zoom, donc à priori c’est faisable.
Merci.

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Si comme moi tu utilises Firefox sur Android : paramètres (Firefox) > accessibilité > Zoom pour tous les sites.



Une fois ce paramètre activé tu pourras zoomer qd tu voudras 👍

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J’ai Vivaldi, ça zoom sans problème quelque soit l’article (peut-être un réglage nécessaire dans l’app)

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Edit : ha ben c’est quand je pose la question que ça marche 😀.
Mais sur des images comme dans les billets de Flock, c’est à dire lorsqu’il y a une visionneuse, le problème persiste.



Edit : j’ai de nouveau la visionneuse dans cet article ci présent, et donc le soucis du zoom qui est bloqué.

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Oui, moi aussi l’affichage des images sur mobile me gêne.



Mais l’utilisation du zoom n’est pas non plus super satisfaisant en particulier pour les billets de Flock. Pour moi le problème est que les images ne s’adaptent pas en hauteur et largeur quand je pivote le téléphone en mode paysage.
C’est assez frustrant de ne pas pouvoir exploiter pleinement la surface de son écran.



En tous cas je ne connaissais pas voyager. Merci pour la découverte 👍

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Paradoxalement, la visionneuse d’image sur mobile montre l’image en plus petit que dans l’article original. :D

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L’UI est très joli je trouve, ça change du orange / mauve moche de Ubuntu :)

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Sur les Snaps, “deux reproches reviennent fréquemment : le temps de lancement à froid, particulièrement long, ainsi que l’espace disque consommé”.
Sur mon PC courant, j’ai tout juste 4 Go de Ram et mon SSD fait 250 Go. Aucun problème avec les Snaps. Ne serait-ce pas plutôt méfiance et haine envers Canonical, le vrai motif ? Ou au moins sa politique contre Flatpak qui est d’ailleurs difficile à comprendre.

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Je pense qu’il y a un mix de tout cela : temps de lancement, espace disque consommé et volume des mises à jours car c’est une réalité, plusieurs youtubeurs comme linuxtrick l’ont démontré.
Cependant, l’obsession de cannonical à vouloir modifier ce qui fonctionne bien et à vouloir imposer sa vision à l’utilisateur final est assez pénible pour les linuxiens un peu avancés qui veulent maitriser leur système.
Par contre, je suis d’accord, flatpack, appimage et snap font à peu près la même chose et ce qui est reproché à snap (temps de lancement et espace disque consommé) devrait l’être aussi aux deux autres formats car ils ont les mêmes défauts.



Cependant, je pense que l’avenir est à ces applications tout en un fonctionnant dans un bac à sable, tout au moins pour les applications servant à aller sur internet (navigateur, courrielleur par exemple)

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Merci pour cette découverte. J’ai été confronté à ce problème de lenteur au premier démarrage de Firefox sur d’anciens PC, donc ça pourrait me servir. Est-ce que vous auriez quelques infos sur l’équipe qui porte cette distribution ? Je crains que celle-ci soit petite et que le suivie à long terme soit difficile.

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R4VEN a dit:


Une fois ce paramètre activé tu pourras zoomer qd tu voudras 👍


Merci R4VEN ! Depuis le temps que ça me saoulait ce manque de zoom…
Ça marche super bien, et sans modification côté Nxi !

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willy40 a dit:


Par contre, je suis d’accord, flatpack, appimage et snap font à peu près la même chose et ce qui est reproché à snap (temps de lancement et espace disque consommé) devrait l’être aussi aux deux autres formats car ils ont les mêmes défauts.


J’ai posé la question au générateur de bullshit et il trouve lui aussi que le format Snap est moins bon 😁






Est-ce que les Snap d’Ubuntu se basent sur des runtimes comme les Flatpak ? Entre les Snap et les Flatpak, lequel des deux formats utilise le moins d’espace disque ?



Oui, les Snap d’Ubuntu se basent sur des runtimes comme les Flatpak, mais la façon dont les deux formats gèrent les runtimes est différente. En ce qui concerne l’espace disque, cela dépend de l’application et de ses dépendances. Dans de nombreux cas, les Snap peuvent utiliser davantage d’espace disque que les Flatpak en raison de leur approche de l’emballage des applications. Toutefois, cela peut varier en fonction de l’application individuelle et des dépendances nécessaires.






Sinon, de mon côté, les temps de démarrage des applications au format Flatpak sont absolument identiques à ce que j’utilisais autrefois avant de migrer quasiment toutes mes applications vers ce format. Et vu à quel point je suis plutôt impatient et que je déteste quand ça traîne, je ne pense vraiment pas qu’on puisse lui faire ce reproche 🤔

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Elle intègre des composants supplémentaires, notamment Wine et ChatGPT.


Concrètement, ça veut dire quoi intégrer ChatGPT ? Est-ce qu’il y a une application dédiée ?

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C’est une application dédiée, Bavarder.
J’ai installé le flatpak sur mon Ubuntu pour tester. C’est rigolo deux secondes mais c’est clairement pas un élément de différenciation.

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lejocelyn a dit:


Concrètement, ça veut dire quoi intégrer ChatGPT ? Est-ce qu’il y a une application dédiée ?


0xMRTT a développé deux applis, Bavarder et Imaginer, mais aucune idée si c’est de celles-ci dont il s’agit 🤔

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Mais ça n’a jamais été le but de la distribution, depuis qu’elle est apparue en 2020.


Il me semble même que cette distribution est plus ancienne que 2020. Elle a longtemps eu une interface customisée et originale qui se reposait sur XFCE.



Ubunlog

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C’est quoi Flap et Snaptak ? Un minimum d’explication aurait rendu cet article moins abscon.

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:craint:

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et



Je vous trouve dur sur ce coup, quand je lis “Ce gestionnaire de paquets, que nous avions analysé, se caractérise par des conteneurs logiciels, semblable à ce que propose Flatpak”, je n’imagine pas que le lien renvoie vers une explication de ce que sont Snap ou Flatpak, il faut vraiment cliquer sur le lien pour le découvrir.



Et il faut comprendre que “ce gestionnaire de paquet” réfère à “Snap” du paragraphe précédent, ce qui implique de déjà savoir que snap est un gestionnaire de paquet.

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  • Une distribution agréable

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