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Pédocriminalité : les deux-tiers des contenus émaneraient des mineurs eux-mêmes

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Pédocriminalité : les deux-tiers des contenus émaneraient des mineurs eux-mêmes

Le 09 décembre 2021 à 16h15

Aux « sextos » et « nudes » librement consentis, mais par la suite partagés à leur insu, et récupérés par des pédocriminels, se rajoutent des « sextorsions » émanant notamment de pédophiles se faisant passer pour des mineurs. Une banalisation constatée tant par les ONG que par Europol.

L'édition 2021 du rapport annuel d'évaluation de la menace en termes de crime organisé sur Internet (IOCTA, pour Internet Organised Crime Threat Assessment) d'Europol se focalise sur ce qui a changé ces douze derniers mois, qu'il s'agisse de nouvelles menaces, modus operandi, de cas notables et des besoins réclamés par les autorités.

À titre liminaire, Catherine De Bolle, la directrice de l'agence, souligne que le nombre d'opérations conjointes internationales en matière de menaces cyber était passé de 57 en 2013 à 430 en 2020. Signe de la montée en puissance des diverses formes de cybercriminalité, mais aussi des efforts judiciaires et policiers pour les entraver.

L'an passé, Europol estimait que la cybercriminalité relevait plus d'une « évolution » que d'une « révolution », et que ses modus operandi ne changeaient pas tant que cela. Pour autant, ces douze derniers mois, sur fond de pandémie, ont créé « des circonstances exceptionnelles qui accélèrent cette évolution », permettant aux cybercriminels de chercher à en profiter, et donc à innover.

De la double extorsion à la surarnaque

Du fait du recours accru au télétravail, Europol note ainsi une accélération des attaques ciblant des vulnérabilités affectant les VPN, ainsi que diverses arnaques au commerce en ligne.

Les rançongiciels, de leur côté, visent de plus en plus des cibles « à haute valeur ajoutée ». L'an passé, la tendance était à la double extorsion : en sus du paiement de la rançon, les victimes étaient en effet menacées de voir les données exfiltrées être publiquement révélées.

Sur la période, les cybercriminels n'hésitent pas à accroitre la pression en contactant des journalistes, ainsi que les clients, partenaires et employés des victimes des rançongiciels, ou encore en leur faisant subir des attaques DDOS.

Le mode opératoire des arnaques aux faux investissements, l'une des principales menaces identifiées par les polices européennes, a de son côté tablé sur une surarnaque. Cherchant à profiter de la détresse des arnaqués, les arnaqueurs ont en effet mis en place des « call centers » afin de se faire passer pour des cabinets d'avocats ou des forces de l'ordre, et « offrir » leur aide (payante) en vue de soi disant récupérer les fonds perdus.

Les autorités ayant multiplié le nombre de saisies de places de marché du « darkweb » (et d'arrestations afférentes, de leurs administrateurs voire vendeurs), ces dernières ont de leur côté amélioré leur sécurité opérationnelle (OpSec).

Elles opteraient ainsi de plus en plus pour des hébergements sis dans des pays moins regardants, la cryptomonnaie open source axée sur la vie privée et la décentralisation Monero plutôt que le Bitcoin, ou encore pour des messageries sécurisées grand public telles que Wickr et Telegram.

Les malwares bancaires et mobiles s'attaquent à la 2FA 

« La menace des logiciels malveillants mobiles devient réalité », alerte par ailleurs Europol. S'ils constituaient « depuis longtemps une menace imminente en Europe », ils ne s'étaient encore jamais concrétisés « en raison du manque d'évolutivité en tant que modèle commercial durable » :

« Malheureusement, les cybercriminels ont fait une percée cette année, et le nombre de signalements de logiciels malveillants mobiles aux forces de l'ordre a considérablement augmenté. »

Les chevaux de Troie bancaires Android comprennent ainsi désormais « de nouvelles tactiques et techniques de vol d'informations d'identification ».

