Selon le PDG de Gearbox, l’industrie vidéoludique vit sa Renaissance
Aura-t-on droit à un Clavecin Hero ?
Le 04 mars 2013 à 09h03
5 min
Société numérique
Société
Randy Pitchford, le PDG du studio Gearbox à qui l'on doit notamment les jeux de la franchise Borderlands ainsi que leurs nombreux DLC, s'est entretenu avec nos confrères de GamesIndustry lors du D.I.C.E. De nombreux sujets furent traités, de la violence dans les jeux jusqu'au paysage actuel de l'industrie vidéoludique.
L'industrie vidéoludique vivrait sa Renaissance
Alors qu'à entendre la minorité bruyante, l'industrie se repose majoritairement sur les titres « AAA » à gros budget et au succès quasiment assurés, comme la version annuelle de Call of Duty ou de FIFA, le PDG de Gearbox Software ne voit pas les choses de cet oeil-là.
« Je pense que nous avons devant nous un large spectre de jeux et que nous voyons de nouvelles choses tout le temps. En fait, je pense même que nous voyons beaucoup plus de nouvelles choses en ce moment. Je pense que nous sommes au coeur d'une sorte de Renaissance de l'industrie. Celle-ci ne proviendra peut-être pas des blockbusters triple A, avec des budgets de 50 millions de dollars pour le développement, mais quand vous regardez ce qui se passe du côté des indépendants, il y a beaucoup d'idées à dompter c'est très enthousiasmant. J'ai d'ailleurs passé une bonne partie de mes vacances sur Faster Than Light, qui est vraiment très cool », explique le dirigeant.
Pitchford voit ce fourmillement d'idées chez les indépendants comme une bonne chose, et ne craint pas l'avenir. « Je ne pense pas au futur avec la peur au ventre. J'y pense avec enthousiasme et anticipation, et d'une certaine manière j'aime l'idée de faire moins de paris, en misant davantage, parce que j'aimerais voir ce qu'il est possible de faire quand on met plus de ressources qu'on n'en a jamais mis dans quelque chose d'autre auparavant. En tant que créateur, l'idée que notre studio puisse construire quelque chose avec un budget deux ou trois fois supérieur aux précédents c'est se dire "Oh mon Dieu, vous pouvez imaginer tout ce qu'on peut faire avec ça ?" Donc cela m'enthousiasme vraiment », ajoutera-t-il.
Le paysage actuel semble lui donner raison, tout du moins sur le marché des consoles. Avec « une baisse du volume total des ventes de 20 à 25 %, mais les ventes des meilleurs titres qui croissent d'autant » commercialement parlant, il semble plus intéressant de se focaliser sur moins de titres, en misant énormément dessus. « Est-ce bon, est-ce mauvais ? Je n'en sais rien. Mais je préfère avoir moins de choses, mais qu'elles soient énormissimes, parce que de toute façon je n'ai pas le temps de jouer à tout ça quoi qu'il arrive. Vous voyez ce que je veux dire ? Il y en a tellement que je n'arrive plus à suivre, et pourtant je suis un p**** de joueur hardcore, je joue tout le temps ! Et pourtant je n'arrive pas à suivre, du coup j'aime l'idée de miser plus gros sur moins de titres. Pendant ce temps, il y a tellement de fourmillement chez les indépendants, et tellement de petites mises. Il y a énormément de diversité là-bas, et c'est vraiment énorme ».
Et si la NRA agissait comme l'ESRB ?
Concernant la violence dans les jeux vidéo, Pitchford n'a pas vraiment d'avis tranché sur la question. Il émet cependant une hypothèse intéressante sur le rôle que devrait tenir la NRA, la rapprochant de ce que fait l'ESRB pour l'industrie vidéoludique.
