La vente des serveurs d’IBM à Lenovo bloquée pour raison de sécurité ?
Casseurs Espionneurs
Le 26 juin 2014 à 14h11
5 min
Logiciel
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Le numéro un des ventes de PC va-t-il devenir un poids lourd du marché des serveurs d'ici peu ? Alors que son rachat des serveurs d'entrée et milieu de gamme d'IBM devait lui permettre de réaliser un bond important dans ce secteur, voilà que le gouvernement américain met son grain de sel en enquêtant sur cette transaction. En cause, la sécurité du pays.
Les réseaux informatiques du Pentagone concernés
Si le Chinois Lenovo peut aujourd'hui se vanter de devancer Hewlett-Packard dans les ventes d'ordinateurs, c'est en grande partie grâce à son rachat de la division PC d'IBM en 2005, qui lui a permis de faire un bond en avant et de pénétrer les marchés occidentaux. Neuf ans plus tard, l'histoire pourrait se répéter dans le secteur des serveurs, avec toutefois deux différences notables : IBM garde ses très lucratifs serveurs haut de gamme et le gouvernement américain, sur fond de cyberespionnage chinois, ralentit l'acquisition.
Selon le Wall Street Journal, une enquête est en effet en cours afin de déterminer les risques de sécurité vis-à-vis du transfert des serveurs d'IBM, certains étant utilisés pour gérer les communications du pays de l'oncle Sam ainsi que les réseaux informatiques du Pentagone. Et quand on sait que dans le passé, le Chinois Huawei n'a pu déployer certaines technologies aux États-Unis pour des questions de sécurité publique (au point d'abandonner le pays), on peut sérieusement se demander si IBM ne devra pas trouver un autre repreneur, plutôt européen voire américain.
D'après notre confrère, certains fonctionnaires américains spécialisés en sécurité craignent que les serveurs puissent être accessibles à distance par des pirates informatiques et des espions chinois. Et la situation est bien plus grave qu'en 2005, puisque si les PC d'IBM/Lenovo avaient été simplement exclus de certains départements sensibles du gouvernement (telle l'armée), ceci au profit de HP, pour les serveurs, les remplacer serait bien plus complexe et coûteux.
La Chine est déjà liée aux serveurs américains
Lenovo et IBM ont toutefois des arguments non négligeables pour convaincre le gouvernement. Tout d'abord, les deux compagnies ont fait savoir que la plupart des serveurs dans le monde (dont ceux d'IBM) intègrent déjà des pièces fabriquées en Chine et ils sont de toute façon en grande majorité montés dans le pays de Confucius. Qui plus est, Big Blue a promis qu'il assurera la maintenance des serveurs sur une longue période. Un tel accord avait d'ailleurs été signé du côté des PC en 2005, IBM assurant la gestion des PC pour une durée de cinq ans après la vente, contrat qui a en plus été renouvelé par la suite.
Pour le moment, les deux entreprises se disent confiantes et espèrent clore le sujet d'ici la fin de l'année. La haute sensibilité du dossier pourrait toutefois forcer Lenovo à réaliser des concessions afin de rassurer les responsables de la sécurité et des membres de la commission des investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS).
Bisbille entre les deux géants
Rappelons que Lenovo a proposé 2 milliards de dollars en cash et 300 millions de dollars en actions pour mettre la main sur cette branche d'IBM. En 2005, 1,25 milliard de dollars en cash et 500 millions en actions avaient été mis sur la table pour croquer la division PC de l'Américain. Les investissements chinois aux États-Unis restent toutefois très limités du fait du protectionnisme américain et de la crainte du cyberespionnage.
En 2012, un rapport parlementaire américain avait même pointé du doigt Huawei et ZTE, au point de demander à l'administration et même aux entreprises privées d'éviter de s'équiper des produits venant des deux compagnies chinoises. Au même moment, Cisco avait d'ailleurs rompu un contrat avec ZTE suite à la découverte de relations avec l'Iran.
