Connexion
Abonnez-vous

Un député veut identifier les responsables de la fracture numérique

Fool me once...

Un député veut identifier les responsables de la fracture numérique

Le 14 février 2018 à 15h00

Le député Fabrice Brun demande l'ouverture d'une commission d'enquête sur les investissements fixes et mobiles de la dernière décennie. Il veut aussi établir les responsabilités dans le problème des zones blanches et grises sur mobile. Dans un entretien, il s'affiche dubitatif face aux promesses du gouvernement, jugées trop vagues.

Via une proposition de résolution, déposée il y a quelques jours, le député ardéchois Fabrice Brun réclame la création d'une commission d'enquête sur la couverture numérique. Cosigné par une trentaine d'élus, le texte lui demande de dresser un état des lieux précis des zones blanches et grises (sans ou avec un seul opérateur), une évaluation de l'offre fixe et mobile disponible à ces endroits et un constat des responsabilités des opérateurs.

Cette commission d'enquête devrait aussi évaluer les crédits consacrés à la couverture des différents territoires, par les groupes télécoms et l'État. Elle serait aussi chargée de chercher des mesures concrètes pour résorber la fracture numérique... 15 ans après les premiers plans anti-zones blanches mobiles et cinq ans après le lancement du plan France THD.

Les annonces du gouvernement sont encore nombreuses ces derniers mois. La dernière est la conclusion d'un accord avec les opérateurs mobiles, pour déployer la 4G sur (presque) tout le territoire d'ici 2020, via 3,3 milliards d'euros d'investissements privés supplémentaires.

Des initiatives et toujours des questions

Les avancées du gouvernement et les demandes de clarification ont déjà été nombreuses ces derniers mois. Sur le déploiement de l'Internet fixe, les promesses de SFR de fibrer toute la France sur fonds propres, y compris face aux réseaux d'initiative publique (RIP) menés par les collectivités, ont mené à une remise à plat des positions du secteur.

À l'été, le Sénat avait réclamé au régulateur des télécoms (l'Arcep) une étude de la crédibilité de la marque au carré rouge, et des chances de voir le pays couvert en très haut débit en 2022. Sorti fin octobre, le rapport de l'autorité se gardait bien de toute conclusion définitive, mais pointait l'énorme travail restant dans les zones moins denses, les agglomérations moyennes où les opérateurs coinvestissent sur la fibre.

Cette situation avait mené à une proposition de loi du sénateur Patrick Chaize, aussi président de l'Avicca, une association de collectivités... complexifiant la pose d'un réseau fibre en parallèle de ceux des collectivités (voir notre analyse). Si le texte doit être étudié à partir de mars, SFR est déjà revenu sur sa promesse après un revirement important en bourse. Le suivi des déploiements est toujours assuré par l'Agence du numérique et par l'Arcep, même s'il reste (trop) imprécis.

Sur mobile, l'accord signé à la mi-janvier suscite toujours des interrogations. Le sénateur Hervé Maurey a immédiatement réclamé son contenu, tout comme nous. L'Arcep a depuis publié les engagements des opérateurs, au niveau national, sans détailler les contreparties négociées (censées apparaître dans les prochains contrats de licences mobiles).

En novembre, devant un parterre d'élus locaux, l'Agence du numérique et la Direction générale des entreprises (DGE) constataient les dysfonctionnements de la couverture mobile et de la plateforme mise en place pour remonter (et régler) ces problèmes, France Mobile. L'accord signé avec les opérateurs, à la mi-janvier, a rendu caduque une partie des projets de ces entités ministérielles, en confiant plus de responsabilités aux opérateurs eux-mêmes.

Il y a quelques jours, plusieurs associations de collectivités, dont l'Avicca, ont réclamé une visibilité des déploiements par commune. Les Régions de France ont fait bande à part, avec des demandes d'engagements locaux des opérateurs et une répartition claire des rôles entre les différentes collectivités (voir notre analyse).

Fabrice Brun « très dubitatif » sur l'objectif 2022

Pour sa part, le député Fabrice Brun ne croirait plus aux promesses du gouvernement. « On a déjà entendu ce discours en 2012 de Manuel Valls et le problème n'a absolument pas été résolu » avance-t-il, se fixant sur la fracture numérique existant encore entre le très haut débit fixe et mobile des villes et les problèmes récurrents de couverture en campagne.

