La Hadopi a lancé une étude qualitative et quantitative sur les assistants vocaux. Évoquée très brièvement lors d’un colloque à l’Assemblée nationale jeudi, elle mobilise selon nos informations aussi bien l’Arcep, la Cnil que le CSA et l'Autorité de la concurrence.
Cette étude qualitative sur les perceptions et les usages des assistants vocaux a été lancée cet été à l’issue d’un contrat-cadre. Son objet ? « Comprendre les différentes utilisations pouvant être faites de ces nouveaux terminaux et l’impact sur les pratiques culturelles dématérialisées, en particulier en termes de consommations musicales et audiovisuelles ».
« C’est une étude à visée exploratoire sur un sujet émergent » nous confie-t-on dans l’entourage de la haute autorité. Celle-ci veut comprendre à la fois le mécanisme de collecte de données, notamment personnelles, menées par ces assistants, outre « la disponibilité des offres et des services selon les équipements » (télécharger l'accord-cadre ci-dessous).
Comme cela a été signalé lors d'un colloque à l'Assemblée nationale en fin de semaine dernière, plusieurs autorités ont été mises dans la boucle de cette étude payée par la Rue de Texel : le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), mais également l’Autorité de la concurrence et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).
L'effet de bulle
Quelles sont les préoccupations ? Du côté de la Hadopi, c’est le risque de piratage de contenus protégés par le droit d’auteur, accessibles depuis ces terminaux, mais avant tout celui d’un enfermement des utilisateurs dans une bulle façonnée par chaque éditeur de solution (Alexa d'Amazon, Assistant de Google, Cortana de Microsoft, Siri d'Apple, etc.).
Une analyse partagée par le CSA qui dans ses 20 propositions pour refonder la régulation audiovisuelle, plaide pour que soient garanties « la transparence et la loyauté des algorithmes de recommandation afin de favoriser la diversité culturelle et diminuer le risque d’enfermement dans des choix prédéfinis. »
L’intervention de l’Arcep s’explique tout autant : l’autorité publique s’est déjà penchée longuement sur le cas de ces assistants, non sans épingler plusieurs problématiques au long d’un rapport dédié. « Si le règlement européen sur l’internet ouvert consacre la liberté de choix et d’usage du terminal, expose-t-elle en février 2018, il n’impose pas d’obligation spécifique aux équipementiers et constructeurs de terminaux, ni aux autres maillons logiciels de la chaine technique ».
Parmi ses propositions, cette dernière suggère en réponse d’étendre l'Internet ouvert au-delà de la neutralité du Net, « en posant un principe de liberté de choix des contenus et applications quel que soit le terminal ».
Commentaires (24)
Une petite taxe sur le streaming pour compenser les pertes attendues !
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Autant voir le CSA, la CNIL et l’Arcep réfléchir au sujet des assistants vocaux me semble pertinent vu les risques de cloisennement de l’utilisateur, les risques de sécurité, etc (bien que pour le CSA je ne saisisse pas complètement leur utilité dans le cas présent).
Autant la présence de la Hadopi plombe tout et montre déjà ce pour quoi la réflexion est menée : taxer, encore et encore…
Il faudrait taxer les assistants vocaux, car dans le futur ils pourront chanter !
Hadopi: un parasite inutile.
CSA: Nécessaire pour éviter et sanctionner les dérives à la TV mais un désir de sortir de son champ de compétence inquiétant…
Taxer les assistants vocaux parce qu’ils diffusent de la musique ?
Sauf erreur, il faut un compte associé (spotify ou autre).
Et ce compte, il est pas déjà taxé par hasard ?
La question de la neutralité des plateformes par la neutralité des recommandations de leurs algorithmes est plutôt une bonne idée.
“Messieurs dames, une petit place pour manger, rester digne et montrer qu’on sert à quelque chose, sioupléééé !”
Étonnant que le CSA soit choqué de l’effet de bulle. C’est pas ce que font la majorité des radios généralistes avec leur tubes depuis des années et sans que cela pose de problèmes au CSA?
Je viens de me rendre compte qu’ils n’ont toujours pas commencer a taxer les casques, chaines et autres enceinte? Il sont vraiment magnanime.
Où comment démontrer que l’hadopi n’a vraiment aucune espèce d’intérêt.
D’une part, la question du “piratage” par ces assistants vocaux n’apportera rien, d’autre part la question de l’enfermement de l’utilisateur dans l’écosystème de chaque marque relève de l’autorité de la concurrence.
Surtout lorsqu’on regarde le travail fait par l’hadopi afin de faire respecter le principe qui veut que l’on puisse faire péter les DRM pour une lecture sur tous les dispositifs et dont elle a la mission. Du fait des atermoiements de l’hadopi, l’enfermement du con-sommateur est la règle.
Vraiment, on claque un “pognon de dingue” pour rien en sollicitant l’hadopi sur de tels sujets…
C’est une étude à visée exploratoire sur un sujet émergent
“On ne sait pas bien ce que c’est alors on a eu cette idée (à la machine à café), mais en fait on voudrait surtout savoir si ça ferait un bon cadeau de noël”
Il est taxé sur la TVA, mais pas pour les taxes qu’on retrouve sur la mémoire de nos téléphones par exemple. Et tu penses bien que ça leur fait couler une petite larme, chez Hadopi.
Non, mais pour ce qui est de la consommation des services de musique, tu es bien libre d’utiliser les applications que tu veux.
De la même façon que sur un iPhone, tu n’installes pas Android et vice-versa.
Ils ont rien d’autre a faire chez adolfi ?
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Alors je trouve ça idiot de soulever le point sur ces appareils alors qu’on a exactement le même sujet depuis des années sur les TVs “connectées” qui font des propositions de programmes, sur le voitures avec GPS qui ont des base de points d’intérêt, et sur probablement de nombreux autres appareils dont on ne peut pas modifier le logiciel.
Je savais bien que les assistants vocaux allaient finir par tuer la création. Rhaaa les salauds.
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on ne pourra plus insulté l’assistant