[MàJ] « Prism à la française » : la LDH et la FIDH contestent le classement sans suite de leur plainte
Sans suite dans les idées
Le 04 mai 2015 à 13h40
5 min
Droit
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Alors que les récents débats autour du projet de loi sur le renseignement ont souligné que les pratiques des services secrets n’étaient parfois pas encadrées, le Parquet de Paris vient de classer « sans suite » la plainte déposée par la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l'Homme (LDH) à l’encontre notamment du « Prism à la française ». Les deux associations ne comptent pas pour autant baisser les bras.
Prism à la française, PNCD... Révélations en série sur les pratiques des services français
C’est par une plainte contre X déposée le 26 décembre 2014 devant le tribunal de grande instance de Paris que la LDH et la FIDH avaient décidé d’agir. Les deux organisations cherchaient à faire la lumière sur les pratiques des services de renseignement français, telles que décrites par exemple au travers d'un article du Monde en date de juillet 2013.
Alors que les révélations d’Edward Snowden battaient leur plein, nos confrères affirmaient que « la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux) collecte systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l'étranger : la totalité de nos communications sont espionnées. L'ensemble des mails, des SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès à Facebook, Twitter, sont ensuite stockés pendant des années ». S’inquiétant de la portée de ces affirmations, les deux organisations estimaient qu’il pourrait y avoir de nombreuses atteintes à la législation française :
- Accès et maintien frauduleux dans tout ou partie d'un système de traitement automatisé de données. Un délit passible d’une peine maximale de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende.
- Collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite. Un délit passible de cinq ans de prison et de 300 000 euros d'amende.
- Atteinte volontaire à l'intimité de la vie privée. Un délit passible d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.
- Utilisation et conservation d'enregistrements et de documents obtenus par le moyen d'une atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui. Un délit passible lui aussi d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende.
- Atteinte au secret des correspondances électroniques. Un délit passible encore une fois d’une peine maximale d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende.
Sauf que le Parquet de Paris ne l’a pas entendu de cette oreille. Comme l'a rapporté Charlie Hebdo, le ministère public a en effet décidé de classer cette plainte sans suite le 13 avril dernier, le procureur ayant estimé qu’il n’y avait aucune raison d’engager des poursuites.
« Les faits dénoncés ne relèvent pas d'une infraction », nous a expliqué le Parquet de Paris. « Dans leur plainte, la FIDH et la LDH relevaient une insuffisance de la loi française au regard de l'article 8 de la CEDH ; et, au terme de cette insuffisance, la plainte indiquait que pouvaient être dénoncés des faits d'accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, d'atteinte à l'intimité de la vie privée, etc. En réalité, le Parquet a classé sans suite pour absence d'infraction en considérant que l'élément intentionnel de l'infraction ne pouvait en aucun cas être caractérisé puisque c'est au contraire la loi française qui est le fondement des interceptions. »
La décision de classement sans suite pourrait être contestée par la LDH et la FIDH
L’affaire devrait donc en rester là, à moins que la FIDH ou la LDH ne décident de déposer une nouvelle plainte, cette fois avec constitution de partie civile. Cette procédure permet de demander directement au juge l’ouverture d’une information judiciaire. C’est d’ailleurs le chemin qu’ont suivi les deux organisations il y a quelques semaines, afin de relancer une seconde plainte contre X déposée cette fois à l’encontre du programme américain de surveillance Prism (voir notre article).
Contacté par Next Inpact, le président de la LDH Michel Tubiana explique : « Il est plus probable que nous demandions au Procureur général, comme la procédure nous y autorise, d'infirmer la décision de son Procureur de la République en s'appuyant notamment sur les nouvelles déclarations du président de la République qui confortent ce que nous avions mentionné dans notre plainte, c'est-à-dire l'existence de méthodes illégales utilisées par les services français. » Interrogé il y a une dizaine de jours par Maïtena Biraben sur Canal+, le chef de l’État a en effet reconnu qu’il existait des pratiques qui n’étaient pas encadrées par la loi.
Le 04 mai 2015 à 13h40
[MàJ] « Prism à la française » : la LDH et la FIDH contestent le classement sans suite de leur plainte
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Prism à la française, PNCD... Révélations en série sur les pratiques des services français
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La décision de classement sans suite pourrait être contestée par la LDH et la FIDH
Commentaires (41)
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Abonnez-vousLe 30/04/2015 à 09h27
Tenez, ca pourrait vous aider :
www.amazon.fr/Vaseline-250ml-Original-Petroleum-Jelly/dp/B0042280CM
Le 30/04/2015 à 09h28
n’oublie pas les graviers ;)
Le 30/04/2015 à 09h31
Haha, j’aurai plus vu ca facon bloodsport, un peu de colle et des bouts de verre… .
Le 30/04/2015 à 09h32
Le 30/04/2015 à 09h34
A mettre en parallèle avec le procédure accélérée ? Si l’enquête débute avant la nouvelle loi votée, les agents pourraient être pénalement répréhensibles. Si la loi est votée avant, étant plus favorable pour eux, ses effets seront rétroactifs, et ce ne serait donc plus le cas ?