Il critique l'appui des gouvernements successifs sur les opérateurs privés. « Les pouvoirs publics, au lieu de prendre en main le sujet eux-mêmes, signent avec les opérateurs, avec plus ou moins de bonheur sur la couverture » estime-t-il. « Au final, les opérateurs ont un intérêt à développer les réseaux dans les zones agglomérées et rentables, plus que dans les zones rurales », pointe-t-il. « Je suis très dubitatif sur l'Internet très haut débit pour tous en 2022. »

« On manque d'éléments tangibles pour savoir si on a mis les moyens financiers et techniques pour en finir avec ce problème en 2022. J'ai peur qu'on soit dans un marché de dupes » lance l'élu.

Pour lui, « le chiffre de 3,3 milliards d'euros est jeté en pâture », sans plus de détails, alors qu'il s'agit d'un facteur de compétitivité des territoires. « Je veux la garantie que le problème sera réglé en 2022. Cela représente beaucoup d'opportunités manquées pour développer des activités en Ardèche méridionale, qui est un peu le paradis » lance le député, bien dans son rôle.

Un fonds de péréquation pour le très haut débit

Quel espoir a-t-il vraiment qu'une commission parlementaire change quoi que ce soit à la situation ? L'élu reste vague, insistant simplement sur le besoin de transparence, et la pression que l'Assemblée doit faire peser sur le gouvernement et les opérateurs.

Au fond, Fabrice Brun voudrait voir émerger un fonds de péréquation pour le très haut débit, comme il y en a eu pour l'électrification du pays. Autrement dit, le député souhaite que les bénéfices des zones urbaines financent les coûts de déploiement dans les zones rurales les plus reculées. C'est déjà le principe des réseaux d'initiative publique pour la fibre, comme l'admet Fabrice Brun. Pourtant, « cette péréquation n'est pas totale sur les RIP », en n'incluant pas les agglomérations les plus denses où vit 57 % de la population, couvertes par les opérateurs privés sur leurs deniers.

Concrètement, il est partisan d'une taxe de « 75 centimes par mois et par abonnement » sur les opérateurs télécoms, proposée en août. L'idée est un véritable serpent de mer, déjà retoquée dans une forme proche en 2016. Pourtant, selon le député, en taxant les opérateurs « 900 millions d'euros par an, ça les ferait bouger ! ».

Concernant sa proposition de commission, le député a peu d'éléments concrets à apporter, le calendrier éventuel lui étant inconnu pour le moment.

Commentaires (40)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar

Si le boulot est bien fait, y à quelques opérateurs qui vont pas apprécier ^^

En tout cas c’est pas mal que les parlementaires mènent l’enquête et veillent au grain <img data-src=" />

votre avatar

Il veut aussi établir les responsabilités dans le problème des zones blanches et grises sur mobile.: En partis les association du genre robin des toits et cie, ainsi que ceux qui panique d’avoir une antenne tour proche d’eux pour X raisons.<img data-src=" />

votre avatar

  • C’est pas moi.



    • C’est pas moi non plus. En tout cas c’est pas ma faute, c’est à cause de lui parce qu’il a fait ça.

    • C’est pas moi aussi. C’est à cause de tel loi qui nous contraint.

    • Ah mais désolé, c’est pas ma faute. Je fais tout mon possible pour qu’il n’y est pas de fracture. Promis juré craché (🤞). Et je suis même plus gentils que les autres, MOI.



      Je continue ?


votre avatar







Ami-Kuns a écrit :



Il veut aussi établir les responsabilités dans le problème des zones blanches et grises sur mobile.: En partis les association du genre robin des toits et cie, ainsi que ceux qui panique d’avoir une antenne tour proche d’eux pour X raisons. parce qu’ils veulent avoir un signal à 100% mais pas d’antenne à moins de 40km d’eux<img data-src=" />



<img data-src=" />


votre avatar







JFP285 a écrit :



les concessions qui leur sont accordées sont souvent assorties de “missions de service public”, si je ne m’abuse.





