La fameuse Recording Industry Association of America (RIAA), connue pour avoir attaqué des milliers d'Américains suspectés d'avoir téléchargé illégalement, connait quelques soucis financiers à en croire ce document portant sur son année fiscale 2010/2011. Son nombre d'employés a fondu au soleil ces dernières années, en adéquation avec la baisse des rentrées d'argent. Les dirigeants de la RIAA gagnent par contre toujours autant.

Bien moins d'employés, mais des salaires toujours élevés

De 117 employés il y a encore quatre ans, la RIAA a donc vu son effectif reculer de près de 40 % pour tomber à 72 salariés. Les salaires de tous ces employés ont cumulé sur l'année 12,7 millions de $, soit en moyenne 176 388 dollars par an et par employé.

Cette moyenne est toutefois faussée par les très hauts salaires, sachant que le patron de la RIAA touche 1,75 million de dollars à lui seul, et que son second est rémunéré 1,37 million de $. En somme, 24,5 % des salaires de l'effectif de la RIAA tombent entre seulement quatre petites mains. Ce taux grimpe à 40 % si l'on rajoute les trois autres plus gros salaires de l'association (entre 600 et 700 000 dollars par an).

Au total, l'association américaine de défense de l'industrie du disque n'a récolté que 29,1 millions de dollars en 2010/2011, contre 51,35 millions deux ans auparavant, soit un recul très important de 43,3 %. La faute à la très forte diminution des cotisations perçues par la RIAA et envoyées par les artistes. Ces dernières sont en effet passées de 49,76 millions de dollars en 2008/2009 à 27,880 millions de dollars deux ans plus tard. Cela signifie aussi que les salaires des employés ont représenté en 2010/2011 près de 45,5 % des revenus de la RIAA.

Un budget juridique en baisse de 86 %

Outre la baisse des effectifs, la diminution des revenus pour la RIAA a eu pour principale conséquence une forte chute des dépenses liées à la lutte contre le piratage. Cela explique pourquoi la RIAA milite aujourd'hui plutôt pour une sorte de riposte graduée aux USA (payées par les FAI et les abonnés), alors que dans le passé, la RIAA a opté pour une attaque massive des internautes devant la justice (des dizaines de milliers depuis 2003). Ce changement stratégique s'explique donc certainement par le manque de financement auquel fait face la RIAA depuis quelques années.

Les frais juridiques de la RIAA se sont d'ailleurs effondrés entre 2009 et 2011, passant de 16,5 millions de dollars à 2,34 millions de dollars, soit une baisse de ces dépenses de 85,9 %. A contrario, les dépenses en lobbying sont stables, avec 2,3 millions de dollars investis en ce sens.