Finalement, l'introduction en bourse de Deezer n'aura pas lieu. Officiellement, des « conditions de marché défavorables » sont à l'origine de cette reculade. Officieusement, l'entreprise aurait peut-être eu les yeux plus gros que le ventre.
Il y a deux semaines, Deezer tenait une conférence téléphonique pour présenter aux investisseurs les modalités de sa future introduction en bourse. À cette occasion, l'entreprise affichait un plan plutôt ambitieux en cherchant à lever 300 millions d'euros sur les marchés, pour une valorisation totale de la société comprise entre 900 millions et 1,1 milliard d'euros. Cette importante somme devait financer l'extension à l'international du service, sur quelques marchés clés comme le Brésil.
Une concurrence qui monte
Pour justifier une telle valorisation, Deezer s'est appuyé sur quelques chiffres. Le service compte 6,3 millions d'abonnés payants contre plus de 20 millions pour Spotify ou déjà 6,5 millions pour Apple Musique, et compterait le plus grand nombre de titres disponibles à l'écoute avec 35 millions de titres, 1 million de plus que son rival suédois et 5 millions de mieux du côté de Cupertino. Et surtout, Spotify a réussi une levée de fonds de plus de 500 millions de dollars lors d'un tour de table en juin dernier, qui valorisait l'entreprise à environ 8,5 milliards de dollars.
Cette arrivée soudaine et plutôt réussie d'Apple dans le domaine du streaming musical a de quoi inquiéter les investisseurs de Deezer. En quelques mois, la marque à la pomme est ainsi parvenue à atteindre autant de clients que la jeune pousse française sur l'ensemble de son parcours. Et là où Deezer mise sur des abonnements vendus à prix de gros en bundle à des opérateurs téléphoniques, Apple facture son service au prix fort à l'ensemble de ses clients et est donc potentiellement plus rentable, exception faite de la formule familiale qui couvre six personnes pour 14,99 euros par mois.
Des investisseurs méfiants
L'arrivée fracassante d'Apple sur le marché, doublée avec les résultats actuels de Deezer - qui perd de l'argent sur l'ensemble des marchés où il est présent, sauf en France - ont fait réfléchir les investisseurs, qui ne se sont manifestement pas jetés sur l'offre de l'entreprise. Reuters explique ainsi que « selon une source bancaire, l'entreprise française n'est pas parvenue à remplir son carnet d'ordres pour mener son projet jusqu'au bout ». Les 300 millions d'euros escomptés n'étaient donc pas au rendez-vous, renoncer à l'introduction boursière s'imposait alors.
De son côté, l'entreprise juge que ce sont « des conditions de marché défavorables » qui ont eu raison de son introduction en bourse. Elle estime également « disposer des capacités de financement adéquates » pour assurer sa croissance pour les trimestres à venir. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Commentaires (29)
Avec Vivendi qui a les dents qui rayent le parquet ces dernier temps, c’est peut-être un mal pour un bien.
Introduction en bouse je dirais plutot.
Je dis ca car j ai jamais aimé Deezer, ca me fait du bien.
A propos de l’abonnement famille aucun service de streaming musical ne permet de lier des comptes déjà existants sur un même abonnement?
Parce que bon madame à son compte gratuit, moi j’ai mon compte gratuit (j’ai eu un compte payant à une époque), on a tout les deux nos goûts musicaux, nos favoris, nos playlists. Et quand madame qui était prête à prendre un compte payant à découvert que la formule de base permet juste d’utiliser un seul compte sur un seul appareil à la fois ça l’a refroidit (faut dire sa seule expérience du streaming payant c’est Netflix qui pour moins de 10€ par mois permet quand même de créer des profils individuels et de lire sur 2 appareils en simultané).
Elle a pas envie que je foute la merde dans son compte à mélanger mes trucs et moi idem et l’offre famille à 15 boules semble ne pas permettre de créer non plus des profils individuelles et donc encore moins de lier ensemble ses anciens comptes.
Il y a encore du progrès à faire là dessus.
Si Deezer s’inquiète d’Apple Music c’est peut être le moment de se réveiller et de se rendre compte que le marché devient réellement concurrentiel et donc plutôt que se battre à coup de tarif il est temps d’améliorer son service en investissant dans l’optimisation des applis mobiles (surtout celle de windows phone qui parait il est bien merdique), dans la gestion des comptes comme dit plus haut (parce que bon l’offre famille existe créer des profils c’est pas la mort). Bref, c’est le moment de se démarquer parce que de toute façon quoi qu’il arrive Apple à les moyens financier de lutter dans une guerre des prix.
Finit de se reposer sur ses lauriers et de se la jouer à la Française en se cramponnant à un passé.
Hum. En fait pour résumer, Deezer ne propose pas d’offre famille
" />
Mais pour répondre, si, Spotify ou Apple Music (bientot sous Android aussi) le permettent.
Je suis abonné Spotify depuis nombre d’années et je suis passé sur une offre à 15 euros / 2 pers. Et effectivement c’est pas mal comme offre. Ça permet de ne rien mélanger (à part la facturation).