Je ne suis pas absolument certain de mes propos (mes cours de Droit commencent à dater :p) alors si quelqu’un s’y connaissant pouvait apporter une petite clarification à ce sujet ça m’intéresserait :)
Le 30/04/2015 à 09h34
Merci pour l’explication !
Le 30/04/2015 à 09h46
Le 30/04/2015 à 10h03
Fallait pas attendre d’autre réponse. C’était couru d’avance.
Le 30/04/2015 à 10h06
Le 30/04/2015 à 10h19
Sinon, tant qu’à porter plaine contre ce genre de pratique, autant être exhaustif… et porter plainte contre:
etc. etc.
Il y a suffisamment d’articles parus dans lesjournaux pour porter plainte non ?
Autant ce genre de plaintes est justifié, autant il faut arrêter de croire qu’on vit dans un monde de bisounours. Tout ce qui passe sur Internet peut potentiellement être intercepté, ainsi que toutes nos communications.
Si vous avez peur de ces pratiques:
Car même si cette plainte avait été jugée recevable, il y en vraiment parmi vous qui auraient cru que la DGSI aurait été dissoute ?
Le 30/04/2015 à 10h28
Insupportable ce genre de réflexion bas du front.
Le 30/04/2015 à 10h36
Le 30/04/2015 à 10h41
Na. Tu ne peux pas rebondir et élever le débat quand on démarre aussi bas. Faut fermer les commentaires ou supprimer ceux des boulets (“Crypter tout pour ne pas être emmerdé” c’est Golden).
Le 30/04/2015 à 10h45
Le 30/04/2015 à 10h47
Le 30/04/2015 à 10h49
Le 30/04/2015 à 08h53
Elle est pas belle la vie!
Le 30/04/2015 à 08h54
Et après on parle de séparation des pouvoirs ? " />
Le 30/04/2015 à 09h01
Pas surprenant vu le blanc seing qu’ils sont en train d’accorder aux dits services…
Le 30/04/2015 à 09h11
Ah le parquet de Paris, une institution judiciaire qui a prouvé à maintes reprises son indépendance du pouvoir et sa clairvoyance dans les affaires…
Le 30/04/2015 à 09h14
« l’élément intentionnel de l’infraction [manque] dès lors que la norme nationale a été le fondement des interceptions litigieuses ». En clair, le procureur considère qu’il n’y aucune raison d’engager des poursuites.
Donc en gros l’état est en tord et viole ses propres lois, mais comme c’est lui qui dicte la loi on s’en fout, c’est ça ?
Non mais il a raison, il est hors la loi, il change la loi, il est dans la loi ! " />
Le 30/04/2015 à 09h18
C’est plus fin que ça : “norme national” veut dire “raison d’Etat”, et donc vu que tout a été fait pour sauver la nation, ben on excuse tout et il n’y a rien à dire.
Circulez y a rien à voir.
PS : c’est marrant comment ils remplacent “raison d’Etat” par “norme national”, la Nation étant un concept (fumeux) différent de l’Etat. Bref.
Le 30/04/2015 à 10h52
Le 30/04/2015 à 11h02
Le 30/04/2015 à 11h08
Le 30/04/2015 à 11h08
Le 30/04/2015 à 11h15
Le 30/04/2015 à 11h40
C’est pas ça.
L’idée est bonne, mais le timing ne l’est pas.
Quand un texte abroge une infraction, les procédures en cours sont aussi concernées.
Imaginons que l’homicide soit légalisé demain.
Ce serait quand même dégueulasse qu’on puisse poursuivre un type qui a tué hier et pas un qui tuera la semaine prochaine alors que les deux ont eu un comportement qui certes a été interdit à une époque, mais dont la société a depuis jugé qu’il était licite.
Sinon, sur la plainte, ils devraient faire encore plus général pour être bien sûrs que ça ne marche pas …
Le 30/04/2015 à 12h00
Le 30/04/2015 à 12h46
Depuis quand les juges utilisent la défense Chewbacca ?? Ça n’a aucun sens !!
Le 30/04/2015 à 13h06
On fait une loi qui simplifie l’accès à ta maison au gouvernement. Toi tu réponds “la vie dehors c’est dangereux, on vie pas chez les bisounours, pour ceux qui veulent garder une vie intime ils n’ont qu’à installer une porte blindé et basta”.
Toi comprendre ?
Le 30/04/2015 à 13h06
Merci. :)
Le 30/04/2015 à 13h52
Le 30/04/2015 à 14h58
Le 30/04/2015 à 18h07
Le 04/05/2015 à 13h48
Le 04/05/2015 à 14h41
Techniquement c’est déjà le cas. Si les flics veulent débarquer chez toi en enfonçant la porte, il n’y a aucune loi qui les en empêche " />
Le 04/05/2015 à 14h52
ouf !
..un moment “DahoodG4” m’a fait peur !
“voyou, vas” !!! " />
Le 04/05/2015 à 18h11
Le 05/05/2015 à 07h13
Le 05/05/2015 à 23h12