Législatives 2017 : près de cent candidats ont déjà signé le Pacte du logiciel libre
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Le 30 mai 2017 à 15h14
4 min
Droit
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À l’occasion des législatives pour 2017, l’association pour la promotion du libre, l’April, relance sa campagne autour du « Pacte du logiciel libre ». Une initiative qui fête cette année ses 10 ans.
La défense et la promotion du logiciel libre ne sont pas de vains mots en France. Les débats autour du projet de loi Lemaire en 2016 en ont été le parfait témoignage : le législateur a souhaité que les administrations soient simplement tenues d’ « encourag[er] l'utilisation des logiciels libres et des formats ouverts lors du développement, de l'achat ou de l'utilisation, de tout ou partie, de [leurs] systèmes d'information ».
Plus en amont du calendrier parlementaire, la consultation lancée sur l’avant-projet avait pourtant fait éclater le vœu d’une véritable priorité pour ce type de licence.
Près de 100 signatures sur le Pacte du Logiciel libre
Autre fait notable, Sergio Coronado, député des Français de l’étranger, avait écrit au Président de l’Assemblée nationale pour lui faire part de son mécontentement. Celui qui se présente comme le seul député à encore utiliser du libre sur son poste professionnel s’était plaint de l’absence de mise à jour, poussant de facto ses collègues à préférer au libre, les solutions propriétaires dont celle de Microsoft.
À quelques jours de l'élection pour l’Assemblée nationale, et du renouvellement du contrat Microsoft - La Défense, l’April ne baisse pas la garde. Elle a relancé cette fois encore son Pacte du Logiciel Libre, où chaque prétendant à la députation s’engage à promouvoir et défendre les libertés associées au libre. Les électeurs sensibles à ces questions peuvent ainsi prendre connaissance des promesses de « leur » candidat sur le sujet, avant de glisser le bulletin dans l’urne. Sur les 7 882 femmes et hommes en lice, 96 ont déjà signé ce pacte dont la campagne vient de débuter.
Tous s’engagent ainsi « à promouvoir et défendre la priorité aux logiciels libres et aux formats ouverts dans les administrations, établissements publics et collectivités territoriales » mais également à « défendre les droits des auteurs et des utilisateurs de logiciels libres, notamment en demandant la modification de toute disposition légale fragilisant ces droits et en m'opposant à tout projet ou proposition qui irait dans ce sens ».
Un arc-en-ciel politique
Les couleurs politiques des signataires forment un bel arc-en-ciel avec une prédominance de députés écologistes, d’autres issus de Nouvelle Donne, du Parti Pirate, de La France Insoumise ou encore de l’Union Populaire Républicaine. On ne compte cependant pour l’heure que trois socialistes, deux Front national et également un Les Républicains. Du côté d’En Marche, deux ont apposé leur nom en bas du document dont Alexandre Zapolsky, PDG et cofondateur de Linagora.
Plutôt que d’opter pour un système centralisé, Candidats.fr, projet de l’April qui chapeaute la plateforme, s’appuie sur les volontaires disséminés dans toute la France. L’idée sous-jacente, nous explique Frédric Couchet, est de mettre en lien les candidats et les citoyens, pour que les électeurs se sentent investis et deviennent aussi des sortes de référents auprès des futurs élus. L’April a toujours préféré ce lien personnel plutôt qu’une vague promesse des partis. « Si la signature vient d’un parti, cela a finalement moins de poids face à l’engagement d’un certain nombre d’élus » détaille le délégué général de l’association.
Retour d'expérience
Lors de la campagne 2012, sur les 470 candidats signataires, 43 furent finalement élus. On remarquera néanmoins que le PS Laurent Grandguillaume faisait partie de ceux-là, alors qu’il avait apposé sa signature trois ans plus tard sur l’amendement du groupe socialiste destiné à simplement encourager l’usage du libre et des formats ouverts dans les administrations. Même situation pour ses collègues Bernard Roman et Pascale Crozon.