Un certain nombre de familles de logiciels malveillants bancaires mobiles ont en effet mis en œuvre de nouvelles capacités pour manipuler les applications bancaires directement sur les terminaux à l'aide des modules du système de transfert automatique (ATS) alimentés par l'Android Accessibility Service :

« Des chevaux de Troie bancaires comme Cerberus et TeaBot sont également capables d'intercepter des messages texte contenant des codes d'accès à usage unique (OTP) envoyés par des institutions financières et des applications d'authentification à deux facteurs (2FA) comme Google Authenticator. »

La normalisation croissante des comportements sexuels en ligne

La création et la dissémination de contenus pédocriminels ont quant à eux profité du fait que les enfants accèdent de plus en plus à Internet sans surveillance dès leur plus jeune âge.

La pandémie de COVID-19 et l'impossibilité de participer à des activités sociales ont en outre entraîné une augmentation significative du temps passé à jouer en ligne et sur les plateformes de médias sociaux. Et ce, alors qu'Instagram, SnapChat et TikTok incitent de plus en plus les mineurs à s'exposer socialement, voire publiquement.

De plus, « la normalisation croissante des comportements sexuels en ligne modifie l'attitude des jeunes vis-à-vis du partage de contenus explicites entre eux », et fournit aux délinquants « un groupe plus large de victimes potentielles exposées à l'utilisation d'Internet pendant de plus longues périodes dans des circonstances plus vulnérables ».

Le partage volontaire de « nudes » et « sextos » entre mineurs consentants, ainsi que celles produites à la demande d'adultes se faisant passer pour des mineurs, ou du fait de « sextorsions », profiterait de plus en plus aux pédophiles.

Les ONG qui combattent la pédocriminalité estiment que ces contenus « auto-générés », souvent filmés dans les chambres mêmes des enfants et adolescents dénudés, représenteraient les deux-tiers du total des contenus partagés sur les sites web spécialisés.

« Les chiffres que nous voyons sont fous »

65 % des 62 234 pages Web identifiées par l'Internet Watch Foundation (IWF) dans les 6 premiers mois de 2020 relevaient ainsi de cette catégorie. Au cours de la même période 2021, la proportion était encore de 64 %, mais le total des pages web identifiées est passé à 100 616, soit une augmentation de 62 %.

« Les chiffres que nous voyons, en particulier ceux des matériaux auto-générés, sont fous. Nous voyons des rapports en nombre que nous n'avons jamais vu auparavant. Le matériel auto-généré est désormais le problème prédominant pour l'IWF », explique Susie Hargreaves OBE, directrice générale de l'IWF. « Pendant la pandémie, nous avons assisté à une augmentation vraiment inquiétante du nombre d'images autogénérées produites par des filles âgées de 11 à 13 ans. »

Europol relève que dans un grand nombre de cas, ces images relèvent de « sextorsions », émanant notamment d'adultes se faisant passer pour des mineurs. Pour autant, la production et l'échange de tels contenus « auto-générés » relèverait aussi, et de plus en plus, d'une forme d'exploration volontaire de leur propre sexualité par les mineurs.

Il s'en trouve même qui vont jusqu'à monétiser leurs vidéos, sur OnlyFans notamment, attirés par l'appât du gain facile, pouvant leur rapporter plusieurs milliers de dollars très facilement.

Plus de 90 % des policiers spécialistes de la lutte contre la pédocriminalité en ligne interrogés en 2018 expliquaient eux aussi qu'il était courant ou très courant de trouver du « contenu sexuel auto-généré » au cours de leurs enquêtes.

Nudes

Près de 60 % des policiers déclaraient que la catégorie la plus courante était celle des images autoproduites volontairement, et près de 90 % des policiers que ce type de matériel était en augmentation.

Si 85 % des adolescents américains déclarent qu'il est illégal de partager des photos dénudées de mineurs, 40 % estiment cela dit qu'il est « normal » de partager des nudes entre ados, et 19 % pensent qu'il est légal de le faire s'il s'agit de ses propres photos ou vidéos.

11 % des garçons de 13 à 17 ans, et 19 % des filles du même âge, ont d'ailleurs déjà partagés des photos d'eux dénudés. Ceux qui s'identifient comme LGBTQ+ seraient même deux fois plus nombreux à le faire.

Dans le même temps, 1 sur 3 reconnaissent qu'ils ont déjà vu des contenus explicites qui ne leur avaient pas été partagés de façon consensuelle, et donc avec le consentement de la personne dénudée.

