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Le Conseil constitutionnel prive l’ARCEP de son pouvoir de sanction

Suites de la QPC de Numericable

Le Conseil constitutionnel prive l'ARCEP de son pouvoir de sanction

Le 05 juillet 2013 à 15h06

Répondant à une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), le Conseil constitutionnel vient de juger que le pouvoir de sanction dont bénéficie actuellement l’ARCEP n’est pas conforme aux principes d'indépendance et d’impartialité tels que posés par la Constitution. L’article régissant la procédure de sanction mise en œuvre par le régulateur des télécoms est donc abrogé. Le gouvernement et le législateur vont devoir rapidement remédier à cette situation.

conseil constitutionnel

 

C’est le Conseil d’État qui avait transmis cette question prioritaire de constitutionnalité au Conseil constitutionnel en avril dernier, donnant ainsi une suite favorable à une requête émanant de Numericable. Attaquant devant le juge administratif une décision prise par l’ARCEP, l’opérateur clamait que la procédure de sanction - telle que mise en œuvre par le régulateur des télécoms - malmenait les droits de la défense. Numericable avançait ainsi qu’il n’y avait pas de stricte séparation entre les fonctions de poursuite, d'instruction et de jugement, pas plus qu’il n’y en avait avec les procédures de règlement des différends et les procédures de sanction.

 

Aujourd’hui, les Sages de la Rue Montpensier viennent de donner gain de cause à l’opérateur. Dans sa décision (disponible ici), le Conseil constitutionnel déclare inconstitutionnels les « douze premiers alinéas de l'article L. 36 - 11 du code des postes et communications électroniques, dans leur rédaction modifiée en dernier lieu par l'ordonnance n° 2011 - 1012 du 24 août 2011 relative aux communications électroniques, à l'exception des mots et phrases insérés dans l'article par ladite ordonnance ». En clair, les magistrats ont déclaré que cet article régissant la procédure de sanction de l’ARCEP n’était pas conforme à la Constitution et qu’il devait dès lors disparaître de l’édifice normatif français.

Une procédure contraire aux principes d’impartialité et d'indépendance de la DDHC

Pourquoi une telle décision ? Les Sages ont retenu que les dispositions de cet article « [portaient] atteinte aux principes d'indépendance et d'impartialité qui découlent de l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ». Plus précisément, ils affirment qu’elles « ne [garantissaient] pas la séparation des pouvoirs de poursuite et d'instruction et des pouvoirs de sanction au sein de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes ». En clair, les juges ont sanctionné le manque d'impartialité de la procédure de sanction telle que le prévoit la loi. Le fait que l’institution soit à la fois en charge d’assurer des fonctions de poursuite et d'instruction s’agissant d’éventuels manquements n’est pas compatible avec les fonctions de jugement des mêmes manquements dont jouit l’ARCEP.

 

Dans l’immédiat, cette décision est très importante. Elle va en effet impacter, au-delà du seul cas de Numericable, toutes les procédures en cours devant l’ARCEP, de même que l'ensemble des affaires non définitivement jugées, comme le précise le Conseil constitutionnel. Si le régulateur des télécoms a depuis déclaré dans un communiqué qu'il « [prenait] acte de la décision du Conseil constitutionnel », il faudra désormais attendre que le législateur intervienne pour remédier à la situation. L’abrogation de l’article du CPCE prend effectivement effet au jour de la publication de la décision.

Le législateur va devoir rectifier le tir

Si Bercy s’est empressé d’annoncer que le gouvernement ferait « très prochainement des propositions au Parlement », et ce « afin de rétablir dans les plus brefs délais une procédure de sanction prenant en compte la décision du Conseil constitutionnel », il faudra néanmoins attendre un moment avant qu’une réforme soit adoptée. D’autant plus en cette saison estivale...

 

D’autre part, observons que cette décision pourrait influencer le gouvernement sur certains dossiers, comme celui du futur de la Hadopi. Pierre Lescure, qui a conseillé aux autorités de transférer la Commission de protection des droits de la Rue du Texel au Conseil supérieur de l’audiovisuel, a d’ailleurs bien prévenu l’exécutif : « Les fonctions d’envoi des avertissements préalables et de mise en oeuvre des sanctions administratives devront être nettement séparées » indiquait-il ainsi, prônant une séparation claire entre l’actuelle Commission de protection des droits, qui s’occuperait de la phase pédagogique, tandis que le collège du CSA disposerait lui du pouvoir de sanction. Quand bien même le CSA a depuis fait savoir qu'il ne souhaitait pas exercer de telles missions

Commentaires (25)

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C’est scandaleux !!! <img data-src=" />



Avatar,tout ça… <img data-src=" />

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Dans une autre actualité, les 4 opérateurs font maintenant la minute de telephone a 25€, et il est maintenant impossible de contacter free depuis un telephone orange, SFR et Bouygue



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Ah parce qu’ils avaient un pouvoir de sanction (hormis tapoter sur les doigts des opérateurs 5 ans après les faits) ?



