Une entreprise épinglée pour avoir espionné ses salariés avec un keylogger
Frappadingue
Le 20 mars 2013 à 14h08
4 min
Droit
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La Commission nationale pour l’informatique et les libertés (CNIL) a annoncé ce matin qu’elle avait adressé une (simple) mise en demeure à une entreprise ayant surveillé ses salariés à l’appui d’un logiciel permettant d’enregistrer les frappes au clavier. L’autorité administrative indépendante en a profité pour indiquer que l'installation et l'utilisation de ce type de dispositif intrusif n’étaient pas justifiées, hormis en présence d’un « fort impératif de sécurité ».
Si l’on évoque régulièrement - y compris dans ces colonnes - des situations dans lesquelles des salariés abusent du matériel informatique mis à leur disposition par leur employeur, il est plus rare d’entendre parler de ces patrons qui surveillent par ce biais leurs employés. Pourtant, il est aujourd’hui possible d’espionner les « faits et gestes informatiques » des utilisateurs d’un ordinateur grâce à un « keylogger », c'est-à-dire un logiciel permettant d’enregistrer toutes les actions effectuées depuis un périphérique tel qu’un clavier.
Une fois ce programme installé sur l’ordinateur d’un salarié (souvent à l’insu de ce dernier), il est possible de sauvegarder tout ce que frappe l’utilisateur, et d’horodater ces données. À la clé : possibilité de repérer certains mots-clés, d’envoyer des rapports à celui qui a installé le logiciel espion... Autrement dit, un véritable mouchard permettant non seulement de scruter les faits et gestes du salariés mais aussi d’alerter votre supérieur dès que vous tapez des mots prédéfinis, comme par exemple « sieste » ou « le chef est vilain et sent mauvais des pieds »...
Mais aujourd’hui, la CNIL a annoncé qu’elle avait mis en demeure une société dans laquelle un dispositif de ce style avait été installé. L’autorité administrative se fait avare de précisions quant à l’entreprise épinglée, puisqu’elle se borne à préciser que suite à un contrôle exercé par ses soins, elle a sommé celle-ci « de cesser le traitement des données avec le logiciel en cause ». Motif de cet avertissement ? « La CNIL a estimé que ce dispositif portait une atteinte excessive à la vie privée des salariés concernés et qu'il était, dès lors, illicite au regard de la loi "informatique et libertés" ». Force est néanmoins de constater que si l’atteinte est bien jugée « excessive », la réponse de la CNIL ne l’est pas puisqu'elle n'a adressé qu'une simple mise en demeurre, en taisant au surplus le nom de l'entreprise.
La surveillance ne doit pas porter une atteinte disproportionnée aux droits des salariés
L’institution rappelle au passage qu’un employeur est libre de fixer des conditions et limites à l'utilisation des outils informatiques qu'il met à disposition de ses salariés. Certaines entreprises font ainsi signer des chartes à leurs employés pour l’utilisation d’Internet et de la messagerie électronique; d’autres mettent en place un filtrage de quelques sites non autorisés, etc. Cependant, « la surveillance exercée sur les salariés ne doit pas porter une atteinte disproportionnée à leurs droits » explique la CNIL.
L’autorité administrative fait valoir que ce type de logiciel « conduit celui qui l'utilise à pouvoir exercer une surveillance constante et permanente sur l'activité professionnelle des salariés concernés mais aussi sur leur activité personnelle résiduelle effectuée à partir du poste informatique ». En clair, le patron peut espionner à la fois ce que font ses salariés dans un cadre professionnel, mais aussi dans un cadre personnel, même s'ils sont toujours sur leur lieu de travail. La CNIL fait plus précisément référence aux « courriels émis ou reçus, les conversations de messageries instantanées ou des informations personnelles sensibles telles qu'un numéro de carte bancaire ou les mots de passe des salariés lorsqu'ils accèdent, pendant leur temps de pause, à leur compte d'adresse électronique personnelle ».
Dès lors, l’institution estime que l’installation et l'utilisation d'un tel logiciel n’est pas justifiée, hormis en présence d’un « fort impératif de sécurité ». Ce peut par exemple être le cas lorsqu’il s’agit de lutter contre la divulgation de secrets industriels. La CNIL précise avoir reçu depuis l’année dernière « plusieurs plaintes de salariés qui dénoncent l'installation, réelle ou supposée, sur leur poste informatique de dispositifs, du type "keylogger" ».
