Rachat de Bouygues Telecom : Orange n’abdiquerait pas
Et Free compte bien en profiter
Le 12 juin 2014 à 16h20
5 min
Économie
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Une partie de poker menteur semble actuellement se jouer dans le secteur télécom français. Les présidents de Bouygues Telecom et Orange ont ainsi déclaré cette semaine que leurs discussions n'avaient pas abouti, sans plus de précision. En coulisse, selon nos confrères des Échos, les tractations continueraient cependant. Un rachat en cash et non en action pourrait même être tenté par l'opérateur historique.
« Les moyens d’assurer son avenir de façon autonome »
Officiellement, la filiale du groupe Bouygues compte bien rester indépendante et ne pas s'offrir à un autre opérateur. Sa forte réduction d'effectif de 1 516 collaborateurs, qui touchera principalement ses services marketing, réseaux et informatiques, en est la preuve selon ses arguments. Dans son communiqué, l'opérateur a d'ailleurs déclaré vouloir se donner « les moyens, grâce à ce plan de transformation global, d’assurer son avenir de façon autonome. Dès 2015, Bouygues Telecom sera dans cette nouvelle configuration, viable et crédible et fera bouger le marché, comme cela a toujours été son ambition. »
Mais cette transformation, qui concerne près de 17 % des salariés, ne sera pas appliquée avant plusieurs mois. Le plan de départ volontaire ne débutera qu'au 15 novembre prochain, et s'il venait à être insuffisant, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) sera mis en place début 2015 jusqu'à mi-mars. D'ici là, un autre évènement peut bien entendu arriver : une offre ferme et crédible déposée sur le bureau de Martin Bouygues. Le PDG du groupe n'a aujourd'hui plus de raison de garder une branche située dans un secteur trop concurrentiel pour elle, sachant que son retard dans le secteur fixe se paie lourdement dans le mobile.
Vendre ou prendre le risque de perdre de la valeur
Les scénarios sont donc simples désormais : soit Bouygues cède sa filiale, soit il insiste en dégraissant son effectif et en tentant le tout pour le tout, en prenant le risque de s'affaiblir plus encore. En cas d'échec, la valeur de la société sera d'autant plus faible et ses concurrents se partageront alors les miettes dans quelques années. La véritable question est donc de savoir si une offre concrète peut dès aujourd'hui convaincre le PDG du groupe Bouygues. Et à ce jeu là, seul Orange semble pouvoir répondre à ses désirs, les autres opérateurs n'ayant pas les reins financiers suffisants ni l'État pour les pousser à ouvrir leur portefeuille.
Si les services marketing et informatiques seront lourdement touchés, les boutiques seront épargnées
Hier, suite à l'annonce des licenciements et de son désir de rester autonome, l'action de Bouygues s'est effondrée de plus de 6 %. L'action d'Iliad (Free) en a fait de même, tandis que celle d'Orange accusait le coup, mais à un degré moindre. Preuve que pour les actionnaires, il n'y a qu'une seule et unique réponse qui les contenteront : la consolidation du marché et donc la vente de Bouygues Telecom. Si aujourd'hui, les actions des principaux opérateurs ont toutes retrouvé leur valeur d'hier avant la chute, le signal n'en reste pas moins fort.
Et selon le quotidien économique Les Échos, rien n'est vraiment terminé. Avant l'annonce d'hier, Bouygues souhaitait obtenir un accord de principe avec l'opérateur historique afin de l'annoncer et donc d'éviter les licenciements. Mais aucun accord n'a pu être réglé avec Orange. Ce dernier n'a pas baissé les bras pour autant. Des sources chez l'opérateur indiquent ainsi à nos confrères que le créateur de la Livebox pourrait racheter cash la filiale du groupe Bouygues, ceci avec l'apport de Free.