Les concessions qui leur sont fait ? Comme quoi par exemple ?

&nbsp;Parce qu’il me semblait que les operateurs doivent recevoir l’accord de l’Etat pour exercer leur metier et obtenir des licences a prix d’or… Sans parler des taxes dont ils doivent s’acquitter, toujours plus nombreuses, toujours plus eleves et creees sur mesure juste pour ces FAI.


votre avatar







Patch a écrit :



Tu veux dire ceux chez qui une antenne visible jamais branchée fait plus de dégâts qu’une antenne fonctionnelle camouflée en cheminée (histoire vraie : les mecs avaient oublié d’alimenter l’antenne, et la majorité des gens du bâtiment se plaignaient de maladies psychosomatiques depuis son installation… Alors que sur le bâtiment en face, une autre qui fonctionnait, camouflée donc non visible, était là depuis des mois sans aucun dérangement pour personne <img data-src=" />)? <img data-src=" />





si il s’agit bien du même bâtiment, ne peut-on pas pensé que les gens souffrant de troubles “psychosomatiques” ont juste ressenti les effets de l’antenne camouflée, les attribuant certes à l”autre ?


votre avatar







Apone a écrit :



si il s’agit bien du même bâtiment, ne peut-on pas pensé que les gens souffrant de troubles “psychosomatiques” ont juste ressenti les effets de l’antenne camouflée, les attribuant certes à l”autre ?



La camouflée fonctionnait depuis plus de 6 mois, sans jamais aucun effet. Leurs “maladies” sont subitement apparues dès le lendemain de la pose de la nouvelle non fonctionnelle.

(Et au passage, jusqu’à présent, jamais aucun test en double aveugle n’a réussi à prouver la moindre électrosensibilité chez un humain…)


votre avatar

Pourquoi les effets sont arrivés avec l’installation de la nouvelle mais pas avec la présence de l’ancienne ?

votre avatar

Penser aussi aux électro-sensible, ceux pleurant la perte de valeur de leurs biens.<img data-src=" />

votre avatar







Ami-Kuns a écrit :



Penser aussi aux électro-sensible, ceux pleurant la perte de valeur de leurs biens.<img data-src=" />



Tu veux dire ceux chez qui une antenne visible jamais branchée fait plus de dégâts qu’une antenne fonctionnelle camouflée en cheminée (histoire vraie : les mecs avaient oublié d’alimenter l’antenne, et la majorité des gens du bâtiment se plaignaient de maladies psychosomatiques depuis son installation… Alors que sur le bâtiment en face, une autre qui fonctionnait, camouflée donc non visible, était là depuis des mois sans aucun dérangement pour personne <img data-src=" />)? <img data-src=" />


votre avatar

M’avait bien fait marrer cet histoire.<img data-src=" />

votre avatar







Ami-Kuns a écrit :



M’avait bien fait marrer cet histoire.<img data-src=" />



En prime ils avaient zapé un gros détail : une antenne n’émet que sur les côtés, pas dessous… Donc même si elle était branchée, ils se seraient pris 0 onde dans la gueule par elle <img data-src=" />


votre avatar

Ah bon ? Alors pourquoi on capte sur le trottoir quand l’antenne est en haut d’un immeuble ? <img data-src=" />



Sinon, le député questionne aussi sur la fibre, pas que sur le mobile <img data-src=" />

votre avatar







Jarodd a écrit :



Ah bon ? Alors pourquoi on capte sur le trottoir quand l’antenne est en haut d’un immeuble ? <img data-src=" />



Tu n’es pas pile sous l’antenne, tu es donc sur le côté. Et tu peux très bien capter le signal de plusieurs antennes en même temps, ou un rebond du signal sur un autre immeuble.


votre avatar

Ce député méconnaît la réalité politique : il suffit de redéfinir à la baisse la notion de très haut débit pour réussir à afficher une parfaite tenue des engagements de l’état.



