Numérique soutenable : les premiers résultats de l’Arcep montrent l’ampleur du chantier
Des habitudes à casser
Le 10 mai 2022 à 12h53
11 min
Société numérique
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L’Arcep a publié récemment les résultats de sa première enquête annuelle « Pour un numérique soutenable » portant sur les quatre principaux opérateurs. L’Autorité note quelques améliorations, mais surtout des pistes de travail. Elle met également en garde contre la poudre aux yeux de certains chiffres.
En janvier 2021, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) annonçait qu’une enquête annuelle aurait désormais lieu pour surveiller, via onze points de contrôle, l’évolution de l’empreinte écologique du numérique en France. Un grand chantier, et pour cause : « sans renoncer aux possibilités d’échanges et d’innovation », il fallait que le numérique prenne « part à la stratégie bas carbone ».
L’Arcep se donnait alors trois grands objectifs : améliorer la capacité de pilotage de l’empreinte environnementale du numérique par les pouvoirs publics, intégrer l’enjeu environnemental dans les actions de régulation de l’Arcep, et renforcer les incitations des acteurs économiques, acteurs privés, publics et consommateurs. L’Autorité souhaitant établir des constats clairs qui se voudraient autant d’outils d’aide à la prise de décision, sans matraquer le numérique ni le glorifier.
En plus d’indicateurs désormais annuels, elle veut faire passer les entreprises concernées d’une obligation de moyens à une obligation de résultat. Les pistes d’améliorations sont nombreuses et touchent aussi bien les services et les terminaux que tout acteur de la chaine – même si les terminaux sont dans le collimateur, tout particulièrement l’obsolescence logicielle.
L’Autorité compte informer plus finement les utilisateurs. Elle juge l’information actuelle très insuffisante sur les questions écologiques et proposait par exemple de « transposer ce qui existe sur la qualité de service et la couverture à la question de l’écologie ».
Au vu des points soulevés dans cette première enquête, le travail ne fait que commencer. Quatre catégories d’indicateurs ont été intégrées : l’énergie consommée, les émissions de gaz à effet de serre, les ventes de téléphones portables et les téléphones collectés en vue d’un recyclage ou d’un reconditionnement.
Gaz à effet de serre : attention aux illusions d’optique
Le rapport commence par une bonne nouvelle : les quatre principaux opérateurs – Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR – ont émis en 2020 un total de 362 000 tonnes de gaz à effet de serre, soit un recul de 4 % par rapport à l’année dernière et un recul pour la deuxième fois consécutive. On s’en doute cependant, le diable se cache dans les détails.
L’Arcep distingue trois briques – appelées scopes – dans ces émissions. Le scope 1 représente les émissions de gaz générées directement par l’entreprise, le 2 celles générées indirectement, et le 3 les émissions indirectes associées, par exemple tout ce qui touche aux équipements achetés par l’entreprise pour mener à bien ses activités. Le scope 3 n’est pour l’instant pas présent dans les résultats car non obligatoire, d’autant qu’il engendrerait, selon l’Arcep, un double comptage de certaines émissions de gaz.
Comme on le remarque sur le graphique, les émissions directes sont en baisse continue, tandis que les indirectes augmentent. L’Arcep explique cette situation par une contraction des émissions directes liées à une optimisation progressive sur tout ce qui était le plus évident, notamment les flottes de véhicules des entreprises ou encore l’efficacité énergétique des bâtiments.
Dans le même temps, le scope 2 augmente en moyenne de 5 % par an. Il s’agit de la consommation engendrée par l’utilisation proprement dite des réseaux. Elle entraine les émissions indirectes : les utilisateurs consomment des quantités croissantes de données, les équipements et réseaux doivent suivre.
L’ensemble baisse car les réductions sur les émissions directes sont plus importantes que la croissance des émissions indirectes. Cependant, l’Arcep rappelle deux points. D’une part, la baisse du scope 1, si elle avait déjà commencé, a été nettement accélérée par la crise sanitaire due au Covid-19. Les émissions directes avaient en effet augmenté en 2018 de 5 %, avant de diminuer de 4 % en 2019. En 2020, on peut parler de chute :- 19 %
D’autre part, elle ne pourra pas indéfiniment se poursuivre à ce rythme. Le scope 2 représente désormais deux tiers des émissions des gaz à effet de serre et, à ce rythme, pourrait créer un rebond de la consommation et donc une nouvelle augmentation des émissions.