Sortir complètement le Groupe Bouygues du marché télécom
Croquer l'opérateur via une offre en cash implique une sortie totale de Bouygues dans le secteur télécom. Au contraire, une acquisition en action aurait par exemple pu permettre au groupe de détenir des actions d'Orange, à l'instar du rachat de D8 et D17 par Canal+ qui a permis à Vincent Bolloré d'entrer dans le capital de Vivendi, au point de le propulser PDG. Mais ce scénario, qui reste plausible, n'est donc pas le seul et une proposition 100 % cash, avec par exemple 6 milliards d'euros par Orange et 2 milliards d'euros par Free, est aussi une possibilité.
Mais officiellement, Bouygues compte bien rester indépendant et à la modification de son effectif se rajouteront d'autres changements, telles la simplification de ses offres, la modernisation de ses boutiques, et surtout une agressivité accrue dans le réseau fixe (en ADSL et le très haut débit) afin de réduire les marges de Free. Reste à savoir si tous ces efforts porteront leurs fruits. Dans le cas contraire, l'opérateur n'en sera que plus affaibli et sera à ramasser à la petite cuillère dans une poignée d'années.
Rachat de Bouygues Telecom : Orange n’abdiquerait pas
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« Les moyens d’assurer son avenir de façon autonome »
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Vendre ou prendre le risque de perdre de la valeur
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Sortir complètement le Groupe Bouygues du marché télécom
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 12/06/2014 à 19h19
Ça me fait penser à l’époque où France Tudéconnes avait absorber Orange et changer de nom pour devenir un “opérateur du futur”.
Et quelques années plus tard, on aprenait qu’Orange/France Tudéconnesgrave était obligé de licencié parce que les gens n’ont pas suivi. " />
Mais je parle de ça, ça remonte à très longtemps hein mais là, même avec 6 milliard de cash potentiel, je vois mal Orange racheter BT parce que beaucoup s’en irai pour aller chez Free.
EDIT : Lag des mains !!
Le 12/06/2014 à 19h39
Le 12/06/2014 à 19h46
Le 12/06/2014 à 19h52
Si BT gagne de l’argent avec une offre a 19e soit 12e de moins que Free, c’est Free le pigeonneur non ? ils se gavent sur les gens ?
Ha non ca ne marche pas quand c’est Free j’avais oublié" />
Le 12/06/2014 à 20h30
Ça marcherait si BT était capable de le faire tout en gagnant de l’argent. Jusque la ils creusent plutôt en cherchant du pétrole.
Le 12/06/2014 à 20h38
Le 12/06/2014 à 20h45
Moi je dis ça… j’en sais pas plus que n’importe qui.
Le 12/06/2014 à 21h52
Le 12/06/2014 à 22h17
Le 12/06/2014 à 22h29
Le 12/06/2014 à 22h32
Le 12/06/2014 à 22h44
Le 12/06/2014 à 23h53
Oui, je dirais même que tu n’a pas de coupure, ou alors minime, de l’ordre de quelques mn, si tu as bien reçu le modem du nouveau FAI avant l’activation.
Quand ça coupe avec l’ancien FAI, il suffit de de brancher le nouveau modem puis de lancer la résiliation, en appelant, tout simplement .
Mais c’est vrai qu’une procédure automatique comme le mobile serait bien mieux.
Le 13/06/2014 à 03h43
Le 13/06/2014 à 04h12
Le 13/06/2014 à 05h13
Entre la première fois ou 2g ready est venu nous expliquer que Free allait mordre la poussière et maintenant, Free a accumulé plus d’abonnés mobile que Bouygues en plus d’une décennie " />
Le 12/06/2014 à 16h29
Bouygue joue au pocker …et ça va ressembler a faire tapis … mais je ne pense pas qu’il a la meilleur main !!!!
Le 12/06/2014 à 16h40
Ils peuvent très bien restructurer. C’est même bizarre que vous repreniez pas les autres parties de l’article des échos.
Olivier Roussat dit bien restructurer pour retrouver une marge sur leurs offres d’avant Freemobile et d’être agressif côté tarif fixe pour tuer Free. De dégrouper un max de Noeuds d’ici 2015 (1500) et de signer un accord avec Orange pour les zones moyennement dense.
