Enchères pour les 700 MHz (4G) : l’ARCEP donne de nouveaux détails
Routes et voies ferrées incluses
Le 21 septembre 2015 à 09h34
7 min
Société numérique
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Alors que la date limite pour déposer un dossier de candidatures pour les 700 MHz approche à grands pas, l'ARCEP apporte quelques précisions. Il est ainsi question d'obligation des plafonds pour les fréquences, des obligations de couverture et du déroulement des enchères.
D'ici la fin de l'année, les opérateurs de téléphonie mobile seront fixés sur leur sort concernant la bande de fréquences de 700 MHz. Le 9 juillet dernier, l'appel à candidatures était officiellement lancé par Emmanuel Macron et Axelle Lemaire en validant le projet dévoilé par l'ARCEP mi-juin. Pour rappel, 2 milliards d'euros provenant de cette vente sont d'ores et déjà prévus dans le projet de loi de finances 2015.
Pendant un mois, les opérateurs pouvaient demander des précisions à l'ARCEP, qui vient de publier la synthèse des questions qui lui ont été posées, en y apportant évidemment les réponses adéquates.
Comment « éviter tout comportement collusif » ?
La première d'entre elles concerne les plafonds fixés par le régulateur : 15 MHz dans la bande des 700 MHz et 30 MHz au total dans les fréquences basses (700, 800 et 900 MHz), et ce, par opérateur. Si dans le premier cas l'obligation demeure au-delà de la procédure d'attribution (il sera inscrit dans les autorisations qu'il n'est pas possible de dépasser 15 MHz), ce n'est pas le cas de la seconde obligation qui n'est prévue que pour la durée des enchères.
Un opérateur se demande donc « quelles sont les mesures envisagées par l'Autorité afin d'éviter tout comportement collusif susceptible de perturber le processus d'enchère tel que notamment l'acquisition de 10 MHz pour un prix élevé en vue d'une cession à court terme de tout ou partie de ces fréquences à un opérateur disposant déjà de 30 MHz ». Le gendarme précise que « toute cession ou mise à disposition éventuelles de fréquences de la bande 700 MHz sera assujettie à l’autorisation de l’ARCEP ».
Un peu plus loin dans son communiqué, il ajoute qu'il « pourra refuser d’approuver une telle mise à disposition si celle-ci devait porte atteinte aux conditions de concurrence effective et loyale pour l’accès au spectre radioélectrique ou son utilisation ». Il veillera donc au grain, mais la porte reste ouverte du moment que cela se fera dans de « bonnes conditions » dont il sera juge. Cela pourrait par exemple être le cas de Bouygues Telecom et Numericable-SFR qui mutualisent déjà une partie de leur réseau 4G.
57 200 km d'axes routiers à couvrir et plus de 20 000 km de lignes pour les trains
Une autre question importante concerne les obligations de déploiement sur les « axes routiers prioritaires ». Le régulateur précise qu'il s'agit des routes suivantes : « les autoroutes, les axes routiers principaux reliant au sein de chaque département le chef-lieu de département (préfecture) aux chefs-lieux d’arrondissements (sous-préfectures), et les tronçons 4 de routes sur lesquels circulent en moyenne annuelle au moins cinq mille véhicules par jour. Si plusieurs axes routiers relient un chef-lieu de département (préfecture) à un chef-lieu d’arrondissement (sous-préfecture), le titulaire est tenu d’en couvrir au moins un ».
L'un des potentiels participants se demande si « l'obligation de couverture des axes routiers et tronçons ne concerne que leur partie non souterraine ». Le régulateur indique que sa décision « concerne les axes routiers prioritaires dans leur ensemble, y compris leur partie souterraine ». De plus, l'Autorité « tient à préciser qu’elle appréciera le respect de cette obligation au regard des éventuelles impossibilités pour le titulaire d’une autorisation en bande 700 MHz d’accéder aux infrastructures permettant de couvrir les parties souterraines de ces axes routiers prioritaires ».
De plus, elle publie une carte des « axes routiers concernés par l'obligation de déploiement ». Il est question de 57 200 km, dont 45 500 km hors autoroutes. Même chose pour le réseau ferré lui aussi concerné par une obligation de couverture incluse dans les licences de 700 MHz. Il est question d'environ « 21 500 km de lignes où circulent des trains express régionaux (TER) dans les régions métropolitaines hors l’Ile de France et la Corse, dont environ 300 km de tunnels ; environ 1 000 km de lignes où circulent des trains du réseau express régional (RER – lignes A, B, C, D, E,) d’Ile de France, ainsi que du réseau Transilien (lignes H, J, K, L, N, P, R, U) d’Ile de France, dont environ 20 km de tunnels ; environ 230 km de lignes où circulent des trains du réseau des chemins de fer de la Corse ».
Dans les deux cas, l'Autorité ajoute que « les sociétés potentiellement candidates et souhaitant obtenir ce tracé dans un format exploitable dans un système d’information géographique sont invitées à en faire la demande auprès du Directeur général de l’Autorité ». Ces données ne sont par contre pas accessibles publiquement pour le moment.