Je crois que dans ce cadre on est déjà bien en avance, puisqu’à ma connaissance il suffit d’une synchro VDSL 30mbps ATM pour faire partie du club THD. Autant dire, vu les garanties de débit sur ce genre d’offres commerciales : quelque chose entre 512kbps et 30mbps. Src fiche standardisée Orange : “Débit descendant minimum garanti de 512 kb/s”.



Donc pas de panique ! Nous sommes en bonne voie.

votre avatar

(Pas le bon comm.)

votre avatar

Je n’ai pas spécialement d’avis sur la question, mais cela ne signifie pas pour autant que les antennes actives sont sans effet sur la santé.

votre avatar

« Je suis très dubitatif sur l’Internet très haut débit pour tous en 2022. »





Rahhhh mais faut qu’il arrête , lui , de dévoiler sur la place publique ce que tout ceux qui travaillent dans le domaine savent déjà ! Les gens veulent des promesses, Macron & sa clique leur donne, point….



&nbsp;



&nbsp;

&nbsp;

votre avatar

déjà voila: “15 ans après les premiers plans anti-zones blanches mobiles et cinq ans après le lancement du plan France THD.”&nbsp; Rien qu’avec cela tout le monde se marre.



Mais en plus il ne faut pas oublier que la fracture numérique n’est pas seulement le fait de la couverture. L’éducation aussi est un thème à aborder quand on parle du sujet… Et il y en a d’autres des sujets. Ça fait pas moins de 30ans que le gouvernement est juste “même pas là” voire complice des atrocités qu’on a pu voir dans le domaine.

&nbsp;

&nbsp;Ironie du sort c’est le gouvernement qui va se mandater lui-même pour trouver un coupable. Problème c’est aussi un peu (voire très beaucoup complètement) lui le coupable…



&nbsp;



&nbsp;

votre avatar







Patch a écrit :



En prime ils avaient zapé un gros détail : une antenne n’émet que sur les côtés, pas dessous… Donc même si elle était branchée, ils se seraient pris 0 onde dans la gueule par elle <img data-src=" />







Ca doit être chiant si il faut monter sur le toit pour pouvoir capter… <img data-src=" />


votre avatar







OB a écrit :



« Je suis très dubitatif sur l’Internet très haut débit pour tous en 2022. »





Rahhhh mais faut qu’il arrête , lui , de dévoiler sur la place publique ce que tout ceux qui travaillent dans le domaine savent déjà ! Les gens veulent des promesses, Macron & sa clique leur donne, point….







<img data-src=" /> Chuuuuuuuttttt. Arrête de critique Macron, tu vas attirer l’autre taré. <img data-src=" />


votre avatar







Ricard a écrit :



<img data-src=" /> Chuuuuuuuttttt. Arrête de critique Macron, tu vas attirer l’autre taré. <img data-src=" />







umbrella ?


votre avatar

la fracture numérique ? responsable…mais pas coupable !<img data-src=" />

votre avatar







ColinMaudry a écrit :



Je n’ai pas spécialement d’avis sur la question, mais cela ne signifie pas pour autant que les antennes actives sont sans effet sur la santé.



Au bout de 30 ans, on en a quand même une certaine idée… Et ce sont loin d’être les ondes les plus puissantes qu’on se prend chaque jour.







tpeg5stan a écrit :



la fracture numérique ? responsable…mais pas coupable !<img data-src=" />



Ou responsable, coupable, mais “on vous fait grâce des sanctions” <img data-src=" />


votre avatar

“900 millions d’euros par an, ça les ferait bouger ! ”




&nbsp;Ah oui, c'est sur, 900 millions par an dilapides en taxe, ca va ameliorer leurs ressources financiaires disponibles pour leurs investissements :mad2:  






&nbsp;Les gars viennent de deployer la 4G partout en France, tu as un operateur parti de rien qui a construit son propre reseau en quelques annees et qui est largement en avance sur les delais fixes par l'ARCEP, les operateurs cassent le prix de leurs abos a 2 euros par mois pour du TOUT inclus, tu as des offres 4G pratiquement illimite dans les campagnes, les DOM ont maintenant un prix abo mobile meilleur que la France grace a Free, il y a des centaines de milliers de nouvelles prises FFTH chaque trimestre, SFR propose de fibrer toute la France a ses frais (mais le lobby RIP/Etat l'en empeche)... et les FAI n'investissent pas ??? Malgre les nouvelles taxes qu'on leur impose regulierement ??   