Dans le fixe, Bouygues Telecom va accentuer la guerre des prix entamée avec le lancement d’une offre «?triple play?» à 19,90 euros. «?Le marché ne peut plus rester au niveau de prix actuel, confie Olivier Roussat. Il n’y a pas assez de différenciation pour justifier les marges du secteur.?» L’opérateur espère toucher Free au portefeuille, dont la marge d’Ebitda dans le fixe approche 40?%. «?Ça prendra un, deux, voire trois ans, mais je tuerai Free?», raconterait en privé Martin Bouygues. Des offres commerciales agressives seront dévoilées dans la fibre à la fin du mois. Et Bouygues va investir pour de bon dans le fixe, en dégroupant 1.500 nœuds d’accès ADSL d’ici à la fin 2015 et en co-investissant dans la fibre. Un accord a déjà été signé avec Orange pour les zones moyennement denses.
Le 12/06/2014 à 17h07
Le 12/06/2014 à 17h10
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Le 12/06/2014 à 17h12
Le 12/06/2014 à 17h16
Le 12/06/2014 à 17h17
Non sinon je voie pas pourquoi Bouygues ne pourrait pas continuer seul il a les reins assez solides et vues les sociétés qu il a qui rapporte de l argent
Si il se donne les moyens il pourrait rester indépendant.
Mais bon l état voie d un mauvaise œil le fait de casser les prix du fixe alors qu il n a rien dis pour le mobile.
Le 12/06/2014 à 17h18
Le 12/06/2014 à 17h22
Le 12/06/2014 à 17h45
Reste à savoir si tous ces efforts porteront leurs fruits. Dans le cas contraire, l’opérateur n’en sera que plus affaibli et sera à ramasser à la petite cuillère dans une poignée d’années.
Pas si sûr, c’est à double tranchant : si Bouygues Télécom maintient l’écart de prix d’abonnement avec ses concurrents, les abonnés peuvent affluer comme ils affluent depuis 2 ans chez Free mobile.
Plus Bouygues Télécom a de clients, plus il coutera cher à acheter. Et s’il y a un transfert important des clients des FAI vers Bouygues Télécom, ceux-ci auront intérêt soit de baisser les prix, soit de racheter au plus vite BT afin de stopper hémorragie de clients.
Ce qui a fonctionné pour Free, fonctionne pour Bouygues Télécom. C’est du mimétisme.
Le 12/06/2014 à 17h45
Le 12/06/2014 à 17h54
Le 12/06/2014 à 18h14
Nils est en retard ou oublie de lire les autres médias pour se tenir informé de la réalité des choses " />
Orange qui rachète Bouygues ! Et la marmotte…" />" />
Le 12/06/2014 à 18h31
Le 12/06/2014 à 18h36
Le truc c’est que BT c’est l’unique projet du fils, qui sans BT au final ne serait que l’héritier de son père, sans ses qualités d’homme d’affaire.
D’ailleurs BT a toujours été un projet du fils contre l’avis du père.
Alors revendre c’est admettre que finalement il n’est qu’un héritier et qu’on ne peut pas le prendre au sérieux, donc une sacré pilule a avaler.
Sans compter que ca donnerait raison a son père, de façon posthume certes.
Le 12/06/2014 à 19h14
Le 12/06/2014 à 16h28
martin t’es foutu, xavier et stéphane vont te mettre tout nu !
" />
Le 13/06/2014 à 10h00
Le 13/06/2014 à 10h50
Le 13/06/2014 à 10h57
Le 13/06/2014 à 14h01
Sacré merdier, tout ça pour revenir à 3 opérateurs, comme avant " />
Free avec le réseau de Bouygues = Bouygues
Orange = Orange ++ (les clients, du pognon, ouaisssssss ! Ahh.. Ca veut aussi dire qu’ils récupèrent 10 000 employés ? Et merde, eux qui comptaient sur les départs à la retraite " /> )
SFR/Numéricable = SFR avec un réseau fixe
… En fait, y’a 2 boites qui n’étaient pas super geek qui sont remplacées par 2 boites de geek… Mais rien ne change à part l’endettement du secteur et la baisse des revenus !
L’innovation, c’est pas pour demain :)