E-administration : bientôt des mails à valeur de lettre recommandée ?
Des dispositions qui pourraient intéresser le CSADOPI
Le 16 septembre 2013 à 08h31
4 min
Droit
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Chaque citoyen aura-t-il bientôt le droit d’effectuer, par voie électronique, une demande auprès d’une administration publique ? C’est en tout cas l'objectif qu'entend atteindre un récent projet de loi du gouvernement. Devant l’Assemblée nationale, le texte a même été prolongé, puisqu’il est désormais aussi question de courriels ayant valeur de lettre recommandée.
Au début de l’été, le gouvernement a déposé auprès du Sénat son projet de loi visant à simplifier les relations entre l'administration et les citoyens. Le premier article de ce texte concerne tout particulièrement les nouvelles technologies, puisqu’il entend reconnaître à chacun le droit de saisir l'administration puis de lui répondre par courrier électronique ou par téléprocédure. L’exécutif affirme cependant que les administrations ne seraient pas tenues de donner suite aux demandes considérées comme abusives (caractère malveillant ou répétitif). Selon la rédaction du texte retenue par la chambre haute du Parlement, les « autorités administratives » concernées sont : les administrations de l’État et des collectivités territoriales, les établissements publics à caractère administratif, les organismes de sécurité sociale et les autres organismes chargés de la gestion d’un service public administratif.
Sur les bancs de l’Assemblée nationale depuis juillet, le texte a été passé au peigne fin par le député socialiste Hugues Fourage, lequel vient de rendre un rapport au nom de la Commission des lois. L’élu insiste sur les précisions adoptées par voix d’amendement par cette commission. Il s’avère ainsi que le projet initial a été prolongé, en particulier parce que les parlementaires ont approuvé le souhait du gouvernement que les citoyens puissent également adresser à l’administration des lettres recommandées par courrier électronique (des services similaires existent déjà). Ces derniers auront la même valeur qu’une lettre recommandée si cette formalité est exigée par un texte législatif ou réglementaire. Les autorités administratives pourront en faire de même, à condition cependant que les usagers destinataires en aient accepté le principe. On le comprend vite, à la clé se trouvent des économies de temps et d’argent à la fois pour l’État et pour les citoyens.
Insistons cependant sur le fait que ce projet de loi vise à autoriser le gouvernement à définir par voix d’ordonnance les modalités de ce nouveau droit. Si jamais ce texte était adopté, l’exécutif disposerait donc d’une certaine marge de manœuvre avant sa mise en place concrète.
« Dites-le nous une seule fois »
À noter qu’un autre amendement, encore une fois d’origine gouvernementale, a été adopté par la Commission des lois. Celui-ci vise à permettre au gouvernement de prendre par voie d’ordonnance les dispositions destinées à la réalisation du projet « Dites-le nous une seule fois ». Son objectif ? Éviter que les mêmes informations ne soient demandées plusieurs fois aux citoyens et aux entreprises, en systématisant les échanges d’informations ou de pièces justificatives entre administrations, à partir du moment où un usager a déjà fourni une donnée. Dès lors que les pièces émanent ou sont déjà détenues par l’administration, l’usager serait en quelque sorte dispensé de produire ces informations, au profit de simples déclarations sur l’honneur. « Si cette relation de confiance était rompue par un usager faisant une fausse déclaration, il se verrait plus sévèrement sanctionné, prévient néanmoins l’exposé de l’amendement adopté par la Commission. La sanction, qui devra être adaptée à chaque situation, pourrait consister en la nullité d’un acte, la perte d’un avantage, une amende civile ou administrative ».
E-administration : bientôt des mails à valeur de lettre recommandée ?
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« Dites-le nous une seule fois »
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 16/09/2013 à 09h30
Ce dont tu parles fred42, c’est une LR envoyée électroniquement mais matérialiser physiquement en papier à son arrivée… sauf si le destinataire à une IDN, comme mentionner plus haut par DAcoco974, c’est à dire pas grand monde…
Le 16/09/2013 à 09h40
Le 16/09/2013 à 10h10
Y a t il d’autres fournisseurs qui font çà?
Au moins Laposte c’est " />
Il faut juste passer une loi pour qu’on s’intéresse à soit obligé d’utiliser leur produit
Le 16/09/2013 à 10h27
Le 16/09/2013 à 10h55
L’Etat doit préciser les modalités d’application, mais en tant que citoyen ET agent de l’Etat j’applaudis vraiment si c’est mis en place.
Le coût des frais postaux ne représente pas vraiment des économies à la marge, c’est des millions d’euros par an. Et ce serait un tel gain de temps pour tout le monde.
La signature électronique est en train d’être mise en place, et j’ai du mal à comprendre les interrogations du genre “on ne sait pas qui a ouvert le mail et accusé réception” (d’ailleurs il y a une fonction AR avec les mails, sans passer par la Poste) car les postiers ne vérifient pas forcément l’identité du destinataire, ou du moins se contentent d’une personne de confiance (conjoint, enfant), et cela arrange bien tout le monde en général.
Bref, parlementaires, faites pas les cons, dites oui.