Celles-ci « progressent depuis 2018, à la fois en raison du déploiement des réseaux, notamment mobiles, et de l’augmentation des usages, qui constituent des facteurs d’augmentation de la consommation électrique », souligne l’Arcep. Car si le contexte sanitaire a participé à une chute rapide du premier scope, il a alimenté dans le même temps le second.
Entre 2017 et 2020, la consommation de données mobiles a ainsi été multipliée par 3, portée par la consommation électrique de l’ensemble de l’infrastructure.
Au sein du numérique, de grandes disparités selon les usages
3 800 GWh. C’est le chiffre atteint par la consommation électrique des réseaux numériques en France en 2020. Elle continue sur une augmentation régulière de 5 % environ par an, sauf en 2018 où elle avait grimpé de 10 %.
Sur l’ensemble de cette infrastructure, 85 % de la consommation provient des réseaux fixes et mobiles. Sur cette part, 58 % de la consommation provient de la boucle locale mobile, contre 27 % pour les boucles fixes. Les cœurs de réseaux et les réseaux de collecte – raccordés aux backbones permettant l’interconnexion aux boucles locales pour collecter et acheminer le trafic – représentent les 15 % restants.
Il existe donc des différences conséquentes selon les usages. La consommation des réseaux mobiles est actuellement plus du double de celle des réseaux fixes ; d’où l’intérêt de passer en Wi-Fi lorsque cela est possible (si vous n’avez pas une 4G box évidemment). Même au sein de ces derniers, il existe deux cas très différents : la consommation d’un accès cuivre est d’un peu plus de 35 kWh environ par abonnement en 2020, contre seulement 10 kWh pour un accès fibre
Des chiffres plus que doublés – respectivement 16 et 5 kWh – par rapport à ce que l'Arcep indiquait dans son bilan 2019 sur l’empreinte carbone du numérique. Interrogée, l'Arcep nous indique que les informations précédentes n'étaient que « partielles ». C'est le changement intervenu dans ses pouvoirs en 2021 qui a permis d'obtenir des informations plus substantielles.
« La substitution des abonnements sur les réseaux cuivre en RTC et DSL par les abonnements en fibre optique conduit à une baisse significative de la consommation énergétique par abonnement sur des réseaux d’accès fixe, recul qui devrait se poursuivre dans les années à venir », conclut l’Arcep. Mais cela peut entrainer un surcoût pour les clients puisque la fibre est parfois plus chère que le xDSL
Les terminaux au coeur des problématiques environnementales
Voici la problématique centrale du rapport : les ventes de terminaux, la collecte de ceux déjà utilisés et la revente en reconditionné. Les terminaux représentent à eux seuls 79 % de l’empreinte carbone du numérique. On ne parle d’ailleurs pas que de téléphones, puisque tout appareil capable d’accéder à Internet compte : tablettes, téléviseurs, ordinateurs…
« Les terminaux constituent donc un enjeu majeur de l’analyse de l’empreinte environnementale du numérique, l’accroissement de la durée d’utilisation de ces équipements sont un levier potentiel de réduction de l’impact du numérique », signale ainsi l’Arcep. Et la marge d’amélioration est énorme.
38 % des téléphones vendus en France le sont par les opérateurs. Cette part grimpe à 80 % dans les entreprises. Ils représentent donc un levier important pour faire évoluer la situation. Tout du moins en théorie.
Pour donner la mesure du problème, l’Arcep relève qu’à peine 2 % des téléphones vendus par les quatre principaux opérateurs sont reconditionnés, soit 155 000 en 2020. Or, non seulement la proportion est très faible, mais les ventes de reconditionnés en France ont atteint 21,4 millions d’unités sur la même période. Les opérateurs ont donc de sérieux efforts à faire dans ce domaine, car ils sont à la traine face à des entreprises spécialisées comme BackMarket, ne représentant que 6 % des ventes de reconditionnés.
La collecte des terminaux a même reculé en 2020 avec 870 000 unités, contre 1 113 000 en 2019 et 1 029 000 en 2018. Une chute de 21,9 % engendrée par la crise sanitaire et les confinements successifs, selon l’Arcep. Sur l’ensemble collecté, 710 000 unités ont été reconditionnées, les 160 000 restantes ayant été intégrées à une filière de recyclage.
Pour l’Autorité, les opérateurs ne sont pas vraiment en cause à ce sujet, même si la communication pourrait changer la donne. Une majorité d’utilisateurs gardent en effet leurs anciens appareils à la maison. Nous avons tous un tiroir ou un placard avec un ou plusieurs anciens téléphones, pourtant fonctionnels.
