Après la Société Générale, Boursorama se lance dans la reconnaissance faciale
Bas les masques
Le 05 mars 2018 à 10h04
4 min
Droit
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Comme la Société Générale, sa propriétaire, Boursorama a décidé de se lancer dans la reconnaissance faciale pour l’ouverture des comptes bancaires en ligne. La CNIL a accordé son feu vert voilà quelques jours, après avoir ausculté la conformité du mécanisme avec la loi de 1978.
La brèche ouverte par la Société Générale en septembre 2017 s’agrandit. Comme le chef de file du groupe SG, Boursorama a décidé de se lancer dans la reconnaissance faciale pour l’ouverture d’un compte en ligne. Le traitement repose là encore sur la comparaison de la photographie de la pièce d’identité avec une photographie du visage du porteur.
L’enjeu est toujours de lutter contre l’ouverture d’un compte sous une fausse identité tout en simplifiant la procédure. Le « parcours flash », futur nom de l’offre commerciale, sera l’alternative aux modalités habituelles. Il permettra d’ouvrir un compte en 24 heures au lieu des 10 à 20 jours actuels, via une application où le futur client aura le choix entre l’une et l’autre des souscriptions (flash, classique).
Après scan, les données de sa pièce d’identité sont extraites pour remplir automatiquement le formulaire. L'étape est complétée par un selfie (ou autoportrait) et achevée par un score de comparaison. En cas de réussite, le compte est ouvert dès le lendemain.
Un détecteur de vie lors de la prise de photo
Puisque le mécanisme est soumis à un processus d’autorisation auprès de l’autorité de contrôle, la CNIL a relevé dans sa délibération que « la photographie détourée de la pièce d’identité, l’autoportrait, les gabarits biométriques et le score de ressemblance ne sont conservés qu’en mémoire vive le temps de réalisation de l’opération (trois secondes en moyenne) ». Il n’y a donc ni transmission, ni conservation des modèles biométriques.
Notons aussi qu’une mesure de « détection de vie » est prévue « afin de s’assurer que l’autoportrait réalisé est celui d’une personne vivante (et non une photographie de photographie ou de masque) », mesure qui n’apparaissait pas dans la délibération Société Générale, laquelle préférait l'intervention d'un conseiller.
Après trois échecs consécutifs, l’utilisateur sera renvoyé sur la procédure classique. À ce titre, l’autorité de contrôle a souligné que l'alternative à l’ouverture « biométrique » d’un compte devait être présentée au futur client avant qu’il n’exprime son choix, et ce afin de garantir un consentement libre, spécifique et informé. De même, les personnes doivent pouvoir refuser ou retirer leur consentement à ce traitement.
Une demande qui anticipe le RGPD
La CNIL a salué l’existence d’une étude d’impact, en prévision du règlement général sur les données personnelles (voir notre dossier) : « Les modalités de mise en œuvre et mesures techniques adoptées ont permis de réduire à un niveau de vraisemblance et de gravité négligeable les impacts résultant notamment des risques de fuites ou de pertes des données, d’indisponibilité du dispositif ou d’usurpation d’identité ».
Autre point notable, des contrats ont été passés avec les sous-traitants (IBM pour l’hébergement et Scanovate pour l’outil biométrique) avec une sérieuse politique de sécurité, une traçabilité des habilitations, etc. « Les mesures de sécurité prévues sont conformes aux recommandations de la Commission en termes de minimisation des données, de chiffrement des échanges, de contrôle d’accès, de cloisonnement des données et de non-conservation des modèles biométriques, ainsi que de prévention et de gestion d’incidents » considère l’autorité, avant d'accorder son feu vert.
Après la Société Générale, Boursorama se lance dans la reconnaissance faciale
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Un détecteur de vie lors de la prise de photo
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Une demande qui anticipe le RGPD
Commentaires (30)
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Abonnez-vousLe 05/03/2018 à 22h51
N26 le fait, donc Boursorama le fait aussi en espérant valider une inscription plus rapidement.
Le 06/03/2018 à 14h01
Tu peux créer ta remise de chèque en ligne. Plus besoin de commander un carnet de remise ce chèque.
Mais il faut envoyer le chèque par courrier.
Le 07/03/2018 à 06h40
Le 07/03/2018 à 07h19
Le 07/03/2018 à 08h46
+42
Le 07/03/2018 à 19h53
Oui, a priori, le problème c’est l’autre. C’est toujours l’autre, au premier abord. Mais peu de personnes prennent du recul sur leurs propres propos qui peuvent être blessant (pour peu qu’on s’intéresse à celui/celle qui se trouve de l’autre côté de l’écran et qu’on ne peut pas juger car on ne le/la connait pas, c’est bien le sens de mon propos). Il y a une expression qui dit qu’il faut tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de s’adresser à une personne qu’on ne connait pas et qui se trouve pourtant tout près, à un clic sur le bouton “envoyer”.
Pour tout dire, il y aura toujours des gens pour croire que se sentir juger, c’est futile et que la bêtise est condamnable. Il y aura toujours des moralistes qui “savent” ce qui est bien et ce qui est mal. Là, effectivement, il n’y a pas de discussion possible avec ces gens qui auront toujours raison selon leur propre avis (à tort ou à raison).
