GoLeaks : une plateforme pour lanceurs d’alerte dans le Grand Ouest
Bientôt ChoucrouteLeaks dans l'Est ?
Le 04 janvier 2016 à 09h20
6 min
Internet
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Protéger les sources des journalistes du Grand Ouest. C'est le but de GoLeaks, une plateforme de dépôt de documents sensibles, qui cherche à se financer sur Kickstarter. Derrière cette idée, un hacker et un journaliste nantais, pour qui l'expérience doit être aussi technique qu'humaine.
Le Grand Ouest aura bientôt sa plateforme de fuite de documents. Depuis la mi-décembre, le projet GoLeaks s'est lancé sur Kickstarter, demandant 5 400 euros pour permettre aux lanceurs d'alerte de l'ouest de fournir facilement aux journalistes leurs documents sensibles. Il a été fondé au printemps par deux nantais : le hacker Datapulte et Romain Ledroit, rédacteur en chef des Médias libres, qui se sont rencontrés sur un plateau de la radio associative Radio Prun'. Pour eux, les nombreux sujets polémiques de leur région manquent encore d'alertes citoyennes.
« Le déclic a été une formation donnée par un autre hacker, KheOps, au Club de la presse Nantes Atlantique. J'étais présent pour l'aider, et je me suis aperçu que tout était à faire pour la protection en ligne des sources des journalistes de région » nous explique Datapulte. Au-delà des conférences et ateliers que multiplient habituellement les hackers, il fallait une plateforme concrète pour contacter de façon sûre les bons journalistes. Que le financement réussisse ou non, elle sera lancée en janvier dans une première version, hébergée chez le fournisseur d'accès associatif FAIMaison.
Passer par Tor pour contacter des journalistes sélectionnés
Cette plateforme est fondée sur GlobaLeaks, un système open source spécifiquement conçu pour cet usage. Ce projet a été choisi face à d'autres (comme SecureDrop) parce qu'il est pensé pour être partagé entre plusieurs rédactions. Le but de GoLeaks est ainsi de pouvoir envoyer des documents ainsi que discuter avec des journalistes choisis et formés par l'équipe du service. Pour le moment, des médias nationaux et régionaux ont été contactés. De toutes tailles, assure l'équipe.
Au lancement, une dizaine de journalistes seront présents, dont probablement certains d'un petit journal vendéen. Pour chacun, le site affichera une biographie avec ses spécialités et quelques articles. Aucune rédaction ne devrait être affichée dans son ensemble. « Comme on s'intéresse aux pratiques des journalistes, cela reste assez personnel. On voulait aussi s'appuyer sur des personnalités, des gens qui ont des sensibilités pour certains sujets » précise Datapulte.
Le service sera uniquement accessible par Tor, la version sur le web classique n'étant qu'un site vitrine avec quelques tutoriels. « Même si on se fait hacker, que le hacker a accès à la base de données ou autre, la sécurité de la source est maintenue grâce à Tor » affirme l'équipe. Les administrateurs du site n'auront accès qu'au nom du fichier et l'internaute doit pouvoir maintenir son anonymat aussi longtemps que voulu.
D'un point de vue technique, la sécurité est assurée de plusieurs manières. GlobaLeaks serait en soi une base technique fiable, maintenue et auditée régulièrement. L'hébergement chez FAIMaison permet à la fois de connaître l'équipe et permet d'accéder physiquement aux serveurs en cas de besoin. Enfin, GoLeaks promet un travail constant sur la configuration et la sécurité de sa plateforme. Des audits seront menés, mais bénévolement. « Vu l'économie du projet, nous n'avons pas vraiment le choix » défend Datapulte.
Initier les journalistes et les internautes à la sécurité
Si la plateforme est le support du projet, ce n'est pas son seul objectif. « Le gros défi est de sensibiliser les citoyens à cette possibilité de transmettre des documents d'utilité publique sans le compromettre » affirme le hacker, selon lequel la majorité du budget passera dans cette sensibilisation. Ils comptent ainsi se rendre un peu partout dans le Grand Ouest pour rencontrer citoyens et journalistes pour les former.
Des rencontres avec des journalistes sont déjà prévues, par exemple au Télégramme à Saint-Brieuc, en plus de déplacement à Brest ou Saint-Malo par exemple. Le but sera notamment de les former à certains outils, comme le PGP ou Telegram. Pour le grand public, la méthode sera un peu différente. « On va se déplacer sur tout le territoire pour faire connaître la plateforme et améliorer les pratiques de chacun. Le but est de partir de problématiques quotidiennes (comme protéger sa carte bancaire en ligne) pour, de fil en aiguille, aller un petit peu plus loin » prévoit l'équipe de GoLeaks.
Pour trouver ses informations, la plateforme fonctionnera par campagnes de recherche, de trois mois. De quoi assurer une certaine clarté sur les sujets traités et relancer régulièrement l'intérêt autour du service.
Le projet est soutenu par plusieurs organisations, comme le Club de la presse Nantes Atlantique et Reporters sans frontières. Ces derniers pourront entre autres intervenir lors d'évènements ou fournir des accès VPN aux journalistes intéressés. GoLeaks compte aussi se rapprocher d'organisations locales (comme les Chats cosmiques ou le hackerspace de Rennes) ou nationales (comme Transparency International), qui pourront aider le projet dans ses actions.
Un financement pour tenir un an et demi
Le financement via Kickstarter doit permettre au projet de tenir un an et demi. « C'est une expérience. Comme toutes les expériences, elle a un temps donné. Ça ne veut pas dire qu'on va s'arrêter dans 18 mois » déclare Datapulte, qui prévoit de trouver un autre modèle si la plateforme réussit son pari.