Malheureusement, l’aspect fonctionnel de l’appareil n’est pas le seul à prendre en compte, loin de là.
Durée de vie des smartphones : le sujet qui fâche
Pour faire progresser le reconditionné en France, il faut malheureusement se faire croiser plusieurs vecteurs d’améliorations. La durée de vie des smartphones doit augmenter et, pour ce faire, il faut majoritairement influer sur deux paramètres : la disponibilité des pièces détachées et le support logiciel.
C’est tout particulièrement ce dernier qui mériterait toutes les attentions. Dans ce domaine, Apple est en tête avec une moyenne de cinq à six ans pour ses téléphones. Mais même ainsi, la durée n’est pas à la hauteur des autres terminaux.
Dans le monde Android, c’est bien pire : en moyenne, les constructeurs ne s’engagent que deux ans pour les mises à jour majeures et une année supplémentaire pour celles de sécurité. C’est loin d’être suffisant, participant à la perception du smartphone comme d’un appareil « jetable », que l’on change pour un modèle plus à la mode ou parce que les mises à jour s’arrêtent, tout simplement. Et continuer à l’utiliser après cet arrêt est un trop grand danger, les failles restant ouvertes aux quatre vents. À se demander ce qu’il faut applaudir quand un constructeur annonce en grande pompe que le support logiciel passe à trois ans. Même Google donne le mauvais exemple.
Un allongement significatif du support logiciel serait accompagné, idéalement, par une meilleure disponibilité des pièces détachées, au moins des batteries. La durée de vie de ces dernières est limitée chimiquement, une conséquence de la technologie actuelle.
S’il suffisait de faire changer la batterie tous les deux à trois ans pour que l’appareil fonctionne six, sept ou même huit ans, une étape importante serait franchie. À condition que les mises à jour logicielles suivent.
Les prochaines éditions de l’enquête seront plus complètes
Cette première édition vient poser des chiffres bienvenus sur un sujet dont l’importance croissante est en phase avec les enjeux environnementaux. La pression va s’accentuer, et elle proviendra en partie de l’Arcep.
L’Autorité précise en effet que les prochains éditions de l’enquête seront plus riches. Ses pouvoirs ayant été renforcés l’année dernière, elle va « progressivement étendre sa collecte de données, jusqu’à présent limitée aux seuls opérateurs télécoms, à d’autres acteurs du numérique comme les fabricants de terminaux ou les opérateurs de centres de données ».
La plateforme « Pour un numérique soutenable » devrait également accueillir un plus grand nombre d’acteurs. Pour rappel, elle invite associations, institutions, opérateurs, entreprises du numérique et personnalités à s’y pencher pour obtenir autant de contributions que possible. Comme on l’a vu, la marge de progression est conséquente, et il est probable qu’un cadre juridique plus strict soit nécessaire pour forcer la main des entreprises, en particulier sur le support logiciel.
Un cadre qui évolue déjà cependant, comme on l’a vu avec l’indice de réparabilité, loin d'être parfait. Il évoluera encore, notamment en Europe avec une série d’armes en cours d’affutage pour renforcer la protection des consommateurs. Si entre temps le même cadre n’émet pas de signaux contraires supplémentaires, comme ce fut le cas avec la redevance copie privée appliquée aux téléphones reconditionnés.
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Commentaires (27)
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Abonnez-vousLe 10/05/2022 à 13h10
Nos téléphones (iphone SE et 7) datent de 2016 :-)
À l’achat (d’occasion), je n’imaginais une telle durée de vie.
Le 10/05/2022 à 14h43
Perso, je suis passé sur un Fairphone 4 en espérant justement le garder 5 ans et plus, on verra dans le temps si les promesses sont tenues.
Le 10/05/2022 à 17h13
Je viens de passer au Fairphone 3+ car le FP4 a (selon mon avis) cédé à la mode avec la suppression du port jack, l’écran arrondi aux coins et la «goutte» pour la caméra frontale.
Et le bloc optique photo qui dépasse à l’arrière je trouve ça nul!
Le 10/05/2022 à 20h30
Ici oneplus 5 de 2015, android 11 avec les dernières mises à jour de secu. Pourvu que ça dure, il marche au poil !
Le 11/05/2022 à 06h45
[Mode Troll ON]
Est-ce que qq’un à déjà calculé l’empreinte numérique d’un humain ?