Le 16/09/2013 à 11h33
Le 16/09/2013 à 12h10
Le 16/09/2013 à 13h23
Le 16/09/2013 à 16h24
Le 16/09/2013 à 16h47
« Dites-le nous une seule fois »
À noter qu’un autre amendement, encore une fois d’origine gouvernementale, a été adopté par la Commission des lois. Celui-ci vise à permettre au gouvernement de prendre par voie d’ordonnance les dispositions destinées à la réalisation du projet « Dites-le nous une seule fois ». Son objectif ? Éviter que les mêmes informations ne soient demandées plusieurs fois aux citoyens et aux entreprises, en systématisant les échanges d’informations ou de pièces justificatives entre administrations, à partir du moment où un usager a déjà fourni une donnée. Dès lors que les pièces émanent ou sont déjà détenues par l’administration, l’usager serait en quelque sorte dispensé de produire ces informations, au profit de simples déclarations sur l’honneur. « Si cette relation de confiance était rompue par un usager faisant une fausse déclaration, il se verrait plus sévèrement sanctionné, prévient néanmoins l’exposé de l’amendement adopté par la Commission. La sanction, qui devra être adaptée à chaque situation, pourrait consister en la nullité d’un acte, la perte d’un avantage, une amende civile ou administrative ».
Enfin !
Alléluia !
Le 16/09/2013 à 16h53
Le 16/09/2013 à 16h58
Le 16/09/2013 à 17h00
ah ok merci
Le 16/09/2013 à 08h45
La Poste et ses concurrents (ce n’est plus un monopole je crois) ne savent pas faire de lobbying comme nos “amis” ayants tous les droits. En tout cas, c’est l’HADOPI ou sa mutation génétique à venir qui va être contente.
Mais sinon, ça va dans le sens de l’Histoire.
Le 16/09/2013 à 08h53
dans le sens particulier -> administration, ça peut se comprendre.
l’administration est censée lire tous les mails qu’elle reçoit.
Dans le sens administration -> particulier (hadopipi par exemple) ça a moins de valeur juridique car rien ne prouve que le mail a bien été lu par la bonne personne.
vous comprenez madame Marais, mon wifi a été piraté par un dangereux terroriste téléchargeur, qui a aussi piraté ma boite mail et du coup je n’ai pas reçu votre gentil mail avec votre photo dédicacée
Le 16/09/2013 à 08h53
un mail qui aurait la valeur d’un recommandé… mwé. Via le formulaire qui va bien sur le site de l’administration je veux bien mais par mail…
Ou alors ce serait pour les LR sans AR ? Ça limiterait légèrement l’usage…
Le 16/09/2013 à 08h56
Il était déjà question de tout ça dans le rapport Carcenac en 2001 (sous Jospin). Depuis, rien n’a été fait.
Ça pose de toute façon le problème de la signature électronique pour donner un peu de rigueur administrative.
Le 16/09/2013 à 08h58
Rien ne vaut le télégramme.
Le 16/09/2013 à 08h59
Il faudrait déjà sécuriser plus le mail: que les grand fournisseur de mails francophones, les universités et les administrations utilisent le DKIM, le SPF, DMARC & Co.
Ceci dans le but de plus sécuriser la chaîne d’émission, de limiter le SPAM. Après certaines pratiques devraient être interdite: pas de mot de passe pour la boîte aux lettres si on se connecte depuis une livebox: c’est clairement une mauvaise idée.
Dit autrement, il faudrait que l’ANSI exige que le minimum de sécurité soit revu à la hausse et suite les dernières recommandations en la matière.
Le 16/09/2013 à 08h59
Mouais, c’est surtout une mesure d’économie qu’autre chose. Pour un président qui voulait faire des économies je trouve que c’est plutôt raboter à la marge que des économies.
Le 16/09/2013 à 09h00
Fort potentiel de détournement à des fins merchantiles.
Sur une vraie LR, il y a une signature … Pour authentifier la communication électronique, il va falloir un organisme (La poste, …). De plus, cela va légitimer la réponse par voie électronique.
En gros, (je vois le mal partout), le citoyen devra faire une liaison entre son adresse mail et son nom (service la poste) et payé pout authentifier chaque communication. L’administration y gagne en gagnant la possibilité de répondre par mail plutôt que par courrier alors que comme dit plus haut, c’est juridiquement tendancieux.
A moins qu’on sorte la nouvelle CNI (topic à troll)
Le 16/09/2013 à 09h19
Ça me fait penser à un truc :https://www.idn.laposte.fr/ " />
Le 16/09/2013 à 09h21
Petite remarque comme ça
Il me semble que le courrier de l’administration , même si il n’utilise pas d’accusée de réception est considéré comme tel (bien sur je parle de la voie postale, et je demande confirmation à l’assistance )
Le 16/09/2013 à 09h22
Titre trompeur qui induit des commentaires non pertinents !
L’amendement parle bien de
lettres recommandées électroniques présentant les mêmes garanties de sécurité et de preuve que les lettres commandées classiques et valant donc lettre recommandée
Il ne s’agit donc pas de simples e-mails mais bien de lettres recommandées envoyées et reçues de façon électronique.
Cela correspond en effet au service déjà existant de La Poste et la loi reconnaît déjà la valeur de la réception par voie électronique.
Il s’agit donc uniquement de permettre à l’administration de recevoir (et d’envoyer si l’administré le veut bien) des recommandés électroniques qui existent déjà.
Et c’est loin de permettre des économies :
une lettre recommandée classique avec AR en R1 coûte 4,46 €
une lettre recommandée électronique d’une page avec AR coûte 6,33 €
Calculé avec les simulateurs du site de La Poste.
Il ne s’agit en aucun cas de simple e-mails qui auraient valeur de lettres recommandées, il faut éviter la paranoïa !
Le 16/09/2013 à 09h29