&nbsp;Yeah, right :mdr2:
votre avatar

J’vais passer pour un connard, mais de toute façon, nous vivons bien trop longtemps et c’est pas forcément une bonne chose <img data-src=" />

votre avatar

“SFR propose de fibrer* toute la France à ses frais”



<img data-src=" />

votre avatar

Yep, j’ai vu <img data-src=" />

“Edité par kevinz le mercredi 14 février 2018 à 20:35”&nbsp;&nbsp; ;)

votre avatar







Kazer2.0 a écrit :



“SFR propose de fibrer* toute la France à ses frais”

<img data-src=" />





Gold approuve la fiber* de SFR. <img data-src=" />


votre avatar

Sans compter qu’une grosse dose de gros mythos hurle à la mort dès qu’on parle d’antenne ou plus simplement de déployer le Wifi dans l’enterprise.



Je l’ai vécu quand nous avons posé les bornes Wifi dans un batiment, deux jours plus tard, il y a avait des plaintes indiquant des maux de têtes mystérieux, une hausse de la nervosité… sauf que les bornes n’étaient pas branchées…



J’ai une borne Wifi à 1m de moi pour des tests et la 1ère personne du CHCST qui me fait une remarque va prendre la porte.

votre avatar

Le problème c’est pas vraiment le haut débit mais les sites qui deviennent de plus en plus lourd pour rien comme nxi.

votre avatar

C’est quand même pas banal de demander encore une contribution aux gens qui, pour avoir de meilleures services, acceptent également les inconvénients de la vie en zone dense (dont des surcoûts sur le logement ou les temps de transport, notamment). D’autant qu’il n’y a pas non plus AUCUN service en Ardèche méridionale, du moins dans les zones un peu peuplées, juste un service pas terrible.

Pour rappel quand même, l’Ardèche méridionale, c’est grosso modo 50 hab / km², et une seule commune dépassant les 10 000 habitants; l’Île-de-France, 1000 hab / km² (et à peu près autant dans les zones centrales de la plupart des aires urbaines moyennes). De la à dire qu’équiper cette dernière était vingt fois plus important, il y a un pas que je franchis l’esprit tranquille.

Cela sans tenir compte des pesanteurs, problèmes techniques et de gouvernance du déploiement des infrastructures, qui n’en doivent pas moins être combattues.

votre avatar







JFP285 a écrit :



C’est quand même pas banal de demander encore une contribution aux gens qui, pour avoir de meilleures services, acceptent également les inconvénients de la vie en zone dense (dont des surcoûts sur le logement ou les temps de transport, notamment). D’autant qu’il n’y a pas non plus AUCUN service en Ardèche méridionale, du moins dans les zones un peu peuplées, juste un service pas terrible.

Pour rappel quand même, l’Ardèche méridionale, c’est grosso modo 50 hab / km², et une seule commune dépassant les 10 000 habitants; l’Île-de-France, 1000 hab / km² (et à peu près autant dans les zones centrales de la plupart des aires urbaines moyennes). De la à dire qu’équiper cette dernière était vingt fois plus important, il y a un pas que je franchis l’esprit tranquille.

Cela sans tenir compte des pesanteurs, problèmes techniques et de gouvernance du déploiement des infrastructures, qui n’en doivent pas moins être combattues.







Et alors ? Parce que les gens n’habitent pas en ville ce sont des citoyens de secondes zones qui n’ont pas le droit de profiter des mêmes qualités de service que les autres ?

Qu’il ai été décidé de fibrer les zones denses en premiers, c’est logique, mais les gens qui ne sont pas dans ces zones ne vont tout de même pas attendre 20 ans avant que les opérateurs se décident à enfin se bouger.



Moi dans ma commune, ça fait plus d’un ans que le conseil général a déployé a ses frais une ligne fibre sur plusieurs kilomètre jusqu’au centre de la commune et depuis ? Rien, pas un opérateur n’est venu commencer à raccorder les habitations/entreprises/commerces.

