Lancé en fanfare en janvier dernier, un an après la fermeture de Megaupload et Megavideo, le service d'hébergement et de stockage Mega compterait 4 millions d'utilisateurs. Un nombre qui n'a rien d'exceptionnel au regard de ses débuts très médiatisés. Et surtout, la plupart ne sont que des inscrits, et pas des abonnés.

Une croissance ralentie...

Moins d'un jour après son lancement, le service Mega attirait 1 million de visiteurs. Kim Dotcom lui-même avait annoncé la nouvelle via son compte Twitter. Si ce million de visiteurs ne s'est pas mécaniquement transformé en un million d'inscrits, cela lui a assuré un démarrage en trombe. Un mois plus tard, le 19 février 2013, le même Kim Dotcom annonça d'ailleurs que la barre des 3 millions d'utilisateurs était dépassée, pour 125 millions de fichiers hébergés. Le nombre d'abonnés n'était par contre pas précisé.

Le buzz retombé, Mega semble néanmoins s'essouffler. Certes, le service s'est rendu disponible sur Android et diverses améliorations comme les notifications ou encore les téléchargements d'archives ont été réalisés, mais les promesses de fonctionnalités du lancement n'ont pas toutes été tenues. De plus, selon Vikram Kumar qui est aux commandes depuis février, le site ne compte aujourd'hui que 4 millions d'utilisateurs et à peine quelques milliers d'abonnés, sans plus de précisions.

D'après ZDNet, qui a interrogé Kumar, la priorité ne se situe pas pour le moment sur les abonnés payants mais bien sur le nombre d'inscrits. Une méthode est d'ailleurs utilisée par la plupart de ses concurrents et bien d'autres services web, qui cherchent avant tout à atteindre une masse critique avant l'expansion financière. Rappelons qu'en plus de son offre gratuite, Mega propose 500 Go de stockage et 1 To de bande passante pour 9,99 euros par mois, le quadruple pour 19,99 euros et l'octuple pour 29,99 euros par mois. Des abonnements à l'année, moins onéreux, sont aussi proposés.

... mais de grandes ambitions

Néanmoins, malgré la faible croissance entre février et août, Mega n'en demeure pas moins ambitieux. Et pour cause, les années 2014 et 2015 devraient être agitées. Kumar a ainsi confirmé que la société comptait bien se lancer en bourse d'ici deux ans, que ce soit dans la bourse de Wellington (Nouvelle-Zélande) ou ailleurs.

Mais le service compte surtout dépasser son simple cadre d'hébergeur pour atteindre bien d'autres appareils et d'autres clientèles. Par exemple, l'an prochain, Mega devrait proposer un service d'envoi d'emails sécurisés, comme l'a annoncé il y a peu Kim Dotcom, surfant sur l'affaire Lavabit. Une messagerie instantanée sécurisée devrait aussi faire son apparition d'ici peu. Une promesse qui n'a rien de nouveau puisqu'elle est formulée depuis la première roadmap, tout comme l'arrivée d'un équivalent d'Office en ligne, d'outils de synchronisation, etc. Elle n'a pas été tenue depuis, mais l'occasion médiatique était sans doute trop forte pour celui qui aime avant tout les coups d'éclats et se présenter comme le nouveau défenseur des libertés sur internet. Ainsi, Mega compte bien miser sur les problèmes actuels de surveillance pour faire valoir son rôle de trublion du net.

Kumar a pour sa part rappelé que Mega comptait envahir les Smart TV. Lors d'une entrevue accordée au journal The New Zealand Herald en mai dernier, il expliquait ainsi que d'ici quelques années, les télévisions connectées auront envahi les foyers du monde entier, et que Mega y avait tout sa place afin de stocker de multiples données. Notez qu'une application iOS est toujours bien prévue, même si cela fait un moment qu'elle est attendue. Il en est de même pour le client de synchronisation sous Windows.

Enfin, toujours selon Kumar, sachez que Mega ne compte que « cinq membres du personnel et trois entrepreneurs », ce qui permet à la société d'être confortable d'un point de vue financier... mais pas d'évoluer très rapidement.