Bloqueur de publicité dans Chrome : c’est pour le 15 février
Soit 57 dodos
Le 20 décembre 2017 à 07h30
4 min
Logiciel
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Moins de deux mois, c'est ce qu'il reste aux éditeurs pour s'adapter aux nouvelles règles de Chrome en matière de publicité. Dès le 15 février, tout abus durable sera sanctionné de la manière forte : toutes les publicités du site seront bloquées.
Cela fait des mois que l'on sait que Google va intégrer un dispositif bloquant certains formats publicitaires jugés abusifs par la Coalition for better ads (voir la liste). Le mécanisme avait été détaillé en juin dernier.
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Désormais, on sait quand cela sera activé. Dans la liste des mises à jour de décembre, la société évoque le 15 février. À cette date, tous les sites qui auront mis en place des formats publicitaires jugés non conformes, et relevés dans l'Ad Experience Report depuis plus de 30 jours, verront l'ensemble de leurs publicités bloquées dans Chrome.
Attention, cela ne signifie pas que Google va bloquer toutes les publicités de manière générale ou même les trackers qui y sont liés. Cela ne concerne que quelques formats qui posent réellement problème aux internautes : lecture automatique avec son, pop-up, larges publicités qui restent à un emplacement figé, etc.
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Dans le même temps, la coalition a annoncé son Better Ads Experience Program qui doit fédérer les acteurs de l'industrie et les éditeurs autour de solutions qui bannissent les formats considérés comme problématiques afin de regagner la confiance de l'internaute.
En France, le SRI, l’UDECAM, le GESTE, l’UDA, l’ARPP et l’IAB viennent d'annoncer leur propre programme : Digital Ad Trust. Mais est-ce que cela sera suffisant ? Les bloqueurs de publicités, s'ils sont parfois utilisés par des publiphobes, le sont aussi pour limiter le tracking, la plupart des éditeurs n'ayant jamais vraiment respecté la loi ou leurs visiteurs sur ce terrain.
Avec l'arrivée de RGPD et d'ePrivacy en mai prochain, les choses pourraient devoir changer en profondeur et les navigateurs être en première ligne sur la question du consentement. Il sera alors intéressant de voir ce qu'il se passera pour Chrome.
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Car le respect de la vie privée et du confort de l'internaute devient un argument pour ces sociétés, les utilisateurs étant en demande d'un changement fort des pratiques, comme ils le montrent avec l'utilisation croissante des bloqueurs.
Si Google est très peu active sur la question du tracking, au cœur de son modèle économique, la société a annoncé ces derniers mois plusieurs fonctionnalités qui doivent montrer son intérêt pour le confort de l'utilisateur : couper le son sur tous les sites, revoir la gestion de la lecture automatique ou interdire les redirections non désirées.
De leur côté, Apple et Firefox ont fait des choix différents. Le premier s'est focalisé sur le tracking avec son ITP, mais propose également un mode « lecture zen » automatisé et un blocage de la lecture automatique des vidéos. Le second a surtout généralisé sa « Protection contre le pistage » qui a pour effet de bloquer également toutes les publicités, mais introduit progressivement de nombreux mécanismes permettant de limiter le tracking des sites.
De quoi largement rebattre les cartes dans le domaine des modèles économiques en ligne en 2018, et ce, pour l'ensemble des acteurs qui se reposent sur le modèle publicitaire, surtout s'ils avaient tendance à jouer avec la ligne jaune.
Le 20 décembre 2017 à 07h30
Bloqueur de publicité dans Chrome : c’est pour le 15 février
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Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 20/12/2017 à 07h39
#1
Et ce filtre qui laissera magiquement passer des pubs “maison”, on sait s’il désactivera les éventuelles extension de blocage publicitaire installées sur le navigateur ?
Le 20/12/2017 à 07h43
#2
La facilité n’est jamais le meilleur mode d’analyse… On a déjà détaillé les mécaniques et le fonctionnement de ce bloqueur de pub, qui ne dépend pas que de Google (mais effectivement les publicités aux formats intrusifs ne sont pas vraiment la marque de fabrique des GAFAM, c’est plus côté tracking que ça coince). Google implémente les règles de la Coalition où l’on retrouve bien d’autres acteurs.
Et dans tous les cas, cela n’a rien à voir avec le fonctionnement des extensions, Google n’ayant jamais empêché ces outils d’intégrer son store (à quelques exceptions près lors de la mise en place de nouvelles règles sous Android, mais il y a des bloqueurs sur mobile comme ailleurs).
Le 20/12/2017 à 07h59
#3
Je suis d’accord avec Vince, comme il s’agit d’un bloqueur de pub géré par un créateur de pub au sein d’un navigateur qui est géré par ce même créateur de pub, on peut se poser des questions. Si un consortium se met d’accord pour faire du filtrage “raisonné”, on peut y donner le sens qu’on veut et surtout c’est évolutif (on serre la vis cette année, et dans deux ans on révise l’offre pour l’adapter en mieux ou en pire…).