Nudes

12 % des garçons de 9 à 12 ans (mais seulement 5 % des filles du même âge) reconnaissent avoir partagé des nudes sans le consentement de la personne dénudée, ce qui est aussi le cas de 10 % des garçons et de 9 % des filles de 13 à 17 ans.

32 % expliquent n'en avoir subi aucune conséquence, 28 % qu'ils ont eu des problèmes (12 % à l'école, 8 % avec leurs parents et 8 % avec la police), 20 % qu'ils l'ont regretté, 15 % que leurs amis étaient furieux contre eux, 12 % que, a contrario, cela les avait amusé.

Nudes

Pire : plus de la moitié (50 % des filles, et 60 % des garçons) blâment exclusivement ou principalement la personne dont les images ont ainsi été divulguées, détournées. Et ce, quand bien même 62 % (51 % des garçons, 72 % des filles) disent s'être sentis mal, tristes, honteux voire dégoûtés à la vue de tels nudes non consentis.

Conserver, échanger, sensibiliser, infiltrer

Dans ses recommandations, Europol voudrait notamment pouvoir allonger la durée de rétention des données de connexion par les FAI, mais également bénéficier d'échanges de données « plus rapides et de meilleure qualité » avec les fournisseurs de services.

Il conviendrait en outre de « sensibiliser les victimes potentielles à tous les âges, en particulier dans le domaine de l'exploitation sexuelle des enfants », et aider les mineurs, parents et professionnels de l'enfance et de l'adolescence à prendre conscience des comportements en ligne potentiellement risqués.

Europol réclame aussi la levée de « certains obstacles légaux » afin de faciliter le travail d'infiltration par les enquêteurs sur le « darkweb », et notamment les réseaux et forums pédocriminels.

Or, ironie de l'histoire, pour pouvoir y entrer, il faut souvent fournir de nouvelles images ou vidéos inédites...

Commentaires (31)

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Merci pour cette analyse détaillée



L’épisode “Tais toi et danse” de Black Mirror devrait être diffusé à titre pédagogique dès le collège…

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“en attendant”….
youtube.com YouTube

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Si je souscris sans réserve au dernier paragraphe qui concerne la formation/sensibilisation, j’avoue que j’ai un peu peur que Europol se transforme en brigade des moeurs du net - pas bien sur que ce soit l’administration policière la mieux placée pour aider les mineurs.
Leur laisser le droit officiel (car il est , pour moi, évident que officieusement ils ne se privent de rien) d’espionner /d’infiltrer les forums de ce type crée un certain précédent qui sera bien utilisé sur d’autres objectifs.



J’avoue aussi que face à des mineures qui , de leur plein gré et pour se faire , très explicitement, du pognon (comme sur onlyfan) place des photos d’elles nues (voire encore plus explicite) en étant conscientes que c’est justement leur jeunesse qui leur rapporte autant , ben je sais pas trop quoi faire: A un moment, on est dans une société qui fait passer l’argent et le luxe avant tout le reste , y compris la vie privée et le respect de soi et des autres, donc quel poids a, ensuite, un discours de prévention soit perçu comme moralisateur et passéiste ?



On récolte aussi les fruits de ce qu’on a semé…



En tant que parents on peux faire notre possible pour expliquer & convaindre mais nos enfants évoluent aussi dans la société de tiktok et koh-lanta, et à un moment si l’on bascule dans la contrainte et l’interdiction, bah…. on ne fait que se bercer d’illusions sur ce que font vraiment nos gamins/gamines.

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A partir du moment où on parle de mineurs, tu ne peux pas dire “de leur plein gré” comme si c’était des adultes.
Ils n’ont ni la compréhension ni le recul de la portée de leur geste, quand bien même ils y ont été sensibilisés ou que leurs parents leur interdise.
Et tu pourras difficilement punir des parents qui font ce qu’ils peuvent pour empêcher ces pratiques.



La réclamation d’Europol me semble pertinente pour combattre ce fléau global.

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N’exagérons pas.
Qu’ils n’aient pas conscience de la “permanence” de tout matériel diffusé sur le Net pendant potentiellement des dizaines d’années, ou du risque bien réel de voir ces images exploitées pour faire pression sur eux d’une manière ou d’une autre, ok.