Car solution serait facile pour réduire durablement “la pollution” ?
[Mode Troll OFF]
Le 11/05/2022 à 07h50
Il est grand temps d’imposer à tous les fabricants de smartphones:
…
De la part des régulateurs:
Il y a tellement de choses à dire sur le sujet…
Combien de personnes changent aussi de smartphone car elles ne savent pas comment supprimer les données qui prennent trop de place et finissent par encombrer les mémoires…
Le 11/05/2022 à 08h41
Je pense que pour le moment la chose primordiale en ce qui concerne les smartphone c’est la faiblesse des attaques. Car à lire l’article on garde un smartphone plus de 3 ans on vis littéralement avec une épée de Damocles au dessus de la tête.
Des vieux comme moi qui ont connu le vers SASSER sur windows ? Le pc qui reboot en boucle, obligé de formater windows, de le réinstaller hors ligne avec un firewall sinon rebelote.
L’autre point important c’est le chargement. Pourquoi en putain de 2022 nous n’avons toujours pas de chargeur intelligent ? Du genre quand ton smartphone arrive à 100% il envois un message en bluetooth au chargeur pour l’éteindre ?
Le 11/05/2022 à 12h43
juste une remarque : ils sont reliés en usb, même pas besoin de bluetooth ;)
Le 11/05/2022 à 12h58
Euh, c’est déjà le cas (mais pas en bluetooth, directement par la câble de chargement ). Sinon la batterie elle exploserait…
Le 11/05/2022 à 14h26
je suis pas convaincu du tout que ça coupe le chargeur, quand le téléphone est à 100%, c’est juste le circuit de charge dans le téléphone qui n’envoie plus de jus à la batterie, le chargeur fourni toujours ce que le téléphone demande, il peut pas “forcer” qqch que le téléphone ne demande pas, nuance
Le 11/05/2022 à 21h36
Oui en effet, ça stoppe la charge pas le chargeur.
Parce qu’il n’y a rien d’actif dans le « chargeur » (qui est en fait un simple transformateur).
(C’est peut-être un peu moins vrai avec les chargeurs rapides par USB, mais bon…)
Si la batterie est pleine, le circuit de charge ne tire plus de jus, le chargeur s’arrête d’alimenter.
Que veux-tu qu’il fasse de plus ?
Le 12/05/2022 à 04h49
Oui on est d’accord, l’étape suivante serait de le débrancher mais du coup ça se rebranchera pas tout seul.
[Mylife] sur le TV philips des années 80 de ma grand mère y’avait une touche arrêt en plus de veille sur la télécommande. Quand tu appuyais dessus ça faisait un clac et le bouton mécanique remontait coupant le jus, évidemment l’inconvénient était de se relever pour “réarmer” le bouton sur marche.[/Mylife]
Le 12/05/2022 à 08h09
moi je faisais que chiponailler sur le fait que le chargeur est “passif” : il fourni une tension fixe (5v en usb, ou les divers paliers si Power Delivery), l’intensité par contre c’est en fonction de ce qui est “appelé” par le téléphone avec comme limite max ce que le chargeur peut fournir
donc une fois la batterie pleine le “chargeur” (l’alim à découpage devrait-on dire) ne fourni rien de plus que ce que le téléphone demande pour sa veille, donc quasiment rien
je sais pas trop ce que skankhunt42 pensais en parlant d’éteindre le chargeur par contre
Le 11/05/2022 à 14h25
Il y a une petite mise à jour dans l’article :
Des chiffres plus que doublés – respectivement 16 et 5 kWh – par rapport à ce que l’Arcep indiquait dans son bilan 2019 sur l’empreinte carbone du numérique. Interrogée, l’Arcep nous indique que les informations précédentes n’étaient que « partielles ». C’est le changement intervenu dans ses pouvoirs en 2021 qui a permis d’obtenir des informations plus substantielles.
Il y a également le lien vers les informations que l’Arcep réclame depuis l’année dernière aux opérateurs et qui ont mené à cette (grosse) révision des chiffres.
Le 11/05/2022 à 14h27
merci pour la notification de modification :)
Le 12/05/2022 à 10h27
Un téléphone en veille peut consommer un peu et donc la batterie peut passer plusieurs fois dans la nuit à 99% et à ce moment la le chargeur va la recharger pour la refaire passer à 100%. Plus ça arrive et plus tu use ta batterie pour rien.