Et après on s’étonne que le gens/entreprises quittent les campagnes pour s’entasser dans les villes (avec les problèmes que cela génère).



Je suis désolé, mais même si on est une entreprise privée, quand on se met à déployer des infrastructures tel que eau/électricité/internet on devrait être dans l’obligation de raccorder l’ensemble des citoyens et cette façon qu’on les opérateurs de trainer les pieds devrait être lourdement sanctionnée.


votre avatar







JFP285 a écrit :



C’est quand même pas banal de demander encore une contribution aux gens qui, pour avoir de meilleures services, acceptent également les inconvénients de la vie en zone dense (dont des surcoûts sur le logement ou les temps de transport, notamment). […].





Justement, quoi d’autre que l’aménagement du territoire en région pourrait te libérer des « inconvénients de la vie en zone dense » ?


votre avatar

C’est inverser le problème: il y a déjà d’importants transferts villes &gt; campagnes sous plein de formes, et même Île-de-France vers tout le reste du pays (hors peut-être départements savoyards) qui font que l’effort financier public est plus important par habitant de zone périurbaine ou rurale. Idem du côté de la représentation nationale, dans un registre un peu différent : il y a une sur-représentation nette et bien connue de sénateurs de territoires ruraux par rapport aux urbains. Ce n’est que rarement dit, et on imagine souvent l’inverse, mais les faits sont là. En somme, les urbains bénéficient collectivement d’avantages territoriaux qui tiennent à divers effets d’agglomération (c’est tout l’intérêt de la ville), mais individuellement ils subventionnent largement le mode de vie de leurs concitoyens vivant hors des agglomérations, voire hors des aires urbaines. Dans le domaine des infrastructures, ce député ne fait d’ailleurs pas autre chose que de demander à ce qu’on refasse de la “péréquation” comme on l’a fait pour les routes, le téléphone, ou l’électricité… ce qui ne signifie pas autre chose que de construire et d’entretenir des réseaux très étendus financés par tous essentiellement au bénéfice d’une minorité. Alors dans le cas de certaines infrastructures considérées comme essentielles, je veux bien faire jouer la solidarité, mais le refrain de la ruralité sacrifiée a ses limites quand il s’agit de la fibre.



Je ne sais pas si vous connaissez le sud de l’Ardèche, mais assez vite on se retrouve avec une maison ou deux perdues tous les 300 mètres, je ne vois pas bien comment quelqu’un qui déciderait de vivre là pourrait trouver justifié qu’on lui creuse une tranchée et qu’on lui tire de la fibre à son bénéfice exclusif sur des dizaines de mètres pour qu’il puisse prétendre tout seul à du FTTH, alors que des petites villes proches comme Bollène, pourtant dans la vallée du Rhône, ne sont pas elles-mêmes fibrées. Je force un peu le trait, mais l’idée est quand même là.

&nbsp;

Après, encore une fois, dans le cas de problèmes type un super RIP auto-financé où les opérateurs feraient les morts sans motif valable, je suis d’accord qu’il y a un souci. Je récusais plutôt l’argument général du “on est sacrifiés”, qu’on n’a d’ailleurs pas attendu vingt ans pour entendre.

votre avatar







graphseb a écrit :



Justement, quoi d’autre que l’aménagement du territoire en région pourrait te libérer des « inconvénients de la vie en zone dense » ?



En région = en province ? Si oui, ce n’est pas ce que je dis. J’opposerais plutôt zones densément peuplées / urbaines à zones peu densément peuplées / rurales. Je donnais l’exemple de l’Île-de-France parce qu’elle contient la plus grande aire urbaine du pays, mais la même logique vaut 1) au sein de l’Île-de-France (il me semble plus urgent de finir de fibrer Gennevilliers que de s’occuper de Villers-Saint-Genest) 2) dans tout le pays (et j’estime, pour l’Ardèche, qu’il vaudrait mieux déjà fibrer complètement Privas que de s’occuper des moindres hameaux et maisons isolées du sud du département). À ma connaissance, il y a bien eu le Rhône qui a réussi à connecter assez tôt et assez vite quasiment tout le monde à du haut-débit, mais plutôt ADSL ou VDSL, je crois. Il faudrait voir quel a été leur modèle, et si c’est transposable à la fibre. Mais à part ça, et même si je sais bien que c’est pénible pour l’avoir vécu, rien de surprenant pour moi à avoir des zones “en retard” ou qui ne seront jamais fibrées, de la même manière que je ne m’attends pas à avoir une autoroute vers la moindre de mes destinations ou un CHU tous les vingt kilomètres.