Pour le reste on est dans le lieu commun facile, il faut arrêter de considérer par principe l’ensemble de la tranche d’âge <16 ans de la même manière. Partir du principe que tu piges pas ce que tu fais si t’as moins de 12 ans, ça me semble honnête dans 99,999% des cas.
Au-delà, c’est plus compliqué de généraliser.
Des ados qui ont entre 13 et 16 ans, il y en a aussi qui sont conscients de la portée de la publication de photos d’eux, notamment quand il s’agit de gagner du fric.
Cela ne rend l’acte ni désirable ni acceptable pour autant d’un point de vue extérieur, note (ça traduit une vision de soi et de la société problématiques à plusieurs points de vue), mais ça implique de pas les traiter comme si c’étaient des victimes inconscientes (meilleur moyen de les braquer définitivement d’ailleurs, ce qui est parfaitement contre-productif).



Les enfants sont plus intelligents et réfléchis en moyenne que ce qu’on veut bien croire parce que ça nous arrange, même si effectivement cette moyenne semble tout de même baisser à force de surexposition à des processus ineptes consommateurs de “temps de cerveau disponible”.
En revanche là où ils sont à mon sens encore plus “faibles” que les adultes c’est la pression sociale, et c’est aussi l’aspect le plus compliqué à gérer : comment éviter que la diffusion de nude devienne un “marqueur d’intégration” standard ? Pour le coup la suggestion de forcer à mater l’épisode de Black Mirror me semble pas mal comme coup pédagogique, mais il faut un ensemble.



Là où je te rejoins sur “l’inconscience” en revanche c’est sur la diffusion des images d’autrui (ce que les statistiques de l’étude révèlent bien d’ailleurs). Je m’attendais à la différence de perception entre garçons et filles, pas à ce degré là ceci dit.



Bref, il y a un travail de fond à mener, mais à commencer par les parents déjà. Typiquement, on file pas un smartphone à un gamin avant 13 ans minimum bordel de cul (les dumbphone sont là pour ça) ET on raisonne l’usage de l’ordi et de l’internet (simple et économique : ordinateur familial dans la pièce à vivre, ou si ordi vraiment nécessaire une vieille carne sous Linux).
Il me semble qu’il y a par ailleurs un mouvement côté FAI pour simplifier la mise en place de filtres / whitelist de sites, mais je ne sais pas concrètement ce qui est fait.

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Il y a beaucoup plus de monde que tu le crois qui n’a pas conscience des risques. Certains sont même persuadé de l’intemporalité des images/vidéos éphémères proposées par les applications de messagerie. Enfin, il y a aussi une question humaine. Enfin, il ne faut pas oublier la confiance entre deux personnes qui se promettent un amour éternel et qui en fin de relation conflictuelle vont se faire des saloperies.

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Je partage tes soucis et tes appréhensions au sujet d’EUROPOL…

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En tant que parents on peux faire notre possible pour : expliquer & convaincre
mais nos enfants évoluent, aussi, dans la société de “Tiktok et Koh-Lanta”, et à un moment donné
si l’on bascule dans la contrainte et l’interdiction….(résultat) on ne fait que se bercer d’illusions
sur ce que feront vraiment nos gamins/gamines…



c’est sûr, on voit vite les limites du dialogue
après, on NE peut qu’espérer qu’ils/elles auront retenu la leçon (de morale) ?
mais, ‘on n’est pas dans leurs têtes’ !!! :fumer:

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Il y a aussi le souci de la présence de mineurs sur les applications de rencontre.
Sur Grindr par exemple, certains revendiquent même sur leurs profils qu’ils sont mineurs, ça craint un peu.

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Sylan a dit:


A partir du moment où on parle de mineurs, tu ne peux pas dire “de leur plein gré” comme si c’était des adultes.


Mais, d’un autre côté, on a tellement abîmé l’ordonnance de 45 au fil des législatures et des présidences qu’on estime qu’un mineur est responsable pénalement de plus en plus tôt, avec des peines de détention (en EPM, ou en quartiers mineurs dans des établissements pénitentiaires classiques) dès 13 ans.



Il y a donc une forme d’aberration dans un sens ou dans l’autre (soit ils sont responsables et la société doit l’accepter et l’assumer - et les adolescents doivent en être conscients), soit ils ne le sont pas et, à ce moment là ils doivent systématiquement être écartés des circuits pénaux et correctionnels (et ne devraient pas avoir de casier judiciaire avant leur majorité).



