Une partie de la gestion du « Zoom » de l'enseignement supérieur français sous-traitée

Une partie de la gestion du « Zoom » de l’enseignement supérieur français sous-traitée

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Martin Clavey

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Sciences et espace

13/10/2022 5 minutes
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Une partie de la gestion du « Zoom » de l'enseignement supérieur français sous-traitée

Le ministère de l'Enseignement supérieur et la recherche préfère finalement passer par un prestataire privé, Arawa, pour gérer le Big Blue Button de ses classes virtuelles et reconcentrer le projet sur les webinaires à audience massive.

En mars dernier, Next INpact vous annonçait que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche avait versé une enveloppe de 4,2 millions d’euros sur deux ans au groupement d’intérêt public (GIP) France Université Numérique (FUN) pour développer un « Zoom » de l’enseignement supérieur français. Mais depuis, les ambitions du ministère se sont un peu dégonflées.

Alors que l'équipe de FUN s'était lancée dans un important chantier de gestion de webinaires et de classes virtuelles utilisant des briques issues de Big Blue Button, du Real Time Messaging Protocol et ne s'interdisait pas d'utiliser le service de CDN d'AWS pour se donner les moyens des ambitions du ministère, celui-ci, au grès des changements de responsables, semble avoir voulu changer un peu de cap.

Prendre exemple sur l'Éducation Nationale

En mai, la Direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) a annoncé aux Direction du Système d'Information (DSI) de toutes les universités qu'elle choisissait finalement, pour les classes virtuelles, de suivre l'exemple du ministère de l'Éducation Nationale (MEN) en utilisant une instance Big Blue Button infogérée par le préstataire privé Arawa et hébergée chez ScaleWay (contactée par nos soins, la DGESIP n'a pas répondu à nos nombreuses solicitations). Le projet s'étant développé au cours de la pandémie de Covid-19, l'évaluation des besoins a subi plusieurs ajustements.

« Il est ressorti d'un comité de pilotage du projet, rassemblant universités, le ministère et FUN qu'il y avait deux sujets assez distincts : le besoin d'avoir un outil pour faire des webinaires et le sujet des classes virtuelles », nous explique Samuel Paccoud, responsable technique chez FUN, « l'interactivité est différente et doit être organisée différemment quand on a 1 000 personnes que quand on en a 30 autour d'un enseignant ».

Se recentrer sur un Twitch de l'enseignement supérieur français

Mais pour les webinaires, FUN peut s'appuyer sur un outil que le GIP utilise déjà sur son site https://www.fun-mooc.fr/fr/ pour la vidéo à la demande depuis plusieurs années et qui est très stable. « Nous lui avons rajouté une fonctionnalité de streaming "one-to-many" avec lequel nous sommes proches d'un YouTube Live, d'un Facebook Live ou d'un Twitch et on y ajoute autour des outils de chat, de partages de document, etc. », indique Samuel Paccoud.

Cet outil de webinaire est encore en cours de développement mais il est d'ores et déjà utilisé par des organismes de formation via la platefome de MOOC de FUN, notamment par le CNAM. Une université parisienne est aussi en train de l'évaluer en dehors de cette plateforme. L'idée, pour FUN, est de proposer aux universités un outil de streaming stable qui permette la continuité fluide entre le live et la VOD, en embarquant dans la retransmission en différé le chat, les documents partagés et tous les élements qui font parties du webinaire.

Participation aux développements des communs de la visio

Mais les développements de FUN financés par l'enveloppe de 4,2 milions d'euros ne se limitent quand même pas à ces webinaires. L'équipe participe activement à l'amélioration des outils libres de visioconférences, notamment en collaborant avec l'éditeur de Big Blue Button, BlindSideNetworks, pour adapter l'outil aux besoins de l'enseignement supérieur. Dans le même genre, l'amélioration de POD, un système de visioconférence très utilisé dans l'Enseignement supérieur et la recherche, est dans la feuille de route du projet.

Sur cette enveloppe, FUN travaille aussi sur la gestion des données de visioconférences dans l'enseignement (Learning record system, LRS en anglais) en se basant sur xapi pour permettre de suivre, via un tableau de bord, les divers « analytics » des visios. Le système est déjà en place sur leur plateforme de MOOC mais l'idée est que ça soit adaptable pour les différentes plateformes de visioconférences open-source.

Enfin, en parallèle de ces différents développements, FUN collabore aussi avec Centrale-Supélec pour mettre en place un système de sous-titrage en direct. « Nous avons de très bons résultats. La technologie a énormément évolué pendant l'été », se réjouit le responsable technique de FUN. Le modèle pourrait sous-titrer en anglais n'importe quelle conférence dans une vingtaine de langues. Ce projet, financé par la Direction Interministérielle du numérique (Dinum) pour des questions d'accessibilité, pourrait avantageusement intégrer les outils de visio utilisés par l'enseignement supérieur.

Écrit par Martin Clavey

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Prendre exemple sur l'Éducation Nationale

Se recentrer sur un Twitch de l'enseignement supérieur français

Participation aux développements des communs de la visio

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Commentaires (7)


Il me semble avoir vu que PeerTube était aussi utilisé mais j’ai peut-être rêvé.


si tu penses à https://apps.education.fr/, c’est le min de l’éduc nat, pas l’enseignement supérieur :)


inpactcarglass

si tu penses à https://apps.education.fr/, c’est le min de l’éduc nat, pas l’enseignement supérieur :)


Effectivement, c’était à ça que je pensais. Merci.


Tu peux voir les 25 académies qui l’utilisent sur : https://instances.joinpeertube.org/instances?search=beta.education.fr&page=1


Merci pour le sous-titre :) Pas sûr que les plus jeunes comprennent.


Oulah j’avais pas compris avant ton commentaire :D


Ce n’est pas comme si certaines universités françaises l’avaient installées en interne et que cela fonctionnait très bien.
On jour on va revenir sur l’externalisation à outrance.