Bref, on s’éloigne quand même des valeurs d’un Firefox (même si la folie des modules intégrés style Pocket me gonfle au plus haut point) avec des extensions vraiment indépendantes style uBlock.
Le 20/12/2017 à 08h25
#4
On peut se poser des questions, mais pas penser qu’une réponse toute faite est la bonne ;)
PS : uBlock & co font comme le bloqueur de Google, ils se reposent sur une liste tierce. C’est juste la méthode de composition de la liste qui change.
Le 20/12/2017 à 08h29
#5
“lecture automatique avec son, pop-up, larges publicités qui restent à un emplacement figé, etc.”
ne pas parler de clubic
ce que je préfère avec les extensions c’est le choix que tu peux avoir selon les sites où je surfe. supporter la pub des numériques ne me pose aucun problème par exemple, là c’est mon navigateur qui décidera de virer sans me demander ?
(y a une arrivée récente d’un gros bandeau inférieur sur le site, je ne sais pas si il rentre dans le ‘larges publicités’ ..?)
Le 20/12/2017 à 08h29
#6
mais propose également un mode « lecture zen » automatisé
C’est Safari qui fait ça ?
Sur Firefox j’utilisais une extension pour ouvrir un site en mode lecture, plutôt qu’attendre que toute la page soit chargée (donc les pubs) et ensuite changer de mode. Mais l’extension est incompatible avec Quantum, et je n’ai pas trouvé d’alternative permettant de faire pareil " />
Pourtant c’est un excellent moyen de lutter contre la pub invasive. Le jour où on pourra le refaire, et définir une liste de sites à ouvrir automatiquement en mode lecture plutôt qu’en mode bourré de pubs, cela amènera peut-être une réflexion chez ces éditeurs. Et la décision resterait du côté de l’internaute, pas du côté du navigateur qui impose ce qu’il veut " />
Le 20/12/2017 à 08h38
#7
Cela ne concerne que quelques formats qui posent réellement problème aux internautes : lecture automatique avec son
Du coup, Chrome va couper les pubs YouTube? " />
Le 20/12/2017 à 08h49
#8
J’imagine bien Google bloquer les pub de la régie de Bing et Facebook only
Le 20/12/2017 à 08h59
#9
Je me pose aussi la question de savoir si ce système est désactivable par l’utilisateur. Vu le nombre de sites qui bloquent les bloqueurs de pubs, si le système est imposé ça veut dire que le navigateur bloque en pratique l’accès à ces sites… Parfait pour orienter l’opinion.
Le 20/12/2017 à 09h01
#10
C’est un bloqueur de contenu comme un autre dans Chrome de ce que l’on a vu, du coup c’est activable/désactivable au global ou par site.
M’enfin une fois de plus ce n’est pas un bloqueur de pub au sens classique, les publicités d’un site ne sont bloquées que s’il est considéré comme abusif au niveau de ses pratiques et ne réagit pas pendant 30 jours.
Le 20/12/2017 à 09h03
#11
Le 20/12/2017 à 09h08
#12
Je vois bien gogole faire comme certains “bloqueurs de pubs”.
Tu veux ta pub dans mon chrome, bah voilà la facture.
Tu veux ta pub dans mon chrome avec autant de visibilité que mes pubs à moi, bah voilà la grosse facture.
En fait les formats publicitaires jugés abusifs pour gogole correspond à tout ce qui n’est pas AdWords certified. " />
Le 20/12/2017 à 09h09
#13
Je pense que le souci, c’est que les gens mélangent leur détestation de Google avec une analyse de ce dont il est question.
L’industrie s’est mise d’accord sur des critères via la coalition (qui pour le coup est assez large). Les éléments “bannis” sont clairement des trucs que tout le monde déteste. Ce standard est définit pour être utilisé par des tiers. Le Digital Ad Trust l’impose dans sa labellisation, Google a décidé de l’utiliser comme base pour limiter des pratiques considérées comme gênantes pour l’utilisateur.
Ce n’est ainsi pas Google qui décide ce qui est gênant ou pas, mais la coalition, et dans Chrome cela a des effets. Cela pourrait être le cas à terme pour Edge, Firefox, Safari, qu’importe. Mais ça sera sur les mêmes bases. Un peu comme à l’époque où tous les navigateurs se sont mis d’accord pour bannir les pop-ups.
Après comme je l’évoque, ça ne règle qu’un point : les pratiques clairement détestables. Il faudra voir ce qu’il en est côté volumétrie, sur des pratiques qui peuvent gêner mais pas considérées comme un souci par la coalition (un vidéo autoplay sans son par exemple), et toute la question du tracking qui n’est pas traitée par la coalition.
Comme je le dis, ça va de toutes façons bouger avec la nouvelle réglementation, tout le monde attend de voir ce qu’il va en être, FF et Safari on déjà fait des choix dans le sens d’un renforcement, je doute que Chrome puisse faire l’impasse sur le sujet ad vitam.
