OpenAI, une alliance ouverte pour la recherche sur l’intelligence artificielle
Elon Musk affronte ses peurs
Le 15 décembre 2015 à 10h45
6 min
Logiciel
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Plusieurs personnalités et entreprises se sont réunies pour former une alliance autour de l’intelligence artificielle. Nommée OpenAI, cette initiative a pour but de financer des travaux dont les résultats pourront profiter à tous. Elon Musk, l’un des membres fondateurs, rêve ainsi d’une « intelligence artificielle générale » qui pourrait s’occuper de presque tout type de calculs.
OpenAI est à la fois une alliance, une initiative et une société de recherche à but non lucratif. Ses membres fondateurs sont des industriels connus ou des entreprises ayant un intérêt direct à voir se développer des outils améliorés et de nouvelles pistes de recherche pour l’intelligence artificielle. Les deux co-présidents seront ainsi Elon Musk, qui dirige Tesla et SpaceX, et Sam Altman, le patron d’Y Combinator. Ilya Sutskever, chercheur travaillant auparavant chez Google, sera le directeur de recherche de la structure, et on compte d’autres têtes connues, comme l’investisseur Peter Thiel, ainsi que des entreprises telles qu’Amazon (sa branche Web Services) et l’Indien Infosys.
Un budget d'un milliard de dollars pour l'instant
Le fonctionnement d’OpenAI est un peu particulier. L’acte de fondation prévoit un budget d’un milliard de dollars, mais dont seule une petite partie sera utilisée durant les premières années de travail. L’activité sera évidemment centrée sur le développement de nouvelles techniques autour de l’intelligence artificielle, qui seront ensuite librement utilisables par d’autres structures. Le communiqué annonce cependant que la route sera parsemée d’embuches : « L’aboutissement de cette aventure est incertain et le travail sera difficile, mais nous pensons que l’objectif et la structure sont justes ».
Le communiqué s’attarde sur un changement profond de la perception de l’intelligence artificielle. Les fondateurs d’OpenAI rappellent ainsi que durant les premières années, beaucoup pensaient que travailler sur la résolution de tâches spécifiques, comme une partie d’échecs, déverrouillerait l’accès à une compréhension plus globale de l’influence humaine et donc de sa synthèse. Mais chaque solution trouvée restait spécifique à un problème, sans nécessairement pouvoir être généralisée. En apprentissage profond, utilisé par pratiquement tous les services en ligne, les architectures doivent au contraire s’adapter automatiquement à de nouveaux cas, sans que les développeurs aient besoin de créer de nouveaux algorithmes. Ce qui suppose évidemment qu’une telle architecture soit à même d’identifier les situations pour y faire face correctement.
« les chercheurs seront fortement encouragés à publier leurs travaux »
Le but d’OpenAI ? Aller justement dans le sens de la généralisation : « Il est difficile de prédire quand une intelligence de niveau humaine sera à portée. Quand ce sera le cas, il conviendra d’avoir une institution de pointe dans la recherche capable de mettre la priorité sur de bons résultats pour tous, plutôt que sur son propre intérêt ». En tant que structure à but non lucratif, son but est de « de créer de la valeur pour tous plutôt que pour les actionnaires ». De fait, « les chercheurs seront fortement encouragés à publier leurs travaux, qu’il s’agisse de compte-rendu, de billets de blog ou de code ». OpenAI ajoute : « Nos brevets (s’il y en a) seront partagés avec le reste du monde. Nous collaborerons librement avec d’autres à travers de multiples institutions et espérons travailler avec des entreprises pour chercher et déployer de nouvelles technologies ».
OpenAI a déjà attiré plusieurs chercheurs assez connus dans le domaine de l’intelligence artificielle, notamment Trevor Blackwell, Vicki Cheung, Andrej Karpathy, Durk Kingma, John Schulman, Pamela Vagata et Wojciech Zaremba. Il manque cependant de nombreuses informations sur le fonctionnement précis de la structure, ou sur son financement. On ne sait pas par exemple comment le milliard de dollars sera dépensé, ni pourquoi OpenAI ne compte en utiliser qu’une petite partie durant les premières années. On ne connait pas non plus la participation exacte de chaque membre fondateur.
Il est par ailleurs amusant de voir Elon Musk prendre une part très active quand on sait que l’industriel éprouve certaines angoisses face à l’intelligence artificielle. Il a cependant indiqué au New York Times : « Il existe toujours un risque qu’en essayant de faire progresser l’intelligence artificielle, nous créions en fait la chose qui nous inquiète ».
Des retombées potentiellement très larges
Les domaines d’application des résultats sont en tout cas très nombreux. Une entreprise telle qu’Amazon pourra ainsi profiter directement des avancées réalisées sur l’apprentissage profond et les réseaux neuronaux. L’intelligence artificielle étant par ailleurs au cœur des voitures autonomes, on imagine qu’Elon Musk attend avec impatience les premiers retours pour enrichir les gammes Tesla. Outils d’analyse et décisionnels, diagnostics médicaux, robots chirurgiens, services en ligne, assistants divers : les champs d’applications ne manquent pas.