Toujours en 2012, d’autres ont signé sans pour autant porter des amendements, puisque le sujet appelle généralement les compétences d’une petite brochette de députés spécialisés. L’April juge malgré tout utile qu’un maximum de personnes prenne position et que des citoyens dans les circonscriptions se sentent capables d’informer, au fil des cinq années de mandat, de l’importance du sujet.
Législatives 2017 : près de cent candidats ont déjà signé le Pacte du logiciel libre
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Près de 100 signatures sur le Pacte du Logiciel libre
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Un arc-en-ciel politique
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Retour d'expérience
Commentaires (38)
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Abonnez-vousLe 30/05/2017 à 15h25
C’est pas un peu futile à la veille du renouvellement du contrat Microsoft openbar de la Défense ?
Le 30/05/2017 à 15h37
ils sont élus pour 5 ans, l’eau aura le temps de couler, il n’y aura pas que ça, je crois bien.
Rien que mettre en place le référentiel général d’interopérabilité pour de vrai, bosser le socle interministériel de logiciels libres, favoriser les initiatives existantes…. c’est plus large que juste le contrat de la défense, même si ça doit jouer.
Le 30/05/2017 à 15h53
Pour information, c’est la (Premier Ministre/SGMAP/)DISINC qui travaille sur ces sujets techniques … pas les députés.
Les députés sont élus pour voter des lois, pas des textes techniques.
Le 30/05/2017 à 15h54
mais ils ont moyen d’influer, j’imagine ?
Le 30/05/2017 à 15h56
La DISINC est composée de Fonctionnaires et de Prestataires.
L’adage dit “Les Ministres passent, les fonctionnaires restent”.
A méditer.
Le 30/05/2017 à 16h36
Et les français pourront apprendre à utiliser Linux de B à Z (mais par A)" />
Le 30/05/2017 à 16h44
exit ar, awk, apache2, apt, autoconf, automake, aspell…
Le 31/05/2017 à 07h38
tu as tenté de leur dire que ça avait valeur d’obligation ? Parce que un moment il faudra faire un procès pour appliquer la loi, c’est pas possible autrement : ils ont l’obligation de te proposer du libreoffice, et l’ooxml pourrait être toléré pour l’échange de tableaux. C’est pas moi qui le dis, c’est la loi française
s’ils ne la refusent pas, la dernière fois que l’armée frouze est venue chez nous, on brûle ton village, on fusille ta population et c’est la même chose" />
Le 31/05/2017 à 07h39
Le 31/05/2017 à 07h55
Ce que fait l’APRIL, je ne sais pas; mais ce que fait «la communauté du libre», ça je sais: un fork.
Cf. LibreOffice, Payara.
(En pratique, «communauté du libre» ça ne veut rien dire.
Au cas par cas, pour les logiciel cités, un groupe de développeurs a lancé un fork.)
Le 31/05/2017 à 07h58
Tu habites sur une circonscription, contente toi d’appeler les 4-5 principaux candidats, ça sera déjà ça de fait. Sur les partis bien implantés (avec des sous) ils ont souvent une permanence du parti (avec téléphone), donc tu peux même contacter tous les candidats du département d’un coup.
Le 31/05/2017 à 08h23
Le 31/05/2017 à 08h48
Le 31/05/2017 à 09h37
Le 31/05/2017 à 09h39
Le 31/05/2017 à 09h40
Le 31/05/2017 à 11h05
Mouais… Ou pas
Le 31/05/2017 à 11h15
Ca doit être de cet ordre là. Et encore, je n’ai pas compté les suppléants " />
Le 31/05/2017 à 12h00
Le 31/05/2017 à 13h49
Le 31/05/2017 à 13h54
Pas qu’en France, partout. Le mot, d’ailleurs, vient des États-unis.
