Contrefaçon : vers des dommages et intérêts nettement plus musclés
Forever Yung
Le 01 octobre 2013 à 12h50
5 min
Droit
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Le sénateur Richard Yung a déposé hier une proposition de loi sur la contrefaçon (PDF). S'il est voté, le dispositif devrait enclencher une hausse mécanique des dommages et intérêts alloués en matière de contrefaçon.
Depuis une première loi sur la lutte contre la contrefaçon votée en 2007, un juge saisi d’une telle affaire prend en compte plusieurs leviers pour l’évaluation du préjudice :
- les conséquences économiques négatives - dont le manque à gagner - subies par la partie lésée,
- les bénéfices réalisés par l'auteur de l'atteinte aux droits,
- le préjudice moral causé au titulaire de ces droits du fait de l'atteinte.
À la demande de l’ayant droit, il peut encore opter pour un dédommagement forfaitaire afin d’allouer une somme « qui ne peut être inférieure au montant des redevances ou droits qui auraient été dus si l'auteur de l'atteinte avait demandé l'autorisation d'utiliser le droit auquel il a porté atteinte » (art. L 331-1-3 du Code de la propriété intellectuelle).
C’est armés de cet article que les ayants droit ont ainsi pu obtenir la condamnation de RadioBlogClub à 1 million d'euros de dommages et intérêts en 2011. Ce service de streaming permettait à des blogueurs de partager de la musique via un lecteur mp3 en flash, accessible et écoutable par défaut depuis radioblog.club.fr.
Renforcer les dédommagements
Mais le sénateur Richard Yung estime que ce dispositif n'est pas encore assez musclé. Dans sa proposition de loi sur la contrefaçon, déposée hier au Sénat, mais non encore diffusée, il propose que le juge prenne dorénavant en considération impérativement ces trois mêmes critères, avec une plusieurs portes de sortie si les sommes qui en découlent ne réparent pas l’ensemble du préjudice.
Dans ce cas, la juridiction doit en effet ordonner, au profit des ayants droit, « la confiscation de tout ou partie des recettes procurées par l'atteinte aux droits ». L’ayant droit mécontent des montants pourra enfin toujours réclamer alternativement la somme forfaitaire précitée.
L’enjeu, pour le sénateur, est de « renforcer les dédommagements civils accordés aux victimes de contrefaçon ». Ainsi, « lorsque les contrefacteurs ont, ce qui est pratiquement toujours le cas, une capacité de production supérieure au fabricant des produits authentiques, il est fréquent qu'en dépit de leur condamnation, ils retirent un avantage économique de la contrefaçon, avantage qui peut être très substantiel ». Le texte est suffisamment large cependant pour s’appliquer à toutes les contrefaçons, y compris celles de musiques, photos, ou films. Il s’étend d’ailleurs au-delà de la propriété intellectuelle, pour viser également les brevets ou encore les marques.
En d’autres termes, le sénateur veut obliger les juridictions « à distinguer clairement trois chefs de préjudice et, surtout, en prévoyant l'allocation au titulaire de droits d'une somme spécifique prenant en considération l'ensemble des profits réalisés par le contrefacteur, c'est-à-dire ses bénéfices et ses économies d'investissements, le dispositif proposé devrait conduire à une augmentation sensible des dommages et intérêts accordés aux titulaires de droits. »
Cette nouvelle arme au ceinturon des ayants droit devrait permettre « une augmentation sensible des dommages et intérêts accordés aux titulaires de droits » anticipait déjà l’auteur du texte en 2011 dans une proposition de loi similaire restée dans les cartons.
Des dommages et intérêts presque punitifs
Dans une consultation sur la révision de la directive IPRED (sur l'application des droits de propriété intellectuelle), Paris avait expliqué à Bruxelles que, si ces dernières années, « il a été constaté une augmentation du montant des dommages et intérêts accordés aux titulaires de droit de propriété intellectuelle », le régime actuel « pourrait encore être amélioré par une meilleure démonstration de l’étendue du préjudice subi par les titulaires de droits permettant aux juges d’avoir des éléments concrets sur lesquels se baser lors de l’évaluation ».
La France avait expliqué qu’elle était opposée à l’introduction de dommages et intérêts punitifs. La proposition du sénateur Richard Yung n’introduit pas ce concept dans notre droit, mais s’en approche. Elle aurait le soutien du gouvernement, rapporte l’AFP.
Richard Yung est également président du Comité national anti-contrefaçon (CNAC), coalition qui réunit notamment le Ministère de la Culture et de la Communication, Bercy, l'INPI, l'ALPA, la BSA, la SCPP (majors), l'UPFI (indépendants), le SEVN (édition vidéo numérique) ainsi que de nombreux industriels du secteur de la couture, de la maroquinerie, du sport, etc. (La liste complète) Le sénateur fut dans le passé directeur de la coopération internationale de l'Office européen des brevets, directeur de l'administration générale de l'OMPI ou encore secrétaire général de l'INPI (sa fiche Wikipédia).
Contrefaçon : vers des dommages et intérêts nettement plus musclés
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Renforcer les dédommagements
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Des dommages et intérêts presque punitifs
Commentaires (49)
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Abonnez-vousLe 01/10/2013 à 13h28
Le 01/10/2013 à 13h40
C’est quoi la suite ??
Mettre des caméras de videosurveillance videoprotection chez les gens, un écran de télévision impossible a arrêter … et une amende de 15000€ à celui qui ne dira pas “Gloire a Pascal NEGRE” tout les matins ?????