Le 07/03/2018 à 21h48
Et que penser de l’intervenant se posant en arbitre au milieu d’un échange ?
Le 08/03/2018 à 18h40
Le 05/03/2018 à 11h47
Je suis le premier surpris. Le fait qu’il ne garde aucune des données au delà de la validation est le point que me ferai utiliser ce genre de dispositif pour gagner du temps
Le 05/03/2018 à 12h07
Il n’y a donc ni transmission, ni conservation des modèles biométriques.
sur la vie d’ma mère c’est la vérité !
Et puis un jour, on aura une news avec les mots hacker, faille, prestataire, erreur, architecture, … et tout le monde fera comme si c’était normal et prévisible.
Le 05/03/2018 à 12h31
J’ai pensé pareil. Genre “c’est juste un serveur de test avec des données de prod, et on avait demandé au stagiaire de le déconnecter”…
Il y a autre chose qui me fait tiquer. Ce sont des sous-traitants qui gèrent la partie sensible (la biométrie). On parle de retrait du consentement au traitement, mais le client n’est en contact qu’avec Boursorama. Déjà quand la relation est directe, c’est compliqué à faire appliquer, alors s’il faut leur demander de contacter un sous-traitant, qui aura peut-être disparu ou changé au moment de la demande, ça limite les chances d’obtenir gain de cause.
On verra si le RGPD et son “référent données personnelles” sera bien appliqué…
Le 05/03/2018 à 13h23
L’ouverture de compte à la tête du client, c’est la norme dans ce milieu " />
Le 05/03/2018 à 13h40
Avec un beau calcul du ratio de pourcentage de couleurs claire par rapport aux couleurs sombres et on obtiendra le mécanisme de la reconnaissance faciale pour avoir sa carte du stylo.
Le 05/03/2018 à 14h02
A rapprocher de la news sur la suppression de l’arrière-plan en temps réel, pour être certain de bien capturer la tête du client
Le 05/03/2018 à 15h40
Pour la millième fois, comment on fait si l’empreinte faciale est compromise ? on change de tronche ?
Les modalités de mise en œuvre et mesures techniques adoptées ont permis de réduire à un niveau de vraisemblance et de gravité négligeable les impacts résultant notamment des risques de fuites ou de pertes des données, d’indisponibilité du dispositif ou d’usurpation d’identité
c’est quoi un “niveau de vraisemblance et de gravité ?” c’est quoi sur une échelle de 0 à 10 le “négligeable” ? Ils se foutent de notre gueule encore une fois.
Je travaille comme sous-traitant pour des banques françaises, et je connais les mécanismes de sécurité en interne, ça fait tellement peur que je rajoute des couches de sécu de mon coté. Ils ont passé plus de temps à éplucher mes CGV pendant des mois qu’a auditer le code de production :-/
Bref, j’espère qu’on ne sera pas à terme obligés d’utiliser l’ejac faciale pour se faire reconnaître par leur binz…
Le 05/03/2018 à 15h47
Perso j’aurais préféré qu’il lance l’encaissement des chèques sur la base d’une photo. Il me semble que cela fonctionne déjà aux USA.
Le 05/03/2018 à 15h53
Le 05/03/2018 à 15h59
Ben je suppose qu’à terme tu ne pourras plus jamais ouvrir un compte en banque dans n’importe quelle banque
Le 05/03/2018 à 16h29
Il me semble que c’est déjà possible.
J’ai un chèque à encaisser. Si tu veux, je te redis si ça marche.
Le 05/03/2018 à 16h30
Le 05/03/2018 à 16h49
Le 05/03/2018 à 17h09
Le 05/03/2018 à 17h12
Le 05/03/2018 à 17h34
C’est peut-être ton métier mais tu ne lis pas correctement, y compris mon dernier message puisque tu renvoies à ton message précédent qui est hors sujet.
Encore une fois, il s’agit seulement de vérifier que l’on a une personne vivante qui correspond à la photo de la carte d’identité et pas une photo pour ouvrir un compte : c’est une fonction qui sert à éviter l’usurpation d’identité. Elle ne sert pas à l’authentification pour les opérations courantes.
De toutes façons, aujourd’hui, on peut ouvrir un compte à distance juste avec une copie de carte d’identité, il faut en général aussi un autre compte à son nom pour faire un virement ce qui renforce l’authentification.
Quant à l’utilisation de la biométrie pour de l’authentification, je suis de ton avis, c’est à proscrire.
Une empreinte digitale ou une reconnaissance d’un visage ne peut servir qu’à de l’identification (username) et pas à l’authentification (mot de passe ou autre dispositif plus performant)
Le 05/03/2018 à 17h43
Et pour les vrais jumeaux ça marche ?
Le 05/03/2018 à 17h46
Le 05/03/2018 à 17h53
Le 05/03/2018 à 17h59
Le 05/03/2018 à 18h46
Le 05/03/2018 à 21h56
Ça en devient flippant. Je propose comme dans Groland la reconnaissance par le sperme.