Par ailleurs, et plus largement sur les inconvénients de la vie en zone dense, je ne pense pas qu’il faille encore encourager les gens à continuer de grignoter des terres agricoles et à s’installer dans des maisons d’où ils ne peuvent rien faire sans voiture. Au-delà de ses contraintes (mais aussi de ses opportunités, faut pas déconner), la densité en matière d’aménagement me semble plutôt être une nécessité.


votre avatar







Yss a écrit :



Et alors ? Parce que les gens n’habitent pas en ville ce sont des citoyens de secondes zones qui n’ont pas le droit de profiter des mêmes qualités de service que les autres ?






&nbsp;Je propose que les gens des campagnes subventionnent les loyers des gens des villes.       



“Parce que les gens n’habitent pas en campagne, ce sont des citoyens de secondes zones qui n’ont pas le droit de profiter du meme loyer abordable que les autres ?”&nbsp;&nbsp;





Yss a écrit :



Je suis désolé, mais même si on est une entreprise privée, quand on se met à déployer des infrastructures tel que eau/électricité/internet on devrait être dans l’obligation de raccorder l’ensemble des citoyens et cette façon qu’on les opérateurs de trainer les pieds devrait être lourdement sanctionnée.






 Tout d'abord, une entreprise privee n'est pas une association de charite.       

&nbsp;Ensuite, a vouloir les forcer a deployer dans les zones ou ils ne font aucun profit, c'est les forcer a gaspiller leurs tresoreries prevues pour les investissements, R&amp;D etc et ca a l'effet inverse de ralentir l'innovation, le rythme des deploiements et alourdir la facture des clients.

&nbsp;

&nbsp;Quand les operateurs ont deployes l'ADSL en France, c'etait d'abord en zone denses. Ce n'est qu'apres que de nouvelles technologies (eg. Re-ADSL) et que les couts de deploiement ont chute que l'ADSL est apparu en campagne, quand c'est devenu profitable pour les operateurs de le faire.

&nbsp;C'est la meme chose pour la fibre. Pourquoi les forcer a fibrer des deserts MAINTENANT ? Quand ont les laisse faire, ils trouvent des solutions pour que les campagnes leur rapporte aussi (eg. 4G)






&nbsp;Vous etes tous IMPATIENTS. Vous voulez la fibre de suite, et n'avez aucune idee des consequences que cela implique....

votre avatar

Moi ce qui me fait rire ,c’est que ça fait 20 ans que ça dure ^^,rendez vous dans 20 ans pour voir ou on en sera.

Peut être la création d’une commission d’expertise de responsabilité pour savoir ou sont passés les fonds accordés ^^

&nbsp;

votre avatar







kevinz a écrit :



Je propose que les gens des campagnes subventionnent les loyers des gens des villes.

“Parce que les gens n’habitent pas en campagne, ce sont des citoyens de secondes zones qui n’ont pas le droit de profiter du meme loyer abordable que les autres ?”





Si tu avais comparé à d’autres type de réseaux tel que l’eau, l’électricité, le gaz j’aurais pût accepter la comparaison, mais les loyers n’ont rien à voir car ils dépendent d’autres paramètres.







kevinz a écrit :



Tout d’abord, une entreprise privee n’est pas une association de charite.



 Ensuite, a vouloir les forcer a deployer dans les zones ou ils ne font aucun profit, c'est les forcer a gaspiller leurs tresoreries prevues pour les investissements, R&D etc et ca a l'effet inverse de ralentir l'innovation, le rythme des deploiements et alourdir la facture des clients.







Ca ce n’est pas mon problème, ce sont les opérateurs qui ont choisit de se faire la concurrence sur le réseau, plutôt que de tout mutualiser (ou de laisser l’état maître du réseau).

