Mojang, le studio à l'origine de Minecraft, continue de faire parler de lui après l'annonce de ses résultats hier. Carl Manneh, l'un des trois fondateurs de la firme, s'est confié à Reuters et nous explique que de nombreux éditeurs ont cherché à faire main basse sur sa compagnie.

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Mojang est dans une situation confortable

L'argent coule à flots chez Mojang, et cela attire forcément les convoitises. Avec un chiffre d'affaires de 174,9 millions d'euros et un bénéfice de 67,6 millions d'euros avant impôt, l'insolente rentabilité du studio ne peut que susciter les envies d'éditeurs bien plus gros. Ainsi Carl Manneh explique que sa firme a déjà repoussé les avances de « quasiment toutes les compagnies majeures dans l'industrie du jeu vidéo ». Sean Parker, le cofondateur de Napster, et l'un des premiers investisseurs de Facebook aurait lui aussi tenté d'entrer au capital de Mojang, sans succès.

« Nous vivons un rêve, vraiment. Une sortie serait quelque chose d'énorme, mais avons-nous réellement besoin d'autant d'argent ? Dans notre cas, nous avons des liquidités, et même plus d'argent que nécessaire » juge le dirigeant. « Nous avons toujours senti que notre indépendance faisait notre force. Nous pouvons prendre des décisions en nous réunissant seulement 15 minutes et c'est réglé. Nous essayons d'être les plus agiles possible, afin de sortir nos jeux rapidement ».

Mais il est difficile de prédire la suite

D'un côté, Jakob Porser, un autre des fondateurs, pense que le succès de Minecraft ne peut que se poursuivre, jugeant que les ventes du titre n'ont pas encore atteint leur palier. « Les chiffres commençaient à légèrement décroitre avant Noël et on se demandait si le jeu avait enfin atteint son pic. Mais les 24 et 25 décembre, il y a eu un afflux massif », explique-t-il. Carl Manneh estime quant à lui que le titre pourrait « dépasser les ventes des Sims d'ici un ou deux ans, au rythme où les choses progressent ». Pour rappel, le volet original de la série « Les Sims » s'est écoulé à 16 millions d'exemplaires, tandis que l'ensemble de la franchise émarge à plus de 150 millions d'unités. Mojang a vendu 15 millions de licences, toutes plateformes confondues en 2012.

Certains analystes comme Chris Hickley d'Atlantic Equities, sont plus sceptiques et jugent qu'il est difficile de savoir ce qu'il adviendra du titre. « Il est compliqué de savoir si Minecraft saura se vendre encore 10 millions de fois. On approche d'un territoire inconnu pour les ventes d'un jeu ». Quoi qu'il arrive, les joueurs continueront de faire vivre cet univers cubique, et son créateur ne lâchera pas sa volonté de rester indépendant.