Rue de Valois, le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique vient de lancer une mission sur les droits voisins des éditeurs de presse. Elle vise à « approfondir certains aspects techniques » soulevés par ce mécanisme prévu par le texte européen mais aussi l’actuelle proposition de loi déjà votée par le Sénat.
Le 26 mars 2019, le Parlement européen a adopté la directive sur le droit d’auteur. En janvier, en France, une proposition de loi a déjà passé le cap du Sénat. Haut la main, puisque votée à l'unanimité. Portée par David Assouline (PS), elle instaure un droit à indemnisation des éditeurs et agences de presse pour l’usage numérique fait de leurs titres.
En clair, les sénateurs ont voulu aller très vite, anticipant le vote de la directive. Son article 11 (renuméroté 15) prévoit lui aussi une telle compensation dans les États membres. La PPL va devoir maintenant être examinée par les députés.
Prise sous l’aile du MoDem, elle devra surtout être ajustée, harmonisée, synchronisée avec le texte européen compte tenu des différences entre les deux véhicules. Par exemple, la directive exclut les liens hypertextes du droit à indemnisation et interdit même tout « droit voisin » lorsque ne sont diffusés ou communiqués que des « mots individuels » ou des « très courts extraits » d’articles. Ce, pour une durée de 2 ans, contre 5 ans dans la PPL Assouline.
Sans surprise, Franck Riester a fait appel au CSPLA, organe gorgé d’une majorité d’ayants droit, pour travailler sur ces détails pratiques. Olivier Japiot, son président, vient de confier une mission à Laurence Franceschini, conseillère d’État qui fut notamment directrice adjointe du cabinet du ministre de la Culture entre 2004 et 2007 (voir sa biographie).
Assiette, gestion collective, journalistes...au menu de la mission Droits voisins
En appui d’anciennes missions portant déjà sur les droits voisins en 2016 et 2017, elle devra plancher en particulier sur son éventuelle gestion collective et l’assiette de la rémunération des éditeurs de presse. Soit des questions fondamentales pour la mise en œuvre du système de rémunération.
Elle aura également à se pencher sur la question de la rémunération des journalistes. La directive prévoit en effet que ceux-ci percevront des fragments de ces flux, dont la quasi-totalité profitera néanmoins aux éditeurs et agences.
Une mission pour aiguiser les amendements
Le temps presse : le ministère souhaite que cette mission puisse « enrichir les propositions d’amendements à la proposition de loi ». Ainsi, « il est important que sa phase essentielle soit menée d’ici la fin du mois », ce qui révèle que le ministère entend voir bouclée cette PPL d’ici l’été. Dans le temps imparti, il est demandé à Laurence Franceschini de rencontrer les éditeurs, les plateformes, les parlementaires et les journalistes, « dans la mesure du possible ».
Les conclusions doivent arriver d'ici la réunion plénière du Conseil, fixée au 3 juin. Ses travaux pourront se poursuivre au-delà, « en vue notamment de l’élaboration des futurs décrets d’application ». Le texte est très attendu par les éditeurs et agences de presse, qui n’ont pas hésité à déployer un puissant lobbying via leurs titres respectifs.
Voilà quelques semaines, le même CSPLA a initié une mission portant cette fois sur la reconnaissance des contenus. Là encore, la France avait décidé d’aller au plus vite puisque cette mission avait été préparée avant le vote de la directive. Ses conclusions serviront cette fois à nourrir la mise en œuvre de l’article 17 (ex article 13) qui vise à instaurer des licences plus rémunératrices sous la menace d’une industrialisation du filtrage (voir notre schéma et la lettre de mission).
Commentaires (31)
Ça va leur faire tout drôle, quand ils vont voir leurs chiffres d’audience chuter de manière drastique (comme dans tous les pays qui ont eu la mauvaise idée de pondre de telles lois)…
Ils vont pondre une loi pour obliger les GAFA à indexer et à payer pour ça.
" />
Je suis vraiment étonné de la rapidité pour retranscrire les textes européens pour un sujet pas si urgent que ça.
" />
Vive le lobbying !!
J’espère que Google va faire comme en Espagne concernant la presse.
Effectivement, un bon gros déreférencement pendant un mois, histoire de leur expliquer la vie…
En plus ça me fait bien rire quand ils parlent de manque à gagner que les soit-disant méchants Google and Co ferait sur leur dos.