L’usage “famille” de ces services ne va que grandir dans les prochaines années. La génération qui a connu l’arrivée de Deezer et consort (la mienne) aura un jour des enfants, qui voudront eux aussi écouter leur musique sur leurs iPhone 10S. J’ai même mes parents qui s’y mettent. Deezer devrait reconsidérer certaines choses …
Le problème de Deezer, c’est qu’Ils n’écoutent jamais leurs clients. Je suis abonné quasiment depuis le début Et, depuis toujours, je n’ai jamais eu de réponse à toutes mes demandes d’amélioration de leur site. On dirait, chez eux, que quand on leur fait un retour client on passe pour des emmerdeurs. La demande d’un forfait famille, ça fait cinq ans que je leur demande !
Je trouve la qualité de son meilleure chez deezer mais le service client est tout simplement inexistant.
Pas trouvé d’offre famille chez eux ?
Avec l’annonce des chiffres d’apple c’était certains que leur introduction en bourse aller foirer.
Ils n’ont plus qu’a attendre qu’apple annonce une perte d’abonnés, ou que des rumeurs vont dans ce sens pour remettre en cour leur projet.
Sinon ça sent le rachat par une autre société… Apple ? 1 milliards pour 6 millions d’abonnés payant c’est gratuit !
Universal Music (groupe Vivendi, n° 1 mondial de la distribution musicale) détient déjà potentiellement une participation dans Deezer sous la forme d’options convertibles en actions, des BSA (Bons de souscription d’action) :
Deezer, le pactole à 200 millions d’euros pour Universal Music, EMI et Warner - Next INpact - BFM Business
Et pendant ce temps là spotify a des applis dans Carplay & Androïd Auto…
Certes, mais par la bourse, ils pourraient encore augmenter leur emprise sur le groupe.
Sus-dites plateformes qui ne sont installées nulle part.
Je viens de renouveler mon véhicule, je t’assure que c’est bien présent dès aujourd’hui, chez la plupart des constructeur.
Ok, je ne savais pas. Mais ça doit pas représenter une grosse part de marché. Ce que je voulais dire c’est que ce n’est pas un argument de poids pour Spotify.
Quand le marché sera plus important, Deezer ira.
Je pense qu’il parlait plus de la mise en avant de Spotify que des méthodes possibles pour avoir les services dans sa voiture
" />
A cassette l’autoradio j’espère 
" />
" />
J’aime bien la 4L mais en terme de marché, je pense que les voitures connectés vont être plus représentées à l’avenir
Sur twitter, ils disent y réflechir (mais ne peuvent rien annoncer pour l’instant). En gros, ils doivent être en train de le faire. J’espère juste que cela sera à la hauteur de nos espérances (et de la concurrence). J’attends néanmoins de voir comment seront gérés les comptes compris dans un abonnement Orange…
Très bel exemple de communication !
” là où Deezer mise sur des abonnements vendus à prix de gros en bundle à
des opérateurs téléphoniques, Apple facture son service au prix fort à
l’ensemble de ses clients”
Quand tu vends en “Bundle” , tu n’as pas de liens direct avec ton client, ni de retour réel sur la qualité de ton service.
Deezer, c’est comme dailymotion, depuis que c’est chapeauté par des groupes financiers, qui “gérent”, c’est de plus en plus mort.
Après, évidemment, avec des partenariats, patati, patata, tu as du click, qui fait illusion .
Mais une vraie communautée, ardente, qui va te défendre, ça, c’est fini .
en “co-branding” plutôt qu’en “bundle”, je dirais. Une offre bundle est un ensemble de services, certes, mais pas forcément un partenariat commercial entre plusieurs fournisseurs ou marques commerciales.
Je citais le texte de Kevin Hottot.. donc , Bundle…
Et sinon, sur le fond de ce que je dis, t’es d’accord, ou pas ?
Parce que le propos reste identique, que ce soit du co-branding, du bundle, ou n’importe quel terme qui te siéra, Ce sont des entreprises qui imposent ou proposent, et non l’utilisateur qui choisit.
Et cela ne donne pas le même résultat.
Pour moi, le regroupement de services (bundle, package, etc) sert à vendre des services au plus grand nombre et à profiter de la notoriété d’une marque commerciale. Et on vend plus cher un service inclus dans le bundle – service que le client est venu chercher – tout en proposant une offre commerciale qui semble moins chère grâce à une réduction (en comparaison avec l’achat de chaque service souscrits individuellement).
En somme, les bundles servent à vendre des services qui seraient de toute façon produits et qui ont besoin d’être un peu plus rentabilisés. C’est ce qu’on trouve très souvent dans le domaine des assurances où le consommateur est sur-assuré plusieurs fois pour le même préjudice mais où les exceptions d’idemnisation garantissent la rentabilité des organismes d’assurances.
A titre personnel, j’essaie d’acheter le plus souvent possible à l’unité et à des petites entreprises ou enseignes confidentielles. Certes, il est plus difficile de faire confiance à un petit fournisseur (il faut chercher, prendre le temps, payer parfois plus cher) mais la confiance que j’accorde facilement à une grande enseigne renommée me déçoit trop souvent (prix réellement payé plus élevé que le tarif annoncé, services parfois peu fiables, c’est le client qui doit s’adapter aux choix commerciaux de l’enseigne).
En même temps faire une entrée en bourse, pour une boîte informatique en Europe et pas à New York, c’est foireux