Les deux solutions sont possibles, et sont des choix de société fondamentalement différents (mais, au moins, cohérents). À l’heure actuelle, cet entre deux n’a pas vraiment de sens (ah, si, il est le symptôme de lois électoralistes et d’une propension à l’incarcération comme “solution”).

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C’est bien tu confonds compréhension et responsabilité. Tu mets sur un pied d’égalité ce que l’on se fait subir à ce qu’on fait subir aux autres.
Ce n’est pas parcequ’on ne comprends pas la portée de ce qu’on fait qu’on ne doit pas être puni.
Au contraire même.

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au contraire, je pense qu’à 13 ans on est responsable (on devrait)
de qu’on fait, sinon c’est trop facile :
(je pense aux ‘chouf’ des trafic de drogue, aux vols de tire-à-la-roulette)
*




  • ‘un p’tit rappel à la Loi, par le Juge, et hop…..dans la rue’* !!! :mad:
    (à 4 ans–>ok, mais à 13)

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Dans un monde néo libéral fait d’individus libres ce serait le cas.
Quand à 13 ans tu fais guetteur au lieu d’aller à l’école tu n’as pas grandi dans un milieu qui te permet d’être libre, et donc responsable.



D’ailleurs responsable de quoi? La vente de drogue est un commerce illégal mais un commerce comme un autre sinon, il est heureux qu’on ne foute pas les petites mains de 13 ans en tôle pour ça sachant que c’est le meilleur moyen de fournir de la main d’oeuvre servile aux gens qui organisent le trafic à grande échelle et qui dans une large mesure bossent avec police, juges, élus, prévention de la jeunesse etc. à contenir les pb sociaux.
A un moment faut cesser d’être faux cul sur ce sujet… les seules victimes de ce système et ceux qui y gagnent le moins d’argent sont les gamins déscolarisés justement.

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Citan666 a dit:


Des ados qui ont entre 13 et 16 ans, il y en a aussi qui sont conscients de la portée de la publication de photos d’eux, notamment quand il s’agit de gagner du fric. Cela ne rend l’acte ni désirable ni acceptable pour autant d’un point de vue extérieur, note (ça traduit une vision de soi et de la société problématiques à plusieurs points de vue), mais ça implique de pas les traiter comme si c’étaient des victimes inconscientes (meilleur moyen de les braquer définitivement d’ailleurs, ce qui est parfaitement contre-productif).


Je souscris totalement.
et encore là on parle juste de publier des photos.
j’ai entendu des histoires totalement hallucinantes sur la façon dont certain(e)s se faisaient du fric au collège, pour s’acheter un iPhone par ex. à côté de ça, les photos sur le net ou la vente de shit c’est léger. :eeek2:

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Une forme de prostitution de mineures où le « consentement » serait de plus en plus présent ?
C’est ce qu’on comprend de certains articles sur le sujet que j’ai lus.



(je n’ai pas d’enfants et je n’ai pas connu ou remarqué ce genre de situation dans ma propre enfance)

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oui c’est bien de ça dont je parle.
tailler des pipes pour s’acheter un iPhone, c’est chaud quand même…:craint:

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Bah franchement c’est pas non plus nouveau.



Aujourd’hui c’est pour un Iphone, mais des ado offrant leurs “services” contre argent j’en ai connu au moins 2 dans deux lycée/villes totalement différents…



Une que je connaissais (elle était dans ma classe donc bon…[et non je n’ai pas usé de ses “services”]), et étais plutôt très portée sur le sujet bien qu’en seconde, et savait pertinemment ce qu’elle faisait et dans quel but (sorties et fringues surtout).



Je ne dis pas que c’est le cas de tous les ados, mais certains ne se font pas beaucoup d’illusions sur la société très tôt dans leur vie.



Les tel portables et internet ne sont que des moyens nouveaux de faire la même chose, supposément en s’exposant moins (car derrière un écran), mais en touchant beaucoup plus de monde potentiellement (et involontairement surtout lorsque les documents sont repartagés).



L’éducation (ou son absence plutôt) est clairement le principal souci.
Et ce quelle que soit la culture/nation (sauf pê les pays nordiques, plus libres dans leur parole), la difficulté de parler de sexe avec un(e) ado n’aide pas.