Une entreprise épinglée pour avoir espionné ses salariés avec un keylogger
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La surveillance ne doit pas porter une atteinte disproportionnée aux droits des salariés
Commentaires (36)
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Abonnez-vousLe 20/03/2013 à 14h12
Personne n’a encore écrit de détecteur de keylogger ? C’est un malware après tout.
Le 20/03/2013 à 14h16
Le 20/03/2013 à 14h20
Genre de chose qu’on risque de voir de plus en plus, il ne manque plus que le message “au boulot” qui s’affiche quand tu fais autre chose.
Le 20/03/2013 à 14h21
Le 20/03/2013 à 14h21
Déjà qu’il ont du mal à contenir l’uasge des smartphones en interne, si le flicage augmente les gens vont finir par utiliser leur propre ordinateur.
Le 20/03/2013 à 14h28
Le 20/03/2013 à 14h34
Un bon keylogger n’est pas logiciel, mais matériel. Inséré dans le clavier par exemple et connecté sans fil à son serveur. Même si on le trouve (rarissime), rien dedans à tracer " /> Seul moyen d’y échapper, le clavier visuel sur écran tactile.
Le 20/03/2013 à 14h35
Même sans keylogger, ils peuvent aussi surveiller les connexions réseaux. Genre le salarié qui fait du P2P.
Le 20/03/2013 à 14h39
Le 20/03/2013 à 14h39
Comment ils ont détecté le keylogger? En tout cas easy pour un responsable voyou de fabriquer des elements pour ‘justifier’ aupres de sa hierarchie un remerciement… pour stimuler les ventes de machines: les employés amenent leur machine, et gerent leur trafic via un vpn (les expats font ca en chine) ou la mobilité.
Le 20/03/2013 à 14h41
À noter que “ l’action ” de la CNIL n’empêche en rien les employés de porter plainte contre leur indélicat employeur, plainte qui serait très justifiée.
Le 20/03/2013 à 14h48
Le 20/03/2013 à 15h08
Le 20/03/2013 à 15h11
Le 20/03/2013 à 15h14
Le 20/03/2013 à 15h23
Le 20/03/2013 à 15h35
Le 20/03/2013 à 15h39
Le 20/03/2013 à 15h40
Pourquoi s’embêter avec un keylogger ? Il suffit d’un petit programme qui signale à l’employé à l’écran qu’il est en train de faire autre chose que ce qu’il est censé faire. Au bout de cinq avertissements : “vous êtes viré, veuillez imprimer et signer cette lettre de licenciement svp. Vous avez 30 minutes pour quitter votre poste. L’entreprise vous remercie de votre collaboration”.
Beaucoup plus dissuasif ! " />
Le 20/03/2013 à 15h41
Le 20/03/2013 à 15h42
Le 20/03/2013 à 15h57
Contre les keyloggers software, il y a ça.
Le 20/03/2013 à 17h56
Et les boites qui jouent avec les certfificats SSL afin de faire du MIM sur le https… La CNIL dit quoi? Car j’ai des noms…
Le 20/03/2013 à 22h18
Le 21/03/2013 à 06h07
Le 21/03/2013 à 07h31
et les employés d’usine surveillés à travers une vitre sans tain ?
Pas besoin de logiciel
Le 21/03/2013 à 08h15
Le 21/03/2013 à 09h00
Le 21/03/2013 à 09h21
Une entreprise épinglée pour avoir espionné ses salariés avec un keylogger
Cocorico elle est Française et non Chinoise ou Américaine…." />
Dalleurs on devrait en installer à l’Elysée, Sénat etc……" />
Le 21/03/2013 à 09h47
Le 21/03/2013 à 09h53
Le 21/03/2013 à 10h33
Pour le keylogger, si c’est un truc développé maison, aucun antivirus le détectera.
Le 21/03/2013 à 11h28
Le 21/03/2013 à 14h18
Le 21/03/2013 à 16h31
Le 21/03/2013 à 20h34
A QUAND UN SEXELOGGGER POUR LES POLITIQUES ET JOUEURS DE FOOT
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