Depuis, les affaires Snowden/PRISM ont permis à la Chine de critiquer à son tour les États-Unis pour ses méthodes. Cela n'empêche néanmoins pas le pays américain de surveiller de près les agissements de la deuxième puissance mondiale. En mai dernier, cinq officiers chinois ont d'ailleurs été inculpés outre-Atlantique pour piratage informatique et espionnage économique. Quelques jours plus tard, la Chine s'en prenait à Cisco Systems et estimait que la société américaine était de mèche avec son gouvernement et qu'elle abusait de sa position dominante pour laisser des brèches exploitées par des espions.
Dans un tel contexte où les deux pays se renvoient la balle et où les dommages collatéraux sont de plus en plus importants, Lenovo pourrait bien faire les frais de la tension actuelle.
La vente des serveurs d’IBM à Lenovo bloquée pour raison de sécurité ?
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Les réseaux informatiques du Pentagone concernés
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La Chine est déjà liée aux serveurs américains
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Bisbille entre les deux géants
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 26/06/2014 à 14h17
Logique.
Une fois la division achetée, il ne reste plus qu’à créer les bons firmwares. Les compagnies utilisant de l’IBM, n’auront pas le choix de mettre à jour ou quitter, mais pour prendre quoi (pas chinois) ?
Le 26/06/2014 à 14h22
Le 26/06/2014 à 14h23
Les USA auraient peur que le grand méchant chinois colle des trojan dans les serveurs (en plus des équipement Huawei et ZTE " /> ) ? Ils ont peur de passer de l’état d’arroseur à celui d’arrosé ?
Hôpital, charité…
Le 26/06/2014 à 14h29
Le 26/06/2014 à 14h30
Casseurs Espionneurs
Moi j’aurais plutôt dit : “Les Casseurs Flotteurs”…
Comprenne qui pourra…
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Le 26/06/2014 à 14h44
Le 26/06/2014 à 14h51
Le 26/06/2014 à 14h59
Le 26/06/2014 à 15h01
Le 26/06/2014 à 15h07
Le 26/06/2014 à 15h11
Le 26/06/2014 à 15h13
ça se règlera à l’amiable:
Lenovo sera obligé contractuellement de préinstaller Tivoli Prism Endpoint Collector sur tous les serveurs à destination de l’Europe et du Moyen-Orient…
Le 26/06/2014 à 15h17
Le 26/06/2014 à 15h17
Le 26/06/2014 à 15h21
Le 26/06/2014 à 15h22
Le 26/06/2014 à 15h23
Le 26/06/2014 à 15h36
Le 26/06/2014 à 15h57
Et quand on sait que dans le passé, le Chinois Huawei n’a pu déployer certaines technologies aux États-Unis pour des questions de sécurité publique (au point d’abandonner le pays), on peut sérieusement se demander si IBM ne devra pas trouver un autre repreneur, plutôt européen voire américain.
L’informatique est devenu un point critique de nos sociétés, aisément manipulable par autrui si nous ne disposons pas du contrôle sur sa fabrication. Les États commencent enfin à s’interroger sur les produits informatiques qu’ils achètent, leur origine et leur sécurité.
Si les US veulent garder le contrôle sur leur sécurité, ils sont obligés de tout faire pour conserver IBM dans le giron américain, voire de nationaliser cette entreprise.
Le même problème se pose pour tous les Etats. La France, l’Allemagne, la Russie, tous ne pourront que faire confiance à des sociétés nationales.
Cela risque de faire très mal aux multinationales comme Google et MS.
Le 26/06/2014 à 16h03
Le 26/06/2014 à 16h05
En fait, HP devrait racheter la branche au lieu de Lenovo…
Et là, ce serait la loi anti-trust qui s’appliquerait…" />
Le 26/06/2014 à 16h52
Le 26/06/2014 à 21h40
Le 27/06/2014 à 06h53
Le 27/06/2014 à 21h01
Le 28/06/2014 à 12h15
Le 26/06/2014 à 14h15
Il fallait réfléchir à ce genre de choses AVANT que la Chine produise la majorité de l’électronique.
Le 26/06/2014 à 14h16
Et ça va être de pire en pire …. car vu ce que Snowden a balancé, comment ne pas devenir paranoiaque ?