Monde de 1984 Merde ! " />
Le 01/10/2013 à 13h42
Le 01/10/2013 à 13h47
Le 01/10/2013 à 13h46
Le 01/10/2013 à 13h47
je comprends pas qu’un sénateur/député ou autre, puisse “représenté” son département, l’avis des électeurs et faire partie d’association ou d’organisation protégeant des intérets privés
Le 01/10/2013 à 13h51
Le 01/10/2013 à 13h56
Le 01/10/2013 à 14h06
Le 01/10/2013 à 14h08
Le 01/10/2013 à 14h11
Le 01/10/2013 à 14h12
Le 01/10/2013 à 14h13
Le 01/10/2013 à 14h18
Le 01/10/2013 à 14h20
Je pense que pour le téléchargement illégal, la peine devrait être pour le contrefacteur de publier sa liste de téléchargement sur son facebook, pour que tout le monde voit qu’il a téléchargé Justin Bieber et Twilight même s’il ose pas l’avouer.
Avec ça on réduit le piratage de 99%.
Le 01/10/2013 à 14h28
Le 01/10/2013 à 17h49
Le 01/10/2013 à 17h54
Donc la logique veut qu’ils sanctionnent plus durement (déjà si ils sanctionnent tout court ça serait vachement bien) le copyfraud, où certains immondes ayant droits (pléonasme) déclarent posséder des droits sur du matériel “domaine public” et poursuivent honteusement ceux qu’ils déclarent alors “contrefacteurs” à la lumière de leurs pseudos-droits autoproclamés.
Le 01/10/2013 à 20h19
Le 02/10/2013 à 06h14
Comme on pouvait s’y attendre, un concert de réactions imbéciles dès lors qu’on trouve le terme “ayant-droit” dans l’article. A se demander si ces gens ont lu ou compris l’article.
Le 02/10/2013 à 07h24
Pourquoi j’ai l’impression que le sénateur a envie d’ouvrir un patent troll européen ? " />
Le 02/10/2013 à 07h41
Le 02/10/2013 à 07h46
Le 02/10/2013 à 07h53
Le 01/10/2013 à 13h00
Vu le pedigree du sénateur, on ne peut s’étonner d’une telle proposition…
Ils ne comprendront décidément jamais…" />
EDIT : Sinon Marc petite coquille, tu as oublé de compléter l’année de condamnation de RadioBlogClub dans ton texte, dernier paragraphe de la première partie : les ayants droit ont ainsi pu obtenir la condamnation de RadioBlogClub à 1 million d’euros de dommages et intérêts en 20XX?.
Le 01/10/2013 à 13h01
Est ce que cela pourrait être appliqué au téléchargement illégal ? Il me semble que ce délit est souvent cité comme “contrefaçon”.
Le 01/10/2013 à 13h02
et une petite loi pour s’attaquer à la corruption active d’élus avec plusieurs sanctions à la clé, comme l’inéligibilité à vie pour l’élu concerné ainsi que la suppression de ses droits à la pension relatifs au mandat pendant lequel il aura accepté un/des pot(s) de vin, et une peine de prison ferme pour le corrupteur assortie d’une grosse amende dissuasive du style 1.000.000 € . comment ça c’est les ayants droits qui commandent en France, ça doit être ça la “culture Française”, le graissage de patte. " />" />" /> " />
Le 01/10/2013 à 13h14
Par contre les dommages et intérêts de victimes d’accidents de la route handicapés comme moi, plus tu es vieux moins tu touches.
pays de m…..
Le 01/10/2013 à 13h15
“Forever Yung” " />" />" />
Le 01/10/2013 à 13h16
Le 01/10/2013 à 13h24
Le 01/10/2013 à 13h27
Le 01/10/2013 à 13h27
Le 01/10/2013 à 14h30
Le 01/10/2013 à 14h32
Le 01/10/2013 à 14h33
Le 01/10/2013 à 14h36
Le 01/10/2013 à 14h40
Le 01/10/2013 à 14h47
Le 01/10/2013 à 14h55
Le 01/10/2013 à 15h07
Le 01/10/2013 à 15h08
Le 01/10/2013 à 15h11
Le 01/10/2013 à 15h20
A quand des dommages et intérêts vraiment dissuasifs sur les biens personnels d’un politique, qui fait un crédit au nom de l’état/sa ville, qu’il ne rembourse pas avant la fin de son mandat? C’est bien plus grave de mettre son pays en faillite et de condamner les générations futures à baisser leur niveau de vie, plutôt que de partager une chanson ! " />
Le 01/10/2013 à 15h23
Et comment ils vont faire pour les sites de DDL hors France, voire hors UE ?
C’est bien eux qui touchent des revenus de pubs envahissantes…
Le 01/10/2013 à 15h41
Le 01/10/2013 à 15h48
Richard Yung est également président du Comité national anti-contrefaçon (CNAC), coalition qui réunit notamment le Ministère de la Culture et de la Communication, Bercy, l’INPI, l’ALPA, la BSA, la SCPP (majors), l’UPFI (indépendants), le SEVN (édition vidéo numérique) ainsi que de nombreux industriels du secteur de la couture, de la maroquinerie, du sport, etc. (La liste complète) Le sénateur fut dans le passé directeur de la coopération internationale de l’Office européen des brevets, directeur de l’administration générale de l’OMPI ou encore secrétaire général de l’INPI (sa fiche Wikipédia).
Et on vous promet qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts…" />
Le 01/10/2013 à 15h53
Le 01/10/2013 à 16h18