EDIT : Les opérateurs vont-ils pouvoir attaquer toutes les sanctions prises par l’ARCEP à leurs encontre ?

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John Shaft a écrit :



Ah parce qu’ils avaient un pouvoir de sanction (hormis tapoter sur les doigts des opérateurs 5 ans après les faits) ?



EDIT : Les opérateurs vont-ils pouvoir attaquer toutes les sanctions prises par l’ARCEP à leurs encontre ?





ça fait office de jurisprudence, donc il y a fort a parier que les autres opérateurs vont se réveiller…


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Avec possibilité de contester des sanctions passées ?



Je sens que certains ont déja la gaule chez France Télécom / Orange <img data-src=" />

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methos1435 a écrit :



Avec possibilité de contester des sanctions passées ?



Je sens que certains ont déja la gaule chez France Télécom / Orange <img data-src=" />





on reverra peut être Christine Anéfé sur le devant de la scène <img data-src=" />


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Yutani a écrit :



ça fait office de jurisprudence, donc il y a fort a parier que les autres opérateurs vont se réveiller…







Ça ne fait pas jurisprudence : le CC qui dit que les sanctions données par l’ARCEP ont toujours été illégales et abroge au passage les articles de la loi non conformes à la Constitution et à la DDHC. En terme de riposte graduée, c’est l’étape coupure d’accès Internet :)


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methos1435 a écrit :



Avec possibilité de contester des sanctions passées ?



Je sens que certains ont déja la gaule chez France Télécom / Orange <img data-src=" />





sanctions depuis la modification de l’article le 24 aout 2011.

doit pas non plus y en avoir tant que ça.



edit: la principale doit être celle concernant Numéricâble du 20 décembre 2011, la condamnant à 5 millions d’euros d’amende…


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hellmut a écrit :



sanctions depuis la modification de l’article le 24 aout 2011.

doit pas non plus y en avoir tant que ça.



edit: la principale doit être celle concernant Numéricâble du 20 décembre 2011, la condamnant à 5 millions d’euros d’amende…









Pour ce cas particuliers mais ça peut devenir une brèche béante pour contester plus loin je pense.





ils affirment qu’elles « ne garantissaient pas la séparation des pouvoirs de poursuite et d’instruction et des pouvoirs de sanction au sein de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes ». En clair, les juges ont sanctionné le manque d’impartialité de la procédure de sanction telle que le prévoit la loi. Le fait que l’institution soit à la fois en charge d’assurer des fonctions de poursuite et d’instruction s’agissant d’éventuels manquements n’est pas compatible avec les fonctions de jugement des mêmes manquements dont jouit l’ARCEP.





Ce pouvoir de sanction de l’ARCEP n’est pas nouveau. Comment peuvent ils affirmer cela et ne pas prendre en compte les demandes pour des sanctions plus anciennes ? A voir Ca risque d’être intéressant.


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autre sanction concernant cette fois Orange et SFR, et concernée par cette décision du CC.



les montants sont plus du même ordre:

117 millions à Orange et France Télécom

65 millions à SFR



l’état n’a plus le choix, il va falloir gagner contre tapie…<img data-src=" />

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5 millions pour un chiffre d’affaire de 870m, cela était pour une fois dissuasif et peut-être même au profit des consommateurs puisque obligeant numéricable à ouvrir son réseaux (ou un bout, une embouchure?) ou tout du moins à permettre FT d’avancer dans la fibre (peut-être).



… Mais jugé par des institutions qui en ont de moins en moins à foutre de la justice : trop de lois, trop de procédures, trop long. On a des hauts fonctionnaires qui s’étonnent que les masses ne soient pas exterminées par le simple fait de leur pensée.

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Un effet départ de Sarkozy du CC ?

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hellmut a écrit :



autre sanction concernant cette fois Orange et SFR, et concernée par cette décision du CC.



les montants sont plus du même ordre:

117 millions à Orange et France Télécom

65 millions à SFR



l’état n’a plus le choix, il va falloir gagner contre tapie…<img data-src=" />





en fait non, c’était un avis de l’ARCEP, mais une décision de l’autorité de la concurrence. donc ce cas n’est pas concerné.

enduit d’erreur par l’article source, my bad.