Cas de force majeure et stratégie secrète
Une des sociétés potentiellement intéressées par un bloc de 700 MHz demande des précisions concernant une suspension des enchères « en cas de force majeure ». L'ARCEP explique qu'une « liste exhaustive des cas de force majeure et des circonstances exceptionnelles pouvant conduire à la suspension du processus d’enchère ne peut être établie à l’avance. À titre d’exemple, une épidémie de SRAS conduisant à une restriction des déplacements en ile de France pendant le déroulement des enchères conduirait probablement à la suspension du processus d’enchère ».
Une autre règle sur le déroulement des enchères soulève quelques interrogations. Dans le projet, il est en effet indiqué que « la configuration du groupe de représentants d’un candidat qualifié à chaque tour ne doit pas être révélatrice de sa stratégie sur les enchères ou du niveau de sa demande ». L'organisateur des enchères précise que « l’objectif de cette règle est d’empêcher un candidat qualifié de dévoiler sa stratégie sur les enchères en modifiant la composition de son groupe de représentants entre deux tours. Ainsi, chaque candidat qualifié devra envoyer un groupe de représentants sensiblement identique à tous les tours de l’enchère principale, du premier tour jusqu’au dernier, et ce quelle que soit la demande du candidat ».
Le but étant d'éviter par exemple de voir arriver six hauts responsables d'un opérateur à un tour, puis deux commerciaux à un autre tour, ce qui laisserait penser qu'il ne faut plus attendre grand-chose de cette société sur les prochains tours ; et ainsi inciter ses concurrents à miser peut-être moins que prévu.
Date limite pour les candidatures : 29 septembre 2015
Concernant la divulgation des gagnants et des sommes mises sur le tapis, l’ARCEP se contente de rappeler qu'elle « se réserve la possibilité de rendre public, à chaque tour de l’enchère principale, le numéro du tour en cours ainsi que le prix unitaire, pour un bloc de 2 × 5 MHz de bande 700 MHz, atteint pour ce tour ».
Quoi qu'il en soit, rendez-vous est pris pour la semaine prochaine puisque les dossiers de candidatures devront être déposés avant le 29 septembre 2015 à 12 h.
Enchères pour les 700 MHz (4G) : l’ARCEP donne de nouveaux détails
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Comment « éviter tout comportement collusif » ?
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57 200 km d'axes routiers à couvrir et plus de 20 000 km de lignes pour les trains
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Cas de force majeure et stratégie secrète
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Date limite pour les candidatures : 29 septembre 2015
Commentaires (39)
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Abonnez-vousLe 21/09/2015 à 09h38
La partie “cas de force majeure” me semble carrément louche.
Le 21/09/2015 à 09h42
[MODE COMPLOT ON]
Préparez vous à une attaque de terroristes !!!!
[/MODE COMPLOT OFF]
Sinon c’est vrai que cette question est vraiment louche
Le 21/09/2015 à 09h42
Le cas de force majeur, je suis sur que ça vient de SFR/NC !
Le 21/09/2015 à 09h48
C’est avec plaisir que je vois que les tunnels des Alpes-Maritimes seront couverts. Aujourd’hui en train impossible de passer de communication ou même envoyer des SMS. Ça la fout mal pour une zone autant urbanisée.
Le 21/09/2015 à 09h48
Le 21/09/2015 à 09h51
Apocalypse Zombie ?
Majeur ou pas majeur ?
Le 21/09/2015 à 10h27
J’ai toujours pas compris pourquoi on vend ces fréquences.
Les opérateurs viennent moderniser le réseau nationnal, on devrait les payer plutôt que leur facturer l’accès. Qui + est, les millions investis dans l’achat de ces fréquences ne le seront pas dans le déploiement.
Le 21/09/2015 à 10h38
Le 21/09/2015 à 14h16
Le 21/09/2015 à 14h18
Pcq il y a aussi des passagers dans les voitures ?
Pcq en cas d’accident il faut pouvoir appeler les secours ? (là c’est pour le futur, la 4G étant vouée à transporter la voix)
Pcq ça risque d’être un enjeu pour certains systèmes embarqués dans les véhicules ? (là c’est de la spéculation)
Pcq les radars aimeraient te twitter ton pv ? (là c’est du troll)
Le 21/09/2015 à 14h34
Le 21/09/2015 à 15h08
Le 21/09/2015 à 15h54
Oui, ou un instagram avec filtre sepia.
Impossible de manger un sandwich sans en avoir fait profiter le monde avant !
Le 22/09/2015 à 08h17
Et quand tu as un accident, tu appelles comment la dépanneuse si il n’y a plus de cabine téléphonique dans le village ?
Le 22/09/2015 à 09h55
Quand tu utilises ton gps tu utilises bien de la data en conduisant. Ce sont les appels vocaux qui sont illégaux uniquement, soit quelque chose qui n’utilise pas (encore) la 4G dont parle l’article.