« Pensez à la relation qu'il y a entre l'industrie du jeu vidéo, et l'ESRB. L'ESRB c'est notre organisme autorégulé pour la classification des jeux, que l'industrie a créée pour apposer des labels sur ses titres. La plupart des éditeurs payent pour l'ESRB mais pourtant nous avons des relations tendues avec eux. Ils sont vraiment très bons dans leur travail. Ils permettent à l'industrie de rester viable avec leurs lignes de conduite et tout le reste, et peu importe le label apposé, ils le choisissent de façon appropriée. Si vous franchissez une ligne, ils mettent votre jeu dans une autre case, que vous le vouliez, ou non », explique-t-il.
« Maintenant, imaginez que la NRA préconise des lois concernant les armes à feu. Imaginez que la NRA ait avec l'industrie de l'armement la même relation que l'ESRB avec nous. Au lieu de dire "ne faites aucune loi" on verrait plutôt quelque chose comme "merde, la NRA me fait faire un tas de trucs pour rendre mes armes mieux sécurisées, je comprends ce qu'ils veulent faire, mais ça me fait mal au cul !" C'est exactement ce qui se passe entre l'ESRB et l'industrie vidéoludique. Nous apprécions qu'ils soient là mais nous devons faire avec leur merdier et passer tout un processus pour avoir le classement. Si nous ne le faisons pas, les détaillants ne nous mettent pas en rayon, et si notre contenu dépasse certaines bornes, ils nous appellent, et nous devons faire avec. Imaginez que la NRA puisse avoir la même relation avec son industrie. Le reste du pays les soutiendrait, et ils deviendraient les gentils dans l'histoire », argue-t-il.
Concernant l'avenir de son studio, l'homme reste très confiant et dit avoir une visibilité sur les cinq années à venir. Seulement avec Borderlands, ou se risquera-t-il à des paris encore plus audacieux et risqués ?
Selon le PDG de Gearbox, l’industrie vidéoludique vit sa Renaissance
-
L'industrie vidéoludique vivrait sa Renaissance
Commentaires (27)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 04/03/2013 à 09h08
Seulement avec Borderlands, ou se risquera-t-il à des paris encore plus audacieux et risqués ?
Aliens Colonial Marines ? " />
Le 04/03/2013 à 09h09
Le 04/03/2013 à 09h09
On peut entendre exactement le son de cloche inverse dans la presse spécialisée: l’industrie du JV est saturée et doit rapidement faire le ménage. Sans pour autant en être au point du crack des années 80, les studio ferment à la pelle tellement les jeux se marchent les uns sur les autres
Le 04/03/2013 à 09h14
Le 04/03/2013 à 09h17
A une époque on lisé des guides de jeux par necessité car on bloqué a un lvl, je me rapelle des guides sur FF7, comment battre tel ou tel boss..
Maintentant on fait des jeux ultra scripter, pour assister, ultra simple..
Quand j’ai lut qu’il ne fallais que quelques heures pour finir le dernier Tomb Raider j’ai cru halluciné ..
Le 04/03/2013 à 09h21
Le 04/03/2013 à 09h22
Randy Pitchford, le PDG du studio Gearbox à qui l’on doit notamment les jeux de la franchise Borderlands
Moi ça me fait plus penser à Opposing foce :)
Le 04/03/2013 à 09h23
Le 04/03/2013 à 09h26
Le 04/03/2013 à 09h44
Le 04/03/2013 à 09h44
Alors qu’à entendre la minorité bruyante, l’industrie se repose majoritairement sur les titres « AAA » à gros budget et au succès quasiment assurés, comme la version annuelle de Call of Duty ou de FIFA, le PDG de Gearbox Software ne voit pas les choses de cet oeil-là.
Désolé mais c’est faux, la minorité bruyante (notamment les joueurs qui s’expriment sur les médias spécialisés) fait bien un constat de ce genre, à ceci près qu’ils désignent par industrie uniquement les gros éditeurs, en mettant les indépendants dans un panier à part justement du fait de leur créativité.
Et il se trouve que le PDG partage cet avis quand il dit ceci.