On peut se demander enfin si l’initiative n’attirera pas de nouveaux participants dans les prochaines années. Microsoft, Apple, Google ou encore IBM ne sont pas impliqués dans la structure, alors même que ces entreprises investissent lourdement dans ce domaine. En outre, les centres de recherche sur l’intelligence artificielle ne sont pas nouveaux. Par exemple, le co-fondateur de Microsoft, Paul Allen, a déjà créé un institut à but non lucratif l’année dernière, avec les mêmes objectifs. Les universités travaillent elles aussi sur ce type de technologie, notamment Stanford. De son côté, Facebook a déjà lancé son AI Research depuis plusieurs mois.
Le chercheur Eric Horvitz lui a d’ailleurs fait don d’une somme inconnue pour étudier l’impact de l’IA sur le quotidien. Le constructeur Toyota va lui aussi investir un milliard de dollars dans un laboratoire près de Stanford, pour un programme de recherche sur cinq ans qui portera sur l’intelligence artificielle et les technologies robotiques. Qui sait, le transit de masse automatisé de Minority Report n’est peut-être plus si loin.
OpenAI, une alliance ouverte pour la recherche sur l’intelligence artificielle
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Un budget d'un milliard de dollars pour l'instant
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« les chercheurs seront fortement encouragés à publier leurs travaux »
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Des retombées potentiellement très larges
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 15/12/2015 à 11h42
Le 15/12/2015 à 12h08
Le 15/12/2015 à 12h08
Le 15/12/2015 à 12h10
Le 15/12/2015 à 12h22
Le 15/12/2015 à 12h31
Du très bon toutes ces initiatives qui privilégient le partage de l’information !
Il suffit maintenant que toutes les autres grosses sociétés citées dans l’article mettent en commun leurs efforts, et les avancées n’en seront que plus rapides.
Au final, si l’ia est l’ultime innovation venant de l’homme, autant s’entraider une dernière fois, non ? " />
Le 15/12/2015 à 12h58
Le 15/12/2015 à 13h06
Le 15/12/2015 à 13h13
Le 15/12/2015 à 13h44
la loi 0 est aussi d’Asimov :)
D’ailleurs, pour continuer ton propos, on peut aussi préciser qu’Asimov a passé une bonne partie de se écrits (du moins, ses ouvrages sur les robots) à malmener le contexte de ses protagonistes pour au final renverser le paradgime de ces lois et malmener les humains " />
Le 15/12/2015 à 13h58
Le 15/12/2015 à 14h06
Le plus important est que l’on soit conscient des dangers, je pense que c’est largement le cas, et vigilants sur les applications que peuvent donner ces recherches.
Mais dans l’idée, tout ce qui peut permettre d’atteindre un monde robotisé où l’homme serait dégagé des travaux pénibles est bon à creuser.
C’est pour bientôt, mon petit Karl, c’est pour bientôt… " />
Le 15/12/2015 à 14h19
Le 15/12/2015 à 14h26
Le 15/12/2015 à 14h30
Le 15/12/2015 à 15h14
Le 15/12/2015 à 15h21
Dans les jeux vidéos (actuels, à venir ou anciens), il y en a beaucoup qui pourraient en profiter. Parce que pour beaucoup, l’IA brille par son absence.
La série des Twisted Metal est un exemple classique, les véhicules contrôlés par l’ordinateur ont un nombre illimité de coups spéciaux (pour compenser leur intelligence pathétique).
Dans Alerte Rouge, augmenter le niveau de difficulté a pour effet concret de réduire les temps de construction des camps gérés par l’ordi en plus court que ceux des joueurs humains.
Et ainsi de suite, les exemples manquent pas. " />
Le 15/12/2015 à 15h25
Le 15/12/2015 à 16h39
Le 15/12/2015 à 17h24
Pour l’instant, on ne sait pas créer de conscience. Peut-être dans 100 ans on verra un début. En attendant, son usage reste limité par son matériel (processeur, ram et répartition des taches)…matériellement internet ce reproche plus d’une structure d’un cerveau.
Le 16/12/2015 à 02h50
Le 16/12/2015 à 11h58
Seulement pour ceux qui savent lire.
Le 16/12/2015 à 16h04
Google
yen a des jolies mais je ne vois pas le rapport… " />" />
Le 17/12/2015 à 12h50
Le 17/12/2015 à 16h41
Pas facile de “créier” une vraie IA…
Peut-être est-ce juste impossible.
Le 15/12/2015 à 10h52
Il suffit d’ouvrir un journal , constater l’étendue des dégats de l’intelligence humaine , refermer le journal , se demander si ca serait pas mal de transposer cette intelligence artificiellement….
Le 15/12/2015 à 10h55
Alors ça, c’est le genre de nouvelle qui fait très peur.
D’ici quelques années, on va vraiment avoir Skynet et là, les carottes seront cuites.
Mais bon, c’est pas comme si les drones ne chassaient pas en meutes, tels des locustes, et cela, de manière autonome…
Le 15/12/2015 à 11h02
A quand l’émergence de la singularité “intelligence artificielle”?
Ce jour-là, ça sera drôle.
Le 15/12/2015 à 11h08
HAL a du retard.
On est fin 2015, alors que Stanley Kubrik avait prévu 2001 (pour l’Odyssée de l’espace) ! " />
Le 15/12/2015 à 11h17
Il faut commencer par bosser sur l’implémentation des lois de la robotique " />
Après on sera plus tranquilles.
Le 15/12/2015 à 11h19
Le 15/12/2015 à 11h37
Putain, les mecs, c’est pas comme si la SF nous avait prévenue…
Le 15/12/2015 à 11h37