On est quand même dans une époque ou de plus en plus de choses passent par les réseaux (fixes ou mobiles) et ne pas avoir de connexion internet correcte et stable devient un vrai problème.



       







kevinz a écrit :



Quand les operateurs ont deployes l’ADSL en France, c’etait d’abord en zone denses. Ce n’est qu’apres que de nouvelles technologies (eg. Re-ADSL) et que les couts de deploiement ont chute que l’ADSL est apparu en campagne, quand c’est devenu profitable pour les operateurs de le faire.



 C'est la meme chose pour la fibre. Pourquoi les forcer a fibrer des deserts MAINTENANT ? Quand ont les laisse faire, ils trouvent des solutions pour que les campagnes leur rapporte aussi (eg. 4G)      






 Vous etes tous IMPATIENTS. Vous voulez la fibre de suite, et n'avez aucune idee des consequences que cela implique....







Je suis bien d’accord qu’il est logique de commencer par les zones denses, mais les zones moyennement denses et peu denses ne vont pas à chaque fois attendre une nouvelle technologie et/ou 20 ans, car là la fracture numérique ne va jamais se résorber, pire elle risque de s’aggraver.

Parce que bon, quand on voit qu’ils en sont déjà à parler de 5G, alors qu’il existe encore pas mal de zone blanches et grises et que malgré des années de promesse rien ne bouge, hormis leur mauvaise fois (“mais non ce village n’est pas en zone blanche, sur la colline on capte le réseau, par contre les habitants dans leur maison, rien du tout, mais ça ne compte pas puisqu’on capte sur la colline.) Dire qu’il suffit de patienter pour que les choses “s’arrange” cela me laisse songeur.



Le pire dans tout ça c’est que quand les zones non desservie essayent de trouver des solutions (exemple des RIP) on a vu plusieurs fois dans les news ici que les opérateurs ne jouent pas le jeu, tentent de mettre des bâton dans les roues de ce genre d’initiative.



Donc à un moment donné, il faut quand même que l’Arcep et l’Etat tapent un bon coup sur la table pour leur faire comprendre qu’il faut se bouger sinon les sanctions doivent tomber.



Et puis augmenter le prix des forfaits en compensation de réseaux de meilleurs qualités et plus rapides je suis sur que cela gênerait moins les gens plutôt que les augmentations qui ont lieux pour l’ajout “d’options” obligatoires que la grande majorité n’ont jamais demandé voir n’utiliseront jamais.


votre avatar

&nbsp;





kevinz a écrit :



&nbsp;Je propose que les gens des campagnes subventionnent les loyers des gens des villes.



 "Parce que les gens n'habitent pas en campagne, ce sont des citoyens de secondes zones qui n'ont pas le droit de profiter du meme loyer abordable que les autres ?"&nbsp;&nbsp;&nbsp;





Argument de l’homme de paille. D’autant plus que les mesures d’aide à la pierre de ces dernières années pourraient bien avoir fait… l’exact inverse.

&nbsp;





kevinz a écrit :



Tout d’abord, une entreprise privee n’est pas une association de charite.




 &nbsp;Ensuite, a vouloir les forcer a deployer dans les zones ou ils ne    



font aucun profit, c’est les forcer a gaspiller leurs tresoreries

prevues pour les investissements, R&D etc et ca a l’effet inverse de

ralentir l’innovation, le rythme des deploiements et alourdir la

facture des clients.



Pas une association de charité, certes, mais les concessions qui leur sont accordées sont souvent assorties de “missions de service public”, si je ne m’abuse.





Yss a écrit :



Le pire dans tout ça c’est que quand les zones non desservie essayent de trouver des solutions (exemple des RIP) on a vu plusieurs fois dans les news ici que les opérateurs ne jouent pas le jeu, tentent de mettre des bâton dans les roues de ce genre d’initiative.



&nbsp;Là je suis d’accord que c’est un vrai problème.


Un député veut identifier les responsables de la fracture numérique

  • Des initiatives et toujours des questions

  • Fabrice Brun « très dubitatif » sur l'objectif 2022

  • Un fonds de péréquation pour le très haut débit

Fermer