Le ministère de l’Enseignement supérieur veut favoriser les logiciels anti-plagiat
C'est un fameux Premat, haut comme un oiseau...
Le 19 décembre 2014 à 07h52
4 min
Logiciel
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Invitée à se positionner sur la généralisation des logiciels « anti-plagiat » au sein des universités françaises, la ministre de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur vient d’expliquer à un député que ses services épaulaient les différents établissements afin qu’ils puissent bénéficier notamment de tarifs moins élevés. Une façon de faire comprendre qu'elle ne trouve rien à redire à un tel déploiement.
Rares sont les professeurs à n’avoir jamais constaté d’étranges ressemblances entre certaines copies. Et avec le développement d’Internet et des nouvelles technologies, les choses ne se sont pas arrangées... Certains étudiants ou doctorants n’hésitent effectivement pas à aller recopier des passages entiers de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, par exemple, pour remplir leurs mémoires ou leurs thèses.
En septembre dernier, le député socialiste Christophe Premat s’inquiétait justement de cette situation. « À l'heure du numérique, de plus en plus de travaux universitaires sont composés de copier-coller qu'il est important de détecter pour le respect de la propriété intellectuelle » faisait-il valoir auprès de la ministre de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur. Au travers d’une question écrite, il demandait à Najat Vallaud-Belkacem de rapidement mettre en oeuvre un « plan ambitieux de lutte contre le plagiat ».
Son idée ? Que des logiciels anti-plagiat soient « systématiquement utilisés dans les universités françaises ». Différentes solutions sont d’ores et déjà utilisées aujourd’hui, et permettent de comparer un texte avec différentes sources (articles de presse, publications scientifiques, encyclopédies...). Un rapport dévoilé début 2012 par l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche invitait à cet égard le gouvernement à engager « une réflexion sur la généralisation » de l’usage de ces logiciels, tant leur utilisation varie d’un établissement à l’autre.
Le ministère aide les universités à s’équiper en logiciels anti-plagiat
Dans sa réponse, publiée cette semaine au Journal officiel, la ministre ne s’oppose absolument pas à ce type d’outils. Elle explique d’ailleurs que « la majorité des établissements a actuellement mis en place un outil anti-plagiat ». Mais problème : « On constate une diversité des solutions existantes et une difficulté des établissements à faire un choix éclairé dans l'offre logicielle. De plus, les principaux outils utilisés au sein des établissements ne sont accessibles qu'à des tarifs élevés », affirme Najat Vallaud-Belkacem.
Trop de choix ? Trop chers, ces logiciels anti-plagiat ? La locataire de la Rue de Grenelle annonce au député qu’un « groupe de travail inter-UNR (université numérique en région) a été constitué en lien avec les services du ministère chargé de l'enseignement supérieur ». Il s’avère même que ce groupe a d’ores et déjà « élaboré un cahier des charges qui permettra de mener rapidement une négociation nationale via le Groupe Logiciel Enseignement Supérieur-Recherche, dont la mission est de négocier les protocoles tarifaires avec les éditeurs de logiciels au profit de tous les établissements de la communauté enseignement supérieur et recherche ».
Najat Vallaud-Belkacem rappelle enfin que la France dispose d’un arsenal législatif permettant de sanctionner les fraudeurs et le plagiat, outre les mesures disciplinaires que peuvent prendre les différents établissements concernés. Sauf que comme l’affirmait le rapport évoqué précédemment, l’usage de telles réprimandes reste « très rare ». La ministre indique à ce sujet que les sanctions ne sauraient donc « se substituer à une politique efficace de prévention », qui passera manifestement par l’utilisation de logiciels anti-plagiat.
Par contre, rappelons qu’aucune « cage de Faraday » ne devrait être installée pour lutter contre la triche durant les examens, contrairement à ce que préconisait également Christophe Premat (voir notre article).