Le 22/09/2015 à 09h57
Si tu appelles ça n’utilise pas la 4G.
Le 22/09/2015 à 11h13
La 4 G peux transporter la voix (VoLTE) et l’ARCEP réfléchi à l’extinction de la 2G et de la 3G. Orange va lancer la VoLTE d’ici la fin de l’année et Bouygues est déjà dessus.
Dans cet optique, il est logique de prévoir dès maintenant que les futures antennes émettant en 700Mhz (notamment pour la 4G ou ses successeurs) soient bien réparties.
Le 22/09/2015 à 11h22
A ma connaissance il n’y a que Bouygues qui l’implémente et depuis peu donc non.
Quant à l’extinction de la 2 et 3G il est normal qu’ils y réfléchissent mais vu le peu de tels 4G en circulation pour l’instant (et encore pire pour les dispositifs connectés) ce n’est pas pour demain.
Le 22/09/2015 à 11h49
Le 22/09/2015 à 12h43
Bon 2017 c’est disponible chez tous les opérateurs sauf qu’ils ont encore 15% de leurs utilisateurs qui sont que 3G et qu’ils ne veulent pas les perdre.
Donc personne ne coupe la 3G.
Donc ce n’est pas pour tout de suite :P
(mais ça viendra, on est d’accord)
Le 22/09/2015 à 12h49
Le 22/09/2015 à 13h44
Oui mais le commentaire initial auquel je répondais partait du principe que la couverture 4G permettrait de téléphoner au bord des routes hors ça passe aujourd’hui en gsm sans besoin de couverture 4G. Pour le reste ok mais c’était pas le sujet. " />
Le 24/09/2015 à 20h22
Le 21/09/2015 à 10h38
On devrait les payer pour qu’ils puissent nous facturer leur service ? Damned, je veut devenir opérateur alors XD
Le 21/09/2015 à 10h41
Le 21/09/2015 à 10h45
Et en matière de troll, Drepano, il s’y connait… " />
Le 21/09/2015 à 10h46
Le 21/09/2015 à 10h50
Disons que la limitation a 30 mhz pour l’ensemble du spectre 700 800 900 semble garantir que free repartira avec au moins 10 mhz en bande 700 et probablement 15 mhz
Le 21/09/2015 à 11h01
Quel réseau national? Les antennes appartiennent aux opérateurs dans la majorité des cas. Et strictement parlant ce n’est pas une vente, mais une location longue durée.
Le 21/09/2015 à 11h03
“Admettons, la chauve-souris elle connait mon code.”
Le 21/09/2015 à 11h23
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Le 21/09/2015 à 11h23
Le 21/09/2015 à 11h32
Il n’y a aucune garantie, mais ça augmente un peu les chances de Free.
Chacun des 3 opérateurs historiques dispose de 10MHz dans la bande des 800, ainsi que dans la bande des 900. Donc chacun peut encore acheter 10MHz.
S’il décident de sortir la chéquier pour écraser Free, ils peuvent se répartir les 30MHz entre eux, mais ça risque de leur couter cher.
La taille d’Orange et sa position lui permettent plus d’investissements, Bouygues a sa maison mère, et Altice a montré qu’ils n’avaient pas peur de s’endetter, donc c’est pas totalement impossible. Encore faut il que les 3 estiment chacun de leur coté (ou via une entente illicite) que ça vaut le coup de se ruiner pour bloquer Free et que ça aura une grosse incidence sur les clients pour rentabiliser la chose.
Le 21/09/2015 à 11h37
Le 21/09/2015 à 11h57
Le 21/09/2015 à 12h22
Je pige pas trop la corrélation entre la bande de 700MHz et la couverture des routes et voies ferrées, c’est une fréquence à fort pouvoir pénétrant mais à faible portée, la 2600MHz qui a un faible pouvoir penetrant mais une longue portée ne serait-elle pas plus judicieuse dans ce cas ?
Sinon histoire de troller un petit coup, pourquoi couvrir les routes puisque les automobilistes sont censés ne pas se servir de leur téléphone au volant ? " />
Le 21/09/2015 à 12h32
Tu te trompes la bande des 700Mhz à un fort pouvoir pénétrant ET une grande portée, alors que la bande des 2600Mhz c’est l’inverse, faible pouvoir pénétrant et faible portée. source
Le 21/09/2015 à 14h05
Le 21/09/2015 à 14h13
Oui c’est pourquoi j’ai qq doutes qu’ils fassent ça.
Mais la situation n’est pas forcement pérenne non plus pour Free sans ces fréquences, pour le moment ça va grâce au roaming avec Orange, les clients ont au moins de la 3G (même si elle est pas géniale en itinérance). Si une fois l’itinérance coupée il n’y a plus du tout de data la ou Free n’est pas dispo, ne pas avoir de fréquences en or risque de leur couter très cher, tout couvrir en 1800/2600MHz est quasi impossible.
Bref si les autres misent la dessus, c’est un gros coup de poker.