C’est cet après-midi que le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon, et Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Économie numérique, doivent présenter le plan du gouvernement pour « le numérique à l’École ». Invité ce matin sur France Inter, le locataire de la Rue de Grenelle a expliqué quelle « stratégie globale » il entendait mettre en place.
Plus précisément, la « stratégie globale » du gouvernement passe par plusieurs points, comme le « raccordement au très haut débit des écoles rurales, ce qui suppose la mobilisation par exemple de la Caisse des dépôts ». S’agissant des équipements (ordinateurs, tablettes...), eux aussi concernés par le plan, le ministre rappelé que ceux-ci sont généralement fournis par les collectivités territoriales. « Dans la loi que je présente, nous allons clarifier ces questions de maintenance », a ainsi annoncé Vincent Peillon, sans plus de précision.
Cap sur les usages du numérique
Surtout, le ministre de l’Éducation a insisté sur un point : celui de la formation aux usages du numérique, sous-entendant que ce point avait complètement été délaissé par la « quinzaine de plans » précédents. La stratégie du gouvernement entend selon lui de s’adresser « aux parents, aux élèves et aux professeurs ». « On a donc deux choses à faire », a expliqué Vincent Peillon. Premièrement, la ministre veut « des ressources numériques accessibles pour tous, c’est ce que nous sommes en train de faire, par exemple il y a aura un service public de l’aide aux devoirs pour les enfants de sixième des zones en difficultés à partir de septembre 2013 ».
Deuxièmement, le locataire de la Rue de Grenelle entend mettre le paquet sur la formation des enseignants, dans la mesure où ceux-ci « utilisent le numérique chez eux, pour préparer les cours,... ils l’utilisent maintenant souvent pour être en relation avec les parents. Mais ils ne peuvent pas l’utiliser dans la classe car on ne les a pas formés à le faire. Le grand retard français est là ! », s’est emporté Vincent Peillon.
S’agissant des problèmes qui pourraient être éventuellement liés à l’âge de certains enseignants, le ministre s’est voulu rassurant. Pour lui, « il n’a pas de question d’âge » : « Le véritable problème français (...) c’est les usages, les usages pédagogiques. Quand vous regardez un certain nombre de pays autour de nous, la réussite vient quand on a formé les enseignants à se servir - parce qu’il ne faut pas tomber dans l’illusion techniciste, ce n’est pas uniquement avoir des machines - il faut s’en servir pédagogiquement. Nous sommes l’Éducation nationale, on n’est pas là pour jouer, on n’est pas là pour s’abrutir devant des écrans ! Donc il faut utiliser ces technologies pour précisément progresser en termes d’apprentissage. Et là, c’est la formation des enseignants ».
Logiciels pédagogiques et investissements d'avenir
« Il manque en France, et sinon on va être soumis dans le fond à la pression anglo-saxonne, une production pédagogique de logiciels numériques », a prévenu le ministre de l’Éducation, qui a annoncé que « de l’argent » allait être alloué pour aider à la production de logiciels numériques, et ce dans le cadre des investissements d’avenir. «Nous allons donc structurer une filière française pour le 21ème siècle, parce que c’est l’école du 21ème que nous devons construire, et donc on va de A à Z », s’est félicité Vincent Peillon.
Notons que le libre ne fut pas évoqué par le locataire de la Rue de Grenelle, et ce en dépit des récentes préconisations de l’April, qui réclamait il y a quelques semaines une série de mesures pour le numérique à l’école, collège et lycée. Celles-ci reposaient toutes sur les principes des licences libres (voir notre article : L’April défend les vertus du logiciel libre dans l'Éducation nationale).
Rappelons enfin que le budget 2013 prévoit l’allocation de 10 millions d’euros pour le numérique à l’école, comme l’indique l’AFP.
Commentaires (31)
#1
le projet est tres interessant
#2
Nous sommes l’Éducation nationale, on n’est pas là pour jouer, on n’est pas là pour s’abrutir devant des écrans !
abrutis de joueurs ! " />
#3
Notons que le libre ne fut pas évoqué par le locataire de la Rue de Grenelle
Comme d’hab. Nous sommes des centaines de milliers de fonctionnaires, très volontaires pour faire avancer le sujet. Sur le lot il y en a plusieurs milliers avec d’excellentes compétences en informatique. Mais plutôt que d’employer notre zèle et nos capacités à produire des outils pérennes, on va créer des rentes de situation à quelques amis bien placés…
Edit : c’est tellement plus facile de sortir le carnet de chèque du contribuable plutôt que de mobiliser les énergies de citoyens dévoués !
#4
#5
“Notons que le libre ne fut pas évoqué par le locataire de la Rue de Grenelle, et ce en dépit des récentes préconisations de l’April …” Et de la directive interministérielle de JM Ayrault.
