La CNIL a choisi celui qui surveillera le blocage sans juge
Un juge pour surveiller le blocage sans juge. Oui mais...
Le 10 février 2015 à 16h33
3 min
Droit
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La CNIL a choisi un conseiller honoraire à la Cour de cassation pour surveiller la liste noire des sites pédopornographiques ou faisant l’apologie du terrorisme qui sera dressée par l’OCLCTIC. Cette nomination ne réduit cependant en rien la problématique du dispositif : celle d’un blocage sans juge.
Confirmant une information de l’Express, la CNIL a choisi de désigner Alexandre Linden afin d’endosser le rôle de la personne qualifiée chargée de contrôler le blocage administratif des sites. Ce conseiller honoraire à la Cour de cassation est par ailleurs membre de la Commission nationale de l’informatique et des libertés depuis février 2014.
Si la CNIL a nommé une personne en interne, c’est parce que la loi le lui autorise. L’article 12 de la loi sur le terrorisme précise bien que cette personnalité qualifiée est « désignée en son sein par la Commission nationale de l'informatique et des libertés pour la durée de son mandat dans cette commission ». Elle peut d’ailleurs être choisie, comme c’est le cas ici, parmi une partie de ses 17 membres. À ce titre, la CNIL aurait pu par exemple choisir un membre du Conseil d’État ou pourquoi pas, une personnalité qualifiée au titre de ses « connaissances de l'informatique », qui font partie de ses membres.
Une nomination symbolique face à la problématique du blocage administratif
La désignation d’un conseiller honoraire de la Cour de cassation a un certain aspect symbolique, mais qui ne résout pas la problématique du blocage tel qu’activé par le gouvernement Valls (voir notre point complet). D’une part, le dispositif se passe bien de toute intervention judiciaire pour décider des sites inscrits sur la liste noire. D’autre part, cette personnalité n’interviendra ici qu’en tant qu’entité administrative, ni plus ni moins, et surement pas sous son ancienne casquette.
Rappelons qu’Alexandre Linden devra désormais s'assurer « de la régularité des demandes de retrait et des conditions d'établissement, de mise à jour, de communication et d'utilisation de la liste » noire. En outre, s’il constate une irrégularité, il pourra recommander à l'autorité administrative (l’OCLCTIC) d'y mettre fin. Enfin, si sa recommandation reste sans effet, il pourra saisir le juge administratif, en référé ou sur requête. Plusieurs QPC sont par ailleurs programmées pour faire contrôler ce mécanisme par le Conseil constitutionnel.
Rappelons enfin que celui-ci interviendra selon le même mode opératoire une fois un autre décret publié, celui sur le déréférencement administratif des sites qualifiés de terroristes ou pédopornographiques.
La CNIL a choisi celui qui surveillera le blocage sans juge
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Une nomination symbolique face à la problématique du blocage administratif
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 10/02/2015 à 19h15
Avec Linden, la pièce va tomber " />
Le 10/02/2015 à 20h12
On peut tester tout de suite ?
Je suis pour et j’encourage le terrorisme financier. Je vous propose des stages et formations qui vous ouvrirons des portes a travers le monde et vous permettra d’absolument tout piller.
Vive le terrorisme financier " />
Le 10/02/2015 à 20h25
un début de contre-pouvoir ? mais il a quoi comme pouvoir justement ?
s’il y a un blocage collatéral il dit “hou c’est pas bien !”, et à partir de 10 il a le droit de retenir sa respiration jusqu’à évanouissement ?
Le 10/02/2015 à 21h27
Le 10/02/2015 à 21h48
La CNIL étant un repère d’hommes de paille à la solde des lobbys, celui-ci ne dérogera pas à la règle et sera donc à la solde des vrais maitres de la France…
Nous sommes définitivement entrés en dictature… " />
Le 10/02/2015 à 21h49
oui enfin, faire des recommandations ou retenir sa respiration …
saisir le juge des référés ça n’est pas exclusif j’imagine : le responsable d’un site injustement bloqué pourrait le faire aussi : de ce que je comprends il n’a pas plus de pouvoir.
D’où ma remarque: il n’a aucun pouvoir réel.
Le 10/02/2015 à 21h56
Le 11/02/2015 à 01h31
Le 11/02/2015 à 08h17
N’est-ce pas un problème justement qu’il soit membre du conseil d’état ? En cas de recours contre un blocage c’est le conseil d’état qui devrait le juger, donc il y aurait mélange des pouvoirs, et les juges pourraient hésiter à défaire une décision prise par un de leurs pairs.
Le 11/02/2015 à 08h29
Gindre c’est typiquement français ou bien
vous avez peur qu’on bloque nextinpact
je sais pas si c’est de la mauvaise foi ou de incompétence mais le blocage administratif n’intervient qu’après une demande de retrait du contenu ciblé laissé sans réponse tain il s’agit de terrorisme et de pornographie pas d’opposition a un gouvernement ou un site quelconque
même si c’est une mesure en carton c’est un autre débat c’est sur
perso je préfère la mise en place du dpi plus efficace
Le 11/02/2015 à 09h27
Le 11/02/2015 à 09h28
… ou comment essayer de donner une légitimité à un truc Orwellien.
Le 11/02/2015 à 09h29
“perso je préfère la mise en place du dpi plus efficace”
Trop gros le troll, passera pas " />
Le 11/02/2015 à 10h21
Le 10/02/2015 à 16h38
Je suis presque déçu là… " />
Ils auraient pu choisir Christine Albanel. Là ça aurait eu de la gueule." />
Le 10/02/2015 à 16h42
Le 10/02/2015 à 16h46
Le 10/02/2015 à 16h46
ouais ouais ouais, alors on met pas de juge, mais on met un juge, au cas ou ce qu’on fait n’est pas conforme aux juges
Le 10/02/2015 à 16h53
Ça sent l’homme de paille pour couper l’herbe sous le pied des râleurs tout ça…
Le 10/02/2015 à 17h13
Pourquoi un blocage administratif ?
On ne pouvait pas mettre des juges d’astreinte ?
Si le caractère illégal est manifeste il décide le blocage du site immédiatement (style jugement en référé).
Le 10/02/2015 à 17h28
Le 10/02/2015 à 17h30
Le 10/02/2015 à 18h00
Intéressant.
On va lui laisser le bénéfice du doute, au gaillard…
On jugera sur pièces.
Le 10/02/2015 à 18h11
Vont sortir bertha de son placard, faut rentabiliser.
Le 10/02/2015 à 18h44
Est-ce qu’un vrai juge coûte plus cher qu’un faux juge ?
C’est aps pour acheter ; je me renseigne c’tou
Le 10/02/2015 à 18h51
Au moins, il y a un début de contre-pouvoir, et c’est plutôt bien qu’il soit nommé par la CNIL et non par l’éxecutif.
Le 10/02/2015 à 18h56
Ouais. Ca part toujours de bonnes intentions et on sait comment ça fini. J’ai plus confiance en quoi que ce soit à ce niveau là.
Le 10/02/2015 à 19h10