Le ministère de l’Enseignement supérieur veut favoriser les logiciels anti-plagiat
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Le ministère aide les universités à s’équiper en logiciels anti-plagiat
Commentaires (41)
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Abonnez-vousLe 19/12/2014 à 14h23
Sinon les universitaires pourraient se prendre en charge et élaborer au sein de leur propre cursus informatique un projet informatique open-source de logiciel anti-plagiat. Des universités ont déjà réalisés ou enrichi chaque année des projets pratiques pour la modélisation 3D. L’algo et le traitement en masse de chaînes de texte c’est moins eye-candy, mais c’est bien à la base du Big Data non ?
Le 19/12/2014 à 14h53
Les gens n’ont plus de cerveau, que ce soit du côté examinateurs ou des copieurs " />
Je ne parle même pas du député et de la ministre.
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Le 19/12/2014 à 15h09
Peut-être faudrait-il sensibiliser les étudiants au plagiat, à citer les sources… Dans un travail universitaire il n’y a aucun mal à prendre appui sur les travaux antérieurs reconnus pour donner du poids/appuyer à sa thèse… C’est d’ailleurs un des principes de bases
Le 19/12/2014 à 18h09
Le 19/12/2014 à 18h21
C’est surtout sur l’aspect “relecture” que je tique.
Mais oui, une thèse, c’est 36 mois. ça sera un peu plus pour ma part, c’est pas glop pour les stat’ (du labo, de l’université… les allocations en dépendent). ça varie beaucoup en fonction du domaine aussi : une thèse en droit de 3 ans c’est inimaginable…. C’est plutôt 5 ou 6 ans.
En informatique, ce sont les rapporteurs qui vont autoriser la soutenance. Le directeur de thèse, lui, donne un accord pour le dépôt du manuscrit.
Lorsque Spirit_twin parle de nombreuses relectures par le directeur, l’encadrant et j’en passe… ce n’est pas vraiment ce que les collègues et moi-même avons pu voir " />
Le 19/12/2014 à 20h22
Très intéressant.
Donc tu dis “Je sais que les logiciels d’analyse vont” “chercher la présence de guillemets.” “C’est” “déjà la base.”
Ensuite “tu compares avec des sources” différentes. “Si le passage identifié revient très souvent” ailleurs, “comme Wikipédia, tu peux” “avoir des doutes”……..
Et comme ça, ça va ? " />" />" />" />
Le 19/12/2014 à 21h28
" /> c’est typiquement le genre de passages où le logiciel va ressembler à un sapin de Noël (c’est la saison " /> ).
Trop de guillemets tue les guillemets ! " />
Le 19/12/2014 à 21h28
Moi au québec en éducation spécialisée je vise sur 4 ans minimum, mais ça va surement être 5.
Et mes deux directeurs et co vont fort probablement lire plusieurs fois le texte.
Chaque département est unique j’imagine.
Le 20/12/2014 à 01h14
C’est ça. Un peu comme partout, chacun fait avec ses moyens, ses contraintes.
Et du coup, un doctorat français, au Québec, ça a une valeur ?
J’ai déjà visité un peu, ça m’a assez plu, un postdoc y pourrait être sympa.
Le 20/12/2014 à 02h03
Oui j’imagine que pour un Français, un post doc pour se familiariser avec le domaine doit être plutôt obligatoire.
Pour ce qui est de la valeur du diplôme étranger, je n’en sais rien. Notre système est davantage anglo-saxon, dans son fonctionnement, il y a peut-être des différences avec la France.
En info (si j’ai bien compris, c’est ton domaine), je n’ai aucune idée des perspectives d’avenir (j’imagine que tu vises prof-chercheurs?).
SI tu ne vises qu’un post doc sans carrière ici par la suite, je suis certain qu’il doit avoir des offres de post doc avec peut-être bourse disponible, mais bien honnêtement je n’en ai aucune idée.
Le 19/12/2014 à 09h31
bof suffit de recopier un livre comme ça s’est toujours fait " />
Le 19/12/2014 à 09h31
Le 19/12/2014 à 09h38
Nombreux sont les adeptes du Ctrl+C / Ctrl+V pour les amendements et projets de de lois fournis par les lobbies… Pour preuve les dernières infos où plusieurs député envoient tel quel des documents reçus.