Le 20/12/2017 à 09h10
#14
La lecture automatique (avec ou sans son) est un problème tout court, que ce soit une pub ou non, et donc un problème de comportement par défaut, pas de publicité.
La pub cette fois, il y a celle qui s’affiche dans l’espace réservé, n’en sort pas, ne fait pas de bruit, et prend pas le focus (scroll auto), elle ne me dérange pas tant que sa taille est raisonnable (appelons-là non intrusive) . Et il y a les autres qui sont la raison du blocage.
Perso j’ai de l’espoir sur ce système intégré à Chrome. Pourquoi ? Parce que justement je suis convaincu qu’il risque de laisser passer un peu de pub exprès, MAIS, si cette pub est dans la 1ère catégorie (non intrusive), et que ça fini par faire accepter de nouveau la publicité aux gens, ce sera un bon point.
Si le prix à payer pour avoir un bloqueur intelligent (ce que Google est capable de faire) est que leur pub soit un peu plus mise en avant que celle des autres, alors j’accepte volontiers ce prix.
Le 20/12/2017 à 09h28
#15
Oui j’ai bien compris que le site en question peut revenir “dans les rangs”. Et sur le fond, je suis parfaitement d’accord avec cette vision, qui consiste à dire “on ne bloque que ceux qui exagèrent”. D’autant que pour l’instant, ça ne concerne que Chrome, donc on peut toujours changer de navigateur.
Mais j’estime que c’est à l’utilisateur d’avoir le dernier mot, et que si vraiment il est prêt à accepter la pub intrusive pour aller sur le site Machin, il doit pouvoir le faire. Même si a priori ce n’est pas le choix que je ferai, il me semble important d’avoir le choix.
Le 20/12/2017 à 09h43
#16
La question n’est pas là, la question est de faire respecter des standards de l’industrie à travers différentes actions. Une fois de plus, cela revient juste à dire : “ces formats ne doivent pas être utilisés”, comme on l’a fait avec les pop-ups, ce qui est normalement le rôle de l’IAB en la matière (qui fait partie de la coalition).
Jusqu’à maintenant les bloqueurs étaient seuls à établir les règles, l’IAB ayant refusé de jouer un rôle de “police”, là c’est juste que la dimension “punition” est mise en place à travers les navigateurs (tout du moins Chrome pour le moment).
Mais on a assez critiqué le secteur pour son incapacité à établir des règles claires et à les faire respecter pour venir encore grogner une fois que c’est le cas.
Le 20/12/2017 à 10h18
#17
Comme par hasard un truc intéressant arrive prochainement dans Chrome. Moi qui vient de le déinstaller pour passé exclusivement sur la dernière mouture Firefox. Je me tâte à la remettre quand ça sera fonctionnel.
🧐
Le 20/12/2017 à 10h19
#18
On peut pas éditer avec l’application iOS…
*passer.
Le 20/12/2017 à 12h03
#19
Perso, j’ai les 3 navigateurs installés, un débordement sur le perso du dév que je suis :
Le 20/12/2017 à 12h05
#20
Si je ne pouvais choisir qu’un seul aspect du blocage, je préférerais bloquer les trackers plutôt que la pub (visuelle/sonore).
Comme d’habitude, Google et toute l’industrie publicitaire s’arrange pour balayer la question des trackers sous le tapis. On se demande bien pourquoi ?
Heureusement, Firefox et Safari sont là pour relever le niveau et s’attaquer au problème. D’ailleurs Criteo a déjà commencé à en ressentir les effets.
Le 20/12/2017 à 12h56
#21
Le 20/12/2017 à 13h40
#22
Ça c’est en effet une question de comportement du navigateur.
Concernant Firefox Android, il est impossible de bloquer le lancement automatique de vidéos, même quand c’est désactivé dans les options et qu’on trifouille dans tous les sens le about:config.
Venant de Firefox, c’est très étonnant, et sur la version mobile qui est encore plus critique face à ce genre de choses (performances moindres qu’un pc, moins d’extensions compatibles pour se protéger, surconsommation de data…).
Après, comme je disais, Google et consort qui font un bloqueur de pub en plébiscitant une moralisation, je veux quand même voir, quand on voit que si on veut télécharger ADW Cleaner il n’y a que des pubs malveillantes (faux liens) gérés par Google (je sais plus le nom de la régie, Adchoice ?), c’est très très bizarre. C’est bien, ça me fait bosser pour virer Reimage ;-)
Le 20/12/2017 à 14h03
#23
Le 20/12/2017 à 15h03
#24
On pourrait résumer en disant : « un premier pas notable dans la bonne direction ».
…
Mais en ne perdant pas de vue que, au stade où nous en sommes et après ce premier pas, il s’agit de courir un marathon. Car au-delà de l’agression visuelle et sonore (qui prend fin quand on ferme l’onglet), c’est surtout la problématique du tracking généralisé et permanent qui pose question.
Le 20/12/2017 à 20h39
#25