Bon j’en suis pas encore là, mais ayant une fille, ce moment finira par arriver ^^!

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Une immense tristesse à la lecture de cet article. Merci de l’avoir écrit.



L’impression terrible que c’est de plus en plus « normal » pour des mineurs (en fait plus souvent des mineures, même si les garçons ne sont pas épargnés ) de se partager ce genre de contenus.



Réseaux sociaux, manque d’éducation, téléphones accessibles trop tôt… ? Je ne sais pas. Malheureusement les prédateurs ont la partie facile. :/



Renforcer Europol sans doute, mais cela me fait l’effet de vider la mer avec une cuillère.

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Adbear mange les enfants, ça fait plus de fiel. :roll:

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Quelle tristesse :/



Je n’ignore pas que le phénomène n’a pas attendu internet pour exister, mais j’ai l’impression qu’il est popularisé et normalisé/justifié sur les réseaux sociaux.

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Citan666 a dit:


Des ados qui ont entre 13 et 16 ans, il y en a aussi qui sont conscients de la portée de la publication de photos d’eux, notamment quand il s’agit de gagner du fric.


Mais bien sur… à 15 ans on a suffisamment de recul et d’expérience pour comprendre la portée de ses gestes et tous les dangers/conséquences que cela peut impliquer.
Déjà que pour les adultes c’est compliqué, alors pour les ados….

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carbier a dit:


Mais bien sur… à 15 ans on a suffisamment de recul et d’expérience pour comprendre la portée de ses gestes et tous les dangers/conséquences que cela peut impliquer. Déjà que pour les adultes c’est compliqué, alors pour les ados….


J’ai pas dit “on”, le “on” généralisateur minable et sans intérêt parce qu’il nie justement la complexité de l’individu.



J’ai dit “certains”. Et mon souci dans certains commentaires, dont le tien donc, est justement la volonté de “simplifier” la question en niant le caractère profondément contextuel de chaque situation pour mettre des gens dans des petites cases, que ça leur corresponde réellement ou non.



Tout comme tu peux avoir des gens complètement immatures à >50 ans (d’ailleurs on en voit certains/certaines régulièrement à la télé) tu as aussi des ados bien plus matures intellectuellement ou affectivement que beaucoup d’adultes. Ce sera souvent sur un aspect précis plus qu’un degré général de maturité, ça résulte parfois (je crains de devoir dire souvent) de traumatismes physiques ou psychiques de différentes natures dont l’expérience a provoqué des interrogations / remises en cause précoces par rapport à la moyenne (voire simplement du fait qu’on est complètement “décalé” par rapport à notre environnement et donc mal intégré voire rejeté).



“On” (à savoir nous, communauté d’adultes théoriquement responsables) peut (doit ?) soutenir les efforts “généraux” visant à faciliter le travail des parents d’un côté (pédagogie sur l’usage des outils de contrôle, recommandations sur quels contenus - ou matériels - pour quel âge), la sensibilisation des enfants de l’autre (dont pourraient profiter beaucoup d’adultes aussi d’ailleurs :transpi:)…
Y compris en intervenant nous-mêmes si les parents / enfants de notre entourage nous demandent des conseils, ou diplomatiquement si on estime impératif d’initier nous-mêmes pour prévenir un danger immédiat.



Au-delà de ça, c’est une affaire d’individus (les relations parents / enfants, les enfants entre eux), et le cas échéant d’enquêtes policières. Point.



La généralisation à outrance est par essence au mieux inefficace, au pire contre-productive.

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+1.
J’ai jamais compris comment on pouvait d’un côté tout faire pour que les ados se responsabilisent - “s’adultisent” je dirais - de plus en plus tôt et de l’autre continuer dans le même temps à les traiter comme des gamins.
Il y a un problème de logique là.



Et encore plus sur la question du sexe. On les surexpose à des images, représentations ou sous entendus sexualité depuis très tôt et on s’étonne qu’il arrive ce qui est décrit dans l’article ???

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(d’ailleurs on en voit certains/certaines régulièrement à la télé)



parfois, je me demande…où…ils vont les chercher ? :eeek2: :eeek2:
à moins, que c’est fait exprès pour dire…………. :reflechis:

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Que certains ados (très loin de la majorité d’entre eux) soient matures ne changent strictement rien au fond du problème.
Une société est faite pour protéger les plus fragiles. Point barre.