Le 01/06/2017 à 21h30
[quote::]Promouvoir et défendre la priorité aux logiciels libres et aux formats ouverts dans les administrations, établissements publics et collectivités territoriales;[/quote]
Ça veut dire quoi priorité? Utilisation à tout prix? à concurrence d’un certain coût? Je l’étudie en premier, mais je n’ai aucune obligation?
Il est fort probable que je n’aurais en pratique pas de difficulté à ‘suivre la ligne attendue’, si j’avais été candidat, j’aurais refusé de signer, hors de question de s’engager à des choses aussi floues.
Je crois plus au vrai lobbying (celui qui prépare un texte applicable aux députés, qu’ils n’ont plus qu’à soutenir à l’assemblée, avec l’argumentation associée) qu’à des engagement ‘de communicants’, qui n’apportent rien de concret, et n’engagent que ceux qui y croient.
Je sais pas, un truc à base d’obligation d’utiliser des formats ouverts, par exemple (avec vraie sanction à ceux qui ne le font pas).
Le 30/05/2017 à 16h46
Le 30/05/2017 à 17h16
Une signature, ça peut rapporter une élection.
Une fois élus, au chiottes les promesses, reprise des affaires juteuses avec les lobbyistes, remplissage de comptes en banques, et engraissement personnel au frais des cons tribuables.
Eh oui, c’est ça la politique à la française.
Le 30/05/2017 à 17h32
Non justement c’est utile et nécessaire.
Le 30/05/2017 à 17h45
Le 30/05/2017 à 17h47
Législatives 2017 : près de cent candidats ont déjà signé le Pacte du logiciel libre
S’ils sont élus ils signeront également le pacte avec Microsoft.
C’est ca l’esprit d’ouverture…
Le 30/05/2017 à 18h05
100 candidats, c’est relativement peu. Le sujet ne les intéresse pas " />
Le 30/05/2017 à 18h16
Le 30/05/2017 à 19h28
C’est surtout qu’il faut les appeler un à un et qu’il n’y a pas une masse de bénévoles pour le faire. Bien qu’étant membre de l’April, j’avoue culpabiliser, mais ne pas avoir envie de le faire. Ensuite, qui a envie de se peler à demander à des gens dont les idées politiques lui sont insupportables d’adhérer au pacte des logiciels libres.
Le 30/05/2017 à 19h33
Le 30/05/2017 à 19h33
Le 30/05/2017 à 20h18
Le 31/05/2017 à 05h40
Le 31/05/2017 à 05h45
Sinon c’est bien, l’APRIL fait du lobbying comme tous les autres.
Le problème c’est ce genre d’idées
« Si la signature vient d’un parti, cela a finalement moins de poids face à l’engagement d’un certain nombre d’élus » détaille le délégué général de l’association.
Dans l’idéal c’est normal, dans la réalité c’est tout le contraire. L’APRIL devrait arrêter de rêver la société qu’elle désire et être plus pragmatique si elle veut vraiment faire bouger les choses.
Le 31/05/2017 à 07h04
Et que fait l’APRIL quand des logiciels libres sont rachetés par de grosses boites qui s’ingénient à les tuer : open office, glassfish,…
En passant, les proprio de ces logiciels libres s’en sont mis pleins les fouilles en vendant leurs softs (après avoir gentiment bénéficier d’assistances gratuites de ceux qui ont épluché et fait améliorer le code des dites appli).
Alors pourquoi forcer à prendre du libre ? Le modèle économique n’est pas forcément meilleur et les différentes briques logiciels manquent de coordination dans les développements contrairement à des solutions développées sous une même gouvernance.
Ce n’est pas parce qu’il est libre ou pas que doit être choisi un logiciel, c’est le rapport coût/fonctionnalités et la couverture du besoin qui doivent guider au choix d’un logiciel. Il existe aussi des cas où il vaut mieux faire développer son soft plutôt que de choisir un ERP.
Le 31/05/2017 à 07h22
Le 31/05/2017 à 07h36
Un peu H.S en voyant cette news: un petit focus sur le Parti Pirate pour les législatives NXi?