Et pendant ce temps, il y a du franco-français tout prêt et tout libre pour le primaire :
http://www.framablog.org/index.php/post/2012/12/12/eric-seigne-entretien
Tant qu’a dépenser nos sous …
#6
Deuxièmement, le locataire de la Rue de Grenelle entend mettre le paquet sur la formation des enseignants, dans la mesure où ceux-ci « utilisent le numérique chez eux, pour préparer les cours,… ils l’utilisent maintenant souvent pour être en relation avec les parents. Mais ils ne peuvent pas l’utiliser dans la classe car on ne les a pas formés à le faire. Le grand retard français est là ! », s’est emporté Vincent Peillon.
Sous entendu leurs donner un rôle de plus qu’ils ne pourront pas forcément assurer?(Ou du moins pas de suite?)
Car il n’y a pas que la question connaissances, il y a aussi l’aspect financier par exemple car tous les enseignants voulant se tenir à jour doivent mettre du gros denier de leurs poches pour pouvoir par exemple acheter une petite tablette ou un pc portable à utiliser en cours, des abos aux mags numériques, etc…
il n’a pas de question d’âge » : « Le véritable problème français (…) c’est les usages, les usages pédagogiques. Quand vous regardez un certain nombre de pays autour de nous, la réussite vient quand on a formé les enseignants à se servir
Bonne idée! Mais ça ne s’est pas fait en un jour, partir de pas grand chose avec du matériel souvent obsolète est quand même risqué (devoir recommencer certaines formation sur des logiciels ou systèmes qui ont évolués radicalement entre temps par exemple)
une production pédagogique de logiciels numériques
Notons que le libre ne fut pas évoqué
Mouarf, ils vont trouver moyen de nous développer des trucs qui vont couter bonbon et qui existeront déjà en libre" />
J’ai peur… Mais au moins ça bouge!
#7
Objectif : envoyer les devoirs à la maîtresse par sms et sans fautes.
Objectif secondaire : inciter les développeurs à intégrer des correcteurs d’orthographe dans les applis mobiles.
#8
En Aquitaine un ENT est en cour de déploiement , il a bien sur été réaliser par une société privée , mais sont code source est Libre de droit , par conséquent toute région voulant le récupérer pour le mettre en production peut le faire et même l’améliorer , se qui profitera a tout le monde.
Plus d’info :
http://numerique.aquitaine.fr/Mise-en-place-d-un-ENT-pour-les
#9
Et bien à voir mais ça sent le Flop à la Fabius à savoir “un plan informatique pour tous” …" />
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Le budget alloué est vraiment lolesque !!
#11
Le budget alloué est vraiment lolesque !!
#12
Ben moi je vais vous rappeler une chose : les accord de l’OCDE signé il y a déjà bien longtemps disaient ceci : dans le but de la privatisation généralisé de l’éducation, vous veillerez dans un premier temps à diminuer lentement et continuellement le niveau scolaire pour amener les gens à penser que le privé fait mieux (Mouarf)…
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Et les cours d’informatique au collège/lycée? Ou tout du moins des sensibilisation à la sécurité informatique de nos jours. Parce que là si nos têtes blondes se servent presque tous d’un PC dans 20 ans, ça risque d’être comique.
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Nous sommes l’Éducation nationale
C’est là d’où viennent les problèmes du système exactement :
1/ cela devrait s’appeler Enseignement (l’éducation est de la responsabilité des parents) ;
2/ cela devrait être dé-nationalisé (ou au moins décentralisé le plus bas possible dans la hiérarchie administrative) : le monopole (ou quasi-monopole dans ce cas) est toujours à la défaveur de celui qui le subit.
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Pour avoir travaillé en info dans un collège, en version courte, ça fait déjà quelques années que le terme mousseux “projets numériques” revient.
Déjà le budget des clg viens en grande partie du conseil général.
Lorsqu’il s’agis de renouveler du matos qui à 7⁄8 ans (cf : duron, athlon, pentium 4 etc) pour éviter d’attendre 10 min à chaque lancements OpenOffice & co il n’y as plus personnes et plus de budget disponible.
Par contre lorsqu’il s’agit d’acheter des TBI, des appareils de visio à 2k€ inutiles qui leurs permettent accessoirement de ce faire mousser sur le plan politique là il y as le budget.
Cherchez l’erreur.
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:popcorn:
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" /> Ils vont relancer Thomson
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pas question d’être la poule aux œufs d’or de Microsoft )
Si ca peut te rassurer,
pour bosser indirectement dans ce domaine ; Et voyant ce projet se développer…
L’ipad d’apple est en tete dans le matériel mis en avant…
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je pari 10 euros que c’est une firme américaine genre Apple, Microsoft ou Dell (ou les trois) qui vont récuperer la plus grosse part du gateau.
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