Baser son raisonnement sur une poignée de cas particuliers non représentatifs cela reviendrait à ne faire l’école que pour les plus forts intellectuellement car les autres n’ont qu’à suivre.

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carbier a dit:


Une société est faite pour protéger les plus fragiles. Point barre.



Ca sort d’où ca ? En quoi ce serait dejà une definition juste d’une société ?
Une société c’est fait pour organiser un groupe de gens. Comment et sur quels critères on organise, c’est très varaible.



Baser son raisonnement sur une poignée de cas particuliers non représentatifs cela reviendrait à ne faire l’école que pour les plus forts intellectuellement car les autres n’ont qu’à suivre.



Tu préjuges en parlant de “poignée”, personne n’en sait rien.
Et soit dit en passant, l’école est faite pour les plus intelligents, effectivement, à partir d’un certain moment.
Si on suivait ton raisonnement, on pourrait aussi dire qu’il faut ouvrir l’université à tout le monde, même au plus idiots, et ca n’a pas de sens. Remarque, on le fait déjà, avec les résultats que l’on connait.


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carbier a dit:


Que certains ados (très loin de la majorité d’entre eux) soient matures ne changent strictement rien au fond du problème.


Euh, c’est largement la majorité qui est « mature ».
https://www.lepoint.fr/societe/suede-les-garcons-regardent-du-x-en-moyenne-a-12-ans-14-08-2013-1714147_23.php
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-30-mai-2019
L’article que nous commentons illustre quand même qu’un tiers des adolescentes a déjà envoyé du contenu d’une tierce personne. Donc j’imagine qu’à une personne en direct ça doit être encore plus élevé.



C’est plutôt les enfants préservés qui sont l’exception.




Une société est faite pour protéger les plus fragiles. Point barre.


Donc vu que le filtrage est illusoire, on interdit les sites porno point barre ? Et les téléphones aux mineurs point barre ? Moi je veux bien, hein, mais ça va gueuler.

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A partir du moment où tu n’arrives même pas à comprendre la définition de maturité…



Quant à ton dernier paragraphe, il ne veut rien dire. Tout n’est pas binaire: ce n’est pas parcqu’une solution n’est pas efficace à 100% qu’elle ne sert à rien. :roll:

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Tu n’as pas donné de définition et j’ai utilisé des guillemets. Ça veut dire quoi mature ? Parce que pour moi c’est un continuum pour lequel il est difficile de placer une limite donnée.



« Tout n’est pas binaire: ce n’est pas parcqu’une solution n’est pas efficace à 100% qu’elle ne sert à rien » tranche un peu avec « Une société est faite pour protéger les plus fragiles. Point barre. »



Objectivement tous les mineurs savent comment accéder à du porno (je dois être la dernière personne du monde à ne pas en regarder), c’est super normalisé sur les réseaux sociaux, il n’y a pas photo.



Si tu veux vraiment protéger les jeunes il va falloir prendre des décisions.

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Citan666 a dit:


En revanche là où ils sont à mon sens encore plus “faibles” que les adultes c’est la pression sociale, et c’est aussi l’aspect le plus compliqué à gérer


Tu dis exactement la même chose que Sylan du coup :D :windu:

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carbier a dit:


Ce n’est pas parce qu’on ne comprends pas la portée de ce qu’on fait qu’on ne doit pas être puni. Au contraire même.


Le résultat de cette mentalité est de fournir de la viande aux réseaux criminels. Jeunes d’autant plus faciles à coincer que la prison est devenu un rite initiatique et qu’elle coupe possibilité de toute réinsertion (en France, d’autres pays sont plus matures).



Punir pour se défouler ça s’appelle une mentalité de lyncheur, 100% contre productif.

Pédocriminalité : les deux-tiers des contenus émaneraient des mineurs eux-mêmes

  • De la double extorsion à la surarnaque

  • Les malwares bancaires et mobiles s'attaquent à la 2FA 

  • La normalisation croissante des comportements sexuels en ligne

  • « Les chiffres que nous voyons sont fous »

  • Conserver, échanger, sensibiliser, infiltrer

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