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Royaume-Uni : échange Copyright contre transparence ?

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Royaume-Uni : échange Copyright contre transparence ?

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Le gouvernement britannique a ouvert une consultation sur l'intelligence artificielle et le respect du Copyright qui fait réagir l'industrie de la culture. Une exception au Copyright serait introduite. Celle-ci laisserait, par défaut, les entreprises du numérique entrainer leurs systèmes sur les contenus copyrightés en échange de plus de transparence.

Le 18 décembre à 09h01

Il n'y a pas qu'en France que le débat sur l’IA générative et le respect du droit d’auteur (ou ici du Copyright) refait surface. Outre manche, le gouvernement vient d'ouvrir ce mardi 17 décembre une consultation sur le Copyright et l'intelligence artificielle.

La proposition affiche comme objectifs de :

  1. « Soutenir le contrôle des détenteurs de droits sur les contenus et leur capacité à être rémunérés pour leur utilisation.
  2. Soutenir le développement de modèles d'IA de pointe au Royaume-Uni en garantissant un accès large et légal à des données de haute qualité.
  3. Promouvoir une plus grande confiance et une plus grande transparence entre les secteurs ».

Mais il n'est pas sûr que la confiance soit au beau fixe avec ce texte. Comme l'explique le Guardian, plusieurs représentants de l'industrie culturelle britannique ont élevé la voix contre cette consultation.

Le gouvernement veut lever le flou

Le texte prévoit que les entreprises du numérique puissent utiliser librement les contenus protégés par un Copyright pour entrainer leurs modèles, sauf si les ayants droit s'y opposent via un mécanisme d' « opt out ».

Dans sa consultation, le gouvernement évoque notamment le procès en cours intenté par Getty Images contre Stability AI. Mais affirme qu' « il faudra probablement attendre plusieurs années avant que ces questions ne soient définitivement résolues par la jurisprudence ».

Le texte ajoute que « le gouvernement ne pense pas que le fait d'attendre que les affaires juridiques en cours soient résolues apportera la certitude dont nos industries de l'IA et de la création ont besoin en temps voulu, ou éventuellement du tout ». Il affirme donc vouloir « clarifier les règles dans ce domaine et établir un juste équilibre juridique ».

Un « opt out » pas encore très clair

La consultation évoque quatre options allant du statu quo du droit britannique à une exception pour le data mining « qui permettrait aux détenteurs de droits de réserver leurs droits, étayée par des mesures de soutien en matière de transparence ». Mais la première des deux questions de la consultation demande expressément si les personnes consultées sont d'accord avec cette dernière option, la seconde question restant « quelle option préférez-vous et pourquoi ? ».

L'option privilégiée par le gouvernement évoque l'approche européenne de l' « opt out » du text and data mining, comme un exemple possible, mais elle oublie de préciser que le texte européen n'encadre que les contenus disponibles en accès ouvert sur le web. Le gouvernement britannique évoque la possibilité que cette exception soit contrebalancée par une transparence accrue sur les travaux utilisés par les entreprises d'IA pour entrainer leurs modèles. Elle évoque aussi une possibilité de rémunération sans pour autant être claire sur la manière de faire.

Selon le Financial Times, ce texte pourrait permettre aux entreprises du numérique d'utiliser des contenus, de la musique aux livres en passant par les contenus de média ou les photos.

Confiance ?

Pour Dan Conway, le directeur général de l'Association britannique des éditeurs cité par le Guardian : « aucun argument objectif n'a été avancé en faveur d'une nouvelle exception au Copyright, et aucun processus de préservation des droits sans faille n'a été décrit, où que ce soit dans le monde ». Les médias britanniques, eux, considèrent que ce système permettrait aux entreprises d'IA générative de « se soustraire à leurs responsabilités ».

Au Financial Times, le lobby de l'industrie de la création affirme que le mécanisme d' « opt out » pourrait être coûteux, difficile à contrôler et chronophage pour les artistes et les créateurs.

Du côté des entreprises du numérique, le lobby Tech Uk « s'est félicité de cette consultation, qui propose une exception aux lois britanniques interdisant l'utilisation du travail d'une personne sans son autorisation – ce qui permettra à des entreprises telles que Google et le développeur de ChatGPT, OpenAI, d'entraîner leurs modèles sur des contenus protégés par le droit d'auteur », explique le Guardian.