Quelle satisfaction de voir des élus faire si bien leur travail ! Donc le plagiat, ils connaissent !
Le 19/12/2014 à 09h39
Le 19/12/2014 à 10h00
Pas trop en premier cycle sur des sujets basiques (par exemple, en informatique, exos d’algo/prog), les sujets ne sont pas personnalisés. Là il suffit généralement de comparer les copies entre étudiants.
Le 19/12/2014 à 10h26
Quels sont les limites? Parce que si ce n’est qu’une phrase, je suppose qu’il est parfois difficile de l’écrire autrement et ce qui suit, qui coule de source " /> (l’interprétation peut parfois conduire à être à côté de la plaque)
Le 19/12/2014 à 11h12
Je sais que les logiciels d’analyse vont bêtement chercher la présence de guillemets. C’est con mais déjà c’est la base.
Après tu compares avec des sources sur internet. Si le passage identifié revient très souvent, sur des sites comme Wikipedia, tu peux commencer à avoir des doutes.
En gros les logiciels vont voir combien de % du texte est similaire à des sources sur le net. Selon les profs, on peut régler un seuil d’alerte et un seuil de fraude, tout comme la granularité.
Les variables sont nombreuses : % global du texte, longueur des passages douteux, leur espacement entre eux, présence de sources ou non.
Mais rien ne remplace l’oeil du correcteur, qui voit le niveau de langage d’une première année de fac s’élever brutalement quand il raconte la vie de Socrate " />
Le 19/12/2014 à 11h15
tutuut. Dans ce cas ce n’est pas du plagiat, ca s’appelle “la voix de son maitre”
Le 19/12/2014 à 11h28
Le 19/12/2014 à 11h34
mais merde sa aide bien wikipedia " />
Le 19/12/2014 à 12h08
Si l’étudiant est contributeur Wikipedia, il a intérêt à le signaler, sinon il va se retrouver accuser de plagiat envers lui-même
Le 19/12/2014 à 12h15
J’ai déjà vu en classe , oula bien 8-10 ans , des profs qui sanctionné des élèves, pour plagiat sur wikipédia ou les 1ères recherches de Google .
faut dire vu le niveau des textes et de certains élèves quand on tape une phrase dans google on retrouve vite la source .
ça date pas d’aujourd’hui, le plagiat sur le net, mais ça s’accélère par contre défendre en premier lieu la lutte contre le “piratage” de la propriété intellectuelle , c’est .. normal en fait, ça change pas de d’habitude.
Le 19/12/2014 à 12h20
Je doute qu’il y ai beaucoup d’étudiant qui copie/colle leur thèse. Un travail dans un cours je peux limite comprendre.
Du moins il faut vraiment être con, la thèse est l’aboutissement final de très longues années d’études. Pourquoi vouloir tout gâcher à ce niveau.
Si tu te fais prendre ta vie est foutue et tu peux aussi bien aller travailler chez McDo, car avec le nombre de dettes que tu auras accumulées, car l’école c’est terminé pour toi.
Le 19/12/2014 à 13h06
La thèse c’est 3 ans pour la passer, et avec le nombre de fois ou elle est relu par ton tuteur et autres, si ça arrive en validation avec une partie plagiée, c’est vraiment un miracle. Le seul risque à faire du plagiat c’est de perdre du temps à recommencer actuellement. C’est triste mais c’est comme ça, pour les thèses en tout cas.
Après, quand ce sont des rapports qui ne sont relues qu’une fois rendu officiellement, le risque est plus élevé c’est sur.
Mais bon à la base, un rapport avec des sources wikipédia devrait être brulé et non pas lu, vu la fiabilité des éléments… J’exagère mais ce n’est pas une source officielle, vu que tout le monde peut y écrire tout ce qu’il veut.
Le 19/12/2014 à 13h20
Le 19/12/2014 à 14h14
Les vérifications de plagiat seront aussi rétroactif ?
Si un système comme celui là ce généralise il faudra y passer toutes les anciennes thèse dans un soucis d’équité, le plagiat n’a pas attendu internet pour exister. Il y a quelques années c’était sans doute un peu plus difficile d’obtenir des sources à plagier mais il était quasiment impossible de ce faire chopper, surtout en plagiant des sources étrangère.
