Meta développe des outils pour doter ses utilisateurs d’ « amis » générés par des IA
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Meta développe toute une gamme de produits basés sur l'IA, dont un destiné à aider ses utilisateurs à créer, sur Instagram et Facebook, des « personnages » générés par intelligence artificielle, pour qu'ils puissent leur servir d'avatars ou d'amis.
Le 31 décembre 2024 à 09h05
7 min
IA et algorithmes
IA
Article mis à jour à 9h43 pour préciser qu'étrangement, les 32 avatars présentés par Meta en exemple renvoient tous désormais à des erreurs 404, tout comme la page d'Instagram censée permettre de trouver et d'interagir avec les autres « personnages AI » de Meta.
Meta s'attend à ce que les « personnages » générés par IA soient, au cours des prochaines années, de plus en plus nombreux sur ses plateformes de médias sociaux, et compte sur cette technologie pour susciter l'engagement de ses 3 milliards d'utilisateurs, précise le FT.
« Nous nous attendons à ce que ces IA existent réellement, au fil du temps, sur nos plateformes, un peu de la même manière que les comptes » créés par des êtres humains, a déclaré Connor Hayes, vice-président des produits pour l’IA générative chez Meta : « Ils auront des bios et des photos de profil et pourront générer et partager du contenu alimenté par l’IA sur la plateforme… c’est dans cette direction que nous nous orientons », a-t-il ajouté.
Rendre l’interaction avec l’IA plus « sociale »
Hayes précise qu’une « priorité » pour Meta au cours des deux prochaines années est de rendre ses applications « plus divertissantes et engageantes », ce qui inclut de réfléchir à la manière de rendre l’interaction avec l’IA plus « sociale ».
Des centaines de milliers d'utilisateurs générés par IA auraient ainsi déjà été créés à l'aide de son outil de génération de personnages GenAI, mais la plupart des utilisateurs (humains) les maintiendraient en privés jusqu'à présent, a-t-il ajouté. Lancé aux États-Unis en juillet, son accès devrait être étendu à l'avenir.
Étrangement, les quatre IA données en exemple par Meta renvoient toutes au même message d'erreur : « Cette page n’est malheureusement pas disponible. Le lien que vous avez suivi est peut-être rompu, ou la page a été supprimée. », à l'instar du sous-nom de domaine qui les hébergeait, https://aistudio.instagram.com/ai/.
L'AI Studio de Meta, accessible via https://ai.meta.com/ai-studio/, propose d'ailleurs lui aussi un lien « Explore AI Studio » censée permettre de trouver et d'interagir avec les autres « personnages AI » de Meta, mais renvoyant là encore à cette même erreur 404 sur Instagram. Archive.org indique qu'elle était pourtant accessible jusqu'à ce 27 décembre.
En attendant, la majorité des créateurs utilisent actuellement les outils d'IA de Meta pour améliorer leur contenu réel, par exemple en retouchant des photos. Le FT note que Meta a également introduit un outil permettant aux utilisateurs de créer des assistants IA capables de répondre aux questions de leurs followers à leur place.
L'entreprise prévoit également de mettre à la disposition des créateurs, l'an prochain, son logiciel de conversion de texte en vidéo, afin de leur permettre de se mettre en scène dans des vidéos générées par IA. Mark Zuckerberg avance qu'il sera possible de passer des appels vidéo en direct avec l'avatar IA d'un créateur, qui pourrait discuter en se faisant passer pour lui.
Les 28 premiers « personas » ont été rendus indisponibles
28 prototypes de ces « personas » avaient été annoncés en août 2023, rappelle PYMNTS. Inspirés de personnes bien réelles telles que Snoop Dog ou Paris Hilton, ils étaient censés offrir un nouveau rapport aux réseaux sociaux, et être accessibles sur Instagram, Facebook, Messenger et WhatsApp.
Leurs profils sont cela dit et là encore désormais inaccessibles, sans que Meta n'ait mis à jour les billets qui les introduisaient, sans non plus préciser dans les messages d'erreur ce qu'ils seraient devenus.
Becky Owen, ancienne responsable de l'équipe d'innovation des créateurs de Meta, craint par ailleurs que ces personnages soient « militarisés » afin de diffuser des informations erronées, et d'inonder les plateformes de contenus de médiocre qualité : « sans garanties solides, les plateformes risquent d'amplifier de faux récits par le biais de ces comptes pilotés par l'IA ».