Une des pistes privilégiées serait une adhésion des journalistes et médias de la plateforme à une association, pour la financer. Une autre idée serait simplement de chercher des financements auprès de fondations. « Nous sommes les premiers à faire ça à l'échelle régionale et nous voulons voir ce que ça donne avant de mettre en place quelque chose d'un peu plus costaud » explique GoLeaks.
Pour le moment, le projet occupe une bonne partie du temps libre de ses initiateurs. Les déplacements réguliers seraient donc une charge supplémentaire. Si la campagne Kickstarter échoue, ils maintiendront donc la plateforme dans la limite de leurs moyens. À moyen terme, l'équipe compte lancer une deuxième version dans une autre région, avant de potentiellement mailler le territoire. Elle aurait déjà été contactée dans ce sens.
GoLeaks : une plateforme pour lanceurs d’alerte dans le Grand Ouest
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Passer par Tor pour contacter des journalistes sélectionnés
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Initier les journalistes et les internautes à la sécurité
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Un financement pour tenir un an et demi
Commentaires (22)
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Abonnez-vousLe 04/01/2016 à 09h32
LotharingieLeak pour le grand Est " />
Sinon faut voir
Le 04/01/2016 à 09h47
Fake ! " /> Ca ? Un hacker ? Il n’a pas même pas de cagoule. " />
Le 04/01/2016 à 09h48
NI cagoule ni capuche, on ne nous dit pas tout..
Le 04/01/2016 à 09h49
Pourquoi un truc régional et non national ?
Le 04/01/2016 à 09h58
comme dirait “l’autre” –> YouTube
Le 04/01/2016 à 10h06
Le 04/01/2016 à 10h20
Idiots utiles ou au service de ce qu’ils combattent ?
Demandez à Dany le rouge ce qu’il fût et ce qu’il est ….
Le 04/01/2016 à 10h21
Etonnant, quand on lit la presse régionale on a plutôt l’impression que la source d’info sociale est la préfecture, la source d’info politique est l’église catholique et la source d’infos économique un mashup cgpme/medef/institut de locarn .
Il y aurait de vrais journalistes dans l’ouest à part à la lettre à lulu?
/me est sensiblement dubitatif
Le 04/01/2016 à 10h22
troll léniniste? Il manque de subtilité camarade " />
Le 04/01/2016 à 10h26
Et pourquoi que le Grand Ouest ?
Ils savent pas comment faire un site accessible et utilisable partout par tout le monde ?
Le 04/01/2016 à 10h44
toi t’as pas lu la news … marque dans tes bonnes résolutions 2016 : “je lirais avant de commenter” ;-)
Le 04/01/2016 à 10h45
Le 04/01/2016 à 10h46
Autre question que je me pose, la plupart des journalistes actuellement croulent sous les communiqués, sources diverses etc. et passent leur temps à filtrer les interlocuteurs dont ils vont lire les infos.
Du coup rajouter du bruit (de ce que je comprend la source n’est pas certifiée au départ), même sécurisé, est ce vraiment utile?
Le 04/01/2016 à 10h46
Regardes la vidéo… c’est une question d’ampleur du projet et de lien aux rédactions (qui sont au coeur de l’usage).
Le 04/01/2016 à 10h49
Les portables apple sont de bonnes machines avec un plutôt bon rapport qualité prix et un touchpad inimité à ma connaissance.
Rien de déconnant à condition de supporter l’écran brillant et la connectique minimaliste c’est plutôt bon comme engin.
Ils peuvent tourner sous linux également…
Le diocèse relit tout à ouest france/PO mais au télégramme c’est moins évident.
Le 04/01/2016 à 10h51
Peut-être parce que Wikileaks existe déjà et qu’il n’y a aucune raison de refaire la même chose ?
Manifestement leur but est de personnaliser au maximum le site pour qu’une source puisse trouver le bon journaliste facilement, donc l’aspect local prend tout son sens.
Et au moins le projet rassemble plusieurs médias, il y a d’autres journaux comme Mediapart qui eux ont choisi d’avoir leur site dédié:https://www.frenchleaks.fr
Le 04/01/2016 à 10h52
Le 04/01/2016 à 10h54
Le 04/01/2016 à 19h06
Mouais… Ca part d’une bonne intention, mais j’ai l’impression que chacun fait sa sauce de son côté, au lieu de centraliser. On parie qu’il y a d’autres projets en cours/à venir pour d’autres journalistes, et qu’ils se seront pas pas basés sur des solutions existantes ?
M’enfin ils utilisent une base open source, c’est déjà ça.
En revanche, je suis plus dubitatif sur la pertinence du projet. Mon image est peut-être faussée, mais pour moi la presse locale/régionale c’est la rubrique nécro, les chiens écrasés, et la reprise de comuniqués de presse en tous genre pour combler l’espace restants entre les pubs et les publireportages. Une telle plateforme pour « de problématiques quotidiennes (comme protéger
sa carte bancaire en ligne) », c’est pas un peu hors sujet ?
Edit : et pour sécuriser leurs sources leurs documents, j’espère qu’ils chiffrent TOUTES leurs communications ? qu’ils n’utilisent pas Gmail ? Que leurs smartphones ne sont pas synchronisés sur un quelconque cloud ? Parce que que sinon ça ne sert à rien de sécuriser autant la porte d’entrée si les fenêtres sont toutes ouvertes…
Le 04/01/2016 à 23h32
elle sera lancée en janvier dans une première version, hébergée chez le fournisseur d’accès associatif FAIMaison.
Grâce au protocole TOR, personne ne saura jamais que les données sont hébergées chez FAIMaison.
Brillant ! " />
Le 05/01/2016 à 12h22
Le 05/01/2016 à 13h13
C’est à peu près ça oui.