Commentaires (9)

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Ça concerne les droits d'auteurs des artistes britanniques, ou les entraînements faits sur le sol britannique mais sur les œuvres mondiales ?
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L'option privilégiée par le gouvernement évoque l'approche européenne de l' « opt out » du text and data mining, comme un exemple possible, mais elle oublie de préciser que le texte européen n'encadre que les contenus disponibles en accès ouvert sur le web.
La partie en gras est fausse ou mal exprimée.

Revenons au texte de la directive de l'article 4 (celui qui parle de l'opt-out) :
Les États membres prévoient une exception ou une limitation aux droits prévus à l'article 5, point a), et à l'article 7, paragraphe 1, de la directive 96/9/CE, à l'article 2 de la directive 2001/29/CE, à l'article 4, paragraphe 1, points a) et b), de la directive 2009/24/CE et à l'article 15, paragraphe 1, de la présente directive pour les reproductions et les extractions d'œuvres et d'autres objets protégés accessibles de manière licite aux fins de la fouille de textes et de données.
3. L'exception ou la limitation prévue au paragraphe 1 s'applique à condition que l'utilisation des œuvres et autres objets protégés visés audit paragraphe n'ait pas été expressément réservée par leurs titulaires de droits de manière appropriée, notamment par des procédés lisibles par machine pour les contenus mis à la disposition du public en ligne.
Le 1. met comme seule limite à la fouille l'accès licite. La fouille ne peut donc pas être faite sur des contrefaçons (copies illicites). J'aurais tendance à dire que si l'opt-out est retenu par la loi britannique, il en sera de même : les lois sur la propriété intellectuelle n'acceptent pas les contrefaçons.

Comme le 3. distingue les "contenus mis à la disposition du public en ligne" des autres, il est donc aussi applicable pour des contenus qui ne sont pas de cette catégorie. Il peut donc s'agir d'œuvres sur un support physique. Le cas des contrefaçons, est traité dans le 1. .
L'éditeur Penguin Random House a d'ailleurs pris en compte cette possibilité en ajoutant une mention spécifique pour l'UE selon un site en ligne digne de foi.

Sinon quelques remarques générales :
- on est juste au stade d'une consultation, ici. Il est normal que tout ne soit pas encore défini dans les détails, comme par exemple la rémunération. Le reprocher est malsain : laissons la consultation puis les parlementaires apporter des précisions à cette loi si elle voit le jour.
- on voit que la presse en général (je ne parle pas forcément de cet article) a du mal à être objective sur ces sujets où elle est partie prenante. Ça me rappelle fortement ses informations biaisées sur les droits voisins et les plateformes.
- cet article conforte mes commentaires sur les articles concernant l'entraînement des IA et la prorpiété intellectuelle expliquant les différences entre les pays de common law et les autres, les premiers s'appuyant sur la jurisprudence pour établie le droit, les autres devant légiférer. On voit ici que pour aller plus vite que la jurisprudence et éviter l'incertitude, le Royaume Uni propose de légiférer.
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J'ai fait un test tout bête sur un générateur d'image.
Mickey mouse en tenu d'Ironman.

J'ai obtenu une réponse.

Les deux sujets de mon énnoncé étant normalement sous copyright. Normalement aucune image n'aurait dû l'être non ?
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Question pas claire, donc pas de réponse de ma part.
Par contre, pour éclairer la réflexion, que penser de ces deux photos ? (article où je les ai trouvées)

Est-ce de la violation du droit d'auteur ? (Les 2 personnages sont sous copyright)
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Je mettais posé la même question avec l'artiste qui avait repris les "space invider"
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Mickey Mouse est tombé dans le domaine public le 1er janvier 2024.
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Attention c'est le mickey mouse de Steamboat Willie qui est tombé dans le domaine publique. Walt disney garde la main sur toutes les autres versions/représentations de Mickey.
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Attention, il ne s'agit que de la version de 1928 en noir et blanc. Pour avoir plus de détails sur le combat de Disney, lire ceci. On y voit qu'ils font tout pour protéger quand même cette version.
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quand pognon veux, pognon a...
quand plèbe veux, plèbe se prends hadopi/loppsi/les voleurs ayant droit/riaa/mpaa/etc. dans la gueule.

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  • Le gouvernement veut lever le flou

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