À la CNIL, le jeu vidéo boude toujours la Hadopi
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Le 11 novembre 2013 à 10h11
4 min
Droit
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Alors que la Hadopi se penche de plus en plus dans le secteur du jeu vidéo, étude à l’appui, le monde du jeu vidéo a encore du mal, visiblement, à saisir l’intérêt de la réponse graduée.
Fin 2012, la Hadopi espérait grandement interconnecter son système d’information avec les relevés effectués par le monde du jeu vidéo dans l’univers du P2P. Elle faisait alors quelques anticipations, prévoyant l’envoi de 1,1 million de recommandations « grâce au nouveau système d’information ainsi que, notamment, pour traiter les saisines en provenance éventuelle d’un nouvel ayant droit (jeu vidéo). »
Où en est en conséquence la décision du monde du jeu vidéo ? Le repérage des IP manipulant des données indirectement personnelles, il est nécessaire de passer par la case CNIL pour obtenir un feu bien vert. Justement. Contactée, la CNIL nous a indiqué que ni le Syndicat National du Jeu Vidéo ni le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs (SELL) ne l’avaient encore saisi pour solliciter une autorisation de traitement automatisé en amont d’Hadopi.
Le précédent de 2005
La situation est donc au point mort si on s'en tient à cette situation. Il y a toutefois eu un précédent. Le 24 mars 2005, la CNIL autorisait le SELL, qui rassemble les gros acteurs du secteur, à mettre en place d’un traitement automatisé de données à caractère personnel. Les finalités étaient doubles : d’une part l’envoi aux internautes de message pédagogiques, d’autre part, la constatation des infractions au code de la propriété intellectuelle. Le tout, dans le cadre de l’utilisation des protocoles de communications P2P.
Cependant, cette autorisation devrait être dépoussiérée pour être raccrochée au wagon Hadopi puisqu’elle avait été accordée avant le vote de la loi instituant la riposte graduée.
Dans sa délibération 2005 - 050, la CNIL avait spécialement soulignée que « s'agissant des traitements ayant pour objet l'envoi de messages informant les personnes sur le caractère illicite de leur comportement et sur les sanctions qu'elles encourent en cas de poursuites, la Commission prend acte qu'ils ne donneront lieu à aucun procès-verbal de constat d'infraction et qu'aucune donnée à caractère personnel ne sera conservée à cette occasion. »
L’économie du système variait alors quelque peu avec le système Hadopi. À l’époque, le SELL voulait en effet faire envoyer des messages directement à ceux qui mettent en partage des jeux issus des catalogues des membres du syndicat. Un PV était dressé parallèlement comportant « l'adresse IP de la machine connectée, le nom du fournisseur d'accès ayant affecté cette adresse IP, le pays d'origine, le cas échéant, le pseudonyme utilisé, le protocole de communication de "peer to peer" concerné, la date et l'heure de mise à disposition du fichier, le pourcentage de détention du fichier, le nombre de machines téléchargeant à partir de cette source, le mot-clé de désignation du fichier, la taille du fichier, la clé d'identification électronique unique du fichier, la qualité de compression et le débit potentiel de téléchargement à partir de la source mettant à disposition le fichier. »
Ces informations étaient alors censées être mises à disposition du juge, et d’ailleurs, les IP ne pouvaient acquérir de caractère nominatif que dans le cadre d’une action en contrefaçon, nullement entre les murs d’une Hadopi qui n’existait pas encore, épaulée par la fameuse infraction de négligence caractérisée… Avant d’accorder son autorisation, la CNIL avait en tout cas souligné que « les traitements présentés sont proportionnés à la finalité poursuivie, dans la mesure où ils n'ont pas pour objet de permettre un fichage systématique et exhaustif des internautes procédant à l'échange de fichiers via les protocoles de communication "peer to peer" mais la réalisation d'actions ponctuelles et ciblées strictement limitées aux besoins de la lutte contre la contrefaçon. »
L'objectif de 1,1 million d'avertissements pour 2013
Même sans le jeu vidéo, la Haute autorité devrait parvenir à atteindre ce cap, si elle reste sur son rythme. Pour la seule année 2013, elle a adressé 836 877 premières recommandations. En octobre ce sont 138 000 emails qui sont partis depuis sa plateforme informatisée, un record dans toute son histoire voulu et assumé par la Commission de protection des droits.
Du coup, si le rythme se maintient en novembre et décembre, l’objectif défini dans les documents budgétaires, les fameux 1,1 million de recommandations, sera atteint haut la main dès le stade des premiers avertissements. Même sans le coup de pouce du jeu vidéo.