En fait, je pense même que nous voyons beaucoup plus de nouvelles choses en ce moment. Je pense que nous sommes au coeur d’une sorte de Renaissance de l’industrie. Celle-ci ne proviendra peut-être pas des blockbusters triple A, avec des budgets de 50 millions de dollars pour le développement, mais quand vous regardez ce qui se passe du côté des indépendants, il y a beaucoup d’idées à dompter c’est très enthousiasmant.
Nous sommes donc tous d’accord, sur le fait que la créativité vient naturellement plus des indépendants que des gros éditeurs, ce phénomène s’étant fortement accentué dernièrement.
C’est effectivement une phase de transition sur de nombreux plans (public, concurrence, marchés, technos) qui laisse présager du bon pour les prochaines années malgré tout…
Le 04/03/2013 à 09h45
Le 04/03/2013 à 10h39
Le 04/03/2013 à 10h43
+1, c’est mignon cette inversion systématique du é et ER. Règle apprise à l’envers ? ;)
Le 04/03/2013 à 10h48
Le 04/03/2013 à 10h48
Je serait plus d’avis d’avoir une plus grande variété de jeu, avec plus de risque d’echec certes, mais plein de nouveau concept et de gros succès. Les jeu indé montent doucement. Une part des gamers se tournent vers ces studios car ils osent ceux que les gros studios ne peuvent pas faire dans leurs jeux AAA. Super Meat Boy est un jeu trop difficile pour intéresser un large public, de même pour VVV, l’absence d’objectif dans Minecraft est un non sens dans un jeu vidéo…
Le marché du jeu vidéo n’est pas saturer, loin de là, ce sont uniquement les niches grands publiques qui sont pleines à craquer. Il reste tout un univers, qui était auparavant assez bien “nourri” grâce à la richesse des fruits du travail de petites équipes de passionnés qui devaient faire preuve d’ingéniosité pour outrepasser les limitations techniques des machines.
Le 04/03/2013 à 11h00
Le 04/03/2013 à 11h04
Le 04/03/2013 à 11h24
Le 04/03/2013 à 11h30
Le 04/03/2013 à 11h44
Il y en a tellement que je n’arrive plus à suivre, et pourtant je suis un p de joueur hardcore, je joue tout le temps ! Et pourtant je n’arrive pas à suivre, du coup j’aime l’idée de miser plus gros sur moins de titres.
Tout à fait d’accord " />
Le 04/03/2013 à 12h29
Le 04/03/2013 à 12h48
Putain c’est clair que le marché du jeu vidéo, même en se limitant au PC est devenue une vraie jungle…
Y’en a partout, partout. Du gros bloc buster au micro jeu développé en 48 heures… Et ce n’est pas que des crasses de Farmville-like ou autres bouses clonées qu’on peut trouver sur Android. Non, dans cette jungle, on trouve beaucoup de jeux de qualités si bien qu’un passionné comme moi se retrouve vite avec une multitudes de jeux procrastinés (si ça peut se dire pour un jeu).
Pour moi, contrairement à ce que beaucoup peuvent en penser, c’est une belle époque. Et ça va crescendo avec de nombreux projets indés qui font baver (allez, j’en cite quelques-uns : Castle Story, Gunpoint, Prison Architect, Chasm, Factorio, Cube World, …)
Le 04/03/2013 à 12h48
Le 04/03/2013 à 13h25
Trop de jeu pas assez de temps
Quand j’avais 12 -20 ans, ok, je pouvais jouer des centaine d’heure semaine.
Maintenant, il faut être très très sélectif.
C’est pour cette raison que maintenant je préfère la qualité d’un titre à sa durée de vie. L’idéal pour moi étant 10-12 heures.
J’aime bien l’idée du gars de Gearbox
Le 04/03/2013 à 13h59
Le 04/03/2013 à 14h21
pas besoins de troller on sait tous ce que vaut aliens colonial marines de Gearbox alors lorsque Randy Pitchford annonce “Renaissance de l’industrie du jv” ça me fait rigoler.
" />