Le 19/12/2014 à 07h59
Je trouve que c’est une bonne idée, car il est vrai que les travaux universitaires sont de plus en plus copiés et de moins en moins inspirés, ceci ne dessert pas vraiment l’éducation et encore moins les étudiants.
Cependant je ne suis pas vraiment d’accord avec la réflexion du député socialiste Christophe Premat qui met en avant la propriété intellectuelle pour justifier la lutte contre le plagiat en milieu scolaire.
D’une, la plus part des travaux plagiés ne sortent pas de l’université et de deux, si il parle des thèses qui elles sortent du cadre, je pense que l’étudiant a beaucoup plus a perdre dans l’histoire et se rend coupable de plus grands méfais qu’un simple vol de propriété intellectuelle.
Le 19/12/2014 à 08h07
Il est important de détecter pour le respect de la propriété intellectuelle
Ha ha ha, je croyais que nos élus s’inquiétaient du niveau des études ! Je constate que le travail de lobby marche toujours.
Le 19/12/2014 à 08h10
Au sein de l’université, il faudrait payer cher des logiciels anti-plagiat :-o ?
Il n’existe aucun logiciel libre qui s’occupe de ça, aucun thésard qui ne s’est lancé là-dedans ?
(quitte à ce qu’une société soit rémunérée pour offrir du support sur ledit logiciel)
Le 19/12/2014 à 08h10
Ce n’est pas une problématique d’enseignement en fait, mais de propriété intellectuelle. Mmmm okay !
Facepalm.
Le 19/12/2014 à 08h13
Le 19/12/2014 à 08h40
Pour réduire les couts, ils n’ont qu’à distribuer des copies pirates de ces logiciels anti-plagiat !
Le 19/12/2014 à 08h46
Le 19/12/2014 à 08h46
Ah et ce logiciel, reconnait quand c’est le prof qui a copié le taff de son assistant ./ élève / stagiaire ?
Le 19/12/2014 à 08h49
En Finlande, ce genre de systeme est systematiquement utilise pour tout devoir important ou pour les theses/memoires.
J’ai eu l’occasion de jeter un oeil sur l’un d’entre eux: un prof a bien voulu nous montrer ce que ca affiche et ce que ca detecte.
Et c’est assez impressionnant.
Ce genre d’application sait detecter si on dans le cas d’une citation ou pas, elle sait detecter les phrases partiellement modifiee etc etc.
En plus de ce systeme, en Finlande, tout etudiant rendant une these ou un memoire doit passer un examen pour verifier qu’il est bien l’auteur de sa these/memoire: le superviseur invite l’etudiant dans son bureau, lui balance une ou plusieurs questions sur sa these, l’etudiant les notes et va dans une salle isolee, et doit ecrire environ 4 ou 5 pages sur une ou plusieurs des questions posees.
Le 19/12/2014 à 08h50
Le 19/12/2014 à 08h55
Le 19/12/2014 à 09h00
100 fois moins cher :
plagiat = retrait des diplômes + interdiction d’exercer + exclusion + anomisation de l’ensemble de ce qui a déjà été publié par la personne.
Coût 0, efficacité * 1000
Le 19/12/2014 à 09h06
C’est pareil en Belgique, du moins dans mon université (Université libre de Bruxelles)… ou du moins dans mon département.
Notons que les travaux des étudiants sont traités par “batch”, tous à la fois, et que le logiciel est donc également capable de détecter du plagiat inter-étudiants…
Vous seriez étonnés de voir combien d’étudiants se copient les uns les autres (en exprès ou pas) sur des travaux de 15+ pages " />
Le 19/12/2014 à 09h24
L’INRIA a des trucs en stocks là dessus.
Sinon c’est vrai que seule la PI est prétextée… Alors que le plagiat est bien plus grave pour l’avancée de la Science.
Mais c’est un député, il sait pas ce genre de chose !
Le 19/12/2014 à 09h31