À la CNIL, le jeu vidéo boude toujours la Hadopi
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Le précédent de 2005
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L'objectif de 1,1 million d'avertissements pour 2013
Commentaires (34)
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Abonnez-vousLe 12/11/2013 à 09h37
Le 12/11/2013 à 19h11
Le 13/11/2013 à 11h36
C’est marrant quand même quoi qu’Hadopi fasse ils ont toujours la bonne parole, peu de mails envoyés, la pédagogie fonctionne, plein de mails envoyés, zavez vu on a chopé tous les criminels de guerre " />
Toujours est il que l’industrie du jeux vidéo a compris que le problème venait pas de là. Les promos Steam c’est quand même le pied 15€ bioshock infinite (savoureux !), borderlands 2 15€ aussi, The incredible adventures of van helsing 13€, bref pas mal de jeux très bien et non vendu par petit bout (quoi que borderlands 2 avec pas mal de dlc mais avec le season pass à -20€ c’est correct)
Le 11/11/2013 à 10h28
Du coup, si le rythme se maintient en novembre et décembre, l’objectif défini dans les documents budgétaires, les fameux 1,1 million de recommandations,
Donc en gros leur objectif c’est un peu comme les quotas de la police ..
Ils s’en tapent que le chiffre puisse baisser au contraire ..
Le 11/11/2013 à 10h35
Le 11/11/2013 à 10h40
Bon, en clair, le secteur du jeu vidéo a compris qu’Hahahadopi servait à rien vu qu’ils ne s’en servent pas.
Après, les 1,1 millions de recommandations suivies, dans les faits, par rien d’autre que les sophisme de cet organisme pour justifier son utilité, on sait ce que ça vaut : que dalle.
Le 11/11/2013 à 10h49
L’industrie du jeu vidéo à su s’adapter…
Avec, assez rapidement, des tarifs abordable voir promo à 1⁄4 du prix, voir symbolique.
Alors que l’industrie du film et de la musique… NON.
Peut être que les Geek ont un level d’intellect supérieur…" />
Le 11/11/2013 à 10h50
Le problème du jeu vidéo,c’est que l’offre légal existe elle au moins et même parfois sans DRM " />
Le 11/11/2013 à 10h57
Pour ma part, c’est clair qu’entre les Humble Bundle, les promos Steam, et les jeux en import Uk, je donne plus aux jeux vidéos qu’à l’industrie du cinéma ou la musique, parce que c’est facile, pas cher, démat., j’ai même trop de jeux payés en attente d’être joués, un comble " />
Le 11/11/2013 à 10h58
Le 11/11/2013 à 11h05
Le 11/11/2013 à 11h10
Le 11/11/2013 à 11h43
Le 11/11/2013 à 11h43
A quand un Humble Bundle pour de la musique ?
Le 11/11/2013 à 12h27
Le 11/11/2013 à 13h01
Le 11/11/2013 à 13h02
Quelle perte de temps pour savoir quel sera le nombre probable/estimé de recommandations future…
Avec l’apparition progressive du CGNAT, la fiabilité du traçage d’IP devient totalement nulle, caduque…
Le 11/11/2013 à 15h26
Tfacon, Hadopi n’a rien compris, les majors non plus, le SELL non plus..
La vraie solution, elle est sur mon blog…
http://spammeurdepci.wordpress.com
Ooooups, désolé. Ya hadopi dans le titre, fallait que je la fasse " />
Le 11/11/2013 à 16h09
Le 11/11/2013 à 16h57
Le 11/11/2013 à 17h16
Le 11/11/2013 à 17h32
Le 11/11/2013 à 17h40
Le 11/11/2013 à 17h41
Le 11/11/2013 à 18h46
Le 11/11/2013 à 19h03
Un PV était dressé parallèlement comportant « l’adresse IP de la machine connectée, le nom du fournisseur d’accès ayant affecté cette adresse IP, le pays d’origine, le cas échéant, le pseudonyme utilisé, le protocole de communication de “peer to peer” concerné, la date et l’heure de mise à disposition du fichier, le pourcentage de détention du fichier, le nombre de machines téléchargeant à partir de cette source, le mot-clé de désignation du fichier, la taille du fichier, la clé d’identification électronique unique du fichier, la qualité de compression et le débit potentiel de téléchargement à partir de la source mettant à disposition le fichier. »
Bref, un PV accompagné d’un screenshot de µtorrent… " />
Le 11/11/2013 à 20h03
Le 11/11/2013 à 21h03
Le 11/11/2013 à 21h24
Le 11/11/2013 à 22h50
Le 12/11/2013 à 00h53
Le 12/11/2013 à 06h23
Le 12/11/2013 à 08h38
Le 12/11/2013 à 09h25