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nyandog a écrit :



Un effet départ de Sarkozy du CC ?





surement que non au vu de la chronologie (le CC ne décide pas en 2 jours hein ^^).

de toute manière ça fait des mois qu’il ne siège plus.


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hellmut a écrit :



la principale doit être celle concernant Numéricâble du 20 décembre 2011, la condamnant à 5 millions d’euros d’amende…





Cette sanction a été contestée par Numércable, et a mené à cette CPC, qur retire à l’ARCEP son pouvoir de sanction


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ZeHiro a écrit :



Cette sanction a été contestée par Numércable, et a mené à cette CPC, qur retire à l’ARCEP son pouvoir de sanction





c’est bien ça. <img data-src=" />


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En clair, les magistrats ont déclaré que cet article régissant la procédure de sanction de l’ARCEP n’était pas conforme à la Constitution et qu’il devait dès lors disparaître de l’édifice normatif français.



Comment cet article a-t-il été mis en place sil il est pas conforme ?

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Il faudrait faire la même chose pour faire sauter le CSA

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JE ne connais pas les tenants et aboutissants du dossier. Mais cette décision est très intéressante pour l’hadopi.



En effet la décision stipule bien que l’instruction et la décision doivent être faite par deux entités différentes.

En clair seule la justice peut trancher.



C’est un point de plus pour enterrer l’hadopi bis.

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A-snowboard a écrit :



JE ne connais pas les tenants et aboutissants du dossier. Mais cette décision est très intéressante pour l’hadopi.



En effet la décision stipule bien que l’instruction et la décision doivent être faite par deux entités différentes.

En clair seule la justice peut trancher.



C’est un point de plus pour enterrer l’hadopi bis.







C’est déjà le cas pour la Hadopi, la sanction est prononcée par un juge et les dossiers peuvent être transmis au parquet pour déclencher une procédure pour contrefaçon même.

La “riposte graduée” n’est là que pour faire des constats, avertir, puis transmettre le dossier au juge via ordonnance pénale qui se charge alors de prononcer la peine.


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Une bonne nouvelle pour vous, je l’espère, les taxes pourraient diminuer car trop excessives dans le secteur des médias (et nouvelles technologies) <img data-src=" /> <img data-src=" />

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hellmut a écrit :



surement que non au vu de la chronologie (le CC ne décide pas en 2 jours hein ^^).

de toute manière ça fait des mois qu’il ne siège plus.







En ce cas se serait un effet, peut-être, de se que sarkozy ne siègerait plus depuis plusieurs mois au cc <img data-src=" />

Mais bon, je ne suis pas certain non plus que le cc ne produise ces décisions qu’en fonction des anciens présidents qui la compose …

Le cas échéant la décision du cc quant au comptes de campagne de sarko est sans doute plus en lien avec son siège et son départ.



C’est une décision sur une bataille entre fai … cela a cette bonne nouvelle que nous n’aurons pas un équivalent d’une guerre de brevet des os smartphones comme relation entre les fai puisque le CSA-ARCEP-HADOPI est mis hors jeu et que tout ira devant un tribunal sans passer par la case influence lobbyiste.


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concrètement, on est tous d’accord pour dire que l’ARCEP faisait du bon boulot non?



aujourd’hui son objectif est atteint, c’est la guerre dans les télécoms en France, au profit du consommateur.



Au final, quand on a un truc qui marche, on le détruit….<img data-src=" />



Ce pays va dans le mur.



Les problèmes on les empire en ajoutant des taxes, ce qui marche on le détruit…



autant dissoudre le pays ça ira plus vite.

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2show7 a écrit :



Une bonne nouvelle pour vous, je l’espère, les taxes pourraient diminuer car trop excessives dans le secteur des médias (et nouvelles technologies) <img data-src=" /> <img data-src=" />









J’ai l’impression que le gouvernement se fout de la court des comptes <img data-src=" />



Je n’ai pas entendu de réactions dans les journaux sur cette mise en garde <img data-src=" />


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SebGF a écrit :



C’est déjà le cas pour la Hadopi, la sanction est prononcée par un juge et les dossiers peuvent être transmis au parquet pour déclencher une procédure pour contrefaçon même.

La “riposte graduée” n’est là que pour faire des constats, avertir, puis transmettre le dossier au juge via ordonnance pénale qui se charge alors de prononcer la peine.







Tout à fait d’accord (désolé j’ai mis du temps a voir la notification de citation… Je suis un peut nouveau de ce coté là)



Par contre pour la suite d’hadopi (me rappelle plus du nom) dont les compétences vont être transférés au CSA, j’ai cru prendre qu’on allais prendre une prune dès qu’on se fait attraper. ça va être problématique.



On peut continuer la conversation ici :

pcinpact.com PC INpact


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