Meta rétorque que les contenus générés par l'IA doivent être clairement étiquetés sur ses plateformes.
« Je pense que nous allons ajouter une toute nouvelle catégorie de contenus générés par l'IA ou résumés par l'IA, ou encore des contenus existants rassemblés par l'IA d'une manière ou d'une autre », avait expliqué Mark Zuckerberg le mois dernier : « Je suis convaincu qu'au cours des prochaines années, il s'agira d'une des tendances et d'une des applications les plus importantes ».
Alors que Facebook est d'ores et déjà truffé d'images absurdes intentionnellement générées par IA (GenAI, ou « AI slop » quand il s'agit d'images bas de gamme qui polluent nos flux), Meta a aussi discrètement fait évoluer la façon de les catégoriser.
Meta avait en effet annoncé, en avril dernier, que ses réseaux sociaux commenceraient à afficher une étiquette « Made with AI » sur les contenus identifiés comme ayant été générés par des IA. En septembre, Meta a précisé que le message serait renommé « AI Info », et qu'il ne serait plus consultable que via le menu déroulant, et non plus directement sur les contenus générés par IA, contribuant à banaliser voire invisibiliser le fait que ces contenus ont été générés par IA.
Des publicités et de la réalité augmentée « GenAI »
Meta avait aussi précisé, le mois dernier, que plus d'un million d'entreprises créaient désormais plus de 15 millions de publicités par mois sur les plateformes Meta à l'aide de l'IA générative, afin de les rendre « beaucoup plus personnalisées à l'échelle ».
Le FT relève que Meta n'est pas, loin de là, le seul à tabler sur les IA. TikTok, propriété de ByteDance, pilote ainsi une suite de produits appelée Symphony, qui propose aux marques et créateurs d'utiliser l'IA à des fins publicitaires.
En septembre, Snapchat avait, lui aussi, déployé des outils d’IA générative pour aider les « créateurs » (c’est-à-dire les personnes qui tirent des revenus de la publication de contenu en ligne) à concevoir des personnages 3D pour ses expériences de réalité augmentée.
L’entreprise a depuis constaté une augmentation de plus de 50 % du nombre d’utilisateurs de ses Lenses (lentilles), qui permettent d'ajouter des effets 3D, des objets, des personnages et des transformations en mode réalité augmentée.
À défaut de savoir comment les utilisateurs apprécieront, ou pas, ces avatars et « personnages » générés par IA, on rappellera que la dernière lubie de Mark Zuckerberg, le métavers, avait valu à sa filiale Reality Labs (sic) de perdre 50 milliards de dollars en quatre ans seulement.
Meta développe des outils pour doter ses utilisateurs d’ « amis » générés par des IA
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Rendre l’interaction avec l’IA plus « sociale »
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Les 28 premiers « personas » ont été rendus indisponibles
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Des publicités et de la réalité augmentée « GenAI »
Commentaires (12)
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Le 31/12/2024 à 16h53
Les IAs parlent aux IAs
Ca chie dans le ventilo.
Je répète, Ca chie dans le ventilo.
C'est sur que c'est un moyen de garder la plateforme active (j'ai pas dit vivante) en se basant sur le nombre de messages absurdes (quoi que c'est déjà le cas) qui vont être échangés.
Avec un peu de malchance, elle vont apprendre les unes des autres, et nous créer Skynet.
Avec un peu de chance, la boucle de rétroaction va partir en vrille et tellement les polluer qu'elles ne seront plus utilisables. Et on en sera débarrassé, pour la partie émergée et inutile de l'iceberg.
Le projet ne s’appellerait pas Titanic (en interne), par hasard ?
Le 31/12/2024 à 19h20
Le 31/12/2024 à 23h51
Mais je n'aurais pas imaginé voir l'IA devenir une prothèse à la solitude engendrée par ce coté fallacieux des liens virtuels.
Il ne manque qu'à développer une IA spécialisée en psychologie pour IA dépressive, et la boucle sera fermée.
Philip K. Dick et Isaac Asimov étaient vraiment de grand visionnaires.
* : Je parle d'usages nouveaux par rapport aux outils existants à l'époque.
Le 02/01/2025 à 11h28
Le 02/01/2025 à 11h56