Et après avoir fait quelque recherche sur le net, le chargeur balance quand même de l’énergie même si le smartphone est complètement chargé, le reste est à la charge du téléphone. Ce qui veut dire que le téléphone va chauffer pour refuser la charge et chauffer c’est mauvais.
Le 12/05/2022 à 12h30
C’est gentil de se concentrer sur les smartphones mais si on part du principe relativement intuitif que c’est la quantité de matière qui fait l’empreinte globale, c’est plutôt les téléviseurs et pc fixes/portables la gabegie non? Un pc portable doit peser entre 10 et 50 téléphones non? Un téléviseur 200 téléphones? (il n’y a pas de batterie dans une télé ok c’est peut être moins polluant au kilo…)
Autre lecture étonnante du rapport ; Un smartphone reconditionné n’est pas plus écolo qu’un non reconditionné qui durera bien plus longtemps à gamme équivalente. Drôle de logique.
Le 17/05/2022 à 08h41
Une différence énorme à mon sens, c’est qu’un PC, selon les besoins, il peut te faire 10-15 ans d’utilisation sans avoir le problème des mises à jour.
Exemples persos : j’ai peu de besoins en mobilité pour un PC, alors mon seul PC portable est un engin de 2010 qui tourne toujours avec W10 bien mis à jour, même s’il est un peu lent en ouvrant trop d’onglets Firefox, ça passe tranquille.
Ou encore, mes parents qui tournent sur un fixe de 2008 pour de la bureautique et internet basique. Idem, dernières mises à jour logicielles, etc.
On revient à cet énorme problème de l’obsolescence logicielle avec les smartphones…
Le 12/05/2022 à 12h32
y’a des systèmes qui ne relancent pas la charge d’une batterie tant qu’elle est pas redescendue sous un certain seuil (des fois 95%, ou 90, ou …)
si c’est bien fait, y’a aucune raison qu’un téléphone chauffe pour “refuser la charge”
MAIS, les systèmes de détection de la charge de la batterie étant rarement parfaits, le téléphone peut toujours tenter de charger alors que la batterie est déjà à 100% (et là, ça consomme pour rien, et c’est dissipé en chaleur)
sans parler du concours de la plus grosse batterie, une li-ion, typiquement c’est considéré chargé à 4.2v, je serai pas surpris que certains constructeurs poussent à 4.21, 4.25 … pour grappiller quelques wh, ça fait partie de ce qui use la batterie, et ça requiert plus d’énergie (a cause de la chimie des batteries)
au passage, si c’est la veille du téléphone qui fait baisser la batterie, alors qu’il est branché, c’est encore un truc mal fait, branché il devrait tirer uniquement sur le transfo, et laisser la batterie tranquille, en revanche, toutes les batteries perdent un peu de tension après la charge et finissent pas se stabiliser (ce qui est différent de l’autodécharge), donc suivant comment est fait le système qui calcule l’état de la batterie, le téléphone pourrait effectivement afficher 99% et pour les mêmes raisons décider de charger à nouveau, ce qui est absurde nous sommes d’accord
pour moi ce que tu demandes n’a du coup pas vraiment de sens, mettre en place une meilleure gestion de la charge serait plus efficace (et pas forcément plus cher qu’intégrer un système au chargeur pour qu’il se déconnecte) :)
Le 12/05/2022 à 15h32
C’est un peu plus complexe que ça (un PC, même portable, c’est beaucoup de vide et de plastique) donc pas proportionnel, et il reste que tu peux difficilement te passer de téléphone, comme de PC (si tu travailles, c’est à peu près certain). La TV, on peut faire sans (mais en général on compense avec un écran de PC plus grand pour s’en servir comme TV). Ramené à la masse, le téléphone fait partie des équipements les plus polluants à produire (en ordre de grandeur un rapport de 1 à plusieurs centaines).
En gros, l’impact, c’est la quantité et le type qui le déterminent (par exemple, 2.2 kg CO2eq par kg d’acier, 1000 kg par kilo de circuit intégré (puce) qu’on ne met heureusement que par qql grammes/dizaines de grammes dans un terminal. Avec les impacts individuels de tous les matériaux et la BOM d’un appareil (et celles de ses composants), tu peux reconstituer l’impact complet de la construction.
D’ailleurs poids = impact est une erreur courante (quand on compare par exemple des tesla avec pls centaines de kilos d’alus pour limiter la masse (alu ~18kg CO2eq/kg) avec la masse “à peine” inférieure d’une Zoe, elle toute en acier, no comment)
Qu’est-ce que tu appelles en veille ?
