Hewlett-Packard a dévoilé hier soir les résultats de son dernier trimestre fiscal (clos le 31 octobre). Du fait d'un bilan supérieur aux attentes, ces résultats ont été très bien accueillis en bourse. Mais la nouvelle du jour est certainement que l'entreprise américaine a confirmé vouloir se lancer dans les imprimantes dites 3D.

La crise des PC est toujours là, mais HP résiste

HP, touché par la crise des PC et par le recul d'autres activités, n'a pas réalisé une année fiscale 2013 fabuleuse. Lors de son dernier trimestre, son chiffre d'affaires a ainsi atteint 29,1 milliards de dollars, en baisse de 3 %. Son bénéfice net a toutefois été de 1,4 milliard de dollars, contre une perte de 6,8 milliards l'an passé. Sur douze mois, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 112,3 milliards de dollars, en baisse de 7 % par rapport à 2012. Son bénéfice annuel a pour sa part été de 5,1 milliards de dollars, contre une perte de 12,65 milliards l'an passé. La société payait à l'époque les irrégularités comptables liées à Autonomy, racheté en 2011 pour plus de 10 milliards de dollars.

Lors de ce dernier trimestre, calculé sur les mois d'août, de septembre et d'octobre, Hewlett-Packard précise que sa division PC a vu son chiffre d'affaires décliner (- 2 %), pour une petite marge opérationnelle de 3 %. Dans les détails, les ventes d'ordinateurs grand public se sont effondrées de 10 %, tandis que celles destinées aux entreprises ont crû de 4 %.

Du côté de ses divisions les plus rémunératrices, on notera que sa branche Logiciels a dégagé une marge opérationnelle de 30,8 %, tandis que la branche Impression, qui comprend les imprimantes et les cartouches d'encre, a pour sa part réalisé une marge de 17,7 %. Le nombre d'imprimantes vendues a certes été en hausse (+ 6 %), mais la société a réalisé un chiffre d'affaires de ses cartouches d'encre en baisse de 4 %.

En résumé, les chiffres d'affaires de ses différentes divisions ont été les suivants (par ordre d'importance) :

• PC : 8,58 milliards de dollars
• Enterprise Group (serveurs, etc.) : 7,6 milliards
• Impression : 6,04 milliards
• Services aux entreprises : 5,76 milliards
• Logiciels : 1,06 milliard
• Finance : 912 millions

Mais si l'on regarde du côté des marges (avant taxes), l'ordre des divisions est bien différent :

• Enterprise Group : 1,1 milliard de dollars
• Impression : 1,07 milliard
• Logiciels : 328 millions
• PC : 259 millions
• Services : 255 millions
• Finance : 102 millions

On remarque immédiatement que la branche Logiciels, malgré un chiffre d'affaires plus de huit fois inférieur, réalise donc des marges supérieures à la division PC. Preuve que cette dernière a une importance financière limitée et qu'elle n'est en aucun cas vitale à HP, même si en terme d'image, écouler autant de machines permet de vendre d'autres machines aux clients, telles des imprimantes. Cela permet aussi de mieux négocier avec les fournisseurs.

HP ne va plus bouder les imprimantes 3D

Et concernant l'une de ses branches les plus lucratives, à savoir l'impression, Meg Whitman, la patronne de HP, a confirmé vouloir investir le secteur des imprimantes 3D. Le mois dernier, Whitman avait déjà déclaré à Bangkok que sa compagnie comptait entrer dans ce marché d'ici le milieu de l'année 2014. Elle a toutefois profité de la publication des résultats de sa société pour confirmer cette ambition.

Il est intéressant de noter que selon la PDG de HP, il n'est pas question d'envahir le marché en achetant d'autres entreprises. L'objectif pour l'Américain est donc de produire sa propre imprimante 3D. À quel prix, et pour quelles performances ? Mystère. Mais dès lors que HP apprécie certainement les marges réalisées dans ce secteur, il faudra suivre de près ses futurs produits et vérifier leur rapport qualité/prix.

Voir arriver des imprimantes 3D made in HP n'a rien de surprenant en soit dès lors que l'entreprise détient le titre de n°1 mondial dans ce secteur depuis de très nombreuses années désormais. Il est même étonnant que la société basée à Palo Alto n'ait pas emboité le pas depuis plusieurs années, le marché n'ayant rien de nouveau. Néanmoins, selon Meg Whitman, le marché n'était pas encore mature et surtout, les machines étaient bien trop lentes à son goût, dès lors qu'il fallait attendre un très grand nombre d'heures pour réaliser la moindre petite pièce. Doit-on alors nous attendre à des imprimantes assez rapides, ou bien à des produits à prix cassé ?

Sachez que HP dispose d'un peu plus de 12 milliards de cash, qu'il peut dépenser en rachat d'actions ou encore pour des acquisitions de sociétés. Notez enfin qu'en bourse après séance, l'action de Hewlett-Packard a progressé de près de 7 %, preuve que les résultats ont été très bien accueillis.