C’est pas avec les 4 lignes d’intro de l’article que tu as toutes les infos (alors que c’est ce qu’ils tentent de faire croire).
La solution Twitter n’est pas si mal, en fait …
“Vu qu’on a pas [envie de] negocier des accords, en fait on va etre bourrins et ne plus rien indexer concernant les editeurs de presse/etc, comme ca on ne risque rien…
Par contre on a des accords avec Sputnik/etc, qui ne veulent rien du tout.. alors eux ils sont visibles”
J’attends de voir un outil IA qui reprend les textes des articles, et qui les retravaille vraiment pour les indexer dans Google News, mais sans filer de lien vers l’article original…
Ca, ca serait marrant a voir.
Cela dit, une bonne partie des gens se contente du titre.
" />
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/04/01/les-francais-ne-lisent-plus-la-faute-aux-reseaux-sociaux_4893782_4355770.html
" />
D’un autre côté, quand on voit le nombre “d’articles” qui se contentent de reprendre la dépêche AFP, je comprends que ces “journaux” s’inquiètent pour leur futur.
Les normes? Quelles normes? Les tampons ne rentrant pas dans la catégorie “dispositif medical” alors que les lunettes, si.
ah l’AFP, ses articles sans sources, genre un jugement, une directive, ou encore une loi, vas y te démerder pour la trouver avec : la loi impose dorénavant etc …. meme les liens vers legifrance ils ne connaissent pas. Et quand sa parle d’un rapport parlementaire même combat, pas de lien vers le rapport.
" />
me demande a quoi il servent l’AFP ? de nos jours, vu que le telex n’existe plus
[[i]b]Le 26 mars 2019,[/b] le Parlement européen a adopté la directive sur le droit d’auteur
. En janvier, en France, une proposition de loi a déjà passé le cap du Sénat. Haut la main
puisque votée à l’unanimité…
[/i]
heu…
(j’allai poser une question) ???
mais, j’ai eu MA réponse :
En clair, les sénateurs ont voulu aller très vite, anticipant le vote de la directive….
autrement dit : ils étaient SÛRS que leur ‘truc’ serait accepté, ils l’avaient DÉJÀ voté ?
“rappelez-moi : à QUOI sert cette Europe, déjà” ?
Parce que, bien sûr, tout cela n’a rien à voir avec la qualité de l’information délivrée.
Personnellement je n’achète plus Libération depuis que je me suis rendue compte que le seul truc intéressant c’était les intertitres dont le contenu est rarement développe dans l’article. Cela fait un sacré bon bout de temps.
C’est un article de blog, pas du Monde ! Certes, c’est un blog de la rédaction, mais ça reste différent du journal en ligne.
Et tu aurais dû lire l’article avant de le critiquer. En effet, le fond de l’article n’est pas juste ce qui est dit dans le titre mais une interrogation et de possibles explications de pourquoi un article local a tellement été propagé sur Facebook. Ça reste intéressant comme analyse et ça aurait pu avoir sa place ici.
Mais tu as raison : arrête toi aux titres pour juger du contenu d’un article qu’il soit de blog ou de journal.
Et factuellement, le titre est juste : quand on parle de 2019, il est évident que l’on parle juste de la partie de l’année écoulée et que cela pourra changer plus tard.
Le titre est du putaclic qui ne donne pas envie de lire le contenu et le faire de parler du machin le plus d’une année qui n’en est qu’au début de son second trimestre est déjà en soi nul et révélateur d’une certaine ineptie répandue dans les médias.
Par ailleurs, le soit-disant quotidien de référence fait de plus en plus d’articles dans ce genre et ça ne donne pas envie de les lire non plus. Notamment parce qu’après lecture, on se rend compte que le rédacteur a beaucoup tiré à la ligne une dépêche de l’AFP.
Rien sur le fait que ça soit un article de blog et pas du journal ?
Et des titres putaclics, il y en a ici aussi. Je ne t’ai jamais vu les critiquer, mais c’est sûrement parce que tu ne lis pas ces articles là !
Après, tu as le droit de ne pas aimer Le Monde ni Libération, mais tu t’informes où ? Pas sur Le Figaro je pense.
Et je me demande aussi comment tu es arrivée à cet article de blog du Monde qui de déplaît tant sans l’avoir lu.
Garde tes œillères, c’est plus confortable.
Éviter de juger les gens sans savoir est une bonne façon d’éviter d’être considéré comme un crétin.
Tu es dure avec toi !
très bonne lecture !
" />