Ce serait pas parce qu’à ce moment, le téléphone recharge en même temps qu’il décharge ? Si tu veux un chargeur qui s’arrête, c’est faisable mais plus cher (en gros, tu veux l’équivalent d’une wallbox de VE, mais à l’échelle d’un téléphone)
Le 12/05/2022 à 15h49
Branché au chargeur mais sans être utilisé comme la nuit.
Plus cher de combien ? Sachant que l’usb est déja la, et qu’il suffit simplement d’un petit circuit à la con pour éteindre le chargeur. Après je préfère payer 10€ de plus pour un chargeur qui sur le long terme me permettra d’avoir une charge lente la nuit quand déjà chargé à 70% la nuit tout en évitant la charge rapide.
Mais moi j’en dis que ce genre de solution devrait être proposé nativement sauf que nous savons très bien qu’en règle générale une batterie morte veut dire changement de téléphone et donc que ce n’est pas dans l’intérêt du constructeur de proposer ça.
De la à parler d’une forme d’obsolescence programmer il y à qu’un pas.
Le 12/05/2022 à 15h52
Je t’invite à lire mon commentaire précédent à propos des constructeurs. Après j’ai pas envie de pinailler sur tel ou tel mot. Par exemple pour quelqu’un de peu socialement intégré une veille n’équivaut pas vraiment à une perte de la batterie. En revanche chez quelqu’un d’hyper connecté ça peut aller “assez vite” avec les notifications.
Le 12/05/2022 à 18h29
Du coup, le téléphone est en fonctionnement, et seul l’écran est éteint (il continue à se signaler au réseau et à exécuter ses tâches de fond), bref il est logique que ça consomme (c’est comme ton PC portable en attente avec l’écran en veille)
Nettement plus cher, vu que l’USB n’est pas géré par l’adaptateur secteur (il faudrait un circuit USB dans la prise, un protocole de communications validé et certifié, etc.) donc c’est loin d’être aussi trivial que ça en a l’air.
C’est aussi plus facile d’en mettre le minimum possible sur ce qui ne se voit pas au premier abord pour gratter les coûts de revient et vendre moins cher que la concurrence ou avec plus de marge. Ça permet aussi de limiter le volume des terminaux, et leur poids.
Le 13/05/2022 à 10h34
Je rapelle quand même qu’un pi PICO ne coute que 4$ hein. Je rapelle aussi qu’un téléphone peut couter plus de 1000€.
Le 13/05/2022 à 13h25
4$ c’est déjà probablement plusieurs fois le coût de revient d’un chargeur standard. Pour beaucoup, mettre 10 ou 15€ de plus dans un chargeur, c’est rhédibitoire.
Si ton téléphone intègre un vrai BMS, une capacité tampon de batterie, etc. (tout ça est bien plus efficace que de couper l’alimentation) il coûtera encore plus cher, aura une batterie qui dure 10 ou 15 ans … pour finalement terminer sa carrière le plus souvent au bout de 2 à 5 ans selon qu’il part sur le marché de l’occase ou pas.
Le 13/05/2022 à 15h08
Si un chargeur à 10€ de plus te permet d’avoir une batterie qui tiens deux ans de plus je pense pas que ça sois un mauvais plan et c’est également valable pour l’occasion et le reconditionnement. Sachant qu’au passage la surchauffe inutile peut endommager d’autre circuit et encore plus vrai lors d’une recharge rapide.
Et pas besoin d’un truc de OUF hein ! C’est pour cela que j’évoquais le bluetooth quelques commentaires plus haut. Une appl qui tourne en tache de fond et si elle reçois “STOP” le chargeur ce coupe.
Le 13/05/2022 à 15h24
la gestion fine de la batterie n’a pas à être dans le chargeur, c’est pas l’endroit le plus efficace, et de loin, c’est ce que disait deathscythe0666, il serait largement plus efficace qu’il y ait un vrai BMS (Battery Management System) dans le téléphone, qui lui pourra avoir tout l’historique de la batterie et son état de charge, c’est lui qui va définir s’il balance toute la patate de la charge possible ou s’il y va molo (une batterie n’est pas chargée de la même manière de 5 à 25% que de 50 à 70%)
le chargeurl’alim n’a pas à savoir quel est le niveau de charge de la batterie pour savoir quel intensité fournir, ça serait contre-productif en fait d’ajouter ce genre “d’intelligence” aussi loin de la batterie